Cavaignac et la révolution de juin

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Note de l'éditeur :

Marx écrivit : « Cavaignac et la révolution de juin » en introduction à une série d'articles qui parurent sous le titre « Monsieur Cavaignac » dans les numéros 142 (2ème édition), 145 (édition spéciale), 146, 147 (deuxième édition), 157 (supplément) et 158 de la Nouvelle Gazette rhénane des 14, 17, 18 et 19 novembre et des 1 et 2 décembre 1848. Les articles étaient une traduction du journal français La Presse où ils furent publiés du 7 au 11 novembre 1848, sous le titre : « M. Cavaignac devant la Commission d'Enquête sur l'insurrection du 23 juin».

Émile Girardin est lamentable dans son apologie de l'impérial crétin Louis-Napoléon, du « petit constable[1] »; il est aimable dans son attaque contre Cavaignac, l'épée de M. Marrast. Depuis le 7 novembre, il mène dans une série de numéros une philippique contre le héros de la bourgeoisie européenne qui s'était entiché de son bonnet de nuit arabe[2]. Infidèle comme elle l'est, elle l'a sacrifié au Sipehsalar[3] Jellachich qui est maintenant le Lion du marchandage européen.

Nous communiquons intégralement à nos lecteurs l'acte d'accusation de La Presse[4]. Seuls et en opposition avec tous les journaux européens de grand et de petit format, nous avons compris la révolution de juin comme l'histoire l'a confirmée. Nous tenons à revenir de temps en temps sur ses moments essentiels et sur ses acteurs principaux puisque la Révolution de juin est le centre autour duquel tournent la révolution et la contre-révolution européennes. L'écrasement de la Révolution de juin fut, comme nous le disions au moment où il se produisit, le zénith de la contre-révolution qui devait faire le tour de l'Europe. Revenir sur la Révolution de juin, c'est véritablement commencer la révolution européenne. Revenons donc à Cavaignac, à l'inventeur de l'état de siège.

  1. Sobriquet de Louis-Napoléon Bonaparte qui, émigré en Angleterre, appartenait aux « constables spéciaux ». Allusion au surnom de « petit caporal » donné à Napoléon I° par ses soldats.
  2. Allusion à la part prise par le général Cavaignac à la conquête de l'Algérie et à son activité comme gouverneur de l'Algérie en 1848 où il se distingua par la répression sanglante du mouvement arabe de libération nationale. Ces « exploits » procurèrent à Cavaignac la réputation d'« un gardien de l'ordre » à qui l'on pouvait faire confiance.
  3. Commandant en chef.
  4. La Presse était un quotidien français qui paraissait à Paris depuis 1836. En 1848-49 il soutint les républicains bourgeois et plus tard les Bonapartistes. De 1836 à 1857, Émile de Girardin en fut le rédacteur en chef.