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Les bolchéviks sont bien sûr parfaitement conscients que ces mesures en elles-mêmes ne sauraient assurer l’égalité réelle entre tous les citoyen-nes. Lénine explique inlassablement cette vérité essentielle, par exemple à propos de la question de l’égalité entre hommes et femmes :
 
Les bolchéviks sont bien sûr parfaitement conscients que ces mesures en elles-mêmes ne sauraient assurer l’égalité réelle entre tous les citoyen-nes. Lénine explique inlassablement cette vérité essentielle, par exemple à propos de la question de l’égalité entre hommes et femmes :
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<blockquote>«&nbsp;''Naturellement, les lois ne sont pas suffisantes, et nous ne nous contentons pas de décrets. Mais, dans le domaine législatif, nous avons fait tout le nécessaire pour élever la femme au niveau de l'homme et nous pouvons en être fiers. La situation de la femme dans la Russie des Soviets peut servir d'idéal aux États les plus avancés. Pourtant, ce n'est encore là qu'un commencement. La femme dans le ménage reste encore opprimée. Pour qu'elle soit réellement émancipée, pour qu'elle soit vraiment l'égale de l'homme, il faut qu'elle participe au travail productif commun et que le ménage privé n'existe plus. Alors seulement, elle sera au même niveau que l'homme (…). La femme a beau jouir de tous les droits, elle n'en reste pas moins opprimée en fait, parce que sur elle pèsent tous les soins du ménage (…). Nous créons des institutions modèles, des restaurants, des crèches, pour affranchir la femme du ménage. Il faut reconnaître qu'à l'heure présente en Russie ces institutions, qui permettent à la femme de sortir de sa condition d'esclave domestique, sont très rares. Leur nombre est infime et les conditions militaires et alimentaires actuelles sont un obstacle à leur accroissement. Il convient cependant de dire qu'il en surgit partout où s'offre la plus petite possibilité. Nous disons que l'émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. De même, l'émancipation des travailleuses sera l’œuvre des travailleuses elles-mêmes. Les travailleuses doivent veiller elles-mêmes au développement de ces institutions&nbsp;; elles arriveront ainsi à changer du tout au tout le sort qui leur était fait dans la société capitaliste. ''»</blockquote>  
«&nbsp;''Naturellement, les lois ne sont pas suffisantes, et nous ne nous contentons pas de décrets. Mais, dans le domaine législatif, nous avons fait tout le nécessaire pour élever la femme au niveau de l'homme et nous pouvons en être fiers. La situation de la femme dans la Russie des Soviets peut servir d'idéal aux États les plus avancés. Pourtant, ce n'est encore là qu'un commencement. La femme dans le ménage reste encore opprimée. Pour qu'elle soit réellement émancipée, pour qu'elle soit vraiment l'égale de l'homme, il faut qu'elle participe au travail productif commun et que le ménage privé n'existe plus. Alors seulement, elle sera au même niveau que l'homme (…). La femme a beau jouir de tous les droits, elle n'en reste pas moins opprimée en fait, parce que sur elle pèsent tous les soins du ménage (…). Nous créons des institutions modèles, des restaurants, des crèches, pour affranchir la femme du ménage. Il faut reconnaître qu'à l'heure présente en Russie ces institutions, qui permettent à la femme de sortir de sa condition d'esclave domestique, sont très rares. Leur nombre est infime et les conditions militaires et alimentaires actuelles sont un obstacle à leur accroissement. Il convient cependant de dire qu'il en surgit partout où s'offre la plus petite possibilité. Nous disons que l'émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. De même, l'émancipation des travailleuses sera l’œuvre des travailleuses elles-mêmes. Les travailleuses doivent veiller elles-mêmes au développement de ces institutions&nbsp;; elles arriveront ainsi à changer du tout au tout le sort qui leur était fait dans la société capitaliste. ''»
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=== Enseignement général obligatoire, laïque et gratuit. ===
 
