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[[File:Février 1917.jpg|right|384x269px]]La '''révolution de Février''' marque le début de la [[Révolution_russe_(1917)|Révolution russe]] de 1917. Elle provoque en quelques jours l'abdication de l'empereur Nicolas II, la fin de l'[[Empire_russe|Empire russe]] et de la dynastie des Romanov.{{#set:Date=08-03-1917}}
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[[File:Février 1917.jpg|right|384x269px|Février 1917.jpg]]La '''révolution de Février''' marque le début de la [[Révolution_russe_(1917)|Révolution russe]] de 1917. Elle provoque en quelques jours l'abdication de l'empereur Nicolas II, la fin de l'[[Empire_russe|Empire russe]] et de la dynastie des Romanov.{{#set:Date=08-03-1917}}
    
Un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] dirigé d'abord par Gueorgui Lvov remplace le régime tsariste, puis [[Alexandre_Kerensky|Alexandre Kerensky]] remplace le prince Lvov après les [[Journées_de_juillet_1917|Journées de juillet 1917]].
 
Un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] dirigé d'abord par Gueorgui Lvov remplace le régime tsariste, puis [[Alexandre_Kerensky|Alexandre Kerensky]] remplace le prince Lvov après les [[Journées_de_juillet_1917|Journées de juillet 1917]].
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== Causes ==
 
== Causes ==
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La [[Front_de_l'Est_(Première_Guerre_mondiale)|Première Guerre mondiale]] met l'économie de l'Empire russe en crise.
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La [[Première_Guerre_mondiale|Première Guerre mondiale]] met l'économie de l'Empire russe en crise.
    
Sur le plan militaire, malgré les succès rapides des troupes russes en août 1914, la situation tourne rapidement en défaveur de la Russie, qui n'est pas capable, avec son [[Industrie|industrie]] insuffisante, ses [[Transports|transports]] lacunaires et un commandement incompétent, de soutenir un effort de guerre moderne. En mai 1915, les armées russes reculent puis, au cours de l'hiver 1915-1916, le front se stabilise. À l'arrière, la situation se dégrade : les [[Grève|grèves]] se multipliaient dans les usines (plus d'un million de grévistes en 1916), et les accrochages avec la police se font plus fréquents. Les lois de mobilisation provoquent en 1916 une révolte de taille au Kazakhstan. La faiblesse du gouvernement et l'impopularité de Nicolas II participent également à l'ampleur des révoltes de février 1917.
 
Sur le plan militaire, malgré les succès rapides des troupes russes en août 1914, la situation tourne rapidement en défaveur de la Russie, qui n'est pas capable, avec son [[Industrie|industrie]] insuffisante, ses [[Transports|transports]] lacunaires et un commandement incompétent, de soutenir un effort de guerre moderne. En mai 1915, les armées russes reculent puis, au cours de l'hiver 1915-1916, le front se stabilise. À l'arrière, la situation se dégrade : les [[Grève|grèves]] se multipliaient dans les usines (plus d'un million de grévistes en 1916), et les accrochages avec la police se font plus fréquents. Les lois de mobilisation provoquent en 1916 une révolte de taille au Kazakhstan. La faiblesse du gouvernement et l'impopularité de Nicolas II participent également à l'ampleur des révoltes de février 1917.
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Les militants révolutionnaires commencent à s'organiser au sein du mouvement des ouvriers et des soldats. Leur premier objectif est la création d'un [[Soviet|soviet]] pour fédérer [[Ouvrier|ouvriers]] et [[Militaire|soldats]], suivant l'expérience des soviets apparus dans la [[Révolution_russe_de_1905|révolution de 1905]].
 
Les militants révolutionnaires commencent à s'organiser au sein du mouvement des ouvriers et des soldats. Leur premier objectif est la création d'un [[Soviet|soviet]] pour fédérer [[Ouvrier|ouvriers]] et [[Militaire|soldats]], suivant l'expérience des soviets apparus dans la [[Révolution_russe_de_1905|révolution de 1905]].
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Les social-démocrates ''« [[interrayons|interrayons]] »'' de Petrograd furent parmi les plus réactifs. Le 27 février, ils saisissent une imprimerie et publient le premier tract appelant à un soulèvement armé.
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Les social-démocrates ''« [[Interrayons|interrayons]] »'' de Petrograd furent parmi les plus réactifs. Le 27 février, ils saisissent une imprimerie et publient le premier tract appelant à un soulèvement armé.
    
