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'''Jules Bazile''' dit '''Jules Guesde''', né à Paris le 11 novembre 1845 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 28 juillet 1922, est un [[socialiste|socialiste]] français.
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'''[[File:Jules Guesde Nadar.jpg|right|258x339px]]Jules Bazile''' dit '''Jules Guesde''', né à Paris le 11 novembre 1845 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 28 juillet 1922, est un [[Socialiste|socialiste]] français.
    
== Premiers pas dans le journalisme militant ==
 
== Premiers pas dans le journalisme militant ==
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Fils d’un professeur d’institution privée, Jules Bazile dit '''Jules Guesde''', après avoir suivi des études classiques et obtenu son bac en 1863, entre à la préfecture de Paris comme expéditionnaire-traducteur à la direction de la presse. Il collabore très tôt à des journaux républicains, se signalant par son audace contre le régime impérial, choisissant alors comme nom de plume le patronyme de sa mère, Eléonor Guesde.
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Fils d’un professeur d’institution privée, Jules Bazile, après avoir suivi des études classiques et obtenu son bac en 1863, entre à la préfecture de Paris comme expéditionnaire-traducteur à la direction de la presse. Il collabore très tôt à des journaux républicains, se signalant par son audace contre le régime impérial, choisissant alors comme nom de plume le patronyme de sa mère, Eléonor Guesde.
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Ces années sont celles d’une formation politique de plus en plus marquée à gauche. À un journaliste du ''Matin'' venu l'interviewer sur son itinéraire politique en 1893, il répond qu'il est devenu républicain sous l'Empire en lisant en cachette les ''« [[Les_Châtiments|Châtiments]] »'' de [[Victor_Hugo|Victor Hugo]], athée en lisant la ''Critique de la raison pure'' de [[Emmanuel_Kant|Kant]] et enfin socialiste ''« par [[Commune_de_Paris_(1871)|la Commune]] »''.
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Ces années sont celles d’une formation politique de plus en plus marquée à [[gauche|gauche]]. À un journaliste du ''Matin'' venu l'interviewer sur son itinéraire politique en 1893, il répond qu'il est devenu [[républicain|républicain]] sous l'[[Second_Empire|Empire]] en lisant en cachette les ''« Châtiments »'' de [[Victor_Hugo|Victor Hugo]], athée en lisant la ''Critique de la raison pure'' de [[Emmanuel_Kant|Kant]] et enfin socialiste ''« par [[Commune_de_Paris_(1871)|la Commune]] »''.
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De fait, c'est de [[Toulouse|Toulouse]] puis [[Montpellier|Montpellier]], et non à Paris, que le jeune Guesde critique l’entrée en guerre de la France en 1870. Il défend l’opinion républicaine dans ''« le Progrès libéral »'' de Toulouse en 1868, puis, l’année suivante, jusqu’en 1871, dans ''« la Liberté »'' de Montpellier puis dans ''« les Droits de l’Homme »'' où il est alors secrétaire de rédaction. Après le 4 septembre, il soutient la nouvelle République et surtout, à partir de mars 1871, l'insurrection de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune]]. Ses articles virulents lui valent diverses condamnations à l’emprisonnement qui le poussent, pour y échapper, à l'exil au mois de juin.
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De fait, c'est de Toulouse puis Montpellier, et non à Paris, que le jeune Guesde critique l’entrée en guerre de la France en 1870. Il défend l’opinion républicaine dans ''« le Progrès libéral »'' de Toulouse en 1868, puis, l’année suivante, jusqu’en 1871, dans ''« la Liberté »'' de Montpellier puis dans ''« les Droits de l’Homme »'' où il est alors secrétaire de rédaction. Après le 4 septembre, il soutient la nouvelle République et surtout, à partir de mars 1871, l'insurrection de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune]]. Ses articles virulents lui valent diverses condamnations à l’emprisonnement qui le poussent, pour y échapper, à l'exil au mois de juin.
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Réfugié en [[Suisse|Suisse]] puis en [[Italie|Italie]], à [[Milan|Milan]], où il survit en donnant des leçons de littérature, il entre alors en contact avec des militants de l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (Première Internationale), mouvement fondé entre autres par [[Karl_Marx|Karl Marx]] en 1864. D’abord hostile au philosophe, Guesde se rapproche peu à peu de ce dernier. Sans pour autant adopter toutes les idées de Marx, il en défend vigoureusement le concept de prise de pouvoir par le [[Prolétariat|prolétariat]].
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Réfugié en Suisse puis en Italie, à Milan, où il survit en donnant des leçons de littérature, il entre alors en contact avec des militants de l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (Première Internationale), mouvement fondé entre autres par [[Karl_Marx|Karl Marx]] en 1864. D’abord hostile au philosophe, Guesde se rapproche peu à peu de ce dernier. Sans pour autant adopter toutes les idées de Marx, il en défend vigoureusement le concept de prise de pouvoir par le [[Prolétariat|prolétariat]].
    
