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Dès l’un de ses premiers textes (1845), [[Marx|Marx]] note que le [[Développement_inégal|développement inégal]] de l'industrie capitaliste créé des rapports inégaux entre pays, et pour lui, cette domination est inévitable dans le cadre du capitalisme :
 
Dès l’un de ses premiers textes (1845), [[Marx|Marx]] note que le [[Développement_inégal|développement inégal]] de l'industrie capitaliste créé des rapports inégaux entre pays, et pour lui, cette domination est inévitable dans le cadre du capitalisme :
 
<blockquote>«&nbsp;''La tyrannie industrielle exercée par l'Angleterre sur le monde est le règne de l'industrie sur le monde. L'Angleterre nous domine parce que l'industrie nous domine.''&nbsp;» <ref>Karl Marx, ''[http://karlmarx.fr/documents/marx-1845-list-bourgeoisie.pdf A propos du Système national de l'économie politique de Friedrich List]'', 1845</ref></blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;''La tyrannie industrielle exercée par l'Angleterre sur le monde est le règne de l'industrie sur le monde. L'Angleterre nous domine parce que l'industrie nous domine.''&nbsp;» <ref>Karl Marx, ''[http://karlmarx.fr/documents/marx-1845-list-bourgeoisie.pdf A propos du Système national de l'économie politique de Friedrich List]'', 1845</ref></blockquote>  
Il raille le [[Protectionnisme|protectionnisme]] des bourgeois allemand qui voudraient exploiter des ouvrier allemands sans être exploités par des bourgeois anglais. Dans son [[Discours_sur_la_question_du_libre-échange|''Discours sur la question du libre-échange'']]<ref>K. Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1848/01/km18480107.htm Discours sur la question du libre-échange]'', 1848</ref> prononcé en janvier 1848, il prend position pour l’abolition des lois sur les céréales, donc pour le camp du libre-échange, en le justifiant comme une accélération de la tendance historique qui développera la lutte ouvrière. Il le faisait tout en dénonçant ouvertement l'hypocrisie des libre-échangistes :
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Il raille le [[Protectionnisme|protectionnisme]] des bourgeois allemand qui voudraient exploiter des ouvrier allemands sans être exploités par des bourgeois anglais. Dans son [[Discours_sur_la_question_du_libre-échange|''Discours sur la question du libre-échange'']]<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1848/01/km18480107.htm Discours sur la question du libre-échange]'', 1848</ref> prononcé en janvier 1848, il prend position pour l’abolition des lois sur les céréales, donc pour le camp du libre-échange, en le justifiant comme une accélération de la tendance historique qui développera la lutte ouvrière. Il le faisait tout en dénonçant ouvertement l'hypocrisie des libre-échangistes :
 
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''« Si les libre-échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut s’enrichir aux dépens de l’autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, dans l’intérieur d’un pays, une classe peut s’enrichir aux dépens d’une autre classe. »''
 
''« Si les libre-échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut s’enrichir aux dépens de l’autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, dans l’intérieur d’un pays, une classe peut s’enrichir aux dépens d’une autre classe. »''
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*il remarque que les bourgeoisies des pays plus industrialisés bénéficient d’un transfert de valeur. Ce que l’on appelle aujourd’hui le «&nbsp;commerce inégal&nbsp;»&nbsp;;
 
*il remarque que les bourgeoisies des pays plus industrialisés bénéficient d’un transfert de valeur. Ce que l’on appelle aujourd’hui le «&nbsp;commerce inégal&nbsp;»&nbsp;;
*il précise que les capitalistes ont intérêt à investir dans le commerce extérieur car cela permet un taux de profit plus élevé. «&nbsp;''Si on exporte des capitaux, ce n’est pas qu’on ne puisse absolument les faire travailler dans le pays. C’est qu’on peut les faire travailler à l’étranger à un taux de profit plus élevé''&nbsp;»<ref>Karl Marx, [http://321ignition.free.fr/imp/fr/lin/pag_008/Marx_001.htm Le Capital, Livre III, Tome 1, Chapitre XV]</ref> On peut supposer que, comme pour les crises, le taux de profit devient déterminant dans l’analyse de Marx par rapport au problème de la «&nbsp;réalisation&nbsp;» (la vente, qui n’est pas autonome). Dans le ''Manifeste ''il écrivait que la bourgeoisie était «&nbsp;''poussée par le besoin de débouchés toujours plus larges pour ses produits''&nbsp;»&nbsp;;
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*il précise que les capitalistes ont intérêt à investir dans le commerce extérieur car cela permet un taux de profit plus élevé. «&nbsp;''Si on exporte des capitaux, ce n’est pas qu’on ne puisse absolument les faire travailler dans le pays. C’est qu’on peut les faire travailler à l’étranger à un taux de profit plus élevé''&nbsp;»<ref>Karl Marx, [http://321ignition.free.fr/imp/fr/lin/pag_008/Marx_001.htm Le Capital, Livre III, Tome 1, Chapitre XV], publié à titre posthume (Éditions sociales, 1969)</ref> On peut supposer que, comme pour les crises, le taux de profit devient déterminant dans l’analyse de Marx par rapport au problème de la «&nbsp;réalisation&nbsp;» (la vente, qui n’est pas autonome). Dans le ''Manifeste ''il écrivait que la bourgeoisie était «&nbsp;''poussée par le besoin de débouchés toujours plus larges pour ses produits''&nbsp;»&nbsp;;
 
