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=== La justice ===
 
=== La justice ===
<blockquote>«&nbsp;Nous savons tous qu'en l'état de choses acutel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une spécialité d'élaborer des plans hardis et ingénieux, en vue de permettre à leurs clients fortunés, individus ou corporations, d'éluder les lois faites, dans l'intérêt du public, pour régir l'usage des grosses fortunes.&nbsp;» Théodore Roosevelt - 1905</blockquote>  
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Fondamentalement, la justice bourgeoise est faites pour préserver les intérêts des grands, comme l'illustre les propos de Théodore Roosevelt en 1905&nbsp;:
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<blockquote>«&nbsp;Nous savons tous qu'en l'état de choses acutel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une spécialité d'élaborer des plans hardis et ingénieux, en vue de permettre à leurs clients fortunés, individus ou corporations, d'éluder les lois faites, dans l'intérêt du public, pour régir l'usage des grosses fortunes.&nbsp;»</blockquote>  
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En pratique, cela permet aux hauts-bourgeois, actionnaires et aux [[Trusts|trusts]] d'échapper aux impôts (niches fiscales...).
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=== Les doctrines économiques ===
 
=== Les doctrines économiques ===
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'''[[Mercantilisme|Mercantilisme]]'''
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'''Mercantilisme'''
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A leur naissance, les bourgeoisies nationales étaient "faibles". Elles ont eu besoin d'un fort proctectionnisme de leur Etat, et elles ont pu exploiter les richesses et les hommes des colonnies de ces Etats. C'est la doctrine mercantiliste.
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A leur naissance, les bourgeoisies nationales étaient "faibles". Elles ont eu besoin d'un fort [[Protectionnisme|protectionnisme]] de leur Etat, et elles ont pu exploiter les richesses et les hommes des colonnies de ces Etats. C'est la doctrine [[Mercantiliste|mercantiliste]].
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'''[[Libéralisme|Libéralisme]]'''
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'''Libéralisme'''
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L'Angleterre a été le premier pays à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Hasard? Non, l'Angleterre était le berceau du capitalisme. Changement radical d'économie: beaucoup de paysans deviennent "libres" d'aller se faire exploiter dans telle ou telle manufacture, plus de servage agricole! Les libertés montrent d'ailleurs toujours leur aspect relatif, le vagabondage a été sévèrement réprimé à le même époque: il était intolérable que les paysans chassés par les enclosures errent en boudant le travail d'ouvrier. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de proner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.
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L'Angleterre a été le premier pays à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Hasard&nbsp;? Non, l'Angleterre était le berceau du capitalisme. Ce fût un changement radical d'économie&nbsp;: beaucoup de paysans deviennent "libres" d'aller se faire exploiter dans telle ou telle manufacture, plus de servage agricole&nbsp;! Les libertés montrent d'ailleurs toujours leur aspect relatif, le vagabondage a été sévèrement réprimé à le même époque&nbsp;: il était intolérable que les paysans chassés par les enclosures errent en boudant le travail d'ouvrier. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de prôner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.
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En fait, les gros capitalistes ont assez tôt pu former des trusts, des cartels, et obtenir des monopoles de fait. Il fallait légitimer le fait que ces entreprises n'aient que peu de comptes à rendre à l'Etat: et la "main invisible du marché" devint à la mode. Sans surprise, ce sont ces richissismes qui colportent le plus volontier ces idées de "self-made-man".
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En fait, les gros capitalistes ont assez tôt pu former des [[Trusts|trusts]], des cartels, et obtenir des [[Monopoles|monopoles]] de fait. Il fallait légitimer le fait que ces entreprises n'aient que peu de comptes à rendre à l'Etat&nbsp;: et la "main invisible du marché" devint à la mode. Sans surprise, ce sont ces richissismes qui colportèrent le plus volontier ces idées de "self-made-man".
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'''[[Keynésianisme|Keynésianisme]]'''
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'''Keynésianisme'''
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Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.
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Après les ravages de la [[Seconde_Guerre_mondiale|II<sup>ème</sup> guerre mondiale]], les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.
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Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.
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Le [[Keynésianisme|keynésianisme]] constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.
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'''"'''[[Néolibéralisme|'''Néolibéralisme''']]'''" et [[Financiarisation|financiarisation]]'''
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'''"''''''Néolibéralisme''''''" et financiarisation'''
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Après la seconde guerre mondiale, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les marchandises aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers&nbsp;: sécu, retraite, services publics. En cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le taux d’exploitation. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au chômage.
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Dans l'après-guerre, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les [[Marchandises|marchandises]] aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers&nbsp;: sécu, retraite, services publics... en cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le [[Taux_d’exploitation|taux d’exploitation]]. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au [[Chômage|chômage]].
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On a justifié ça depuis les années 80 par un retour du libéralisme, qui avait aussi l'avantage de justifier la vampirisation des économies du Sud, à travers le FMI & Cie. C'est d'autant plus hypocrite que les capitalistes du Nord n'ont pas cessé de se faire subventionner par leurs Etats (des milliards chaque année).
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On a justifié ça depuis les années 80 par un retour du libéralisme, qui avait aussi l'avantage de justifier la vampirisation des économies du Sud, à travers les organismes bourgeois comme le FMI. C'est d'autant plus hypocrite que les capitalistes du Nord n'ont pas cessé de se faire subventionner par leurs Etats (des milliards chaque année).
    
