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=== Socialisme et féminisme en France ===
 
=== Socialisme et féminisme en France ===
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[[File:LouiseMichel.jpg|frame|right|137x174px|LouiseMichel.jpg]]Durant la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]], les femmes ont pris une part massive aux mobilisations et se sont organisées en comités de quartier. Parmi elles, il y eut des militantes comme [[Louise_Michel|Louise Michel]] ou encore [[Elisabeth_Dimitrieff|Elisabeth Dimitrieff]], qui a créé la première Union des femmes. Plus de mille d'entre elles passeront en conseil de guerre et les "[[Pétroleuses|Pétroleuses]]", accusées d'avoir incendié les maisons bourgeoises. La réaction se déchaînera sur elles, par exemple Alexandre Dumas fils (l'auteur de ''La Dame aux Camélias'') qui disait : « ''Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent - quand elles sont mortes.''''»'''''
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[[File:LouiseMichel.jpg|frame|right|137x174px|LouiseMichel.jpg]]Durant la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]], les femmes ont pris une part massive aux mobilisations et se sont organisées en comités de quartier. Parmi elles, il y eut des militantes comme [[Louise_Michel|Louise Michel]] ou encore [[Elisabeth_Dimitrieff|Elisabeth Dimitrieff]], qui a créé la première Union des femmes. Plus de mille d'entre elles passeront en conseil de guerre et les "[[Pétroleuses|Pétroleuses]]", accusées d'avoir incendié les maisons bourgeoises. La réaction se déchaînera sur elles, par exemple Alexandre Dumas fils (l'auteur de ''La Dame aux Camélias'') qui disait : « ''Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent - quand elles sont mortes. »''
    
Concernant les indemnités reçues par les proches des gardes nationaux, la Commune a donné la consigne aux mairies de ne faire aucune distinction entre femmes dites "illégitimes", mères et veuves.
 
Concernant les indemnités reçues par les proches des gardes nationaux, la Commune a donné la consigne aux mairies de ne faire aucune distinction entre femmes dites "illégitimes", mères et veuves.
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[[File:MadeleinePelletier.jpg|frame|right|MadeleinePelletier.jpg]]Les grandes associations féministes qui naissent alors sont de fait des organisations bourgeoises, dont les rapports réciproques avec le mouvement ouvrier seront tendus. Les quelques militantes désireuses d’associer [[Féminisme|féminisme]] et mouvement ouvrier – [[Marie_Guillot|Marie Guillot]], [[Marie_Bonnevial|Marie Bonnevial]], [[Maria_Vérone|Maria Vérone]], [[Marianne_Rauze|Marianne Rauze]], [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]], [[Hélène_Brion|Hélène Brion]] ou encore [[Élisabeth_Renaud|Élisabeth Renaud]] – se retrouveront généralement isolées.
 
[[File:MadeleinePelletier.jpg|frame|right|MadeleinePelletier.jpg]]Les grandes associations féministes qui naissent alors sont de fait des organisations bourgeoises, dont les rapports réciproques avec le mouvement ouvrier seront tendus. Les quelques militantes désireuses d’associer [[Féminisme|féminisme]] et mouvement ouvrier – [[Marie_Guillot|Marie Guillot]], [[Marie_Bonnevial|Marie Bonnevial]], [[Maria_Vérone|Maria Vérone]], [[Marianne_Rauze|Marianne Rauze]], [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]], [[Hélène_Brion|Hélène Brion]] ou encore [[Élisabeth_Renaud|Élisabeth Renaud]] – se retrouveront généralement isolées.
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Au Congrès syndical de Rennes de 1898, il est voté : ''«&nbsp;Dans tous les milieux, nous devons nous efforcer de propager cette idée que l'homme doit nourrir la femme.&nbsp;»'' Ce que critiquera nettement [[Jules_Guesde|Jules Guesde]].<ref>Jules Guesde, ''[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1898/10/guesde_18981009.htm La femme et son droit au travail]'', 9 octobre 1898</ref>
    
En 1899, le premier socialiste à [[Ministérialisme|devenir ministre]] (du travail), [[Millerand|Millerand]], maintient des bas salaires pour de nombreuses employées de l'administration, ce qui alimentera la méfiance des féministes envers le socialisme<ref>Maria Pognon, [http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=234&themeid=57 Les femmes et le parti socialiste], La Fronde, 03/11/1899</ref>.
 