Le soir même, le Soviet de Petrograd se forme, et
 
Le soir même, le Soviet de Petrograd se forme, et
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[[File:Meeting du Soviet de Petrogard.jpg|right|346x232px]]Dans l'après-midi du 27 février, une cinquantaine de militants de tendances révolutionnaires différentes — [[Bolcheviks|bolcheviks]], [[Mencheviks|mencheviks]], [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|socialistes-révolutionnaires]] — organisent un Comité exécutif provisoire des députés ouvriers. Ce comité décide de la création d'un journal, les ''[[Izvestia|Izvestia]]'', et appelle les ouvriers et les soldats de la garnison à élire leurs représentants. C'est l'acte de naissance du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], assemblée de 600 personnes environ. Le Soviet est dirigé par un comité exécutif composé de 11 révolutionnaires qui se sont cooptés, et présidé par le menchevik [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]]. Les interrayons se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les <span class="mw-redirect">bolcheviks</span>, les <span class="new">mencheviks</span> et les <span class="new">socialistes-révolutionnaires</span>.
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[[File:Meeting du Soviet de Petrogard.jpg|right|346x232px|Meeting du Soviet de Petrogard.jpg]]Dans l'après-midi du 27 février, une cinquantaine de militants de tendances révolutionnaires différentes — [[Bolcheviks|bolcheviks]], [[Mencheviks|mencheviks]], [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(Russie)|socialistes-révolutionnaires]] — organisent un Comité exécutif provisoire des députés ouvriers. Ce comité décide de la création d'un journal, les ''[[Izvestia|Izvestia]]'', et appelle les ouvriers et les soldats de la garnison à élire leurs représentants. C'est l'acte de naissance du [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]], assemblée de 600 personnes environ. Le Soviet est dirigé par un comité exécutif composé de 11 révolutionnaires qui se sont cooptés, et présidé par le menchevik [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]]. Les interrayons se voient attribuer un siège, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les <span class="mw-redirect">bolcheviks</span>, les <span class="new">mencheviks</span> et les <span class="new">socialistes-révolutionnaires</span>.
    
À Moscou, les nouvelles de Petrograd déclenchent la [[Grève_générale|grève générale]] et provoquent l'élection d'un Comité révolutionnaire provisoire.
 
À Moscou, les nouvelles de Petrograd déclenchent la [[Grève_générale|grève générale]] et provoquent l'élection d'un Comité révolutionnaire provisoire.
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Parallèlement à la constitution de ce soviet, se met en place un autre organe de pouvoir. Un groupe de députés de la [[Douma_d'État_de_l’Empire_russe|Douma]] forme, le même jour, un Comité provisoire pour «&nbsp;le rétablissement de l'ordre gouvernemental et public&nbsp;». Pour ce comité, la priorité est au retour à l'ordre, et d'abord, au retour des soldats mutinés dans leurs baraquements. Entre ce comité et le soviet de Petrograd, de longues négociations aboutissent, le 2 mars 1917, à un compromis. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]], la légitimité d'un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à tendance [[Libéralisme|libérale]], composé majoritairement de représentants du [[Parti_constitutionnel_démocratique|Parti constitutionnel démocratique]] (et ne comptant aucun socialiste dans ses rangs). Cependant, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire de Russie]] est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des [[Libertés_fondamentales|libertés fondamentales]], le [[Suffrage_universel|suffrage universel]], l'abolition de toute forme de [[Discrimination|discrimination]], la suppression de la police, la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une [[Amnistie|amnistie]] immédiate de tous les [[Crime_politique|prisonniers politiques]].
 
