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===Élections du 26 mars===
 
===Élections du 26 mars===
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Ce comité est composé essentiellement de [[Petite-bourgeoisie|petits-bourgeois]] modérés, mais très liés au peuple parisien. Ils ne se sentent pas légitimes et appellent de leurs voeux à ce que soit élu un conseil municipal. Les Versaillais s'appuient sur ce sentiment pour co-organiser des élections municipales le 26 mars. Ils promettent hypocritement de ne jamais réprimer Paris dans le sang, et dans le même temps font tout pour qu'aucun des décrets ou journaux de la Commune ne parvienne aux provinces.
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Ce comité est composé essentiellement de [[Petite-bourgeoisie|petits-bourgeois]] modérés, mais très liés au peuple parisien. Ils ne se sentent pas légitimes et appellent de leurs vœux à ce que soit élu un conseil municipal. Les Versaillais s'appuient sur ce sentiment pour co-organiser des élections municipales le 26 mars. Ils promettent hypocritement de ne jamais réprimer Paris dans le sang, et dans le même temps font tout pour qu'aucun des décrets ou journaux de la Commune ne parvienne aux provinces.
    
Malgré cela, les Versaillais perdent les élections (orléanistes et bonapartistes réunis obtinrent 8&nbsp;000 conseillers municipaux sur 700&nbsp;000). Ces élections-là n'ont rien à voir avec des [[Élections|élections]] en temps "normal" de domination bourgeoise. Elles sont proclamées devant une foule de 100 000 personnes, sous le feu d'une situation révolutionnaire. La participation, de 50% en moyenne, masque en fait le fait que c'est une élection parmi le prolétariat uniquement&nbsp;: 76% de participation dans le 20<sup>e</sup> arrondissement, autour de 25% dans les arrondissements de l'Ouest désertés.
 
Malgré cela, les Versaillais perdent les élections (orléanistes et bonapartistes réunis obtinrent 8&nbsp;000 conseillers municipaux sur 700&nbsp;000). Ces élections-là n'ont rien à voir avec des [[Élections|élections]] en temps "normal" de domination bourgeoise. Elles sont proclamées devant une foule de 100 000 personnes, sous le feu d'une situation révolutionnaire. La participation, de 50% en moyenne, masque en fait le fait que c'est une élection parmi le prolétariat uniquement&nbsp;: 76% de participation dans le 20<sup>e</sup> arrondissement, autour de 25% dans les arrondissements de l'Ouest désertés.
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*les minoritaires sont les radicaux et les «&nbsp;internationalistes&nbsp;», collectivistes ou proudhoniens&nbsp;; ils s'attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires&nbsp;; ils sont les partisans de la République sociale.
 
*les minoritaires sont les radicaux et les «&nbsp;internationalistes&nbsp;», collectivistes ou proudhoniens&nbsp;; ils s'attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires&nbsp;; ils sont les partisans de la République sociale.
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Ces tendances se cristallisent le 28 avril à propos de la création d'un [[Comité_de_salut_public_(1871)|Comité de Salut public]], organisme que les minoritaires refusent comme contraire à l'aspiration démocratique et autonomiste de la Commune. Les majoritaires en imposent la création le <abbr class="abbr" title="Premier">1<sup>er</sup></abbr> mai par 45 voix contre 23. La [https://fr.wikipedia.org/wiki/Minorité_au_conseil_de_la_Commune minorité au conseil de la Commune] publie un Manifeste le 15 mai qui proteste contre la dictature du Comité de Salut public et annonce que ses membres se retirent dans leurs arrondissements respectifs. Mais ce manifeste qui réjouit le gouvernement d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolphe_Thiers Adolphe Thiers], n'est pas compris par les communards parisiens. Les deux tendances feront combat commun dès l'entrée des troupes versaillaises dans Paris.
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Ces tendances se cristallisent le 28 avril à propos de la création d'un [[Comité_de_salut_public_(1871)|Comité de Salut public]], organisme que les minoritaires refusent comme contraire à l'aspiration démocratique et autonomiste de la Commune. Les majoritaires en imposent la création le <abbr class="abbr" title="Premier">1<sup>er</sup></abbr> mai par 45 voix contre 23. La [[W:Minorité au conseil de la Commune|minorité au conseil de la Commune]] publie un Manifeste le 15 mai qui proteste contre la dictature du Comité de Salut public et annonce que ses membres se retirent dans leurs arrondissements respectifs. Mais ce manifeste qui réjouit le gouvernement d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolphe_Thiers Adolphe Thiers], n'est pas compris par les communards parisiens. Les deux tendances feront combat commun dès l'entrée des troupes versaillaises dans Paris.
    
