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Les '''conseils ouvriers''', ou''''''''<b>conseils de travailleurs</b> sont des assemblées d'ouvriers fonctionnant selon les principes de la [[Démocratie_ouvrière|démocratie ouvrière]] et s'organisant en pouvoir insurrectionnel.

== Fonctionnement ==

[[Friedrich_Engels|Engels]] avait écrit que l'[[Extinction_de_l'État|Etat disparaîtrait]] avec la [[Révolution_prolétarienne|révolution prolétarienne]]&nbsp;; qu'au gouvernement des hommes succéderait l'administration des choses. A l'époque, il n'était guère possible d'envisager clairement comment la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] prendrait le pouvoir. Mais nous avons aujourd'hui la preuve de la justesse de cette vue. Dans le processus révolutionnaire, l'ancien pouvoir étatique sera détruit et les organes qui viendront le remplacer, les conseils ouvriers, auront certainement pour quelque temps encore des pouvoirs politiques importants afin de combattre les vestiges du système capitaliste. Toutefois, leur fonction politique se réduira graduellement en une simple fonction économique&nbsp;: l'organisation du processus de production collective des biens nécessaires à la société.

Dans les conseils, les ouvriers sont représentés dans leurs groupes d'origine d'après l'usine, l'atelier ou le complexe industriel dans lequel ils travaillent. Les ouvriers d'une usine constituent une unité de production&nbsp;; ils forment un tout de par leur travail collectif. En période révolutionnaire, ils se trouvent donc immédiatement en contact pour échanger leurs points de vue&nbsp;: ils vivent dans les mêmes conditions et possèdent des intérêts communs. Ils doivent agir de concert&nbsp;; c'est à eux de décider si l'usine, en tant qu'unité, doit être en grève ou en fonctionnement. L'organisation et la délégation des travailleurs dans les usines et les ateliers est donc la seule forme possible.

Avec le système des conseils ouvriers, chaque délégué peut être révoqué à tout instant. Les ouvriers ne sont pas seulement constamment en contact avec leurs délégués, participant aux discussions et aux décisions, mais ceux-ci ne sont encore que les porte-parole temporaires des assemblées.

== L'expérience des [[Soviets|Soviets]] en Russie ==

Les conseils ouvriers russes (les [[Soviets|soviets]] en russe) apparaient au cours de la [[Révolution_russe_(1905)|première révolution russe]], celle de 1905. Ils sont l'oeuvre spontanée du prolétariat et du contexte révolutionnaire de la Russie, ils se sont développés à partir de comités de grève créés par les cheminots mais aussi des comités d'usine comme à Kiev ou à Reval par exemple. Ces comités, qui n’avaient au début d’autres fonctions que de diriger les mouvements de grèves, se transformait peu à peu en organes représentatifs du prolétariat, qui se mettaient d’accord avec les représentants des différents partis ouvriers.

Suite à la [[Révolution_de_février_1917|révolution de février]] 1917, [[Lénine|Lénine]] voit dans les soviets l'instrument central de la révolution. Dans ses [[Thèses_d’avril|Thèses_d’avril]], il défend le mot d’ordre&nbsp;: «&nbsp;''Tout le pouvoir aux soviets&nbsp;!''&nbsp;», qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Lénine considère que la ligne bolchévique a été confirmée, mais qu’«''&nbsp;il faut savoir compléter et corriger les vieilles formules''&nbsp;», car «&nbsp;''personne autrefois ne songeait, ni ne pouvait songer, à une dualité du pouvoir&nbsp;''». Il fait l'analyse que la dictature des ouvriers est paysans est non pas le gouvernement provisoire, mais ce pouvoir des soviets, «''&nbsp;du même type que la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]] de 1871&nbsp;''». L'objectif principal est alors de revendiquer que situation de double pouvoir bascule du côté des soviets, même si les menchéviks et les SR y sont majoritaires.

La [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]] en Russie (1917) a eu un énorme impact sur les travailleurs socialistes radicalisés, pour qui elle est restée longtemps un modèle.

== Les conseils ouvriers allemands ==

Début novembre 1918&nbsp;: le sentiment anti-guerre n’avait jamais été aussi développé dans la population allemande, nourri par une gauche révolutionnaire dont les capacités d’initiative étaient devenues sans commune mesure avec les maigres forces dont elle disposait. Une vague venue de Kiel vint mettre le feu aux poudres. Après des affrontements violents avec les troupes loyalistes, des marins révoltés élirent un conseil de soldats qui, le 5&nbsp;novembre, constituait la seule autorité sur la ville. La [[Révolution_allemande|révolution allemande]] venait de commencer. Le même schéma fut réitéré dans toutes les grandes villes les jours suivants&nbsp;: manifestations et meetings de masse, occupations de bâtiments par des groupes armés, grèves, élections de conseils d’ouvriers et de soldats… La monarchie prussienne qui régnait depuis des siècles s’effondra en quelques jours sans que personne ne cherche vraiment à la défendre.

Les conseils ouvriers apparaissent au même moment en [[Révolution_alsacienne|Alsace]], [[Révolution_hongroise_(1919)|Hongrie]] —&nbsp;lors de l'épisode de la République des conseils de Hongrie&nbsp;— et en [[Biennio_rosso|Italie]] en 1920. Ces diverses insurrections ne durent que quelques semaines ou quelques mois et sont rapidement anéanties.

On voit plus tard réapparaître des conseils ouvriers en Hongrie en 1956 (contre le pouvoir stalinien de la République populaire de Hongrie, lors de l'[[Insurrection_de_Budapest|insurrection de Budapest]]), en France en mai 1968, ainsi qu'à nouveau en Italie en 1969.

== Le conseillisme ==

Les conseillistes sont ceux qui prônent le pouvoir des conseils ouvriers. Il s’agit en premier lieu des communistes de conseils, parfois désignés aussi comme «&nbsp;conseillistes&nbsp;»&nbsp;: courant d'extrême gauche, ses théoriciens les plus connus sont Anton Pannekoek et Paul Mattick (ce courant se revendique aussi parfois de [[Rosa_Luxemburg|Rosa_Luxemburg]]). On peut également citer le luxemburgisme, qui défend la démocratie des conseils. Dans cette lignée, les situationnistes ont également milité pour le pouvoir des conseils de travailleurs.

Des anarchistes comme Gustav Landauer et Erich Mühsam, qui ont l'un et l'autre participé à la [[République_des_conseils_de_Bavière|République_des_conseils_de_Bavière]] en 1919, se sont aussi déclarés partisans des conseils ouvriers.

[[Category:Révolution]] [[Category:Théorie]] [[Category:Marxistes]] [[Category:Politique révolutionnaire]] [[Category:Mouvement ouvrier]]
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