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=== Naissance ===
 
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Marx et Engels n'étaient pas opposés par principe à des actions communes avec la [[bourgeoisie|bourgeoisie]], qui était alors capable de mouvements démocrates [[progressistes|progressistes]]. Ils ont par exemple encouragé la revendication commune du [[suffrage_universel|suffrage universel]] avec une organisation bourgeoise ([[English_Reform_League|English Reform League]]). Pour autant, dans le moindre conflit où des bourgeois étaient opposés à des ouvriers ou paysans, Marx et Engels ont systématiquement défendu ces derniers.
    
Au temps de la [[Internationale_ouvrière|social-démocratie classique]] (1889-1914), des organisations de masse étaient en train de se constituer un peu partout dans les pays capitalistes avancés, et elles se concevaient globalement comme des organisations ayant vocation à représenter tout le prolétariat. La question et le besoin de faire des fronts ne se posaient pas vraiment, en dehors de quelques votes communs aux parlements avec la bourgeoisie démocrate sur des questions précises.
 
Au temps de la [[Internationale_ouvrière|social-démocratie classique]] (1889-1914), des organisations de masse étaient en train de se constituer un peu partout dans les pays capitalistes avancés, et elles se concevaient globalement comme des organisations ayant vocation à représenter tout le prolétariat. La question et le besoin de faire des fronts ne se posaient pas vraiment, en dehors de quelques votes communs aux parlements avec la bourgeoisie démocrate sur des questions précises.
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En revanche, ce questionnement est apparu en Russie vis-à-vis de la [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] qui les social-démocrates russes attendaient. Pour les [[Menchéviks|menchéviks]], il s'agissait globalement de laisser la bourgeoisie mener cette révolution, sans que le prolétariat n'ait de rôle dirigeant. Pour les [[Bolchéviks|bolchéviks]] en revanche, il fallait une ''«&nbsp;[[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|dictature démocratique des ouvriers et des paysans]]&nbsp;»'' pour que la révolution accomplisse jusqu'au bout ses objectifs démocratiques et écrase la [[Réaction|réaction]]. Dans ce contexte, [[Lénine|Lénine]] envisageait que des social-démocrates participent activement à l'insurrection et au [[Gouvernement_provisoire|gouvernement provisoire]] aux côtés de forces bourgeoises (ou plus exactement [[Petite-bourgeoises|petite-bourgeoises]], car la grande bourgeoisie montrait une lâcheté qui la poussait dans les bras du tsarisme). Lénine insistait cependant sur l'indépendance du parti social-démocrate. Il résumait la ligne, en 1905, par&nbsp;: ''«&nbsp;frapper ensemble, marcher séparément, ne pas confondre les organisations, sur­veiller notre allié comme un ennemi, etc.&nbsp;»''<ref>Lénine, ''La dictature révolutionnaire démocratique du prolétariat et de la paysannerie'', 12 avril 1905</ref>
 
En revanche, ce questionnement est apparu en Russie vis-à-vis de la [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] qui les social-démocrates russes attendaient. Pour les [[Menchéviks|menchéviks]], il s'agissait globalement de laisser la bourgeoisie mener cette révolution, sans que le prolétariat n'ait de rôle dirigeant. Pour les [[Bolchéviks|bolchéviks]] en revanche, il fallait une ''«&nbsp;[[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|dictature démocratique des ouvriers et des paysans]]&nbsp;»'' pour que la révolution accomplisse jusqu'au bout ses objectifs démocratiques et écrase la [[Réaction|réaction]]. Dans ce contexte, [[Lénine|Lénine]] envisageait que des social-démocrates participent activement à l'insurrection et au [[Gouvernement_provisoire|gouvernement provisoire]] aux côtés de forces bourgeoises (ou plus exactement [[Petite-bourgeoises|petite-bourgeoises]], car la grande bourgeoisie montrait une lâcheté qui la poussait dans les bras du tsarisme). Lénine insistait cependant sur l'indépendance du parti social-démocrate. Il résumait la ligne, en 1905, par&nbsp;: ''«&nbsp;frapper ensemble, marcher séparément, ne pas confondre les organisations, sur­veiller notre allié comme un ennemi, etc.&nbsp;»''<ref>Lénine, ''La dictature révolutionnaire démocratique du prolétariat et de la paysannerie'', 12 avril 1905</ref>
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En janvier 1905, [[Parvus|Parvus]] écrivait ''«&nbsp;Pour faire simple, en cas de lutte commune avec des alliés d'occasion, on peut suivre les points suivants :&nbsp;»''<ref>[[Parvus]], [http://www.marxists.org/francais/general/parvus/parvus.htm Préface à </ref>
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En janvier 1905, [[Parvus|Parvus]] écrivait ''«&nbsp;Pour faire simple, en cas de lutte commune avec des alliés d'occasion, on peut suivre les points suivants&nbsp;:&nbsp;»''<ref>[[Parvus]], [http://www.marxists.org/francais/general/parvus/parvus.htm Préface à </ref>
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<blockquote>1) Ne pas mélanger les organisations. Marcher séparément, mais frapper ensemble.<br/> 2) Ne pas renoncer à ses propres revendications politiques.<br/> 3) Ne pas cacher les divergences d'intérêt.<br/> 4) Suivre son allié comme on file un ennemi.<br/> 5) Se soucier plus d'utiliser la situation créée par la lutte que de préserver un allié.</blockquote>  
1) Ne pas mélanger les organisations. Marcher séparément, mais frapper ensemble.<br/> 2) Ne pas renoncer à ses propres revendications politiques.<br/> 3) Ne pas cacher les divergences d'intérêt.<br/> 4) Suivre son allié comme on file un ennemi.<br/> 5) Se soucier plus d'utiliser la situation créée par la lutte que de préserver un allié.
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La question de la tactique à adopter vis-à-vis des forces politiques [[Réformistes|réformistes]] n'a été systématisée... qu'après la grande rupture avec les réformistes&nbsp;! Dans le pays où la social-démocratie était la plus développée, l'Allemagne, il y a avait presque un lien organique entre le parti, les syndicats et le [[Prolétariat|prolétariat]], malgré le décalage qui se creusait insidieusement avec le sommet de l'appareil, embourgeoisé et [[Bureaucratisation|bureaucratisé]]. Lorsque la trahison s'est révélée au grand jour, lors de l'[[Union_sacrée_(1914)|Union sacrée en 1914]], les révolutionnaires internationalistes ont dû dans l'urgence se délimiter des partis de la II<sup>e</sup> internationale.
 
La question de la tactique à adopter vis-à-vis des forces politiques [[Réformistes|réformistes]] n'a été systématisée... qu'après la grande rupture avec les réformistes&nbsp;! Dans le pays où la social-démocratie était la plus développée, l'Allemagne, il y a avait presque un lien organique entre le parti, les syndicats et le [[Prolétariat|prolétariat]], malgré le décalage qui se creusait insidieusement avec le sommet de l'appareil, embourgeoisé et [[Bureaucratisation|bureaucratisé]]. Lorsque la trahison s'est révélée au grand jour, lors de l'[[Union_sacrée_(1914)|Union sacrée en 1914]], les révolutionnaires internationalistes ont dû dans l'urgence se délimiter des partis de la II<sup>e</sup> internationale.
  

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