La «&nbsp;liquidité&nbsp;» des marchés a pour fonction de permettre aux investisseurs financiers de placer leurs fonds dans telle ou telle forme de titres tout en étant en mesure de vendre ceux-ci à volonté. Des marchés «&nbsp;liquides&nbsp;» supposent la réunion de plusieurs conditions importantes&nbsp;: la libéralisation complète des mouvements de capitaux, et surtout que le marché soit suffisamment «&nbsp;alimenté&nbsp;» et qu’il ait un volume de transactions suffisamment important. L’alimentation du marché en produits financiers a ainsi favorisé les privatisations des fleurons de l’industrie française, puis des grandes entreprises de service publics (surtout celles riches en technologies grâce au financement public comme France Télécom ou Aérospatial), qui sont venues et qui viennent toujours nourrir la Bourse et en relancer le «&nbsp;dynamisme&nbsp;» par vague ou par tranche successives de vente de titres.
 
La «&nbsp;liquidité&nbsp;» des marchés a pour fonction de permettre aux investisseurs financiers de placer leurs fonds dans telle ou telle forme de titres tout en étant en mesure de vendre ceux-ci à volonté. Des marchés «&nbsp;liquides&nbsp;» supposent la réunion de plusieurs conditions importantes&nbsp;: la libéralisation complète des mouvements de capitaux, et surtout que le marché soit suffisamment «&nbsp;alimenté&nbsp;» et qu’il ait un volume de transactions suffisamment important. L’alimentation du marché en produits financiers a ainsi favorisé les privatisations des fleurons de l’industrie française, puis des grandes entreprises de service publics (surtout celles riches en technologies grâce au financement public comme France Télécom ou Aérospatial), qui sont venues et qui viennent toujours nourrir la Bourse et en relancer le «&nbsp;dynamisme&nbsp;» par vague ou par tranche successives de vente de titres.
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==== Retour sur les contre-réformes libérales ====
 
