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=== Rupture avec les ''« marxistes légaux »'' ===
 
=== Rupture avec les ''« marxistes légaux »'' ===
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Dans ces premières années du POSDR, le courant des ''« [[marxistes_légaux|marxistes légaux]] »'' de [[Struve|Struve]] était également présent. Ils avaient des journaux légaux tolérées par le régime, et leur ''« marxisme »'' servait surtout à justifier par la ''« nécessité historique »'' le développement de la [[démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]] et du [[capitalisme|capitalisme]], mais en aucun cas l'action révolutionnaire. Ils connurent une grande influence pendant l'arrestation et l'emprisonnement des dirigeants de l'aile révolutionnaire du marxisme russe (dont [[Martov|Martov]] et [[Lénine|Lénine]]) en 1895-1896.
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Dans ces premières années du POSDR, le courant des ''« [[Marxistes_légaux|marxistes légaux]] »'' de [[Struve|Struve]] était également présent. Ils avaient des journaux légaux tolérées par le régime, et leur ''« marxisme »'' servait surtout à justifier par la ''« nécessité historique »'' le développement de la [[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]] et du [[Capitalisme|capitalisme]], mais en aucun cas l'action révolutionnaire. Ils connurent une grande influence pendant l'arrestation et l'emprisonnement des dirigeants de l'aile révolutionnaire du marxisme russe (dont [[Martov|Martov]] et [[Lénine|Lénine]]) en 1895-1896.
    
À partir de 1901, les ''«&nbsp;marxistes légaux&nbsp;»'' abandonnent le marxisme, et à partir de 1902 <span class="mw-redirect">Struve</span> publie un journal libéral, [[Osvobozhdenie|''Osvobozhdenie'']] (''Libération'').
 
À partir de 1901, les ''«&nbsp;marxistes légaux&nbsp;»'' abandonnent le marxisme, et à partir de 1902 <span class="mw-redirect">Struve</span> publie un journal libéral, [[Osvobozhdenie|''Osvobozhdenie'']] (''Libération'').
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Le [[Second_congrès_du_POSDR|second congrès]], qui réunit essentiellement des émigrés et intellectuels vivant à l'étranger, tente de constituer une force politique unifiée qui n'existe toujours pas réellement. Les 51 congressistes se réunissent à Bruxelles le 30 juillet 1903 mais doivent sous la pression des autorités belges se déplacer le 11 août à Londres.
 
Le [[Second_congrès_du_POSDR|second congrès]], qui réunit essentiellement des émigrés et intellectuels vivant à l'étranger, tente de constituer une force politique unifiée qui n'existe toujours pas réellement. Les 51 congressistes se réunissent à Bruxelles le 30 juillet 1903 mais doivent sous la pression des autorités belges se déplacer le 11 août à Londres.
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Le [[Union_générale_des_travailleurs_juifs|Bund]] ne participe que partiellement aux travaux du congrès. Il réclame une autonomie au sein du parti, qui est largement refusée (y compris par d'autres marxistes juifs comme [[Trotsky|Trotsky]] ou [[Martov|Martov]]). Les délégués du Bund quittent alors le Congrès.
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Le [[Union_générale_des_travailleurs_juifs|Bund]] ne participe que partiellement aux travaux du congrès. Il réclame une autonomie au sein du parti, qui est largement refusée, à 45 voix contre 5 (y compris par d'autres marxistes juifs comme [[Trotsky|Trotsky]] ou [[Martov|Martov]]). Les délégués du Bund quittent alors le Congrès.
    
Un débat autour de la condition d'adhésion d'un membre au parti cristallise alors une opposition en deux camps&nbsp;:
 
Un débat autour de la condition d'adhésion d'un membre au parti cristallise alors une opposition en deux camps&nbsp;:
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Le [[4e_congrès_du_POSDR|4<sup>e</sup> congrès]] se tient à Stockholm (Suède) en avril 1906. Les bolchéviks et les menchéviks se rapprochent, et refusionnent formellement.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/ucong/index.htm The Unity Congress of the RSDLP]'', avril 1906</ref>
 
Le [[4e_congrès_du_POSDR|4<sup>e</sup> congrès]] se tient à Stockholm (Suède) en avril 1906. Les bolchéviks et les menchéviks se rapprochent, et refusionnent formellement.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/ucong/index.htm The Unity Congress of the RSDLP]'', avril 1906</ref>
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Les principaux sujets abordés furent la situation politique et les tâches du prolétariat, la question agraire, l'attitude envers la Douma, et les questions d'organisation. Chaque point soulève une forte polémique entre fractions. Les menchéviks sont alors majoritaires et font globalement passer leurs positions.
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Les principaux sujets abordés furent la situation politique et les tâches du prolétariat, la question agraire, l'attitude envers la Douma, et les questions d'organisation (Martov fait remplacer la version de 1903 sur les statuts par la sienne). Chaque point soulève une forte polémique entre fractions. Les menchéviks sont alors majoritaires et font globalement passer leurs positions.
    
