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=== Impérialisme et "première mondialisation"  ===
 
=== Impérialisme et "première mondialisation"  ===
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Au tournant du XX<sup>ème</sup> siècle, la [[Concentration du capital|concentration du capital]] s'est fortement accrue. Les capitalistes les plus puissants ont avalé les entreprises moins efficaces et formé des [[Conglomérats|conglomérats]] toujours plus tentaculaires. Le besoin de débouchés et de matières premières à bas prix stimule le [[Colonialisme|colonialisme]], qui acquiert alors une toute autre importance qu'auparavant. [[Lénine|Lénine]] décrivit ce phénomène sous le nom d'[[Impérialisme|impérialisme]], la stade suprême du capitalisme dans lequel nous sommes entrés.  
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[[Image:FluxInvestissementsMondiaux.png|right]]Au tournant du XX<sup>ème</sup> siècle, la [[Concentration du capital|concentration du capital]] s'est fortement accrue. Les capitalistes les plus puissants ont avalé les entreprises moins efficaces et formé des [[Conglomérats|conglomérats]] toujours plus tentaculaires. Le besoin de débouchés et de matières premières à bas prix stimule le [[Colonialisme|colonialisme]], qui acquiert alors une toute autre importance qu'auparavant. [[Lénine|Lénine]] décrivit ce phénomène sous le nom d'[[Impérialisme|impérialisme]], la stade suprême du capitalisme dans lequel nous sommes entrés.  
    
Aujourd'hui, on donne parfois le nom de "première mondialisation" à la période 1870-1914. L'impérialisme s'étend alors à l'échelle mondiale, mais provoque aussi une lutte de plus en plus âpre pour le contrôle de zones d'influences, ce qui débouche sur les plus violents conflits que l'histoire ait connus avec les deux guerres mondiales. Ces guerres et la&nbsp;[[Grande dépression (1929-1939)|Grande dépression des années 30]] ont tellement aiguisé la concurrence que toutes les puissances se sont lancées dans une politique protectionniste qui a mené à une forte contraction du commerce mondial, donc à un recul relatif de la mondialisation.<br>  
 
Aujourd'hui, on donne parfois le nom de "première mondialisation" à la période 1870-1914. L'impérialisme s'étend alors à l'échelle mondiale, mais provoque aussi une lutte de plus en plus âpre pour le contrôle de zones d'influences, ce qui débouche sur les plus violents conflits que l'histoire ait connus avec les deux guerres mondiales. Ces guerres et la&nbsp;[[Grande dépression (1929-1939)|Grande dépression des années 30]] ont tellement aiguisé la concurrence que toutes les puissances se sont lancées dans une politique protectionniste qui a mené à une forte contraction du commerce mondial, donc à un recul relatif de la mondialisation.<br>  
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L'effet uniformisant de la globalisation est une tendance indéniable, mais largement exagérée.  
 
L'effet uniformisant de la globalisation est une tendance indéniable, mais largement exagérée.  
 
