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La '''révolution de 1848''' en France est le renversement de la Monarchie de Juillet par un soulèvement populaire dont la bourgeoisie républicaine prend la tête. Elle met en place la Deuxième République, qui brise rapidement toutes les aspirations populaires qu'elle avait nourries, et débouche sur le coup d'État de Napoléon III en 1851.

== Contexte ==

Le pouvoir est entre les mains d'une caste autour du roi Louis-Philippe, que Marx appelle l'[[Aristocratie financière|aristocratie financière]]. Les bourgeois libéraux vivent dans le souvenir de la [[Révolution française|"Grande Révolution" (1789)]] et de Napoléon 1er. Des revendications ouvrières ont commencé à émerger, comme la [[Révolte des Canuts|révolte des Canuts]] à Lyon (1831).

Le roi Louis-Philippe est visé par de nombreux attentats dont celui de Fieschi, le plus meurtrier, en 1835, qui débouche sur une restriction de la liberté d'expression.

Interdits de réunion, les républicains contournent la loi en organisant à partir du 9 juillet 1847 des banquets qui réunissent des centaines de participants autour de quelques éminents orateurs. On en compte pas moins de 70 à Paris et dans les grandes villes du royaume au cours des sept mois suivants.

Sous la Monarchie de juillet, seule cette aristocratie financière détenait le pouvoir, et [[Suffrage censitaire|le suffrage était censitaire]]. Cela donnait l'impression que l'ensemble des autres classes ([[Paysans|paysans]], [[Ouvriers|ouvriers]], [[Bourgeoisie industrielle|bourgeoisie industrielle]] et [[Petite-bourgeoisie|petite-bourgeoisie]]) avaient un intérêt commun face à elle, intérêt qui s'expirmait dans la revendication de la République et le [[Suffrage universel|suffrage universel]]. La révolution de 1848 a donc été un soulèvement populaire unitaire...

== Déroulement ==

L'un de ces banquets ayant été interdit, les étudiants et les ouvriers manifestent le 22 février 1848 à Paris. Ils sont rejoints le lendemain par la garde nationale composée de petits bourgeois. La rue commence à se calmer quand le roi renvoie enfin son Premier ministre, le triste et impopulaire [[François Guizot|François Guizot]]. Mais, le soir du 23 février, une manifestation dégénère devant le ministère des Affaires étrangères, sur le boulevard des Capucines. Un coup de feu entraîne une riposte des soldats. On relève une vingtaine de morts. Les barricades se multiplient.

Dans la nuit, Louis-Philippe rappelle [[Adolphe Thiers|Adolphe Thiers]], qui l'a porté au pouvoir 18 ans plus tôt, mais le remède est sans effet. Reçu avec hostilité par la troupe stationnée au Carrousel, devant le palais des Tuileries, le roi se résout à abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, en confiant la régence à la duchesse d'Orléans.

La foule envahit le Palais Bourbon où siègent les députés. Les républicains commencent à se manifester. Un cri retentit : ''«À l'Hôtel de Ville !»''

C'est ainsi qu'un petit groupe de républicains, à l'instigation de Ledru-Rollin et du vieux poète Lamartine (58 ans), gagne le lieu mythique de la Grande Révolution, celle de 1789. Lamartine, Ledru-Rollin, Arago, Dupont de l'Eure et Marie proclament dans la nuit l'avènement d'un gouvernement républicain. Ainsi naît la IIe République.

== Le printemps des peuples ==

La Révolution parisienne a un énorme retentissement dans les élites européennes. Devant la contagion révolutionnaire, les monarques concèdent des Constitutions à Berlin, Munich, Vienne, Turin... C'est le [[Printemps des peuples|printemps des peuples]].

== Suites ==

La Deuxième République déçoit bientôt toute sa base populaire, et ne durera que trois ans.

En juin 1848, les ouvriers réclament la République sociale, c'est-à-dire non seulement des droits formels, mais aussi du travail pour tous. Le gouvernement bourgeois réprime dans le sang la manfiestation parisienne. Cette répression, qui a été dirigée par les représentants (bourgeois) du "peuple", élus au suffrage universel, a été le marqueur de la rupture entre [[mouvement ouvrier|mouvement ouvrier]] et mouvement bourgeois-républicain. C'est pourquoi Marx considérait dans ''Les luttes de classes en France'' que la révolution de 1848 a été une défaite, mais en même temps une condition nécessaire à l'émergence de la [[Conscience de classe|conscience de classe]].

La bourgeoisie s'est aussi mis à dos la petite-bourgeoisie en refusant de rééchelonner la dette des petits commerçants et artisans, contrairement à ses promesses. C'est l'affaire des "concordats à l'amiable".

Elle a enfin mis en colère la paysannerie, en particulier par l'impôt sur les vins.

== Notes et sources ==

Karl Marx, [https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/03/km18500301b.htm Les luttes de classes en France], 1850

<references />

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