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= 1. Les différentes conceptions de l'histoire  =
 
= 1. Les différentes conceptions de l'histoire  =
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Avant [[Karl Marx|Marx]] et à son époque, il existait quatre grandes conceptions de l'histoire : la [[Conception théologique de l'histoire|conception théologique de l'histoire]], la [[Idéalisme historique|conception idéaliste de l'histoire]], la [[Conception téléologique de l'histoire|conception téléologique de l'histoire]] et la conception matérialiste de l'histoire. C'est cette dernière qui va être revisitée et approfondie par Marx.<br>
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Avant [[Karl Marx|Marx]] et à son époque, il existait quatre grandes conceptions de l'histoire&nbsp;: la [[Conception théologique de l'histoire|conception théologique de l'histoire]], la [[Idéalisme historique|conception idéaliste de l'histoire]], la [[Conception téléologique de l'histoire|conception téléologique de l'histoire]] et la conception matérialiste de l'histoire. C'est cette dernière qui va être revisitée et approfondie par Marx.
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== La conception théologique de l'histoire  ==
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= 2.&nbsp;La conception matérialiste de l'histoire<br>  =
 
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Dès son apparition, l'humanité s'est appliquée à interpréter et à donner un sens aux événements qui l'entourait. L'homme primitif accordait ainsi une volonté propre à chaque élément de la [[Nature|nature]] (la lune, le feu, le vent, etc.). Cette première forme d'explication du monde est celle de l'animisme (qui anime toute la nature). De cette conception primitive va naître celle qui voit en l'histoire de l'humanité la manifestation de la volonté agissante d'un ou de plusieurs [[Dieu(x)|dieux]] (ou d'êtres surnaturels). Le [[Christianisme|christianisme]], en développant son hégémonie [[Religion|religieuse]] va par la même occasion imposer sa conception de l'histoire. Pour [[Augustin d'Hippone|Saint Augustin]] (Ve siècle), c'est Dieu qui préside aux destinée de toute l'humanité: les [[Guerre|guerres]], les famines, les empires qui se constituent et s'écroulent sont réglées par la "Providence". L'histoire des hommes n'a qu'un seul but: assurer la domination de "la religion chrétienne et la gloire de Dieu" sur terre! L'homme n'est donc qu'un objet aux mains de forces&nbsp; surnaturelles&nbsp;; le sujet historique, c'est Dieu: il est à la fois l'"acteur " et le "metteur en scène" de l'histoire.<br>
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[[Jacques-Bénigne Bossuet|Bossuet]] (XVIIe siècle) nuance un peu cette conception en prenant en compte des facteurs historiques ou naturels propres à l'humanité. Mais ces facteurs sont pour lui secondaires par rapport à l'origine et à la finalité de l'histoire qui, elles, sont régies par la volonté de Dieu.<br>Cette conception de l'histoire qui explique l'évolution historique par la volonté et l'action, directe ou indirecte d'un ou plusieurs agents surnaturels s'appelle conception théologique de l'histoire.<br>
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== La conception idéaliste de l'histoire  ==
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La conception théologique va s'imposer pendant plusieurs siècle. Mais à partir du XVIIe siècle, avec la montée de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]], une nouvelle conception va apparaître. Rejetant l'intervention de [[Dieu(x)|Dieu]] dans l'histoire concrète des hommes, [[Voltaire|Voltaire]] et la plupart des [[Philosophie|philosophes]] du siècle des "[[Lumières (XVIIIe siècle)|Lumières]]" expliquent l'évolution historique et ses événements par l'évolution des idées, des moeurs ou de l'opinion des hommes eux-mêmes qui prévaut à telle ou telle époque. Ainsi, pour Voltaire, la chute de l'[[Empire romain|Empire romain]] n'est pas du à une punition divine, mais bien aux moeurs de l'époque (et donc à la [[Christianisme|religion chrétienne]]) qui empêchèrent une résistance efficace face aux invasions "barbares". D'autres philosophes tels [[Paul Henry Thiry d'Holbach|d'Holbach et]] [[Claude-Adrien Helvétius|Helvétius]], malgré une interprétation matérialiste de la [[Nature|nature]] (où ils rejetaient toute intervention de l'idée ou de dieu), étaient par contre également idéaliste en ce qui concerne l'histoire de l'humanité. Pour ces derniers, c'est l'ignorance ou les qualités<br>intellectuelles des hommes qui expliquent l'évolution historique. Ainsi, toutes ces conceptions de l'histoire se ramène à ceci: l'histoire à ses différentes époques s'explique par ce que les hommes pensent, par leurs idées, leur religion, leur capacités ou leur manque de capacités intellectuelles. Le sujet historique est donc ici les idées des hommes.<br>
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== La conception téléologique de l'histoire  ==
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La conception idéaliste de l'histoire va connaître son sommet avec la philosophe de<br>Hegel (XIXe siècle). Pour Hegel, la réalité concrète n'est que le reflet de la pensée<br>des hommes, appelée " Idée ", ou " Esprit". Cet " Esprit universel" est l'expression<br>désincarnée de la pensée, de la raison humaine. Selon cette conception de l'histoire,<br>aux origines, l'Esprit et la réalité concrète sont fortement séparée. Au cours de<br>l'histoire, de manière linéaire et progressive, on assiste à une union de plus en plus<br>étroite entre la pensée agissante et le réel. Ce développement historique ne serait<br>ainsi dû qu'à l'évolution de l'Esprit. Le sujet de l'histoire, pour Hegel, est ainsi un sujet<br>transcendantal, l'Esprit (ou la Raison) qui prend progressivement conscience de son<br>essence, de son existence. Pour Hegel, c'est le type de liberté qui prévaut à chaque<br>étape historique qui nous montre l'état de progrès du développement de l'Esprit. Mais<br>cette conception de la liberté ne se résume qu'a la libération de l'Esprit humain, et<br>non la liberté concrète des hommes.<br>
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Selon Hegel, contrairement aux " idéalistes classiques ", l'histoire et son évolution, dominée par la Raison, a une finalité: c'est l'incarnation de l'Esprit dans ce qui permet la liberté pour tous, ce qui, à ses yeux, est incarné par l'État. L'histoire a donc pour lui un sens logique, une destinée: la réalisation pleine et entière de l'Esprit à travers sa symbiose totale avec le réel, le concret. Et cette finalité, pour Hegel, se réalise avec l'État bourgeois tel qu'il se développe à son époque! Pour lui, toute l'histoire de l'humanité a tendu vers ce but unique qui est inévitable. Cette conception a priori qui prête un but défini, un objectif précis et inéluctable à l'histoire de l'humanité s'appelle téléologique.<br>
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== La conception matérialiste de l'histoire<br>  ==
      
