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A l'inverse, pendant la Grande dépression des années 1930, l'URSS n'était pas affectée par la crise capitaliste mondiale et affichait des taux de croissance records. Plus généralement, les économies planifiées du Bloc de l'Est se sont industrialisées rapidement par rapport aux pays aussi pauvres au départ et ayant un marché ouvert.<ref>Minqi Li, [http://www.google.fr/url?q=http://economics.ucr.edu/spring11/Li%2520paper%2520for%25204%252027%252011%2520seminar.doc&amp;amp;amp;amp;ei=SLAaUdaSLMPRhAfBuIGABw&amp;amp;amp;amp;sa=X&amp;amp;amp;amp;oi=unauthorizedredirect&amp;amp;amp;amp;ct=targetlink&amp;amp;amp;amp;ust=1360705360725718&amp;amp;amp;amp;usg=AFQjCNHn2elFRtPsaJig2GNdM-DchS20Mg ''The 21st Century: Is There An Alternative'']</ref> Jusqu’au milieu des années 1970, l’écart entre les économies planifiées et les sociétés capitalistes avancées a diminué. Après, il s'est mis à se creuser.
 
A l'inverse, pendant la Grande dépression des années 1930, l'URSS n'était pas affectée par la crise capitaliste mondiale et affichait des taux de croissance records. Plus généralement, les économies planifiées du Bloc de l'Est se sont industrialisées rapidement par rapport aux pays aussi pauvres au départ et ayant un marché ouvert.<ref>Minqi Li, [http://www.google.fr/url?q=http://economics.ucr.edu/spring11/Li%2520paper%2520for%25204%252027%252011%2520seminar.doc&amp;amp;amp;amp;ei=SLAaUdaSLMPRhAfBuIGABw&amp;amp;amp;amp;sa=X&amp;amp;amp;amp;oi=unauthorizedredirect&amp;amp;amp;amp;ct=targetlink&amp;amp;amp;amp;ust=1360705360725718&amp;amp;amp;amp;usg=AFQjCNHn2elFRtPsaJig2GNdM-DchS20Mg ''The 21st Century: Is There An Alternative'']</ref> Jusqu’au milieu des années 1970, l’écart entre les économies planifiées et les sociétés capitalistes avancées a diminué. Après, il s'est mis à se creuser.
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A partir des années 1990, la Chine est passée progressivement à une économie libéralisée, et a vu ses taux de croissance s'envoler. Cet exemple est généralement pris comme modèle par les économistes bourgeois, pour affirmer la supériorité du marché.
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A partir des années 1980, la Chine est passée progressivement à une économie libéralisée, et a vu ses taux de croissance s'envoler. Cet exemple est généralement pris comme modèle par les économistes bourgeois, pour affirmer la supériorité du marché.
    
A l'inverse, la Russie a connu une profonde crise et stagnation économique lors de la transition brusque au marché en 1991.
 
A l'inverse, la Russie a connu une profonde crise et stagnation économique lors de la transition brusque au marché en 1991.
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== Fonctionnement d'une économie planifiée ==
 
== Fonctionnement d'une économie planifiée ==
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Dans la plupart des théories socialistes, la planification économique ne concerne que les facteurs de production et non pas à la répartition des biens et services produits à la consommation, qui sera distribué par le biais d'un marché.
    
{{Voir|Planification en URSS}}
 
{{Voir|Planification en URSS}}
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En Russie soviétique, les [[bolchéviks|bolchéviks]] n'ont d'abord pas nationalisé toute l'industrie et ont même cherché à négocier avec des investisseurs capitalistes. La [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] à partir de 1918 les a poussé à étatiser toute l'économie essentiellement pour détenir tous les leviers de pouvoir dans la lutte ([[communisme_de_guerre|''communisme de guerre'']]). A partir de 1921, ils réintroduisent des mécanismes de marché ([[NEP|NEP]]), en particulier dans l'agriculture, où le tissu social n'est absolument pas prêt pour la collectivisation (paysannerie petite et moyenne). De nombreux débats ont alors lieu sur les moyens de développer l'économie et à quel rythme. En 1928, [[Staline|Staline]] décide brusquement la collectivisation forcée, et introduit le premier plan quinquennal.
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{{Voir|Planification en République populaire de Chine}}
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La Chine populaire avait un système d'économie planifiée jusqu'en 1978. Depuis, son économie planifiée a été transformée en ''«&nbsp;économie de marché socialiste&nbsp;»''. Ce concept permis de se défaire des conceptions qui avaient prévalu jusque là, et selon lesquelles «&nbsp;l'économie planifiée est le socialisme&nbsp;; et l'économie de marché, le capitalisme&nbsp;». Depuis 1992, le Parti communiste chinois a énoncé que «&nbsp;l'objectif de la réforme du système économique est d'établir un système d'économie de marché socialiste&nbsp;».
    