Parallèlement à la constitution de ce soviet, se met en place un autre organe de pouvoir. Un groupe de députés de la [[Douma_d'État_de_l’Empire_russe|Douma]] forme, le même jour, un Comité provisoire pour «&nbsp;le rétablissement de l'ordre gouvernemental et public&nbsp;». Pour ce comité, la priorité est au retour à l'ordre, et d'abord, au retour des soldats mutinés dans leurs baraquements. Entre ce comité et le soviet de Petrograd, de longues négociations aboutissent, le 2 mars 1917, à un compromis. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]], la légitimité d'un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à tendance [[Libéralisme|libérale]], composé majoritairement de représentants du [[Parti_constitutionnel_démocratique|Parti constitutionnel démocratique]] (et ne comptant aucun socialiste dans ses rangs). Cependant, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire de Russie]] est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des [[Libertés_fondamentales|libertés fondamentales]], le [[Suffrage_universel|suffrage universel]], l'abolition de toute forme de [[Discrimination|discrimination]], la suppression de la police, la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une [[Amnistie|amnistie]] immédiate de tous les [[Crime_politique|prisonniers politiques]].
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Le compromis du 2 mars 1917 marque la naissance d'un [[Double_pouvoir|double_pouvoir]], où s'opposent deux conceptions différentes de l'avenir de la société russe. D'un côté, le gouvernement provisoire est soucieux de faire de la Russie une grande puissance libérale et capitaliste et d'orienter la vie politique russe sur la voie du [[Régime_parlementaire|parlementarisme]]. De l'autre, les soviets tentent d'instaurer une autre façon de faire de la politique, en représentant de manière directe les «&nbsp;masses&nbsp;».
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Le compromis du 2 mars 1917 marque la naissance d'un [[Double_pouvoir|double pouvoir]], où s'opposent deux conceptions différentes de l'avenir de la société russe. D'un côté, le gouvernement provisoire est soucieux de faire de la Russie une grande puissance libérale et capitaliste et d'orienter la vie politique russe sur la voie du [[Régime_parlementaire|parlementarisme]]. De l'autre, les soviets tentent d'instaurer une autre façon de faire de la politique, en représentant de manière directe les «&nbsp;masses&nbsp;».
    
Jusqu'à ce compromis, l'incertitude régnait sur l'attitude qu'allaient adopter Nicolas II et les chefs militaires. Finalement, à la surprise générale, l'État-major fait pression sur l'empereur pour que celui-ci abdique ''«&nbsp;afin de sauver l'indépendance du pays et assurer la sauvegarde de la dynastie&nbsp;»''. Le général Mikhaïl Alekseïev, soutenu par les commandants des cinq fronts, le convainc en soutenant que l'abdication est le seul moyen de poursuivre la guerre contre l'Allemagne. Le 2 mars 1917, Nicolas II renonce au trône en faveur de son frère, le grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch Romanov.
 
Jusqu'à ce compromis, l'incertitude régnait sur l'attitude qu'allaient adopter Nicolas II et les chefs militaires. Finalement, à la surprise générale, l'État-major fait pression sur l'empereur pour que celui-ci abdique ''«&nbsp;afin de sauver l'indépendance du pays et assurer la sauvegarde de la dynastie&nbsp;»''. Le général Mikhaïl Alekseïev, soutenu par les commandants des cinq fronts, le convainc en soutenant que l'abdication est le seul moyen de poursuivre la guerre contre l'Allemagne. Le 2 mars 1917, Nicolas II renonce au trône en faveur de son frère, le grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch Romanov.
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*{{ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|lien auteur1=|responsabilité1=|directeur1=|préface=|titre=Histoire du Parti communiste /bolchévik/ de l'U.R.S.S|sous-titre=Précis rédigé par une commission du Comité central du P.C.(b) de l'U.R.S.S|éditeur=Éditions en langues étrangères|lieu=Moscou|année=1949|mois=|jour=|année première édition=1938|réimpression=|tome=|volume=|titre volume=|pages totales=408|partie=|numéro chapitre=VI|titre chapitre=Le Parti bolchévik pendant la guerre impérialiste. La deuxième révolution russe|passage=|id=HPC1949|libellé=|référence=|référence simplifié=|COins=}}  
 
*{{ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|lien auteur1=|responsabilité1=|directeur1=|préface=|titre=Histoire du Parti communiste /bolchévik/ de l'U.R.S.S|sous-titre=Précis rédigé par une commission du Comité central du P.C.(b) de l'U.R.S.S|éditeur=Éditions en langues étrangères|lieu=Moscou|année=1949|mois=|jour=|année première édition=1938|réimpression=|tome=|volume=|titre volume=|pages totales=408|partie=|numéro chapitre=VI|titre chapitre=Le Parti bolchévik pendant la guerre impérialiste. La deuxième révolution russe|passage=|id=HPC1949|libellé=|référence=|référence simplifié=|COins=}}  
 
*<span class="reference-text">Roger Portal, «&nbsp;Russie (histoire)&nbsp;», ''Encyclopædia Universalis''.</span>  
 
*<span class="reference-text">Roger Portal, «&nbsp;Russie (histoire)&nbsp;», ''Encyclopædia Universalis''.</span>  
*Wikipédia, [[Fin_du_régime_tsariste_en_Russie|Fin du régime tsariste en Russie]]  
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*Wikipédia, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fin_du_régime_tsariste_en_Russie Fin du régime tsariste en Russie]  
    
[[Category:Russie / URSS]] [[Category:Révolution]] [[Category:Histoire]]
 
[[Category:Russie / URSS]] [[Category:Révolution]] [[Category:Histoire]]

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