En 1899, le premier socialiste à [[Ministérialisme|devenir ministre]] (du travail), [[Millerand|Millerand]], maintient des bas salaires pour de nombreuses employées de l'administration, ce qui alimentera la méfiance des féministes envers le socialisme<ref>Maria Pognon, [http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=234&themeid=57 Les femmes et le parti socialiste], La Fronde, 03/11/1899</ref>.
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L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] parlait de la «&nbsp;''double oppression&nbsp;: le capitalisme et la dépendance familiale et ménagère.''&nbsp;»<ref name="3eCongres" /> Mais dans sa conception, l'oppression domestique ne renvoyait pas à une lutte spécifique à mener à côté de la lutte des classes, mais à une oppression née de la contradiction entre la "fonction naturelle" (maternité) et le capitalisme (temps de travail trop long...), qui serait donc résolue par le socialisme. Elle maintenait donc le refus de tout front "féministe", ajoutant qu'il n'y a pas de question ''«&nbsp;spécialement féminine&nbsp;»''.
 
L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] parlait de la «&nbsp;''double oppression&nbsp;: le capitalisme et la dépendance familiale et ménagère.''&nbsp;»<ref name="3eCongres" /> Mais dans sa conception, l'oppression domestique ne renvoyait pas à une lutte spécifique à mener à côté de la lutte des classes, mais à une oppression née de la contradiction entre la "fonction naturelle" (maternité) et le capitalisme (temps de travail trop long...), qui serait donc résolue par le socialisme. Elle maintenait donc le refus de tout front "féministe", ajoutant qu'il n'y a pas de question ''«&nbsp;spécialement féminine&nbsp;»''.
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Cependant il y avait des voix minoritaires qui s'exprimaient. Par exemple [[Marthe_Bigot|Marthe Bigot]], féministe, syndicaliste et communiste, écrivait en 1921 :
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Cependant il y avait des voix minoritaires qui s'exprimaient. Par exemple [[Marthe_Bigot|Marthe Bigot]], féministe, syndicaliste et communiste, écrivait en 1921&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;En résumé on peut dire que le socialisme a aidé, dans une large mesure,&nbsp; à l'émancipation de la femme, mais il n'a pas encore recherché sérieusement, sauf peut-être en ce moment en Russie, la cause profonde de l'esclavage féminin. Il n'a pas fait pour la femme le travail d'investigation théorique qu'il a fait pour le prolétaire. Il a cru trop facilement qu'en émancipant le travailleur, il émanciperait du même coup et entièrement la travailleuse. Cette conception est erronée. La femme occupe une situation inférieure dans la société pour d'autres causes que celles qui influent sur la destinée des travailleurs.&nbsp;»<ref name="BigotServitude">Marthe Bigot, [https://bataillesocialiste.wordpress.com/2008/06/27/la-servitude-des-femmes-1921/ La servitude des femmes], 1921</ref></blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;En résumé on peut dire que le socialisme a aidé, dans une large mesure,&nbsp; à l'émancipation de la femme, mais il n'a pas encore recherché sérieusement, sauf peut-être en ce moment en Russie, la cause profonde de l'esclavage féminin. Il n'a pas fait pour la femme le travail d'investigation théorique qu'il a fait pour le prolétaire. Il a cru trop facilement qu'en émancipant le travailleur, il émanciperait du même coup et entièrement la travailleuse. Cette conception est erronée. La femme occupe une situation inférieure dans la société pour d'autres causes que celles qui influent sur la destinée des travailleurs.&nbsp;»<ref name="BigotServitude">Marthe Bigot, [https://bataillesocialiste.wordpress.com/2008/06/27/la-servitude-des-femmes-1921/ La servitude des femmes], 1921</ref></blockquote>  
 
Militante de la gauche du parti, elle sera de plus en plus attaquée par la direction, qui taxera de "petit-bourgeois" le journal ''L'Ouvrière'' qu'elle dirigeait. Elle quitte le PC en 1925.
 
Militante de la gauche du parti, elle sera de plus en plus attaquée par la direction, qui taxera de "petit-bourgeois" le journal ''L'Ouvrière'' qu'elle dirigeait. Elle quitte le PC en 1925.

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