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Il publie son premier ouvrage, ''Qu'est-ce que la propriété?'', qui contient la fameuse formule, "''La propriété c'est le vol''" en 1840. Le livre fait scandale en démystifiant la fausse légitimité des [[Capitalistes|capitalistes]], et lui vaut l'admiration et l'estime du jeune [[Marx|Marx]] :
 
Il publie son premier ouvrage, ''Qu'est-ce que la propriété?'', qui contient la fameuse formule, "''La propriété c'est le vol''" en 1840. Le livre fait scandale en démystifiant la fausse légitimité des [[Capitalistes|capitalistes]], et lui vaut l'admiration et l'estime du jeune [[Marx|Marx]] :
<blockquote>«&nbsp;''Non seulement Proudhon écrit dans l'intérêt du prolétariat, mais il est lui-même un prolétaire, un ouvrier. Son travail est un manifeste scientifique du prolétariat français.''&nbsp;»<ref>Marx, La sainte famille</ref></blockquote>
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<blockquote>«&nbsp;''Non seulement Proudhon écrit dans l'intérêt du prolétariat, mais il est lui-même un prolétaire, un ouvrier. Son travail est un manifeste scientifique du prolétariat français.''&nbsp;»<ref>Marx, La sainte famille</ref></blockquote>  
 
Mais la pensée de Proudhon contenait de nombreuses faiblesses théoriques et ambiguités politiques (ancrage dans le libéralisme), et il va très vite modérer la portée de son discours.
 
Mais la pensée de Proudhon contenait de nombreuses faiblesses théoriques et ambiguités politiques (ancrage dans le libéralisme), et il va très vite modérer la portée de son discours.
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Proudhon s'est enflammé contre des "excès" des capitalistes, contre les actes les plus ouvertement répressifs ou pro-riches de l'État, mais n'a jamais abouti à une critique radicale du système capitaliste. Au contraire il s'en est éloigné, et s'est toujours méfié de la classe ouvrière et de son action collective. A la place, il a cherché de plus en plus à imaginer des réformes économiques qui permettraient une "solution progressive à la question sociale", prétendant baser le tout sur des lois économiques idéales, sans faire intervenir la lutte de classe.
 
Proudhon s'est enflammé contre des "excès" des capitalistes, contre les actes les plus ouvertement répressifs ou pro-riches de l'État, mais n'a jamais abouti à une critique radicale du système capitaliste. Au contraire il s'en est éloigné, et s'est toujours méfié de la classe ouvrière et de son action collective. A la place, il a cherché de plus en plus à imaginer des réformes économiques qui permettraient une "solution progressive à la question sociale", prétendant baser le tout sur des lois économiques idéales, sans faire intervenir la lutte de classe.
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Pour Proudhon, au cours de l'histoire, l'humanité mûrissant va vers une société avec "moins d'État" :
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Pour Proudhon, au cours de l'histoire, l'humanité mûrissant va vers une société avec "moins d'État"&nbsp;:
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<blockquote><span class="reference-text">«&nbsp;l’État, (…) c’est l’armée… la police… le système judiciaire… le fisc, etc. (…) L’anarchie est la condition d’existence des sociétés adultes, comme la hiérarchie est la condition des sociétés primitives&nbsp;: il y a progrès incessant dans les sociétés humaines de la hiérarchie à l’anarchie.&nbsp;» ''La Voix du Peuple'' du 3 décembre 1849</span></blockquote>  
<span class="reference-text">«&nbsp;l’État, (…) c’est l’armée… la police… le système judiciaire… le fisc, etc. (…) L’anarchie est la condition d’existence des sociétés adultes, comme la hiérarchie est la condition des sociétés primitives&nbsp;: il y a progrès incessant dans les sociétés humaines de la hiérarchie à l’anarchie.&nbsp;» ''La Voix du Peuple'' du 3 décembre 1849</span>
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=== La question de la propriété ===
 
=== La question de la propriété ===
    
Alors que Proudhon semblait en 1840, avec sa formule "La propriété c'est le vol", cibler en priorité les capitalistes, il va très vite prendre de soin de préciser qu'il n'est pas pour une critique radicale de la propriété. Au contraire, il va affirmer que "la propriété, c'est la liberté", tout en assurant que cette contradiction peut être résolue... en partageant mieux la propriété. Sa cible principale devient alors l'État, qui empêcherait la propriété de jouer son rôle d'harmonisation.
 
