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Les '''rapports entre villes et campagnes''' ont évolué historiquement, en fonction des [[modes_de_production|modes de production]] principalement.

== Bref historique ==

On parle de [[révolution_urbaine|révolution urbaine]] pour dater la naissance des villes, après la [[révolution_néolithique|révolution néolithique]].

La révolution urbaine correspond globalement à la naissance des [[sociétés_de_classe|sociétés de classe]]. En effet, entre les citadins et la majorité paysanne, il y a non seulement [[division_du_travail|division du travail]], mais également apparition d'une hiérarchie : au sein des villes, une [[classe_dominante|classe sociale dominante]] s'arroge le pouvoir de coordonner le [[travail|travail]] des [[paysans|paysans]] des environs et d'en [[Exploitation|exploiter]] une partie. Les [[mode_de_production_antique|modes de production antiques]] voient donc l'apparition de la domination de la ville sur la campagne en même temps que l'apparition des classes.

Lors du [[Moyen-Âge|Moyen-Âge]] en Europe, l'importance de la ville recule par rapport aux fiefs ruraux.

Au gré du développement du [[commerce|commerce]], les villes vont à nouveau acquérir une importance de plus en plus grande. Cependant, les [[artisans|artisans]], [[marchands|marchands]] et autres [[banquiers|banquiers]] vivent aux interstices d'une société dont la richesse repose principalement sur la terre, que ce soit par sa large majorité de paysans ou son infime minorité de [[propriétaires_terriens|propriétaires terriens]] et [[nobles|nobles]].

L'émergence du [[capitalisme|capitalisme]] et la [[révolution_industrielle|révolution industrielle]] vont engendrer un nouveau saut qualitatif dans l'importance des villes. Le développement de l'[[industrie|industrie]] et la mécanisation de l'[[agriculture|agriculture]] va provoquer une [[prolétarisation_de_la_paysannerie|prolétarisation de la paysannerie]] et un exode rural massif qui est toujours en cours.

== Point de vue marxiste ==

Dans l’[[Idéologie_allemande|''Idéologie allemande'']] (7e fragment du tome I) Marx et Engels traitent de l'opposition entre la ville et la campagne au cours du développement des [[forces_productives|forces productives]]. Dans leur perspective, la [[collectivisation|collectivisation]] de l’économie mettra fin à l’opposition ville/campagne. Parmi les premières mesures communistes indiquées dans le [[Manifeste_communiste|''Manifeste communiste'']], le point 9 est : ''«&nbsp;Combinaison du travail agricole et du travail industriel; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne. &nbsp;»<ref>K. Marx - F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000b.htm Le manifeste du Parti communiste]'', 1847</ref>''

Dans [[La_question_du_logement|''La question du logement'']], [[Engels|Engels]] aborde le problème posé par l’[[exode_rural|exode rural]] et la surpopulation des villes, de plus en plus inadaptées à l’accueil de nouveaux travailleurs.

Dans l’[[Anti-Dühring|''Anti-Dühring'']] (1878) Engels s'en prend à [[Eugen_Dühring|Eugen Dühring]] qui pense que la séparation de la ville et de la campagne est ''«&nbsp;inévitable de par la nature de la chose&nbsp;»''. Engels soutient au contraire que le capitalisme conduit à une mauvaise répartition du machinisme, qui provoque des déséquilibres [[écologiques|écologiques]] (il n'emploie pas le terme) et sanitaires, et que seule une planification consciente permettra d'y remédier :
<blockquote>
''«&nbsp;La suppression de l'opposition de la ville et de la campagne n'est donc pas seulement possible. Elle est devenue une nécessité directe de la production industrielle elle-même, comme elle est également devenue une nécessité de la production agricole et, par-dessus le marché, de l'hygiène publique. Ce n'est que par la fusion de la ville et de la campagne que l'on peut éliminer l'intoxication actuelle de l'air, de l'eau et du sol; elle seule peut amener les masses qui aujourd'hui languissent dans les villes au point où leur fumier servira à produire des plantes, au lieu de produire des maladies. &nbsp;»''<br/> <br/> ''«&nbsp;La suppression de la séparation de la ville et de la campagne n'est donc pas une utopie, même en tant qu'elle a pour condition la répartition la plus égale possible de la grande industrie à travers tout le pays. Certes, la civilisation nous a laissé, avec les grandes villes, un héritage qu'il faudra beaucoup de temps et de peine pour éliminer. Mais il faudra les éliminer et elles le seront, même si c'est un processus de longue durée. &nbsp;»<ref>F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/engels/works/1878/06/fe18780611ac.htm Anti-Dühring]'', 1878</ref>''
</blockquote>
En 1972,&nbsp;[[Henri_Lefebvre|Henri Lefebvre]] écrit ''La pensée marxiste de la ville''. Il reprend les idées de Marx et Engels, mais apporte ses propres interprétations. Selon lui, l’opposition entre ''ville'' et ''campagne'' (entre centre et périphérie) ne saurait être assimilée à celle de la ''ruralité ''(culture rurale) et de l’''urbanité'' (culture urbaine) qui, loin de s’atténuer, s’accentue au contraire jusqu’à complet recouvrement de la première par la seconde à terme. Mais il ne précise pas quelle forme prendrait la nouvelle société&nbsp;qui en serait issue, qu'il qualifie de ''société urbaine'' par opposition à la ''société industrielle'' et à la ''société rurale''.

== Notes et sources ==

Paquot, Younès, [https://www.cairn.info/load_pdf.php?download=1&ID_ARTICLE=DEC_PAQUO_2012_02_0285 ''Espace et lieu dans la pensée occidentale, Chapitre 17. Karl Marx et Friedrich Engels et l'opposition ville/campagne''], 2012

<references />

[[Category:Théorie]][[Category:Histoire]]

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