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[[Image:SyndicatsAulnay2012.jpg|right|SyndicatsAulnay2012.jpg]]Le '''syndicalisme''' est l'action militante des [[travailleurs|travailleurs]] qui se regroupent en vue de défendre leurs intérêts face au patron, voire au [[Patronat|patronat]]. Dans ce premier sens c'est une des premières forces au service du [[progrès social|progrès social]]. Hélas l'expérience a montré que les organisations syndicales peuvent être plus ou moins [[Bureaucratie|bureaucratiques]] et liées au pouvoir ou au patronat, et se mettent parfois de façon hostile en travers du [[Mouvement ouvrier|mouvement des travailleurs]].
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[[Image:SyndicatsAulnay2012.jpg|right|SyndicatsAulnay2012.jpg]]Le '''syndicalisme''' est l'action militante des [[Travailleurs|travailleurs]] qui se regroupent en vue de défendre leurs intérêts face au patron, voire au [[Patronat|patronat]]. Dans ce premier sens c'est une des premières forces au service du [[Progrès social|progrès social]]. Hélas l'expérience a montré que les organisations syndicales peuvent être plus ou moins [[Bureaucratie|bureaucratiques]] et liées au pouvoir ou au patronat, et se mettent parfois de façon hostile en travers du [[Mouvement ouvrier|mouvement des travailleurs]].  
    
== Intérêt du syndicalisme<br>  ==
 
== Intérêt du syndicalisme<br>  ==
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Tout cela n’a pas été accordé par la bourgeoisie pour nous faire plaisir, mais arraché par des luttes syndicales et politiques des travailleurs. Des «&nbsp;embryons de démocratie prolétarienne au sein du capitalisme&nbsp;» (Trotsky) <br>  
 