Alors que Proudhon semblait en 1840, avec sa formule "La propriété c'est le vol", cibler en priorité les capitalistes, il va très vite prendre de soin de préciser qu'il n'est pas pour une critique radicale de la propriété. Au contraire, il va affirmer que "la propriété, c'est la liberté", tout en assurant que cette contradiction peut être résolue... en partageant mieux la propriété. Sa cible principale devient alors l'État, qui empêcherait la propriété de jouer son rôle d'harmonisation.
<blockquote>«&nbsp;''La propriété est la plus grande force révolutionnaire qui existe et qui se puisse opposer au pouvoir (...) Où trouver une puissance capable de contre-balancer cette puissance formidable de l'Etat&nbsp;? Il n'y en a pas d'autre que la propriété (...) La propriété moderne peut être considérée comme le triomphe de la liberté (...) La propriété est destinée à devenir, par sa généralisation, le pivot et le ressort de tout le système social.''&nbsp;» (Théorie de la propriété, 1862)</blockquote>
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<blockquote>«&nbsp;''La propriété est la plus grande force révolutionnaire qui existe et qui se puisse opposer au pouvoir (...) Où trouver une puissance capable de contre-balancer cette puissance formidable de l'Etat&nbsp;? Il n'y en a pas d'autre que la propriété (...) La propriété moderne peut être considérée comme le triomphe de la liberté (...) La propriété est destinée à devenir, par sa généralisation, le pivot et le ressort de tout le système social.''&nbsp;» (Théorie de la propriété, 1862)</blockquote>  
 
Que cela soit une clarification ou la justification d'un changement de position, il assura plus tard qu'il avait été mal compris dans ses premiers écrits. que sa célèbre formule&nbsp;: "la propriété, c'est le vol" a été mal comprise. Il s'en explique en
 
Que cela soit une clarification ou la justification d'un changement de position, il assura plus tard qu'il avait été mal compris dans ses premiers écrits. que sa célèbre formule&nbsp;: "la propriété, c'est le vol" a été mal comprise. Il s'en explique en
 
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«&nbsp;''Dans mes premiers mémoires, attaquant de front l'ordre établi, je disais, par exemple&nbsp;: La propriété, c'est le vol&nbsp;! Il s'agissait de protester, de mettre pour ainsi dire en relief le néant de nos institutions. Je n'avais point alors à m'occuper d'autre chose. Aussi, dans le mémoire où je démontrais, par A plus B, cette étourdissante proposition, avais-je soin de protester contre toute conclusion communiste.''''Dans le Système des Contradictions économiques, après avoir rappelé et confirmé ma première définition, j'en ajoute une toute contraire, mais fondée sur des considérations d'un autre ordre, qui ne pouvaient ni détruire la première argumentation, ni être détruites par elle&nbsp;: La propriété, c'est la liberté&nbsp;!''&nbsp;» (''Confessions d'un Révolutionnaire'', 1849)  
:«&nbsp;''Dans mes premiers mémoires, attaquant de front l'ordre établi, je disais, par exemple&nbsp;: La propriété, c'est le vol&nbsp;! Il s'agissait de protester, de mettre pour ainsi dire en relief le néant de nos institutions. Je n'avais point alors à m'occuper d'autre chose. Aussi, dans le mémoire où je démontrais, par A plus B, cette étourdissante proposition, avais-je soin de protester contre toute conclusion communiste.''<br/>
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:''Dans le Système des Contradictions économiques, après avoir rappelé et confirmé ma première définition, j'en ajoute une toute contraire, mais fondée sur des considérations d'un autre ordre, qui ne pouvaient ni détruire la première argumentation, ni être détruites par elle&nbsp;: La propriété, c'est la liberté&nbsp;!''&nbsp;» (''Confessions d'un Révolutionnaire'', 1849)<br/>
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Il était fasciné par l'économie politique dominante, citant abondamment Say, Passy, Dunoyer, Laboulaye, dévorant le Journal des économistes et admirant «&nbsp;Adam Smith, ce penseur si profond&nbsp;». Il a notamment polémique pendant treize semaines en 1848-49 dans la Voix du peuple avec Frédéric Bastiat au sujet de la légitimité de l'intérêt et la gratuité du crédit.
 
