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*la naissance du [[Socialisme scientifique|socialisme scientifique]] chez [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]],<br>  
 
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*la naissance du mouvement ouvrier révolutionnaire avec la Première internationale,<br>  
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*la naissance du [[Mouvement ouvrier|mouvement ouvrier]] révolutionnaire avec la [[Première internationale|Première internationale]],<br>  
*la première tentative de révolution socialiste de la Commune de Paris,<br>  
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*la première tentative de [[Révolution socialiste|révolution socialiste]] de la [[Commune de Paris (1871)|Commune de Paris]],<br>  
*la social-démocratie du début de la Deuxième internationale,<br>  
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*la [[Social-démocratie|social-démocratie]] du début de la [[Deuxième internationale|Deuxième internationale]],<br>  
*la critique sans concession du réformisme et du révisionnisme de cette dernière,<br>  
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*la critique sans concession du [[Réformisme|réformisme]] et du [[Révisionnisme|révisionnisme]] de cette dernière,<br>  
*l'apport de Lénine, la [[Révolution russe (1917)|Révolution d'Octobre]] et l'[[Internationale Communiste|Internationale Communiste]] des débuts,<br>
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*l'apport de [[Lénine|Lénine]], la [[Révolution russe (1917)|Révolution d'Octobre]] et l'[[Internationale Communiste|Internationale Communiste]] des débuts,<br>
    
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**la nécessité d'un [[Programme de transition|programme de transition]].
 
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== « Trotskisme&nbsp;» calomnié<br> ==
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== «&nbsp;Trotskisme&nbsp;» calomnié<br> ==
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Le terme de «&nbsp;trotskisme&nbsp;» vient des staliniens eux-mêmes, qui flêtrissaient dans les années 1920 Trotsky et ses camarades (voire toute opposition de gauche sans distinction) du qualificatif de «&nbsp;trotskistes ». Tout en se réclament de Lénine, ils laissent entendre que Trotsky avait des idées opposées à celui-ci et contre-révolutionnaires.<br>
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Le terme de «&nbsp;trotskisme&nbsp;» vient des staliniens eux-mêmes, qui flêtrissaient dans les années 1920 Trotsky et ses camarades (voire toute opposition de gauche sans distinction) du qualificatif de «&nbsp;trotskistes&nbsp;». Tout en se réclament de [[Lénine|Lénine]], ils laissent entendre que Trotsky avait des idées opposées à celui-ci et [[Contre-révolution|contre-révolutionnaires]]. En 1929, la ''Pravda'' titre sur «&nbsp;Mister Trotsky au service de la bourgeoisie britannique&nbsp;». L’[[Internationale Communiste|Internationale Communiste]] [[Stalinisation|stalinisée]] de son côté affirme que «&nbsp;la lutte contre le trotskisme est aujourd’hui l’une des plus importantes tâches de tout le mouvement ouvrier international&nbsp;», et qu' «&nbsp;à l’heure actuelle, toutes les conditions pour écraser la vermine trotskiste existent&nbsp;».  
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En 1929, la ''Pravda'' titre sur «&nbsp;Mister Trotsky au service de la bourgeoisie britannique<sup class="reference" id="cite_ref-5">[http://fr.wikipedia.org/wiki/Trotskisme#cite_note-5 <span class="cite_crochet" /><span class="cite_crochet" />]</sup> ». Lors des procès de Moscou, Vychinski parle des «&nbsp;bandits trotskistes, vulgaires mouchards et espions&nbsp;»&nbsp;; affirme que «&nbsp;le trotskisme contre-révolutionnaire est devenu depuis longtemps déjà le pire détachement d’avant-garde du fascisme international&nbsp;», «&nbsp;converti en une des succursales des SS et de la Gestapo&nbsp;», «&nbsp;entièrement mis à la disposition des services d’espionnage étrangers&nbsp;»<sup class="reference" id="cite_ref-6">[http://fr.wikipedia.org/wiki/Trotskisme#cite_note-6 <span class="cite_crochet" /><span class="cite_crochet" />]</sup>.