<blockquote>«&nbsp;On peut d'abord douter que la demande se globalise de façon irréversible et complète. Que quelques biens emblématiques produits et commercialisés par les grandes multinationales se diffusent dans le monde entier (Coca-cola, Windows, le big mac Mac Donald, les jeux Sega, la carte American express...) ne signifie pas qu'à terme, dans leur totalité, les modes de vie soient façonnés par ces objets à diffusion mondiale. D'une part, l'offre d'un bien uniforme quelque soient les pays ne correspond qu'à l'une des stratégies déployées par les multinationales. A la Mondéo voiture mondiale de Ford s'oppose la Palio spécialement conçue par Fiat pour les marchés des pays du Tiers-Monde. Depuis le passage de la Ford T à la gamme complète proposé par General Motors, les grandes entreprises ont appris à combiner les rendements d'échelle liés à la production de masse de composants avec la différenciation du produit final en fonction des caractéristiques de la demande locale.&nbsp;» </blockquote><blockquote>«&nbsp;Contrairement à une idée reçue, l'exportation à partir d'une base nationale continue à être le premier vecteur de l'internationalisation, avant la production à partir de filiales établies à l'étranger. Les grandes entreprises américaines, pourtant engagées de longue date dans un processus d'internationalisation n'ont que très partiellement multinationalisé leur production. Parmi les firmes manufacturières, seul Ford emploie plus de 50&nbsp;% de ses salariés à l'étranger. C'est plus encore le cas pour les compagnies japonaises&nbsp;: Sony dont 55&nbsp;% de l'emploi est à l'étranger fait figure d'exception. Ne sont réellement globalisées que les multinationales des petites économies ouvertes car c'est pour elles une nécessité imposée par la division du travail à l'échelle internationale&nbsp;: Nestlé, ABB et Electrolux emploient respectivement 96&nbsp;%, 93&nbsp;% et 82&nbsp;% de leurs salariés hors de leur pays d'origine.&nbsp;» </blockquote><blockquote>«&nbsp;Enfin, l'incorporation de dirigeants étrangers dans la haute hiérarchie des entreprises multinationales reste tout à fait exceptionnelle&nbsp;: la majorité des conseils d'administration ne se compose que de nationaux, à quelques rares exceptions telles qu'IBM, Mazda, ICI. Seules les multinationales suisses et suédoises ont pleinement mondialisé leur recrutement, au premier rang desquelles ABB qui organise une diversité nationale de ses cadres dirigeants qui sont aussi bien Suédois, Suisses qu'Allemands.&nbsp;»<ref name="Boyer" /> </blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;On peut d'abord douter que la demande se globalise de façon irréversible et complète. Que quelques biens emblématiques produits et commercialisés par les grandes multinationales se diffusent dans le monde entier (Coca-cola, Windows, le big mac Mac Donald, les jeux Sega, la carte American express...) ne signifie pas qu'à terme, dans leur totalité, les modes de vie soient façonnés par ces objets à diffusion mondiale. D'une part, l'offre d'un bien uniforme quelque soient les pays ne correspond qu'à l'une des stratégies déployées par les multinationales. A la Mondéo voiture mondiale de Ford s'oppose la Palio spécialement conçue par Fiat pour les marchés des pays du Tiers-Monde. Depuis le passage de la Ford T à la gamme complète proposé par General Motors, les grandes entreprises ont appris à combiner les rendements d'échelle liés à la production de masse de composants avec la différenciation du produit final en fonction des caractéristiques de la demande locale.&nbsp;» </blockquote><blockquote>«&nbsp;Contrairement à une idée reçue, l'exportation à partir d'une base nationale continue à être le premier vecteur de l'internationalisation, avant la production à partir de filiales établies à l'étranger. Les grandes entreprises américaines, pourtant engagées de longue date dans un processus d'internationalisation n'ont que très partiellement multinationalisé leur production. Parmi les firmes manufacturières, seul Ford emploie plus de 50&nbsp;% de ses salariés à l'étranger. C'est plus encore le cas pour les compagnies japonaises&nbsp;: Sony dont 55&nbsp;% de l'emploi est à l'étranger fait figure d'exception. Ne sont réellement globalisées que les multinationales des petites économies ouvertes car c'est pour elles une nécessité imposée par la division du travail à l'échelle internationale&nbsp;: Nestlé, ABB et Electrolux emploient respectivement 96&nbsp;%, 93&nbsp;% et 82&nbsp;% de leurs salariés hors de leur pays d'origine.&nbsp;» </blockquote><blockquote>«&nbsp;Enfin, l'incorporation de dirigeants étrangers dans la haute hiérarchie des entreprises multinationales reste tout à fait exceptionnelle&nbsp;: la majorité des conseils d'administration ne se compose que de nationaux, à quelques rares exceptions telles qu'IBM, Mazda, ICI. Seules les multinationales suisses et suédoises ont pleinement mondialisé leur recrutement, au premier rang desquelles ABB qui organise une diversité nationale de ses cadres dirigeants qui sont aussi bien Suédois, Suisses qu'Allemands.&nbsp;»<ref name="Boyer" /> </blockquote>  
Par ailleurs, comme souvent en économie, il est très casse-gueule de pronostiquer une prolongation linéaire des tendances observées sur une durée donnée. Il faut avoir une vision dynamique (dialectique) des évolutions. En particulier, sous l'effet de la crise mondiale actuelle, les risques d'un retour massif au protectionnisme, d'un effondrement du commerce international et de replis nationaux ne sont pas négligeables. L'autre rupture, par le haut, c'est la révolution socialiste mondiale&nbsp;!
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Par ailleurs, comme souvent en économie, il est très casse-gueule de pronostiquer une prolongation linéaire des tendances observées sur une durée donnée. Il faut avoir une vision dynamique (dialectique) des évolutions. En particulier, sous l'effet de la crise mondiale actuelle, les risques d'un retour massif au protectionnisme, d'un effondrement du commerce international et de replis nationaux ne sont pas négligeables. L'autre rupture, par le haut, c'est la révolution socialiste mondiale&nbsp;!  
    
== Critiques  ==
 
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