== Perpsective historique ==
 
== Perpsective historique ==
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Marx s'inscrit dans le courant [[Collectiviste|collectiviste]], et il met l'accent sur le fait que la collectivisation ne peut venir que de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]. Le courant marxiste veut donc réaliser une planification démocratique par l'ensemble des producteurs/rices, c'est-à-dire une réelle [[Gestion_ouvrière|gestion ouvrière]] de l'industrie.
 
Marx s'inscrit dans le courant [[Collectiviste|collectiviste]], et il met l'accent sur le fait que la collectivisation ne peut venir que de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]. Le courant marxiste veut donc réaliser une planification démocratique par l'ensemble des producteurs/rices, c'est-à-dire une réelle [[Gestion_ouvrière|gestion ouvrière]] de l'industrie.
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Dans le capitalisme, le travail est reconnu socialement a posteriori, ou pas. C'est-à-dire que des entrepreneurs investissent dans du travail en faisant des paris et en se faisant concurrence avec d'autres, et que c'est la confrontation sur le marché qui validera quelles productions pourront perdurer et quelles productions devront disparaître. Indirectement, l'allocation des ressources (capitaux) est ensuite allouée différemment.
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A l'inverse, dans la planification socialiste, le travail et l'allocation des ressources est décidé en amont, dans les secteurs jugés nécessaires. Les producteurs ne sont pas en concurrence, mais coopèrent. Il n'y a donc pas de précarité matérielle, pas de crise économique, et pas d'obstacle à la satisfaction de tous les besoins sociaux définis démocratiquement.
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== Critiques de la planification ==
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Les économistes bourgeois libéraux ont depuis longtemps dénoncé toute idée de planification comme impossible ou inefficace.
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La question de la «&nbsp;possibilité&nbsp;» de l'existence d'une économie planifiée a été une question majeure qui a animé le monde des économistes dans les années&nbsp;1920-1930. Pour [[Ludwig_von_Mises|Ludwig von Mises]], une économie planifiée est «&nbsp;impossible&nbsp;» car, en se privant du mécanisme des prix libres, les autorités planificatrices se privent de toute possibilité de calcul économique&nbsp;:
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«&nbsp;Privé de tout moyen de connaître la valeur relative des différents biens, le planificateur central en est réduit à décider de façon aveugle et, en un mot, «&nbsp;irrationnelle&nbsp;». On ne peut dès lors parler d’«&nbsp;économie&nbsp;» planifiée, la planification est impossible. Certes le planificateur pourra toujours décider une répartition arbitraire mais elle ne sera fondée sur rien de rationnel.&nbsp;»
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La réponse des tenants de la planification s'exprima en particulier dans les écrits d'[[Oskar_Lange|Oskar Lange]] et des autres tenants du socialisme de marché. Pour eux, la planification pouvait fonctionner si l'autorité planificatrice centrale obligeait les acteurs à mimer les mécanismes du marché pour avoir une idée de la demande réelle de chaque produit.
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[[Friedrich_von_Hayek|Friedrich von Hayek]], dans ''L'utilisation de la connaissance dans la société'' (1946), soulignait que les prix véhiculaient une somme d'informations agrégées qu'aucune procédure bureaucratique ne pourrait transmettre. La planification reste pour lui une approximation inefficace, même au regard des buts affichés, car il est impossible de tout connaître pour une autorité planificatrice et qu'elle est condamnée au tâtonnement.
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Pour [[Michael_Polanyi|Michael Polanyi]], la planification est structurellement moins efficace que l'ordre spontané des économies de marché. Pour fonder sa thèse, il oppose les sociétés polycentriques, dans lesquels les individus indépendants interagissent librement, et les sociétés monocentriques, telles les sociétés planifiées, dans lesquelles un pouvoir central dicte ses ordres aux acteurs. Il soutient qu'une société polycentrique peut traiter un volume d'informations bien supérieur à ce qu'une société monocentrique peut traiter. Malgré son désordre apparent, une société libre fera toujours mieux qu'une société planifiée «&nbsp;rationnellement&nbsp;».
    
== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==

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