== Le chef du parti « collectiviste » ==
 
== Le chef du parti « collectiviste » ==
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De retour en France en 1876, Guesde vise deux objectifs. D'abord reconstituer le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] décapité par la répression de la Commune de Paris, et ensuite convaincre l’élite de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] française du bien-fondé des doctrines du socialisme scientifique issues de la pensée marxiste.
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De retour en France en 1876, Guesde vise deux objectifs. D'abord reconstituer le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] décapité par la répression de la Commune de Paris, et ensuite convaincre l’élite de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] française du bien-fondé des doctrines du [[socialisme_scientifique|socialisme scientifique]].
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À cette fin, il lance avec [[Paul_Lafargue|Paul Lafargue]]<ref>Gendre de Karl Marx depuis 1868 par son mariage avec sa fille [[Laura Marx]].</ref> le journal ''L'Égalité'' (qui parait avec quelques interruptions de [[1877|1877]] à [[1883|1883]]), qui diffuse en France des idées se voulant [[Marxisme|marxistes]] mais à l'évidence traversées par diverses influences françaises, de [[Louis_Auguste_Blanqui|Blanqui]] à [[Jean-Jacques_Rousseau|Rousseau]]. En effet, [[Friedrich_Engels|Engels]] rapporte sans négation que ''«&nbsp;''Ce que l'on appelle «&nbsp;marxisme&nbsp;» en France est certes un article tout spécial, au point que Marx a dit à Lafargue&nbsp;: «&nbsp;Ce qu'il y a de certain, c'est que moi je ne suis pas marxiste &nbsp;».''&nbsp;»''<ref>[http://marx.org/francais/engels/works/1882/11/fe18821102.htm Friedrich Engels, ''Lettre à E. Bernstein'', 2 novembre 1882]</ref>
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À cette fin, il lance avec [[Paul_Lafargue|Paul Lafargue]] le journal ''L'Égalité'' (qui parait avec quelques interruptions de 1877 à 1883), qui diffuse en France des idées se voulant [[Marxisme|marxistes]] mais à l'évidence traversées par diverses influences françaises, de [[Louis_Auguste_Blanqui|Blanqui]] à [[Jean-Jacques_Rousseau|Rousseau]]. En effet, [[Friedrich_Engels|Engels]] rapporte sans négation que ''«&nbsp;''Ce que l'on appelle «&nbsp;marxisme&nbsp;» en France est certes un article tout spécial, au point que Marx a dit à Lafargue&nbsp;: «&nbsp;Ce qu'il y a de certain, c'est que moi je ne suis pas marxiste &nbsp;».''&nbsp;»''<ref>[http://marx.org/francais/engels/works/1882/11/fe18821102.htm Friedrich Engels, ''Lettre à E. Bernstein'', 2 novembre 1882]</ref>
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Le groupe ''«&nbsp;collectiviste&nbsp;»'' dirigé par Guesde réussit à obtenir la majorité au congrès ouvrier de Marseille de 1879, prélude à la fondation en 1882 du [[Parti_ouvrier_français|Parti Ouvrier]]. Le PO est ensuite dénommé [[Parti_ouvrier_français|Parti ouvrier français]] en [[1893|1893]] pour éviter les calomnies de la propagande nationaliste et revancharde. Le POF reste et restera jusqu'au bout dans la vision [[Internationalisme|internationaliste]].
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Le groupe ''«&nbsp;collectiviste&nbsp;»'' dirigé par Guesde réussit à obtenir la majorité au congrès ouvrier de Marseille de 1879, prélude à la fondation en 1882 du [[Parti_ouvrier_français|Parti Ouvrier]]. Le PO est ensuite dénommé [[Parti_ouvrier_français|Parti ouvrier français]] en 1893 pour éviter les calomnies de la propagande nationaliste et revancharde. Le POF reste et restera jusqu'au bout dans la vision [[Internationalisme|internationaliste]].
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Très vite, apparaissent des divergences entre les dirigeants concernant les conditions de la prise du pouvoir et les relations du parti avec la jeune République. Pour les ''«&nbsp;possibilistes&nbsp;»'' menés par [[Paul_Brousse|Brousse]] et [[Jean_Allemane|Allemane]], {{Référence souhaitée|il convient de faire, au plus tôt, les ''« réformes possibles »'' plutôt que d'attendre une révolution dont la réalisation, liée à une hypothétique grève générale, apparaît alors moins que probable}}.
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Très vite, apparaissent des divergences entre les dirigeants concernant les conditions de la prise du pouvoir et les relations du parti avec la jeune République. Pour les ''«&nbsp;[[possibilistes|possibilistes]]&nbsp;»'' menés par [[Paul_Brousse|Brousse]] et [[Jean_Allemane|Allemane]], {{Référence souhaitée|il convient de faire, au plus tôt, les ''« réformes possibles »'' plutôt que d'attendre une révolution dont la réalisation, liée à une hypothétique grève générale, apparaît alors moins que probable}}.
    
