4 084 octets ajoutés
, 28 décembre 2016 à 17:27
Le '''Parti du travail''' (en russe : Трудовая группа, Trudovaya gruppa) était un petit parti russe du début du 20<sup>e</sup> siècle. Il se revendiquait du socialisme, mais pas du [[marxisme|marxisme]]. Il était proche du [[parti_socialiste-révolutionnaire]] et de son socialisme agraire et petit-bourgeois.
Ses partisans étaient appelés '''troudoviks''', que l'on peut traduire par ''« travaillistes »''.
== Historique ==
=== Origine ===
Les [[socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] avaient joué un grand rôle dans la [[révolution_de_1905|révolution de 1905]], notamment en soutenant la [[Mutinerie_du_cuirassé_Potemkine|mutinerie du cuirassé Potemkine]], et dans le soviet de Saint-Pétersbourg (un de ses principaux dirigeants est le SR [[Nikolai_Avksentiev|Nikolai Avksentiev]]).
Le tsar est poussé à faire des réformes, et il convoque des élections à la [[Douma|Douma]] en 1905. Alors que le parti SR décide de les boycotter, une minorité scissionne et s'y présente, le Parti troudovik.
Aux élections à la seconde Douma (février 1907), les troudoviks remportent 104 sièges. Les SR, qui s'associent à eux, en remportent 34.
À la troisième Douma, à la suite d'une réforme électorale réactionnaire, il n'y a plus que 13 Troudoviks parmi les députés.
[[Alexandre_Fedorovitch_Kerensky|Alexandre Kerensky]] est leader du groupe troudovik à la quatrième Douma élue en 1912. La faction troudovik est alors amorphe mais, grâce à son éloquence, Kerensky devient le principal porte-parole de la gauche.
En 1914, les Troudoviks refusent de voter les crédits de guerre.
=== Révolution de 1917 ===
Lors de la [[révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]], avec sa notoriété, [[Kerensky|Kerensky]] occupe aussitôt une place importante. Il est élu vice-président du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] (aux côtés du président [[menchévik|menchévik]] [[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]), et il apparaît comme la principale figure à la gauche du parti [[Parti_constitutionnel_démocratique|Constitutionnel Démocratique]] (KD), le parti de la bourgeoisie. Cela lui vaut d'entrer au [[gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] aux côtés des KD le 15 mars. Il va ensuite gagner en importance à mesure que les masses se radicalisent.
Le 15 mai, le KD [[Milioukov|Milioukov]] démissionne, et un remaniement ministériel intègre des SR et 2 menchéviks. Kerensky devient ministre de la guerre et prétend incarner le [[patriotisme|<span class="mw-redirect">patriotisme</span>]] progressiste face à l’Allemagne du Kaiser, comme les [[Jacobins|Jacobins]] français rejetant les envahisseurs suite à la chute du roi. Une large majorité des Russes sont alors favorables à une « paix blanche » (sans annexion ni contributions), mais beaucoup sont prêts à laisser sa chance à une ultime offensive militaire. L'échec de « offensive Kerensky » en juillet fera définitivement basculer les classes populaires dans le pacifisme, d'autant plus que le <span class="new">gouvernement provisoire</span> s'appuie depuis février sur la guerre pour reporter toute réforme sociale ou démocratique.
En juillet, la démission des ministres KD, dont le prince Lvov à sa tête, provoque une nouvelle crise ministérielle. Kerenski devient alors le chef d'un gouvernement à majorité socialiste. Au même moment, il réprime à Petrograd des [[journées_de_juillet_1917|manifestations soutenues par les bolchéviks]]. La poursuite de la guerre, [[affaire_Kornilov|l'affaire Kornilov]] et l'insatisfaction des revendications ouvrières et paysannes va ruiner dans les mois suivants la popularité de Kerensky. Devenus majoritaires dans les [[soviets|soviets]], les bolchéviks [[Révolution_d'octobre|renversent en octobre le gouvernement provisoire]].
== Notes et sources ==
<span class="reference-text">Richard Pipes, ''La Révolution russe'', PUF, 1993</span>
[[Category:Russie / URSS]][[Category:Partis]]