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Dans les années 1930, la propagande stalinienne se fit encore plus grossière et n'utilisait plus que le terme d' «&nbsp;hitléro-trotskistes&nbsp;» pour condamner ses opposants. En France, le [[Parti Communiste Français|PCF]] et [[L'Humanité|''L'Humanité'']] applaudissent à ces consignes. En 1935, ''L’Humanité'' exige la mise hors la loi des trotskistes en France, et ne parle désormais plus que des «&nbsp;hitléro-trotskistes au service de l'étranger&nbsp;». L'apothéose est atteinte avec les [[Procès de Moscou|procès de Moscou]], Vychinski parle des «&nbsp;bandits trotskistes, vulgaires mouchards et espions&nbsp;»&nbsp;; affirme que «&nbsp;le trotskisme contre-révolutionnaire est devenu depuis longtemps déjà le pire détachement d’avant-garde du fascisme international&nbsp;», «&nbsp;converti en une des succursales des SS et de la Gestapo&nbsp;»... <br>  
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Tous les partis communistes épurent leurs rangs, et tout militant critique peut se voir étiqueté de «&nbsp;trotskiste&nbsp;», exclu et diffamé, et souvent molesté. Il devient de plus en plus difficile pour les militants trotskistes de militer, et en particulier dans les entreprises, situation qui perdurera dans les décennies de [[Guerre froide|Guerre froide]].
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== Historique du trotskisme  ==
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L’Internationale Communiste de son côté affirme que «&nbsp;la lutte contre le trotskisme est aujourd’hui l’une des plus importantes tâches de tout le mouvement ouvrier international&nbsp;», et que «&nbsp;à l’heure actuelle, toutes les conditions pour écraser la vermine trotskiste existent&nbsp;».
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=== L'Opposition de gauche  ===
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Dans les années 1930, la propagande stalinienne se fit encore plus grossière et n'utilisait plus que le terme d' «&nbsp;hitléro-trotskistes » pour condamner ses opposants. C'était le temps des procès de Moscou et des Grandes Purges.&nbsp;
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Avant de mourir en 1923, [[Lénine|Lénine]] était très malade et écarté de fait de la politique du nouvel Etat. C'est aussi en 1923 que [[Trotsky|Trotsky]] commence à critiquer la bureaucratisation du parti [[Bolchevisme|bolchevik]]. Son courant lutte en interne pour plus de [[Démocratie|démocratie]], plus d'intervention de la base ouvrière face notamment aux [[Bureaucratie|bureaucrates]] derrière [[Staline|Staline]] qui accroissent rapidement leur pouvoir. Mais comme [[Lénine|Lénine]] et la vieille garde bolchévique, il sait que le salut ne peut être que dans la «&nbsp;révolution permanente et mondiale&nbsp;». L'enfermement dans un pays économiquement arriéré ne peut conduire qu'à la démoralisation ouvrière. C'est pourquoi l'échec de la [[Révolution allemande (1918-1923)|Révolution allemande]] a directement renforcé la [[Bureaucratie|bureaucratie]], qui défend désormais la thèse [[Révisionnisme|révisionniste]] du "[[Socialisme dans un seul pays|socialisme dans un seul pays]]".  
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En France, le PCF et ''L'Humanité'' applaudissent à ces consignes. En 1935, ''L’Humanité'' exige la mise hors la loi des trotskistes en France, et ne parle désormais plus que des «&nbsp;hitléro-trotskistes au service de l'étranger&nbsp;». Tous les partis communistes épurent leurs rangs, et tout militant critique peut se voir étiqueté de «&nbsp;trotskiste&nbsp;», exclu et diffamé, et souvent molesté. Il devient de plus en plus difficile pour les militants trotskistes de militer au sein du monde du travail, et en particulier dans les entreprises, situation qui perdurera dans les décennies de Guerre froide.