Tout cela n’a pas été accordé par la bourgeoisie pour nous faire plaisir, mais arraché par des luttes syndicales et politiques des travailleurs. Des «&nbsp;embryons de démocratie prolétarienne au sein du capitalisme&nbsp;» (Trotsky) <br>  
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== Les syndicats "jaunes" ==
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== Nature des syndicats<br> ==
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Les syndicats peuvent parfois être de puissants outils du patronat contre les travailleurs, soit qu'ils aient été plus ou moins corrompus, soit qu'ils aient dès leur création "par en haut" eut un rôle de gestionnaires des mouvements ouvriers (comme les syndicats uniques dans les dictatures, mais pas seulement).
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=== Les syndicats sont réformistes par nature  ===
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Quelques exemples&nbsp;:
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Les syndicats sont réformistes par nature car, s’ils veulent unifier largement les travailleurs, ils ne peuvent pas être révolutionnaires. De plus, l’aspect quotidien de leur lutte, la revendication immédiate, réduit, qu’on le veuille ou non, leur possibilité de mettre en place une théorie révolutionnaire partagée par la majorité des militants et adhérents. Enfin, la condition même de leur efficacement est qu'ils parviennent à atteindre un minimum d'intégration dans des instances bourgeoises ( conseils d’entreprises ou d’université, diverses commissions paritaires…), des permanents (ne serait-ce que pour protéger ses militants de la répression), de l’argent qui vient de l’Etat... L’intégration des syndicats à l’appareil d’Etat est plus moins profonde selon les organisations et les périodes, mais elle est inévitable pour tout syndicat un minimum représentatif. Ce lien à l’appareil d’Etat implique forcément le développement de conceptions réformistes et de fonctionnements bureaucratiques (voir Rosa Luxembourg, Grève de masse, parti et syndicat et Réforme sociale ou révolution).
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La trahison des grèves étatsuniennes des années 30, notamment par la direction conservatrice de l'AFL.
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=== Syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme  ===
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La trahison de la grande [[1926 en Grande-Bretagne|grève anglaise de 1926]] notamment par les bureaucrates du TUC.  
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Les anarchistes et les syndicalistes révolutionnaires ne se donnent pas les moyens de résoudre ce problème. Pour eux, le syndicat est à la fois la forme d’organisation des travailleurs en dehors des périodes révolutionnaires et la forme du pouvoir des travailleurs lors de et après la révolution. Cela les conduit à ne pas résoudre la question de la prise du pouvoir, comme l’expérience de l’Espagne en 1936 le démontre&nbsp;: dans cette période, ils ont organisé une production autogérée dans des entreprises en concurrence les unes avec les autres et n’ont pas trouvé le moyen de contester le pouvoir bourgeois républicain. De plus, pour la période post-révolutionnaire, leur conception ne permet pas de séparer syndicats et Etat ouvrier (l’Etat est la structure qui organise la société, notamment par le biais de l’administration, de la justice, de la police, de l’armée…). Celle-ci est pourtant nécessaire à la fois pour qu’un Etat ouvrier existe et puisse organiser la transition vers le communisme et pour que les travailleurs puisse se protéger, syndicalement, contre les dérives de tout Etat (voir la discussion entre Lénine et Trotsky sur la «&nbsp;militarisation des syndicats&nbsp;»).  
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La trahison de [[Juin 1936 en France|juin 1936 en France]], en partie par la direction de la CGT.
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=== Un syndicat regroupe une population «&nbsp;avancée&nbsp;»  ===
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«&nbsp;La question n’est pas de durcir [le mouvement] mais d’obtenir des inflexions en matière économique et sociale&nbsp;» Bernard Thibault<ref>Europe 1, 23 mars 2010</ref>
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Les syndiqués regroupent (plus ou moins) les «&nbsp;travailleurs avancés&nbsp;», ceux qui ont déjà conscience de la nécessité de s’organiser. Nous combattons donc la conception réformiste qui consiste à considérer que les syndicats doivent coller au niveau de conscience des masses non organisées. Les syndicats doivent s’approcher au plus proche de ce niveau de conscience, mais leur rôle n’est pas d’être passifs, il doivent jouer un rôle de direction vis-à-vis des masses, en proposant des méthodes pour qu’elles se mettent en mouvement.
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Très récemment en Chine, des hommes du syndicat unique ont tabassé des grévistes, qui dénoncent ces ''"prétendus syndicalistes"'' qui préfèrent recourir à la violence ''"au lieu de défendre les intérêts collectifs des travailleurs"''.<ref>http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/06/05/le-combat-des-salaries-d-honda-pour-toute-la-chine_1368294_3234.html</ref>
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=== Les syndicats "jaunes" ===
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Début 2013, alors que la colère gronde parmi beaucoup de travailleurs contre les licenciements, le ministre "socialiste" de l’Intérieur, Manuel Valls, exprime très clairement quel doit être le rôle des syndicats&nbsp;: «&nbsp;''La colère des ouvriers doit être canalisée par les syndicats''&nbsp;» <ref>Europe 1, [http://www.dailymotion.com/video/xxcbsv_valls-la-colere-des-ouvriers-doit-etre-canalisee-par-les-syndicats_news ''Valls : La colère des ouvriers doit être canalisée par les syndicats''], 7 février 2013</ref>
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Les syndicats peuvent parfois être de puissants outils du patronat contre les travailleurs, soit qu'ils aient été plus ou moins corrompus, soit qu'ils aient dès leur création "par en haut" eut un rôle de gestionnaires des mouvements ouvriers (comme les syndicats uniques dans les dictatures, mais pas seulement).  
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== Nature des syndicats<br>  ==
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{{Voir|Syndicats jaunes}}
 
