| Avant 1910, la Mongolie est plus ou moins un protectorat russe. Néanmoins, avec la défaite russe de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, désastre financier, et militaire, où l'empire russe perd le port de Port-Arthur en Chine, les Russes préfèrent ne pas entériner un protectorat. La Mongolie sert de zone tampon entre la Chine, et l'empire russe, et même avec le Japon, à l'est, qui annexe la péninsule coréenne en 1910, et a des vues sur la Chine du Nord-Est. L'empire russe renonce à annexer la Mongolie en 1908, car il n'a pas assez de cadres pour administrer un territoire aussi immense, de plus, l'empire russe préfère concentrer le plus gros de son armée à l'ouest et au centre de son empire, où la menace des empires allemand et austro-hongrois, et aussi turc, se fait déjà plus oppressante. Globalement, à cette époque, l'empire russe n'avait pas les moyens financiers pour gérer un tel territoire, alors qu'il avait déjà des difficultés ailleurs (surtout dans ses possessions d'Asie centrale). | | Avant 1910, la Mongolie est plus ou moins un protectorat russe. Néanmoins, avec la défaite russe de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, désastre financier, et militaire, où l'empire russe perd le port de Port-Arthur en Chine, les Russes préfèrent ne pas entériner un protectorat. La Mongolie sert de zone tampon entre la Chine, et l'empire russe, et même avec le Japon, à l'est, qui annexe la péninsule coréenne en 1910, et a des vues sur la Chine du Nord-Est. L'empire russe renonce à annexer la Mongolie en 1908, car il n'a pas assez de cadres pour administrer un territoire aussi immense, de plus, l'empire russe préfère concentrer le plus gros de son armée à l'ouest et au centre de son empire, où la menace des empires allemand et austro-hongrois, et aussi turc, se fait déjà plus oppressante. Globalement, à cette époque, l'empire russe n'avait pas les moyens financiers pour gérer un tel territoire, alors qu'il avait déjà des difficultés ailleurs (surtout dans ses possessions d'Asie centrale). |
− | Profitant de la [[révolution_chinoise_de_1911|révolution chinoise de 1911]] et de l'éviction du dernier empereur mandchou, l'actuelle Mongolie proclama son indépendance le 1er décembre 1911. Avec les désordres de la révolution Chinoise, la Mongolie passe totalement sous influence russe. | + | Profitant de la [[Révolution_chinoise_de_1911|révolution chinoise de 1911]] et de l'éviction du dernier empereur mandchou, l'actuelle Mongolie proclama son indépendance le 1er décembre 1911. Avec les désordres de la révolution Chinoise, la Mongolie passe totalement sous influence russe. |
− | Au moment de la [[révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]] et de la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]], les bolchéviks sont divisés sur la question mongole. En Juin et Juillet 1921, l’armée rouge aida des radicaux Mongols à renverser le bref règne de terreur d’Ungern-Sternberg. Certains Russes – en particulier [[Adolf_Joffé|Joffé]] – pensaient qu’en soutenant deux millions de Mongols contre 400 millions de Chinois, les Soviétiques faisaient, au mieux, une erreur stratégique, et au pire, répétaient l’expansionnisme tsariste.<ref>Revue Période, Le congrès des travailleurs d’Extrême-Orient : entretien avec John Sexton, Avril 2017</ref> | + | Au moment de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]] et de la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]], les bolchéviks sont divisés sur la question mongole. En Juin et Juillet 1921, l’armée rouge aida des radicaux Mongols à renverser le bref règne de terreur d’Ungern-Sternberg. Certains Russes – en particulier [[Adolf_Joffé|Joffé]] – pensaient qu’en soutenant deux millions de Mongols contre 400 millions de Chinois, les Soviétiques faisaient, au mieux, une erreur stratégique, et au pire, répétaient l’expansionnisme tsariste.<ref>Revue Période, [http://revueperiode.net/le-congres-des-travailleurs-dextreme-orient-entretien-avec-john-sexton/ ''Le congrès des travailleurs d’Extrême-Orient : entretien avec John Sexton''], Avril 2017</ref> |
| Le compromis trouvé a été que Moscou allait soutenir, et garantir au final, l’existence du gouvernement mongol, mais en reconnaissant la souveraineté chinoise en théorie. Cette position a été réitérée dans l’accord Sun-Joffe de 1924. | | Le compromis trouvé a été que Moscou allait soutenir, et garantir au final, l’existence du gouvernement mongol, mais en reconnaissant la souveraineté chinoise en théorie. Cette position a été réitérée dans l’accord Sun-Joffe de 1924. |