En 1906, les mencheviks comptent environ 34 000 militants contre 14 000 pour les bolchéviks.
 
En 1906, les mencheviks comptent environ 34 000 militants contre 14 000 pour les bolchéviks.
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Suite à la défaite de la révolution de 1905, certains menchéviks abandonnent le POSDR et rejoignent des partis légaux. Lénine les appellera en 1908 les ''«&nbsp;liquidationnistes&nbsp;»''.
    
=== 5<sup>e</sup> congrès (1907) ===
 
=== 5<sup>e</sup> congrès (1907) ===
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=== Pendant la guerre (1914-1917) ===
 
=== Pendant la guerre (1914-1917) ===
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En 1914, avec l’éclatement de la [[Guerre_de_1914-1918|guerre]], la répression, aidée par des provocateurs infiltrés, s’abat sur les social-démocrates. Contrairement à la plupart des sections de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]], la ligne de la [[Union_sacrée_(1914)|défense de la patrie]] est loin de faire l'unanimité en Russie. Les clivages politiques au sein du POSDR sont radicalement redessinés sur la question du soutien ou non à la guerre. Ceux qui ont soutenu la guerre ont été appelés ''«&nbsp;défensistes&nbsp;»'' et ceux qui étaient opposés étaient appelés ''«&nbsp;défaitistes&nbsp;»'' :
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En 1914, avec l’éclatement de la [[Guerre_de_1914-1918|guerre]], la répression, aidée par des provocateurs infiltrés, s’abat sur les social-démocrates. Contrairement à la plupart des sections de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]], la ligne de la [[Union_sacrée_(1914)|défense de la patrie]] est loin de faire l'unanimité en Russie. Les clivages politiques au sein du POSDR sont radicalement redessinés sur la question du soutien ou non à la guerre. Ceux qui ont soutenu la guerre ont été appelés ''«&nbsp;défensistes&nbsp;»'' et ceux qui étaient opposés étaient appelés ''«&nbsp;défaitistes&nbsp;»''&nbsp;:
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*La plupart des [[bolchéviks|bolchéviks]] sont ''défaitistes'' ([http://wikirouge.net/Lénine Lénine] théorise le ''«&nbsp;[http://wikirouge.net/Défaitisme_révolutionnaire défaitisme révolutionnaire]&nbsp;»'').  
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*La plupart des [[Bolchéviks|bolchéviks]] sont ''défaitistes'' ([http://wikirouge.net/Lénine Lénine] théorise le ''«&nbsp;[http://wikirouge.net/Défaitisme_révolutionnaire défaitisme révolutionnaire]&nbsp;»'').  
*La plupart des [[menchéviks|menchéviks]] sont ''défensistes'', à l'exception de la minorité ''«&nbsp;internationaliste&nbsp;»'' autour de [http://wikirouge.net/Martov Martov].  
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*Les [[menchéviks|menchéviks]] sont très divisés. Une forte minorité est ''défensiste'' (autour de [[Potressov]]). Une majorité est contre la guerre (refuse de voter les crédits) mais refuse toute action. La minorité ''«&nbsp;internationaliste&nbsp;»'' autour de [http://wikirouge.net/Martov Martov] est plus clairement défaitiste.  
*La plupart des [[interrayons]] sont ''défaitistes'' (même si Trotsky avait des nuances par rapport au défaitisme révolutionnaire).  
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*La plupart des [[Interrayons|interrayons]] sont ''défaitistes'' (même si Trotsky avait des nuances par rapport au défaitisme révolutionnaire).  
    
Les contacts avec l’exil se réduisent à presque rien&nbsp;: en novembre 1916, [[Alexandre_Zinoviev|Zinoviev]] et Lénine, en exil, ne savent pas ce qu’est devenu l'organisation bolchévique.&nbsp;
 
Les contacts avec l’exil se réduisent à presque rien&nbsp;: en novembre 1916, [[Alexandre_Zinoviev|Zinoviev]] et Lénine, en exil, ne savent pas ce qu’est devenu l'organisation bolchévique.&nbsp;
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== L'année 1917 ==
 
