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Special pages :
Postface
- Introduction et préface
- I. La structure du capitalisme mondial
- II. Économique, pouvoir d'État et guerre
- III. L'écroulement du système capitaliste
- IV. Prémisses générales de l'édification du communisme
- V. La ville et la campagne dans le processus de transformation sociale
- VI. Les forces productives, les faux-frais de la révolution et le bouleversement technique
- VII. Formes d'organisation générale de la période de transition
- VIII. Système de la gestion de la production sous la dictature du prolétariat
- IX. Les catégories économiques au cours de la période de transition
- X. La contrainte « extra-économique » au cours de la période de transition
- XI. Le processus de la révolution mondiale et le système mondial du communisme
- Postface
Postface à l'édition allemande[modifier le wikicode]
Il s'est écoulé beaucoup de temps depuis que ce livre a été écrit. Depuis ce moment, ce qu'on appelle la « nouvelle orientation de la politique économique » [NEP] a été introduite en Russie: pour la première fois l'industrie socialisée, l'économie petite-bourgeoise, l'entreprise capitaliste privée et les entreprises « mixtes » ont été placées dans un rapport économique correct. Ce tournant russe spécifique, dont la condition préliminaire profonde est le caractère paysan-agraire du pays, a incité quelques-uns de mes ingénieux critiques à prétendre que je devrais refaire ce livre de bout en bout. Ce point de vue part de l'ignorance complète de ces subtils individus qui ne comprennent pas dans leur sainte naïveté la différence qu'il y a entre une analyse abstraite qui décrit les choses et les processus selon leur « coupe idéale », selon l'expression de Marx, et la réalité empirique qui se complique de plus en plus au milieu de toutes les circonstances de toute autre façon que dans la représentation abstraite. Je n'ai pas écrit une histoire économique de la Russie soviétique, mais plutôt une théorie générale de la période de transition, qui n'a pas accru le patrimoine intellectuel des journalistes par excellence et des « praticiens » mesquins, incapables de concevoir les problèmes généraux. Mais je ne porte évidemment aucune responsabilité pour ce manque à gagner.
La même erreur, prise à sa racine, justifie aussi la théorie tactique de l'offensive « en toute circonstance » répandue parmi certains cercles de nos camarades allemands, qui s'appuient sur mon travail pour la justifier. Pourtant, il va de soi que l'on peut difficilement tirer de mon livre des conséquences pour l'action concrète, pas plus qu'une sorte de « théorie de la paupérisation ».
Il est tout à fait possible que l'édition allemande de ce livre suscite chez nos adversaires (chez les critiques bourgeois comme chez les soi-disant social-démocrates qui veulent éliminer avec une impudence inouïe les éléments essentiellement révolutionnaires de la théorie marxienne) une satisfaction morale reposante, car j'admets ouvertement l'objectivité et l'inévitable action destructrice de la révolution comme telle. Humainement, je me réjouis de pouvoir faire à ces gens un pareil plaisir. Et cela d'autant plus que l'impression pessimiste du « capitalisme sain » conduit la social-démocratie à en revenir à Kant et à Vorländer comme philosophes officiels du parti, et la bourgeoisie à s'éloigner de Marx jusqu'à se rapprocher des fakirs hindous (Keyserling) pour y chercher réconfort sur les rives du Gange. Mais les ouvriers révolutionnaires comprendront très bien qu'une fois « brisée l'enveloppe capitaliste » (Marx) il devient tout à fait impossible d'ouvrir une voie idyllique de développement vers Cunow. En ce qui concerne le sourire, on dit aussi : rira bien qui rira le dernier.
Moscou, décembre 1921.
N. Boukharine.