*il comprend que les pays dominés ne se dirigent pas vers un développement reproduisant celui de l’Europe, mais qu’une «&nbsp;''nouvelle division internationale du travail, imposée par les sièges principaux de la grande industrie, convertit de cette façon une partie du globe en champ de production agricole pour l’autre partie''&nbsp;»<ref>Karl Marx, [http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Marx_-_Le_Capital,_Lach%C3%A2tre,_1872.djvu/194 Le Capital, Livre I, Tome 2, Chapitre XV], 1872</ref>&nbsp;;
 
*il comprend que les pays dominés ne se dirigent pas vers un développement reproduisant celui de l’Europe, mais qu’une «&nbsp;''nouvelle division internationale du travail, imposée par les sièges principaux de la grande industrie, convertit de cette façon une partie du globe en champ de production agricole pour l’autre partie''&nbsp;»<ref>Karl Marx, [http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Marx_-_Le_Capital,_Lach%C3%A2tre,_1872.djvu/194 Le Capital, Livre I, Tome 2, Chapitre XV], 1872</ref>&nbsp;;
 
*dans son analyse de l’[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]], il y a des facteurs internes (expropriations de paysans...) mais aussi un transfert à partir d’autres peuples (commerce avec les régions d’Europe moins développées, commerce triangulaire...). C’est donc dès l’origine que la mondialisation capitaliste a impliqué des rapports de domination nationaux.
 
*dans son analyse de l’[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]], il y a des facteurs internes (expropriations de paysans...) mais aussi un transfert à partir d’autres peuples (commerce avec les régions d’Europe moins développées, commerce triangulaire...). C’est donc dès l’origine que la mondialisation capitaliste a impliqué des rapports de domination nationaux.
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*mais aux États-Unis, ils ne soutenaient pas le Sud malgré sa volonté "d'indépendance", parce que ce Sud était [[Esclavagiste|esclavagiste]] et maintenait un lien de soumission à l'[[Impérialisme_britannique|impérialisme britannique]], alors que le Nord voulait unifier le pays dans un sens révolutionnaire bourgeois.
 
*mais aux États-Unis, ils ne soutenaient pas le Sud malgré sa volonté "d'indépendance", parce que ce Sud était [[Esclavagiste|esclavagiste]] et maintenait un lien de soumission à l'[[Impérialisme_britannique|impérialisme britannique]], alors que le Nord voulait unifier le pays dans un sens révolutionnaire bourgeois.
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Entre 1848 et 1850, dans une période marquée par le printemps des peuples et la montée de mouvements visant à constituer des nations, Engels évoque la notion de « peuples sans histoire » (au sujet des slaves du sud),  lesquels « n’ont pas été capables de constituer des États et n’ont plus suffisamment de force pour conquérir leur indépendance nationale » qu’il oppose aux nations « révolutionnaires ». Cette position sera réfutée par le marxiste ukrainien [[Roman Rosdolski]]<ref>https://www.babelio.com/livres/Rosdolsky-Friedrich-Engels-et-les-peuples-sans-histoire/1107059</ref>.
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Entre 1848 et 1850, dans une période marquée par le printemps des peuples et la montée de mouvements visant à constituer des nations, Engels évoque la notion de « peuples sans histoire » (au sujet des slaves du sud),  lesquels « n’ont pas été capables de constituer des États et n’ont plus suffisamment de force pour conquérir leur indépendance nationale » qu’il oppose aux nations « révolutionnaires ». Cette position sera réfutée par le marxiste ukrainien [[Roman Rosdolski]]<ref>Roman Rosdolsky, ''[https://www.marxists.org/francais/rosdolsky/works/1948/00/rosdolsky-engels-table.htm Friedrich Engels et le problème des peuples « sans histoire »]'', 1948</ref>.
    
Les premières prises de position de Marx et Engels sur les sociétés non occidentales traduit un certain biais raciste, comme on peut le voir dans leur idée que le colonialisme européen apporte un progrès à l'Inde ou à la Chine, et que les révoltes des autochtones sont réactionnaires. Néanmoins leur vision va évoluer rapidement et ils vont soutenir les mouvements anticolonialistes.
 
Les premières prises de position de Marx et Engels sur les sociétés non occidentales traduit un certain biais raciste, comme on peut le voir dans leur idée que le colonialisme européen apporte un progrès à l'Inde ou à la Chine, et que les révoltes des autochtones sont réactionnaires. Néanmoins leur vision va évoluer rapidement et ils vont soutenir les mouvements anticolonialistes.

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