{{Référence souhaitée|À cette époque, Guesde incarne la ligne dure du militantisme ouvrier, opposée à tout compromis avec les ''« forces bourgeoises »''}}. Tout au long de cette genèse de la Gauche française, {{Référence souhaitée|il incarne un archétype}}, celui du militant pauvre, incorruptible, qui voyage sans répit pour faire connaître dans toute la France le socialisme révolutionnaire. Guesde, outre son activité inlassable – il publie beaucoup de livres, brochures, articles et anime au premier rang en dépit de sa santé incertaine les nombreux meetings socialistes – se révèle bon organisateur. {{Référence souhaitée|Il structure rigoureusement son parti selon une logique pyramidale d’une grande efficacité, chaque niveau étant animé par des militants, souvent d’origine ouvrière, totalement dévoués, sinon soumis, à la célèbre ''« discipline guesdiste »'', qui étonne par sa rigidité partisans et adversaires}}. Par ailleurs, le Parti ouvrier est internationaliste, ses liens sont étroits avec les partis étrangers, notamment la [[Parti_social-démocrate_d'Allemagne|social-démocratie allemande]] qui est à l'époque le principal parti socialiste dans le monde.
 
{{Référence souhaitée|À cette époque, Guesde incarne la ligne dure du militantisme ouvrier, opposée à tout compromis avec les ''« forces bourgeoises »''}}. Tout au long de cette genèse de la Gauche française, {{Référence souhaitée|il incarne un archétype}}, celui du militant pauvre, incorruptible, qui voyage sans répit pour faire connaître dans toute la France le socialisme révolutionnaire. Guesde, outre son activité inlassable – il publie beaucoup de livres, brochures, articles et anime au premier rang en dépit de sa santé incertaine les nombreux meetings socialistes – se révèle bon organisateur. {{Référence souhaitée|Il structure rigoureusement son parti selon une logique pyramidale d’une grande efficacité, chaque niveau étant animé par des militants, souvent d’origine ouvrière, totalement dévoués, sinon soumis, à la célèbre ''« discipline guesdiste »'', qui étonne par sa rigidité partisans et adversaires}}. Par ailleurs, le Parti ouvrier est internationaliste, ses liens sont étroits avec les partis étrangers, notamment la [[Parti_social-démocrate_d'Allemagne|social-démocratie allemande]] qui est à l'époque le principal parti socialiste dans le monde.
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*''[[En_Garde_!|En Garde !]] Contre les contrefaçons, les mirages et la fausse monnaie des réformes bourgeoises'', [[Éditions_Rouff|éd Jules Rouff et Cie]], Paris, 477 pages, '''1911'''.  
 
*''[[En_Garde_!|En Garde !]] Contre les contrefaçons, les mirages et la fausse monnaie des réformes bourgeoises'', [[Éditions_Rouff|éd Jules Rouff et Cie]], Paris, 477 pages, '''1911'''.  
 
**[https://fr.wikisource.org/wiki/Transformisme et socialisme Transformisme et socialisme] - Réponse à Hœckel, La Révolution Française, mai '''1879'''  
 
**[https://fr.wikisource.org/wiki/Transformisme et socialisme Transformisme et socialisme] - Réponse à Hœckel, La Révolution Française, mai '''1879'''  
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[[Category:France]][[Category:Marxistes]]
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