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=== Les syndicats sont réformistes par nature  ===
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Les syndicats sont réformistes par nature car, s’ils veulent unifier largement les travailleurs, ils ne peuvent pas être révolutionnaires. De plus, l’aspect quotidien de leur lutte, la revendication immédiate, réduit, qu’on le veuille ou non, leur possibilité de mettre en place une théorie révolutionnaire partagée par la majorité des militants et adhérents. Enfin, la condition même de leur efficacement est qu'ils parviennent à atteindre un minimum d'intégration dans des instances bourgeoises ( conseils d’entreprises ou d’université, diverses commissions paritaires…), des permanents (ne serait-ce que pour protéger ses militants de la répression), de l’argent qui vient de l’Etat... L’intégration des syndicats à l’appareil d’Etat est plus moins profonde selon les organisations et les périodes, mais elle est inévitable pour tout syndicat un minimum représentatif. Ce lien à l’appareil d’Etat implique forcément le développement de conceptions réformistes et de fonctionnements bureaucratiques (voir Rosa Luxembourg, Grève de masse, parti et syndicat et Réforme sociale ou révolution).
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=== Bureaucratisation des syndicats ===
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=== Syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme  ===
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Même les syndicats qui ont été à l'origine créés par et pour les travailleurs se sont retrouvés à pactiser avec les capitalistes et parfois tout faire pour sauver leur système. C'est avant tout dû au développement d'une couche privilégiée parmi les travailleurs, qui est liée matériellement à la bourgeoisie et préfère défendre ses intérêts immédiats que l'ensemble de la classe. Cette couche - l'aristocratie du travail - est celle qui dirige les syndicats, à la fois parce qu'elle a plus de facilité à gravir les échelons, et parce que la pression corruptrice de la bourgeoisie transforme en général "ceux d'en bas" qui atteignent le sommet. Il se développe alors une vraie séparation entre la tête et la base des syndicats, même si en temps de paix sociale relative, la base fait confiance à la direction. Tout ceci créé les conditions pour une bureaucratisation des syndicats, avec tout ce que cela signifie en terme d'étouffement de la démocratie interne : muselage, répression ou explusion des voix critiques, peur des actions trop "spontanées" de la base...
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Les anarchistes et les syndicalistes révolutionnaires ne se donnent pas les moyens de résoudre ce problème. Pour eux, le syndicat est à la fois la forme d’organisation des travailleurs en dehors des périodes révolutionnaires et la forme du pouvoir des travailleurs lors de et après la révolution. Cela les conduit à ne pas résoudre la question de la prise du pouvoir, comme l’expérience de l’Espagne en 1936 le démontre&nbsp;: dans cette période, ils ont organisé une production autogérée dans des entreprises en concurrence les unes avec les autres et n’ont pas trouvé le moyen de contester le pouvoir bourgeois républicain. De plus, pour la période post-révolutionnaire, leur conception ne permet pas de séparer syndicats et Etat ouvrier (l’Etat est la structure qui organise la société, notamment par le biais de l’administration, de la justice, de la police, de l’armée…). Celle-ci est pourtant nécessaire à la fois pour qu’un Etat ouvrier existe et puisse organiser la transition vers le communisme et pour que les travailleurs puisse se protéger, syndicalement, contre les dérives de tout Etat (voir la discussion entre Lénine et Trotsky sur la «&nbsp;militarisation des syndicats&nbsp;»).  
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La principale et la plus grave conséquence, c'est que les directions syndicales ont à d'innombrables reprises freiné des luttes qui avaient des potentiels subversifs très forts, tué dans l'oeuf des possibilités de grèves générales, voire participé plus ou moins ouvertement à des répressions contre-révolutionnaires...<br>
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=== Un syndicat regroupe une population «&nbsp;avancée&nbsp;»  ===
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*La trahison des grèves étatsuniennes des années 30, notamment par la direction conservatrice de l'AFL.
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*La trahison de la grande [[1926 en Grande-Bretagne|grève anglaise de 1926]] notamment par les bureaucrates du TUC.
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*La trahison de [[Juin 1936 en France|juin 1936 en France]], en partie par la direction de la CGT.
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*En 2010 en Chine, des hommes du syndicat unique ont tabassé des grévistes, qui dénoncent ces ''"prétendus syndicalistes"'' qui préfèrent recourir à la violence ''"au lieu de défendre les intérêts collectifs des travailleurs"''.<ref>http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/06/05/le-combat-des-salaries-d-honda-pour-toute-la-chine_1368294_3234.html</ref><br>
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Les syndiqués regroupent (plus ou moins) les «&nbsp;travailleurs avancés&nbsp;», ceux qui ont déjà conscience de la nécessité de s’organiser. Nous combattons donc la conception réformiste qui consiste à considérer que les syndicats doivent coller au niveau de conscience des masses non organisées. Les syndicats doivent s’approcher au plus proche de ce niveau de conscience, mais leur rôle n’est pas d’être passifs, il doivent jouer un rôle de direction vis-à-vis des masses, en proposant des méthodes pour qu’elles se mettent en mouvement.
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{{Voir|Bureaucratie syndicale}}
    
== Les révolutionnaires et le syndicalisme<br>  ==
 
== Les révolutionnaires et le syndicalisme<br>  ==
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== Exemples de syndicats<br>  ==
 
== Exemples de syndicats<br>  ==
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[[Les syndicats en France|Les syndicats en France]] : [[Confédération_Générale_du_Travail|CGT]], [[Confédération_Française_Démocratique_du_Travail|CFDT]], [[Confédération_Française_des_Travailleurs_Chrétiens|CFTC]], [[Force_Ouvrière|FO]], [[Union_Solidaires|Solidaires]], [[Confédération_nationale_du_travail|CNT]]...<br>  
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[[Les syndicats en France|Les syndicats en France]]&nbsp;: [[Confédération Générale du Travail|CGT]], [[Confédération Française Démocratique du Travail|CFDT]], [[Confédération Française des Travailleurs Chrétiens|CFTC]], [[Force Ouvrière|FO]], [[Union Solidaires|Solidaires]], [[Confédération nationale du travail|CNT]]...<br>  
    
== Notes et sources<br>  ==
 
== Notes et sources<br>  ==

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