Il était fasciné par l'économie politique dominante, citant abondamment Say, Passy, Dunoyer, Laboulaye, dévorant le Journal des économistes et admirant «&nbsp;Adam Smith, ce penseur si profond&nbsp;». Il a notamment polémique pendant treize semaines en 1848-49 dans la Voix du peuple avec Frédéric Bastiat au sujet de la légitimité de l'intérêt et la gratuité du crédit.
<blockquote>«&nbsp;''Voilà donc tout mon système&nbsp;: liberté de conscience, liberté de la presse, liberté du travail, liberté de l'enseignement, libre concurrence, libre disposition des fruits de son travail, liberté à l'infini, liberté absolue, liberté partout et toujours&nbsp;! C'est le système de 1789 et 1793&nbsp;; le système de Quesnay, de Turgot, de Jean-Baptiste Say […] La liberté, donc, rien de plus, rien de moins. Le «&nbsp;laisser-faire, laissez-passer&nbsp;» dans l'acception la plus littérale et la plus large&nbsp;; conséquemment, la propriété, en tant qu'elle découle légitimement de cette liberté&nbsp;: voilà mon principe. Pas d'autre solidarité entre les citoyens que celle des accidents de force majeure […] C'est la foi de Franklin, Washington, Lafayette, de Mirabeau, de Casimir Périer, d'Odilon Barrot, de Thiers…''&nbsp;»</blockquote>
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<blockquote>«&nbsp;''Voilà donc tout mon système&nbsp;: liberté de conscience, liberté de la presse, liberté du travail, liberté de l'enseignement, libre concurrence, libre disposition des fruits de son travail, liberté à l'infini, liberté absolue, liberté partout et toujours&nbsp;! C'est le système de 1789 et 1793&nbsp;; le système de Quesnay, de Turgot, de Jean-Baptiste Say […] La liberté, donc, rien de plus, rien de moins. Le «&nbsp;laisser-faire, laissez-passer&nbsp;» dans l'acception la plus littérale et la plus large&nbsp;; conséquemment, la propriété, en tant qu'elle découle légitimement de cette liberté&nbsp;: voilà mon principe. Pas d'autre solidarité entre les citoyens que celle des accidents de force majeure […] C'est la foi de Franklin, Washington, Lafayette, de Mirabeau, de Casimir Périer, d'Odilon Barrot, de Thiers…''&nbsp;»</blockquote>  
 
=== Contre les socialistes et communistes ===
 
=== Contre les socialistes et communistes ===
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== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==
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[http://www.marxists.org/francais/bios/proudhon.htm http://www.marxists.org/francais/bios/proudhon.htm]
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*[http://www.marxists.org/francais/bios/proudhon.htm Biographie de Proudhon]
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<references /><br/> &nbsp;
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<references /><br/><br/><br/>
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[[Category:France]] [[Category:Utopistes]] [[Category:Anarchistes]]
[[Catégorie:France]] [[Catégorie:Utopistes]] [[Catégorie:Anarchistes]]
 
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