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*Ils sont aussi marqués par les tares capitalistes : profondes inégalités d'accès, entraves de la concurrence et des frontières, et sans doute un des problèmes les plus dangereux : les [[Crises écologiques|crises écologiques]] engendrées
 
*Ils sont aussi marqués par les tares capitalistes : profondes inégalités d'accès, entraves de la concurrence et des frontières, et sans doute un des problèmes les plus dangereux : les [[Crises écologiques|crises écologiques]] engendrées
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Sule une [[Révolution socialiste|révolution socialiste]] pourrait véritablement faire émerger un réseau mondial de transport qui soit rationalisé, écologique et ouvert à tous.  
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Seule une [[Révolution socialiste|révolution socialiste]] pourrait véritablement faire émerger un réseau mondial de transport qui soit rationalisé, écologique et ouvert à tous.  
    
== Les transports capitalistes  ==
 
== Les transports capitalistes  ==
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| align="center" | Transport maritime <br>(coût moyen du fret maritime et des droits de port, par tonne)  
 
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| align="center" | Transport aérien <br>(recette moyenne par passager/mile)  
 
| align="center" | Transport aérien <br>(recette moyenne par passager/mile)  
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La recherche systématique de la route la plus courte malgré les dangers, la pression mise par les affréteurs pour respecter coûte que coûte des délais de livraison réduits au minimum, pour ne pas perdre leur tour au déchargement dans les grands ports, poussent les capitaines des navires à prendre des risques et à naviguer y compris par forte tempête.  
 
La recherche systématique de la route la plus courte malgré les dangers, la pression mise par les affréteurs pour respecter coûte que coûte des délais de livraison réduits au minimum, pour ne pas perdre leur tour au déchargement dans les grands ports, poussent les capitaines des navires à prendre des risques et à naviguer y compris par forte tempête.  
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De plus beaucoup de navires sont de véritables poubelles, dont des pétroliers comme l'Erika et le Prestige responsables de [[Marée noire|marées noires]] sur les côtes atlantiques. Tous les 3 jours, un navire de plus de 300 tonnes fait naufrage quelque part dans le monde. À chaque fois, c’est un drame pour les marins qui perdent la vie, et un désastre pour l’environnement, les côtes, les riverains, les pêcheurs... Et les marées noires ne représentent qu'une infime partie du problème, à côté des déballastages sauvages.  
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De plus beaucoup de navires sont de véritables poubelles, dont des pétroliers comme l'Erika et le Prestige responsables de [[Marée noire|marées noires]] sur les côtes atlantiques. Tous les 3 jours, un navire de plus de 300 tonnes fait naufrage quelque part dans le monde. À chaque fois, c’est un drame pour les marins qui perdent la vie, et un désastre pour l’environnement, les côtes, les riverains, les pêcheurs... Et à côté des médiatiques marées noires, il y a tout le fléau permanent des déballastages sauvages, qui représentent au moins autant d'hydrocarbures rejetés.  
    
Les [[Etats bourgeois|Etats bourgeois]], qui font mine de légiférer contre ces "abus", acompagnent en réalité les capitalistes, en particulier avec le système des pavillons de complaisance, qui concerne près de 60% des navires. Cela permet à un armateur de ne respecter aucune des lois internationales en vigueur, d’embaucher des marins en sous-effectif, sous-payés et épuisés par des temps de veille rallongés. Ce système a été généralisé dans les années 1960 et 1970 par tous les armateurs occidentaux avec le soutien de leurs gouvernements. La France a elle-même créé en 1986, sous la cohabitation Mitterrand-Chirac, le pavillon des Kerguelen. Le gouvernement Raffarin a renchéri en 2005 avec le «&nbsp;Registre International Français&nbsp;» qui permet aux armateurs de toucher les subventions européennes tout en continuant à s’affranchir des lois sociales et environnementales contraignantes. En général, le coût d'une amende pour déballastage ou le coût des dommages et intérêts infligés en cas de marée noire sont très faibles par rapport aux profits réalisés. C'est là aussi une forme de socialisation des pertes par la collectivité.<br>  
 
Les [[Etats bourgeois|Etats bourgeois]], qui font mine de légiférer contre ces "abus", acompagnent en réalité les capitalistes, en particulier avec le système des pavillons de complaisance, qui concerne près de 60% des navires. Cela permet à un armateur de ne respecter aucune des lois internationales en vigueur, d’embaucher des marins en sous-effectif, sous-payés et épuisés par des temps de veille rallongés. Ce système a été généralisé dans les années 1960 et 1970 par tous les armateurs occidentaux avec le soutien de leurs gouvernements. La France a elle-même créé en 1986, sous la cohabitation Mitterrand-Chirac, le pavillon des Kerguelen. Le gouvernement Raffarin a renchéri en 2005 avec le «&nbsp;Registre International Français&nbsp;» qui permet aux armateurs de toucher les subventions européennes tout en continuant à s’affranchir des lois sociales et environnementales contraignantes. En général, le coût d'une amende pour déballastage ou le coût des dommages et intérêts infligés en cas de marée noire sont très faibles par rapport aux profits réalisés. C'est là aussi une forme de socialisation des pertes par la collectivité.<br>  
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=== Enchevêtrement mondial désordonné<br>  ===
 
