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Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.  
 
Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[Réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.  
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== Années 1920  ==
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=== Dynamisme militant  ===
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== Années 1920 ==
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Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est très présent (manifestations contre la guerre du Rif en 1925...), et le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. En 1926, le [[Secours rouge international|Secours rouge international]] est créé pour être la « Croix-Rouge du peuple » : en France ce sont les communistes ou des intellectuels proches ([[Henri Barbusse|Henri Barbusse]], [[Romain Rolland|Romain Rolland]]...) qui y contribuent le plus activement. L’association organise la solidarité à l’égard des prisonniers et déportés. Dès cette période, elle développe des activités sociales destinées aux enfants démunis : colonies de vacances, aide aux enfants des chômeurs... Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique.
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=== Dynamisme militant ===
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En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82 % des suffrages et 26 députés.  
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Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique.
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Le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]].
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En 1926, le [[Secours rouge international|Secours rouge international]] est créé pour être la « Croix-Rouge du peuple » : en France ce sont les communistes ou des intellectuels proches ([[Henri Barbusse|Henri Barbusse]], [[Romain Rolland|Romain Rolland]]...) qui y contribuent le plus activement. L’association organise la solidarité à l’égard des prisonniers et déportés. Dès cette période, elle développe des activités sociales destinées aux enfants démunis : colonies de vacances, aide aux enfants des chômeurs...
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En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82 % des suffrages et 26 députés.
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=== Stalinisation et sectarisme<br>  ===
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=== L'épisode anti-impérialiste ===
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Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est alors très présent. Un groupe autour de Nguyen-Ai-Quac (le futur [[Ho Chi Minh|<span class="new">Ho Chi Minh</span>]]) fut très impliqué dans l’organisation des travailleurs d’origine coloniale vivant en France – l’[[Union intercoloniale|Union intercoloniale]]<ref>[http://www.contretemps.eu/interventions/politiques-antimilitaristes-anticoloniales-internationale-communiste-1919-1926 Politiques antimilitaristes et anticoloniales de l’Internationale communiste (1919-1926)], Ian Birchall, 2012</ref>. A partir d’avril 1922, une publication spécifique fut lancée&nbsp;: ''[[Le Paria|<span class="new">Le Paria<ref>[http://www.contretemps.eu/interventions/paria-parti-communiste-fran%C3%A7ais-travailleurs-immigr%C3%A9s-lanti-imp%C3%A9rialisme-1920-24 "Le Paria". Le Parti communiste français, les travailleurs immigrés, et l'anti-impérialisme (1920-24)], Ian Birchall, 2012</ref></span>]].''&nbsp;En mai 1924, la SFIC présenta [[Hadjali Abdelkader|Hadjali Abdelkader]] comme candidat aux élections parlementaires pour le deuxième secteur de Paris (il était un des rares maghrébins qui avait la citoyenneté française). Parmi ceux qui assistèrent à une de ses réunions électorales, un jeune ouvrier de chez Renault&nbsp;: [[Messali Hadj|Messali Hadj]]. Hadjali fit une très forte impression sur lui, et leur amitié se noua à cette occasion. L’année suivante Messali devint membre du parti communiste. En 1926, Messali et Hadjali fondèrent l’Étoile Nord-Africaine, le premier grand mouvement pour l’indépendance de l’Algérie. Des manifestations contre la [[Guerre du Rif|guerre du Rif]] seront organisées par le parti en 1925... Les deux grandes guerres de libération nationale qui ont secoué la France après 1945 – l’Indochine et l’Algérie – ont eu leurs origines dans les milieux communistes à Paris dans les années 1920.
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Le parti est encore malgré tout très imprégné des préjugés [[Social-chauvins|social-chauvins]]. C'est une minorité qui est motrice sur ces sujets, mais elle a l'appui de l'[[Internationale communiste|Internationale]]. Surtout en Afrique du nord, le mouvement communiste était organisé par des Français qui vivaient sur place et le nombre des membres autochtones était peu important. Le 24 septembre 1922, un rapport fut adopté à l’unanimité par le 2<sup>e</sup> Congrès Interfédéral Communiste de l’Afrique du Nord, et disait que «&nbsp;ce qui caractérise la masse indigène, c’est son ignorance. C’est, avant tout, le principal obstacle à son émancipation&nbsp;».&nbsp;Envisager ainsi, «&nbsp;l’émancipation des populations indigènes d’Algérie ne pourra être que la conséquence de la Révolution en France&nbsp;». «&nbsp;La propagande communiste directe auprès des indigènes algériens [...] est ''actuellement'' inutile et dangereuse.&nbsp;»<ref>Bulletin communiste du 7 et 14 décembre 1922</ref>
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Heureusement, il y avait en Afrique du nord d’authentiques internationalistes, en particulier [[Robert Louzon|Robert Louzon]], secrétaire de la Fédération communiste tunisienne, laquelle lança en 1921 le premier quotidien communiste en langue arabe. Au bout de huit jours, le journal fut interdit. Pendant une dizaine de jours, de nouveaux quotidiens en arabe furent lancés, chaque jour sous un titre différent&nbsp;; tous furent interdits immédiatement. Dans un article intitulé «&nbsp;Une Honte&nbsp;»<ref>http://www.contretemps.eu/lectures/gauche-fran%C3%A7aise-colonialisme-%C2%AB-honte-%C2%BB-robert-louzon</ref>, Louzon condamna la résolution. Il insistait sur le fait qu’«&nbsp;il n’y a pas d’équivalence entre le nationalisme d’un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d’un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu’à se débarrasser du peuple oppresseur&nbsp;». Il ajoute que le communiste européen «&nbsp;ne doit pas se croire supérieur à l’indigène parce qu’il porte un chapeau au lieu d’un fez&nbsp;».
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=== Stalinisation et sectarisme ===
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Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. De nombreux membres fondateurs sont exclus (comme [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], [[Alfred Rosmer|Alfred Rosmer]], [[Pierre Monatte|Pierre Monatte]], [[Albert Treint|Albert Treint]]…). Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]].  
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Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. De nombreux membres fondateurs sont exclus (comme [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], [[Alfred Rosmer|Alfred Rosmer]], [[Pierre Monatte|Pierre Monatte]], [[Albert Treint|Albert Treint]]…). Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]].
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[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
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[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.
    
== Années 1930  ==
 
== Années 1930  ==

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