===Intenses débats et autogestion===
 
===Intenses débats et autogestion===
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===Attaque des Versaillais===
 
===Attaque des Versaillais===
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Surtout, la Commune se montre beaucoup trop légère sur le plan militaire, et clémente vis-à-vis de la menace réactionnaire. Si le Comité central annonce qu'il est sur la défensive et qu'il rendra ''«&nbsp;oeil pour oeil, dent pour dent&nbsp;»'', en pratique il le met rarement à exécution. Lorsque des agents versaillais sont découverts en train d'entrer dans Paris en dissimulant des armes, ils sont relâchés. Au fur et à mesure, les Versaillais reprennent confiance, ils se remettent à torturer leurs prisonniers ou à faire des exécutions sommaires, ceux qu'ils hésitent à faire dans un premier temps par peur de provoquer les communards.
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Surtout, la Commune se montre beaucoup trop légère sur le plan militaire, et clémente vis-à-vis de la menace réactionnaire. Si le Comité central annonce qu'il est sur la défensive et qu'il rendra ''«&nbsp;œil pour œil, dent pour dent&nbsp;»'', en pratique il le met rarement à exécution. Lorsque des agents versaillais sont découverts en train d'entrer dans Paris en dissimulant des armes, ils sont relâchés. Au fur et à mesure, les Versaillais reprennent confiance, ils se remettent à torturer leurs prisonniers ou à faire des exécutions sommaires, ceux qu'ils hésitent à faire dans un premier temps par peur de provoquer les communards.
    
Les Versaillais s’en remettent à l'Empire allemand pour venir à bout par la force de la Commune de Paris. On envoya deux émissaires discuter avec Bismarck&nbsp;: la France paierait ses dettes plus rapidement, en échange de quoi Bismarck acceptait de libérer l’armée bonapartiste, c’est-à-dire de donner une armée aux Versaillais pour exterminer Paris. Le 18 mai, ce «&nbsp;traité de paix&nbsp;» avec la Prusse est ratifié par l’Assemblée nationale siégeant à Versailles. Comme le dira Marx&nbsp;: ''«&nbsp;La domination de classe ne peut plus se cacher sous un uniforme national, les gouvernements nationaux ne font qu’un contre le prolétariat&nbsp;!&nbsp;»''
 
Les Versaillais s’en remettent à l'Empire allemand pour venir à bout par la force de la Commune de Paris. On envoya deux émissaires discuter avec Bismarck&nbsp;: la France paierait ses dettes plus rapidement, en échange de quoi Bismarck acceptait de libérer l’armée bonapartiste, c’est-à-dire de donner une armée aux Versaillais pour exterminer Paris. Le 18 mai, ce «&nbsp;traité de paix&nbsp;» avec la Prusse est ratifié par l’Assemblée nationale siégeant à Versailles. Comme le dira Marx&nbsp;: ''«&nbsp;La domination de classe ne peut plus se cacher sous un uniforme national, les gouvernements nationaux ne font qu’un contre le prolétariat&nbsp;!&nbsp;»''
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Les Versaillais passent à l'attaque les premiers. Le 21 mars, ils occupent le fort du Mont-Valérien où les fédérés ont négligé de s'installer&nbsp;: cette position qui domine toute la proche banlieue ouest de Paris leur donne un avantage considérable. La Commune vote, le 5 avril, le ''«&nbsp;décret des otages&nbsp;»'' (trois otages fusillés pour un communard exécuté), qui ne sera mis en application que pendant la Semaine sanglante. Dans le mois qui suit, les troupes blanches s'amassent autour de Paris.
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Les Versaillais passent à l'attaque les premiers. Le 21 mars, ils occupent le fort du Mont-Valérien où les fédérés ont négligé de s'installer&nbsp;: cette position qui domine toute la proche banlieue ouest de Paris leur donne un avantage considérable. La Commune vote, le 5 avril, le ''«&nbsp;décret des otages&nbsp;»'' (trois otages fusillés pour un communard exécuté), qui ne sera mis en application que pendant la [[Semaine sanglante]]. Dans le mois qui suit, les troupes blanches s'amassent autour de Paris.
    