=== Enseignement général obligatoire, laïque et gratuit. ===
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La Russie est un pays dans lequel, en 1917, l’écrasante majorité de la population ne sait ni lire, ni écrire. C’est évidemment un obstacle considérable à la mise en place d’une démocratie authentique et à tout développement économique moderne. C’est pourquoi le gouvernement décide la mise en place d’un enseignement général, obligatoire et gratuit. Il supprime toutes les barrières légales à l’accès des enfants d’ouvriers et de paysans à l’enseignement supérieur général et technique, et affaiblit les barrières sociales : abolition des frais universitaires, réduction drastique des examens et l’apprentissage basé sur la mémorisation pure...
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La Russie est un pays dans lequel, en 1917, l’écrasante majorité de la population ne sait ni lire, ni écrire. C’est évidemment un obstacle considérable à la mise en place d’une démocratie authentique et à tout développement économique moderne. C’est pourquoi le gouvernement décide la mise en place d’un enseignement général, obligatoire et gratuit. Il supprime toutes les barrières légales à l’accès des enfants d’ouvriers et de paysans à l’enseignement supérieur général et technique, et affaiblit les barrières sociales&nbsp;: abolition des frais universitaires, réduction drastique des examens et l’apprentissage basé sur la mémorisation pure...
    
En un an le nombre d’école augmenta de plus de 50%, et il y avait des campagnes pour apprendre aux illettrés à lire et à écrire. OL’étude scolaire fut combinée au travail manuel, et des mesures de contrôle démocratique furent apportées, impliquant tous les travailleurs scolaires et les élèves âgés de plus de 12 ans. Lénine attachait personnellement une grande attention à l’expansion des bibliothèques.
 
En un an le nombre d’école augmenta de plus de 50%, et il y avait des campagnes pour apprendre aux illettrés à lire et à écrire. OL’étude scolaire fut combinée au travail manuel, et des mesures de contrôle démocratique furent apportées, impliquant tous les travailleurs scolaires et les élèves âgés de plus de 12 ans. Lénine attachait personnellement une grande attention à l’expansion des bibliothèques.
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=== L’industrie&nbsp;: nationalisation des grandes entreprises et contrôle ouvrier ===
 
=== L’industrie&nbsp;: nationalisation des grandes entreprises et contrôle ouvrier ===
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La principale mesure prise par les bolchéviks pour assurer un bon fonctionnement de l’industrie fut la légalisation et la généralisation du [[Contrôle_ouvrier|contrôle ouvrier]] dès le 27 octobre 1917. Il portait sur la production, la conservation, l’achat et la vente de tous les produits et de toutes les matières premières dans toutes les entreprises employant au moins 5 salariés et réalisant un bénéfice d’au moins 10 000 roubles. Il devait être exercé, selon la taille de l’entreprise, soit directement par les ouvriers, soit par l’intermédiaire de leurs représentants. Le décret précisait que «&nbsp;''tous les livres de comptabilité et les documents, sans exception, ainsi que tous les stocks et dépôts de matériaux, outils et produits, sans aucune exception, doivent être ouverts aux représentants élus par les ouvriers et les employés''&nbsp;» et que «''&nbsp;les décisions des représentants élus par les ouvriers et les employés sont obligatoires pour les propriétaires des entreprises et ne peuvent être annulées, sauf par les syndicats et par les congrès syndicaux''&nbsp;». L’objectif de ces mesures est double&nbsp;: d’une part, il s’agit pour le gouvernement soviétique d’assurer le plus vite possible le fonctionnement le plus efficace possible de l’économie, ce qui implique avant tout de se doter de tous les moyens nécessaires pour combattre le sabotage probable de la part des capitalistes et de nombreux spécialistes liés à la bourgeoisie&nbsp;; d’autre part, le but est de permettre aux ouvriers de se former ainsi peu à peu à la gestion d’une entreprise. En ce sens, la contrôle ouvrier est une mesure transitoire dirigée vers la gestion ouvrière directe.
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Dès le 27 octobre 1917, le pouvoir soviétique instaure la [[journée_de_8_heures|journée de 8 heures]], mais aussi la généralisation du [[contrôle_ouvrier|contrôle ouvrier]]. Celui-ci portait sur la production, la conservation, l’achat et la vente de tous les produits et de toutes les matières premières dans toutes les entreprises employant au moins 5 salariés et réalisant un bénéfice d’au moins 10 000 roubles. Il devait être exercé, selon la taille de l’entreprise, soit directement par les ouvriers, soit par l’intermédiaire de leurs représentants. Le décret précisait que «&nbsp;''tous les livres de comptabilité et les documents, sans exception, ainsi que tous les stocks et dépôts de matériaux, outils et produits, sans aucune exception, doivent être ouverts aux représentants élus par les ouvriers et les employés''&nbsp;» et que «''&nbsp;les décisions des représentants élus par les ouvriers et les employés sont obligatoires pour les propriétaires des entreprises et ne peuvent être annulées, sauf par les syndicats et par les congrès syndicaux''&nbsp;». L’objectif de ces mesures est double&nbsp;: d’une part, il s’agit pour le gouvernement soviétique d’assurer le plus vite possible le fonctionnement le plus efficace possible de l’économie, ce qui implique avant tout de se doter de tous les moyens nécessaires pour combattre le sabotage probable de la part des capitalistes et de nombreux spécialistes liés à la bourgeoisie&nbsp;; d’autre part, le but est de permettre aux ouvriers de se former ainsi peu à peu à la gestion d’une entreprise. En ce sens, la contrôle ouvrier est une mesure transitoire dirigée vers la gestion ouvrière directe.
    