Plusieurs philosophes d'inspiration matérialiste vont répudier la théorie idéaliste<br>hégélienne. Le plus connu d'entre eux fut Ludwig Fueurbach. Pour ce dernier, la<br>réalisation de l'union entre la pensée et l'être, entre l'esprit et la matière, ne peut<br>partir de l'Idée ou de l'Esprit, mais bien de la réalité concrète et sensible, de la nature<br>et de l'homme. Fueurbach développe ainsi une conception matérialiste de l'histoire<br>dont l'élément moteur n'est plus le développement de la conscience, mais<br>l'intégration de l'homme concret dans la nature et dans la société. Mais Fueurbach se<br>situe dans l'absolu, l'homme concret dont il parle reste un homme abstrait car<br>totalement déterminé par sa réalité sensible. Bref, il s'agit d'une conception<br>matérialiste mécaniste car la primauté qu'il accorde au concret fait de l'homme un<br>être passif, subissant l'influence de la nature qui l'entoure et sans pouvoir sur cette<br>dernière.<br>
 
Plusieurs philosophes d'inspiration matérialiste vont répudier la théorie idéaliste<br>hégélienne. Le plus connu d'entre eux fut Ludwig Fueurbach. Pour ce dernier, la<br>réalisation de l'union entre la pensée et l'être, entre l'esprit et la matière, ne peut<br>partir de l'Idée ou de l'Esprit, mais bien de la réalité concrète et sensible, de la nature<br>et de l'homme. Fueurbach développe ainsi une conception matérialiste de l'histoire<br>dont l'élément moteur n'est plus le développement de la conscience, mais<br>l'intégration de l'homme concret dans la nature et dans la société. Mais Fueurbach se<br>situe dans l'absolu, l'homme concret dont il parle reste un homme abstrait car<br>totalement déterminé par sa réalité sensible. Bref, il s'agit d'une conception<br>matérialiste mécaniste car la primauté qu'il accorde au concret fait de l'homme un<br>être passif, subissant l'influence de la nature qui l'entoure et sans pouvoir sur cette<br>dernière.<br>
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