===21-28 mai&nbsp;: la Semaine sanglante===
 
===21-28 mai&nbsp;: la Semaine sanglante===
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Le bilan fut un des plus effroyables massacres contre-révolutionnaires&nbsp;: plus de 30 000 morts dont au moins 20&nbsp;000 prisonniers fusillés sans jugement (et de nombreux tués à la baïonnette dans leur sommeil…), environ 36&nbsp;000 prisonniers, et des milliers de condamnés et déportés outre-mer. Le 22 mai, [[Adolphe_Thiers|Thiers]] annonçait à l’Assemblée&nbsp;: ''«&nbsp;L’ordre, la justice, la civilisation ont enfin remporté la victoire&nbsp;».'' Marx dira plutôt&nbsp;: ''«&nbsp;la sauvagerie sans masque et la vengeance sans loi&nbsp;»''.
 
Le bilan fut un des plus effroyables massacres contre-révolutionnaires&nbsp;: plus de 30 000 morts dont au moins 20&nbsp;000 prisonniers fusillés sans jugement (et de nombreux tués à la baïonnette dans leur sommeil…), environ 36&nbsp;000 prisonniers, et des milliers de condamnés et déportés outre-mer. Le 22 mai, [[Adolphe_Thiers|Thiers]] annonçait à l’Assemblée&nbsp;: ''«&nbsp;L’ordre, la justice, la civilisation ont enfin remporté la victoire&nbsp;».'' Marx dira plutôt&nbsp;: ''«&nbsp;la sauvagerie sans masque et la vengeance sans loi&nbsp;»''.
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==L'oeuvre progressiste de la Commune==
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==L'œuvre progressiste de la Commune==
    
{{voir|Oeuvre sociale de la Commune}}
 
{{voir|Oeuvre sociale de la Commune}}
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A l'échelle de Paris, la Commune fut clairement une alliance large sous la direction (même confuse) des éléments les plus socialistes et prolétariens. Les mesures immédiates permettaient un bloc des intérêts des [[Petits-bourgeois|petits-bourgeois]] avec les ouvriers contre les [[Classes_possédantes|classes possédantes]].
 
A l'échelle de Paris, la Commune fut clairement une alliance large sous la direction (même confuse) des éléments les plus socialistes et prolétariens. Les mesures immédiates permettaient un bloc des intérêts des [[Petits-bourgeois|petits-bourgeois]] avec les ouvriers contre les [[Classes_possédantes|classes possédantes]].
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La Commune de Paris n'a pas réussi à rallier à elle la [[Paysannerie|paysannerie]], avant tout parce qu'elle en était coupée par les Versaillais et les Allemands, mais elle en avait le potentiel. S'adressant à eux, elles disait&nbsp;: «&nbsp;''notre victoire est votre seule espérance''&nbsp;». En effet, elle avait décrété que les frais de la guerre devaient retomber sur ceux qui l’avaient engendrée et donc que l'impôt sur la paysannerie devait être supprimé. Elle proposait également la séparation de l’Église et de l’État, pour que seuls les fidèles payent pour entretenir les prêtres, et non l'Etat.
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La Commune de Paris n'a pas réussi à rallier à elle la [[Paysannerie|paysannerie]], avant tout parce qu'elle en était coupée par les Versaillais et les Allemands.
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Pendant ce temps, la réaction abreuvait la paysannerie de propagande décrivant les communards comme des partageux voulant saisir leurs terres. Il y eut cependant quelques tentatives, comme « L’appel aux paysans » d’[[André Léo]] et de [[Benoît Malon]], diffusé par ballon le 3 mai. La Commune s'adressait aux paysans en disant : «&nbsp;''notre victoire est votre seule espérance''&nbsp;». En effet, elle avait décrété que les frais de la guerre devaient retomber sur ceux qui l’avaient engendrée et donc que l'impôt sur la paysannerie devait être supprimé. Elle proposait également la séparation de l’Église et de l’État, pour que seuls les fidèles payent pour entretenir les prêtres, et non l'Etat.
    
===Révolution prématurée&nbsp;?===
 
===Révolution prématurée&nbsp;?===

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