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L'[[Opposition de gauche (URSS)|Opposition de gauche]] naît en octobre 1923. Elle s'oppose d'une part à la confiscation du pouvoir par la bureaucratie des mains de la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]], mais promeut aussi l'[[Industrialisation|industrialisation]] rapide du pays pour le sortir de la misère et redonner courage aux masses.<br>
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== Historique du trotskisme ==
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La montée de la [[Révolution chinoise (1925-1927)|Révolution chinoise]] redonne du souffle à l'Opposition, qui condamne fermement la poltique de l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]] qui conduit en 1927 au [[Massacre de Shanghai|massacre de Shanghai]]. Mais le soulèvement final que lance [[Staline|Staline]] conduit à l'écrasement des ouvriers révolutionnaires chinois. Tout en validant théoriquement les critiques de Trotsky, cela va objectivement miner son camp. La répression va alors s'abattre&nbsp;: [[Trotsky|Trotsky]] exilé, ses partisans déportés et/ou tués...
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=== L'Opposition de gauche ===
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=== Lutte internationale  ===
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Avant de mourir en 1923, Lénine était très malade et écarté de fait de la politique du nouvel Etat. C'est aussi en 1923 que Trotsky commence à critiquer la bureaucratisation du parti bolchevique. Son courant lutte en interne pour plus de démocratie, plus d'intervention de la base ouvrière face notamment aux bureaucrates derrière Staline qui accroissent rapidement leur pouvoir. Mais comme Lénine et la vieille garde bolchévique, il sait que le salut ne peut être que dans la «&nbsp;révolution permanente et mondiale&nbsp;». L'enfermement dans un pays économiquement arriéré ne peut conduire qu'à la démoralisation ouvrière. C'est pourquoi l'échec de la Révolution allemande a directement renforcé la bureaucratie, qui défend désormais la thèse révisionniste du "socialisme dans un seul pays".
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Mais la lutte entre trotskisme et [[Stalinisme|stalinisme]] n'est ni la lutte entre deux personnes, ni un simple "clivage poitique" de l'URSS. C'est grosso-modo la lutte entre les authentiques révolutionnaires [[Communisme|communistes]] d'une part, et la bureaucratie stalinienne et ses laquais internationaux qui lui donnent une puissance incomparable. Et la première force des PC [[Stalinisation|stalinisés]] partout dans le monde sera un soutien souvent fort de nombreux ouvriers et de "compagnons de route".  
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L'Opposition de gauche naît en octobre 1923. Elle s'oppose d'une part à la confiscation du pouvoir par la bureaucratie des mains de la classe ouvrière, mais promeut aussi l'industrialisation rapide du pays pour le sortir de la misère et redonner courage aux masses.<br>
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Cette lutte internationalisée se traduit en premier lieu par l'insécurité physique des trotskistes dans le monde entier<ref>Le NKVD tue le Tchécoslovaque Rudolf Klement, secrétaire de la IVe Internationale, le Polonais Reiss, l'Autrichien Kurt Landau, le Tchèque Erwin Wolf, l'Allemand Mouli, le Vietnamien Ta Thu Thau...</ref>, face à un NKVD / KGB au bras long. L'opposition apparaît nettement dans les situations révolutionnaires&nbsp;: lors de la [[Révolution espagnole|Révolution espagnole]] les staliniens, freinant la révolution, s'en prennent au [[POUM|POUM]]. Trotsky a donné s[[Point de vue de Trotsky sur le POUM|on avis sur ce qu'aurait pu et dû faire le POUM]]&nbsp;selon lui.<br>  
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La montée de la [[Révolution_chinoise_(1925-1927)|Révolution chinoise]] redonne du souffle à l'Opposition, qui condamne fermement la poltique de l'Internationale communiste qui conduit en 1927 au [[massacre de Shanghai|massacre de Shanghai]]. Mais le soulèvement final que lance Staline conduit à l'écrasement des ouvriers révolutionnaires chinois. Tout en validant théoriquement les critiques de Trotsky, cela va objectivement miner son camp. La répression va alors s'abbatre : Trotsky exilé, ses partisans déportés et/ou tués...