== L'année 1917 ==
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Lors de la [[Révolution_de_Février|révolution de Février]] 1917, les mencheviks sont majoritaires, avec l'appui des [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]]. Ils élisent [[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]] à la tête du Comité exécutif du Soviet de Petrograd, qui refuse à plusieurs reprises de participer au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] successeur du régime tsariste, notamment au poste de ministre du Travail. [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsereteli]] accepte de rejoindre le gouvernement d'[[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] aux Postes et Télégraphes, puis à l'Intérieur.
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A nouveau, la [[révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]] surprend tous les militants organisés du POSDR. Beaucoup de dirigeants social-démocrates, bolchéviks comme menchéviks, sont en exil&nbsp;: [[Lénine|Lénine]] et [[Martov|Martov]] sont à Zurich, [[Trotski|Trotski]] est à New York, [[Tchernov|Tchernov]] à Paris, [[Tsereteli|Tsereteli]], [[Fiodor_Dan|Dan]] et [[Staline|Staline]] en exil en Sibérie.
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Les menchéviks, alors dirigés par [[Irakli_Tsereteli|Tsereteli]], sont sur une ligne de soutien à peine critique au [[gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] des [[Parti_KD|KD]]. Ils demandent que soit fixé l'objectif d'une ''«&nbsp;paix juste sans annexion&nbsp;»'', mais soutiennent l'effort de guerre. Dans les [[soviets|soviets]] (où ne sont présents que les partis socialistes), les mencheviks sont majoritaires, avec l'appui des [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]]. Ils élisent [[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]] à la tête du Comité exécutif du Soviet de Petrograd, qui refuse à plusieurs reprises de participer au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] successeur du régime tsariste, notamment au poste de ministre du Travail.
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La faiblesse théorique des dirigeants bolchéviks est encore illustrée, de façon dramatique, en mars 1917, lorsque [[Lev_Kamenev|Kamenev]], [[Staline|Staline]] et [[Matvei_Muranov|Muranov]] glissent vers une ligne de soutien au gouvernement provisoire et de poursuite de la guerre. Ils envisagent même de fusionner avec les [[menchéviks|menchéviks]]. Le retour d'exil de [[Lénine|Lénine]] et ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']] radicales vont réaffirmer un clivage net avec les menchéviks.
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En avril 1917, après le remaniement qui place le SR [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] à la tête du gouvernement provisoire, [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsérétéli]]<ref>[http://www.colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli, consultée le 11 mars 2014].</ref> fait passer une ligne de participation au nom de la ''«&nbsp;sauvegarde de la révolution&nbsp;»'', et devient ministre des Postes et Télégraphes, puis de l'Intérieur. Etant donné que le gouvernement refuse de répondre aux revendications populaires, la participation dessert les menchéviks. Ils perdent de leur influence aux élections municipales de Moscou en septembre 1917.
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La faiblesse théorique des dirigeants bolchéviks est encore illustrée, de façon dramatique, en mars 1917, lorsque des dirigeants déportés menés par [[Lev_Kamenev|Kamenev]] et [[Staline|Staline]] imposent à l’organisation une ligne de ralliement à la politique menchévik de soutien au gouvernement provisoire et de poursuite de la guerre.
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De nombreux social-démocrates rentrant d'exil au printemps ou à l'été 1917 doivent choisir leur camp devant l'ampleur des choix stratégiques à faire. Certain-e-s ex-menchéviks comme [[Kollontaï|Kollontaï]] rejoignent les bolchéviks, d'autres non-alignés comme [[Trotsky|Trotsky]] rejoignent le [[Comité_Interrayons|comité Interrayons]], qui fusionnera avec les bolchéviks en août. Un groupe petit mais influent autour de [[Maxime_Gorki|Gorki]] refuse de choisir.
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Lors de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]], les bolcheviks s'emparent du pouvoir politique&nbsp;: [[Léon_Trotski|Léon Trotski]] remplace Nicolas Tchkhéidzé. [[Vladimir_Ilitch_Oulianov|Lénine]] devient président du [[Conseil_des_commissaires_du_peuple_(URSS)|Conseil des commissaires du peuple]] (ou ''Sovnarkom'').
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En octobre, les bolchéviks remportent le soviet de Petrograd, et [[Léon_Trotski|Trotski]] remplace [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]]. Cela va précipiter l'affrontement et la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]], car le gouvernement Kerensky cherche à réagir. La nuit du 24-25 octobre (n.s : 6-7 novembre), les bolcheviks prennent le pouvoir à Petrograd et forment un [[Conseil_des_commissaires_du_peuple_(URSS)|Conseil des commissaires du peuple]] (ou ''Sovnarkom'') avec&nbsp;[[Vladimir_Ilitch_Oulianov|Lénine]] à sa présidence. Le Congrès des soviets du 25 octobre (à majorité bolchévik et SR de gauche) valide le nouveau gouvernement, conçu comme provisoire.
    
En novembre 1917, les élections de l'[[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] russe ne sont pas favorables aux bolcheviks&nbsp;: l'assemblée est dissoute lors de sa première réunion.
 
En novembre 1917, les élections de l'[[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] russe ne sont pas favorables aux bolcheviks&nbsp;: l'assemblée est dissoute lors de sa première réunion.

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