Ensuite, peu à peu, au cours de l’année 1918, le gouvernement [[Nationalisation|nationalise]] les principaux trusts et les grandes entreprises&nbsp;: elles deviennent la propriété de l’État soviétique&nbsp;; leur gestion est assurée par les représentants élus des ouvriers de l’usine en question, sous la direction du pouvoir soviétique. À cet effet est créé un organisme spécial, le [[Conseil_supérieur_de_l’économie_nationale|Conseil supérieur de l’économie nationale]], composé essentiellement de délégués des syndicats ouvriers. Cette institution a pour but d’organiser rationnellement la production à l’échelle de l’ensemble de la République selon les décisions politiques prises par le pouvoir soviétique. Un institut national de statistiques est mis en place pour contribuer à la réalisation de cette tâche.
 
Ensuite, peu à peu, au cours de l’année 1918, le gouvernement [[Nationalisation|nationalise]] les principaux trusts et les grandes entreprises&nbsp;: elles deviennent la propriété de l’État soviétique&nbsp;; leur gestion est assurée par les représentants élus des ouvriers de l’usine en question, sous la direction du pouvoir soviétique. À cet effet est créé un organisme spécial, le [[Conseil_supérieur_de_l’économie_nationale|Conseil supérieur de l’économie nationale]], composé essentiellement de délégués des syndicats ouvriers. Cette institution a pour but d’organiser rationnellement la production à l’échelle de l’ensemble de la République selon les décisions politiques prises par le pouvoir soviétique. Un institut national de statistiques est mis en place pour contribuer à la réalisation de cette tâche.
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=== Nationalisation des banques ===
 
=== Nationalisation des banques ===
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Le gouvernement soviétique décide que le système bancaire devient un monopole d’État&nbsp;: «&nbsp;''Toutes les banques privées et tous les comptoirs bancaires existants sont fusionnés dans la Banque d’État''&nbsp;», qui «''&nbsp;prend à son compte l’actif et le passif des établissements liquidés''&nbsp;». Le décret précise que «''&nbsp;les intérêts des petits déposants seront entièrement sauvegardés''&nbsp;». Cette mesure a pour objet d’une part de briser un des instruments décisifs de la domination du grand capital et constitue le préalable à toute réorganisation de l’économie de façon rationnelle dans l’intérêt de l’immense majorité.
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Le gouvernement soviétique décide (14 décembre) que le système bancaire devient un monopole d’État&nbsp;: «&nbsp;''Toutes les banques privées et tous les comptoirs bancaires existants sont fusionnés dans la Banque d’État''&nbsp;», qui «''&nbsp;prend à son compte l’actif et le passif des établissements liquidés''&nbsp;». Le décret précise que «''&nbsp;les intérêts des petits déposants seront entièrement sauvegardés''&nbsp;». Cette mesure a pour objet d’une part de briser un des instruments décisifs de la domination du grand capital et constitue le préalable à toute réorganisation de l’économie de façon rationnelle dans l’intérêt de l’immense majorité.
    
=== Répudiation de la dette ===
 
=== Répudiation de la dette ===

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