=== Enchevêtrement mondial désordonné<br>  ===
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La production, et donc les transports capitalistes, ne répond à aucun plan d'ensemble, aucun recensement des besoins, et engendre d'innombrables gâchis d'énergie et de travail humain.<br>  
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La production et les transports capitalistes ne répondent à aucun plan d'ensemble, aucun recensement des besoins, et donc engendrent d'innombrables gâchis d'énergie et de travail humain.<br>
<blockquote>«&nbsp;Pour peu qu’un grossiste ait trouvé une filière rentable, on peut ainsi trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride… Chaque grande entreprise, chaque trust rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines. Mais chacun le fait indépendamment et même en concurrence avec tous les autres. Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors. Cette multiplication inutile des transports a lieu aussi sur les routes. Chaque année, 60 000 tonnes de poulets sont importées par le Royaume-Uni depuis les Pays-Bas, tandis que les Pays-Bas importent, eux, 30 000 tonnes de poulets britanniques qui voyagent dans l’autre sens.&nbsp;»<ref name="CLT">[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !], Cercle Léon Trotsky</ref> </blockquote>  
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*En 2007, la France a exporté 9,2 millions de tonnes de produits laitiers... et elle en a importé 4,4 millions de tonnes.<ref>http://faostat.fao.org/site/535/default.aspx</ref>
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*Chaque année, 60 000 tonnes de poulets sont importées par le Royaume-Uni depuis les Pays-Bas, tandis que les Pays-Bas importent, eux, 30 000 tonnes de poulets britanniques qui voyagent dans l’autre sens.<ref name="latouche">Serge Latouche, [http://books.google.fr/books?id=FpkG6O7mVGAC Le pari de la décroissance]</ref>
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*En 1999, la France a exporté 3,5 milliards de tonnes de lait et en a importé 1,6 milliard de tonnes.<br>
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*Les États-Unis, riches en bois, importent des allumettes du Japon qui doit se procurer du bois en pillant les forêts indonésiennes, tandis que le Japonais importe des baguettes des États-Unis. <br>
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*Un pot de yogourt à la fraise de 125 g vendu à Stuttgart en 1992 a parcouru 9 115 Km, si on cumule le parcours du lait, celui des fraises cultivées en Pologne, celui de l’aluminium pour l’étiquette, la distance à la distribution, etc.<ref>Thèse de Stéphanie Böge publiée en 1993 par le Wuppertal Institut (Silence n° 167, juillet 1993)</ref><br>
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*Lors de l’accident du tunnel sous le mont Blanc, l’un des poids lourds en cause ramenait vers l’Europe du Nord des pommes de terre qui s’étaient faites transformer en chips en Italie, tandis qu’on transportait du papier hygiénique dans les deux sens !<ref>latouche</ref><br>
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*Des crevettes pêchées au Danemark sont décortiquées au Maroc et réexpédiées dans leur pays d'origine, le transport se faisant principalement par camion. La différence de coût de main-d’œuvre de ces deux pays est suffisante pour rendre l'opération économiquement rentable. Autre exemple: des pommes de terre cultivées aux Pays-Bas sont lavées et épluchées en Italie avant de revenir aux Pays-Bas.<ref>Documents de Greenpeace Suisse cités par Jean-Luc Wingert, La vie après le pétrole</ref><br>
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*Une bouteille de ketchup vendue en Suède a subi 52 étapes de transport/traitement, passant par les Pays-Bas, l'Italie, le Royaume-Uni, le Japon, la Belgique, le Danemark.<ref>[http://www.youthxchange.net/fr/main/b226_food_miles-e.asp ÉTUDE DE CAS / KETCHUP SUÉDOIS]</ref>
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*Des pommes de terre cultivées en Bavière (Allemagne) font, en camion, l’aller-retour vers l’Italie uniquement pour être emballées.
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*Le coton produit en Afrique de l’Ouest est transporté vers Le Havre, transformé en tissu dans le nord de la France, expédié au Maroc pour être transformé en vêtements qui seront vendus en France.
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*Les langoustines pêchées en mer d’Écosse sont congelées, décortiquées en Thaïlande (où l'ouvrier-ère est payé-e 28 fois moins), avant d'être réexpédiées en Écosse.<ref>[http://www.gresea.be/spip.php?article641 On peut même délocaliser des langoustines...]</ref>
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<blockquote>«&nbsp;Pour peu qu’un grossiste ait trouvé une filière rentable, on peut ainsi trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride… Chaque grande entreprise, chaque trust rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines. Mais chacun le fait indépendamment et même en concurrence avec tous les autres. Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors. »<ref name="CLT">[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !], Cercle Léon Trotsky</ref> </blockquote>  
 
Il est difficile d'estimer tout ce qu'une [[Planification|planification]] socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution, mais c'est sans doute de loin le premier levier d'un véritable [[Écologisme|écologisme]] en la matière.<br>  
 
Il est difficile d'estimer tout ce qu'une [[Planification|planification]] socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution, mais c'est sans doute de loin le premier levier d'un véritable [[Écologisme|écologisme]] en la matière.<br>  
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