==== Retour sur les contre-réformes libérales ====
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Pour que le marché ait le maximum de «&nbsp;liquidité&nbsp;», il faut prendre toutes les mesures pour que «l’épargne» s’y dirige. Il faut surtout que des sommes très élevées qui échappent aux marchés financiers, à commencer par les flux financiers du système des retraites et de l’assurance maladie, cessent de leur échapper. Il faut donc créer des fonds de pension et puisqu’il y a résistance, il faut multiplier dans l’immédiat, les systèmes d’épargne salariale pour les couches les plus stables de salariés. En outre, les méthodes employées permettent d’augmenter l’exploitation.<br/> Notre salaire est composé de deux parties&nbsp;: notre salaire net et un salaire différé composé des cotisations salariées et cotisation patronales (indûment appelées «&nbsp;charges&nbsp;»). Lorsque le [[patronat|patronat]] veut réduire ses charges, cela réduit d’autant notre salaire global. Avec la réforme Fillon, globalement, nous allons travailler plus pour gagner moins.
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Pour que le marché ait le maximum de «&nbsp;liquidité&nbsp;», il faut prendre toutes les mesures pour que «&nbsp;l’épargne&nbsp;» s’y dirige. Il faut surtout que des sommes très élevées qui échappent aux marchés financiers, à commencer par les flux financiers du système des retraites et de l’assurance maladie, cessent de leur échapper. Il faut donc créer des fonds de pension et puisqu’il y a résistance, il faut multiplier dans l’immédiat, les systèmes d’épargne salariale pour les couches les plus stables de salariés. En outre, les méthodes employées permettent d’augmenter l’exploitation.<br/> Notre salaire est composé de deux parties&nbsp;: notre salaire net et un salaire différé composé des cotisations salariées et cotisation patronales (indûment appelées «&nbsp;charges&nbsp;»). Lorsque le [[Patronat|patronat]] veut réduire ses charges, cela réduit d’autant notre salaire global. Avec la réforme Fillon, globalement, nous allons travailler plus pour gagner moins.
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== Conséquences ==
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=== Organisation sociale ===
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Le capitalisme n'a pas renversé la société de classes, il en a subsistué d'autres, dont les deux principales en sont le [[Prolétariat|prolétariat]] et la bourgeoisie. C'est ce qui a amené Marx à déclarer&nbsp;:
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<blockquote>L'histoire de toute société jusqu'à nos jours<ref>excepté l'histoire de la communauté primitive, ajoutera plus tard Engels</ref>, n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte... La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées&nbsp;: la bourgeoisie et le prolétariat.<ref name="manifeste">Karl Marx, Friedrich Engels, [http://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm Le Manifeste du Parti communiste, 1847]</ref></blockquote>
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Le capitalisme a permis un fort développement des forces productives de par le monde et le décollement du processus de [[Mondialisation|mondialisation]], mais il a crée du coup de très fortes inégalités à tous les niveaux&nbsp;: [[Développement_inégal_et_combiné|développement inégal et combiné]], accroissement des [[Inégalités_sociales|inégalités sociales]]...
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=== Déséquilibres écologiques ===
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On assiste également à de plus en plus profondes et dangereuses mutations écologiques qui auront un impact significatif sur la planète, et à terme pourrait la détruire&nbsp;: la plus célèbre d'entre elle reste bien sûr le [[Réchauffement_climatique|réchauffement climatique]], mais d'autres, qui lui sont directement corrélés (augmentation du niveau des mers...) ou indépendantes (urbanisation effrénée, pollution aux particules...) sont tout aussi inquiétantes.
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{{voir|Capitalisme et écologie}}
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=== Un système périmé ===
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Le capitalisme est donc un système qui a fait son "temps"&nbsp;: il a permis un fort développement des capacités productives et en conséquent du niveau de vie de la classe laborieuse, mais au prix d'un accroissement des inégalités sans commune mesure et de choix déraisonnés qui ont aboutit à d'énormes catastrophes (aussi bien humaines que naturelles). Au capitalisme, Marx et Engels, suivi par tous les autres [[Marxistes|marxistes]] proposaient de lui subsistuer le [[Communisme|communisme]], un système fondé sur la répartition équitable des ressources dans le respect des impératifs écologiques.
    
== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==
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=== Notes et références ===
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<references />
    
=== Bibliographie de référence ===
 
=== Bibliographie de référence ===
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