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En [[URSS|URSS]], les [[Procès de Moscou|procès de Moscou]] de 1936 mettront un terme au trotskisme sur la phrase de Vychinski&nbsp;: <span class="citation">«&nbsp;Il faut
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fusiller ces chiens enragés&nbsp;»</span>. Des anciens [[Bolchévisme|bolchéviks]], il ne reste que le sinistre [[Staline|Staline]].<br>
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=== Lutte internationale ===
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=== Fascisme, front unique vs front populaire  ===
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Mais la lutte entre trotskisme et stalinisme n'est ni la lutte entre deux personnes, ni un simple "clivage poitique" de l'URSS. C'est grosso-modo la lutte entre les authentiques révolutionnaires communistes d'une part, et la bureaucratie stalinienne et ses laquais internationaux qui lui donnent une puissance incomparable. Et la première force des PC stalinisés partout dans le monde sera un soutien souvent fort de nombreux ouvriers et de "compagnons de route".  
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De son exil, [[Trotsky|Trotsky]] s'implique plus que jamais dans le mouvement communiste international, critiquant, soutenant et analysant sans cesse, malgré son influence limitée par le manque de base. L'échec de la vague révolutionnaire et la [[Crise de 1929|crise de 1929]] font monter la [[Réaction|réaction]] [[Fascisme|fasciste]]. Trotsky préconise des politiques de [[Front unique|front unique]] des organisations de la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]]&nbsp;: notamment l'union du KPD et du SPD allemand dans la défense contre le [[Fascisme|fascisme]]. Mais c'est l'[[Internationale|Internationale]], qui impose sa politique de "[[Classe contre classe|classe contre classe]]" et dicte une politique sectaire et suicidaire au KPD, qui porte donc une lourde responsabilité.<br>
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Cette lutte internationalisée se traduit en premier lieu par l'insécurité physique des trotskistes dans le monde entier<ref>Le NKVD tue le Tchécoslovaque Rudolf Klement, secrétaire de la IVe Internationale, le Polonais Reiss, l'Autrichien Kurt Landau, le Tchèque Erwin Wolf, l'Allemand Mouli, le Vietnamien Ta Thu Thau...</ref>, face à un NKVD / KGB au bras long. L'opposition apparaît nettement dans les situations révolutionnaires : lors de la Révolution espagnole les staliniens, freinant la révolution, s'en prennent au POUM.
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En France, Trotsky conseillera alors à ses sympathisants de faire de l'[[Entrisme|entrisme]] ouvert dans la [[SFIO|SFIO]]&nbsp;: ce que l'on a appelé le "[[Tournant français|tournant français]]". Mais malgré leur demande en ce sens, la gauche bourgeoise, les radicaux-socialistes, ne sont pas exclus de l'alliance. Pour s'allier au PCF, Léon Blum fait exclure les trotskistes.<br>
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En URSS, les procès de Moscou de 1936 mettront un terme au trotskisme sur la phrase de Vychinski : <span class="citation">«&nbsp;Il faut
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=== La IVème internationale  ===
fusiller ces chiens enragés&nbsp;»</span><sup class="reference" id="cite_ref-4">[http://fr.wikipedia.org/wiki/Trotskisme#cite_note-4 <span class="cite_crochet" />]</sup>. Des anciens bolchéviks, il ne reste que Staline.<br>
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=== Fascisme, front unique vs front populaire ===
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[[Trotsky|Trotsky]] a renoncé à peser sur l'[[Internationale Communiste|Internationale Communiste]], désormais [[Stalinisation|verrouillée par le stalinisme]]. C'est ce qui l'amène en 1938 à fonder à Paris la [[Quatrième internationale|IV<sup>ème</sup> internationale]], dotée d'un "[[Programme de transition|programme de transition]]". Désormais ce nouveau courant sera durablement identifié sous la dénomination de "trotskisme", et naturellement, dans la société [[Bourgeoisie|bourgeoise]], classé à l'[[Extrême gauche|extrême gauche]].<br>
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=== La IVème internationale ===
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=== La seconde guerre mondiale  ===
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=== La seconde guerre mondiale ===
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Après l'assassinat de [[Trotsky|Trotsky]] en 1940, les questions stratégiques diviseront rapidement ses successeurs. Notamment l'attitude face à l'Occupant nazi et aux Alliés. En mars 1944, [[Michel Pablo|Michel Pablo]] réunit plusieurs groupes trotskistes dans le [[Parti Communiste Internationaliste|Parti Communiste Internationaliste]]. S'ensuit une première division entre eux, les "[[Pablisme|pablistes]]", et le [[Groupe Barta|Groupe Barta]], qui deviendra l'actuelle [[Lutte Ouvrière|Lutte Ouvrière]].<br>
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=== L'après-guerre ===
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Par ailleurs, Trotsky pensait que le [[Stalinisme|stalinisme]] ne survivrait pas à la guerre, et qu'ainsi le verrou de l'[[Internationale Communiste|Internationale Communiste]] sauterait et permettrait à la [[Quatrième internationale|IV<sup>ème</sup> internationale]] de se reconstituer rapidement une base. Ca n'a pas été le cas et les analyses divergentes ont aussi divisé le courant, a priori condamné encore à l'isolement.<br>
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=== L'après-guerre ===
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Les trotskistes français se divisent, en 1952, entre pablistes et lambertistes, ceux-là préconisant l'entrisme au sein du PCF et de la CGT, tandis que ceux-ci préfèrent continuer le travail syndical au sein de Force ouvrière et de la SFIO. Le schisme se propage rapidement au mouvement trotskiste international, qui se divise entre la Quatrième Internationale («&nbsp;qi&nbsp;»), pabliste, et le Comité international pour la reconstruction de la Quatrième Internationale (Cirqi), lambertiste, qui prendra plus tard le nom d'Organisation communiste internationale (OCI). Malgré une réunification partielle, en 1963, au sein de la Quatrième Internationale - Secrétariat unifié (QI-SU), qui fait suite à des analyses partagées concernant la Révolution cubaine, cette scission demeure à ce jour la plus importante du mouvement trotskiste.
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Lors de la Détente, qui débute avec la crise des missiles de Cuba (1962), la Quatrième Internationale apporte son soutien aux différents mouvements de libération nationale. Elle soutient ainsi, en Amérique latine, les différents mouvements guérilleros, théorisés par Che Guevara sous le nom de foco. Cette politique dure jusqu'en 1973, date à laquelle elle constate son échec: les Etats du Cône sud tombent les uns après les autres sous la coupe de juntes militaires d'extrême-droite.
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Pour le groupe Barta, ancêtres de Lutte ouvrière qui demeurent cependant très minoritaires au sein du mouvement trotskiste, ne participant ni à l'une ni à l'autre des Internationales, le problème vient du fait que dans l'isolement où ils se trouvent, les militants trotskistes, souvent d'origine petite-bourgeoise, ne font pas le choix de consacrer l'essentiel de leur activité et de leur énergie en direction de la classe ouvrière. C'est pour cela qu'ils construiront une organisation séparée, caractérisée par une discipline plus ferme (que certains qualifient de moralisme révolutionnaire ), et le refus de rechercher une «&nbsp;avant-garde politisée&nbsp;», notamment dans les mouvements nationalistes du tiers-monde .
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D'autres, comme Natalia Sedova (la femme de Trotski), Grandizo Munis, le Groupe Communiste Internationaliste espagnol, le Parti Ouvrier Communiste italien ou les ancêtres de la tendance Socialisme international (qui grandira avant tout dans des pays de langue anglaise) affirmeront que l'analyse de Trotsky sur le stalinisme est incomplète, et verront dans les pays staliniens une nouvelle forme de capitalisme, le capitalisme d'État.
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La Quatrième Internationale considèrera que les pays de l'Europe de l'Est, malgré le manque de soulèvement révolutionnaire et de pouvoir direct des travailleurs, constituaient quand même une forme sociale à défendre, plus progressiste que les pays de l'Occident. Ces différences continueront pendant l'ensemble des trente glorieuses.
    
== Notes et sources<br>  ==
 
== Notes et sources<br>  ==

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