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== 1920 : Fondation de la SFIC  ==
 
== 1920 : Fondation de la SFIC  ==
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[[Image:AfficheSFIC-1871-1917.png|right|247x364px]]En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914 : la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
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[[Image:AfficheSFIC-1871-1917.png|right|183x269px|AfficheSFIC-1871-1917.png]]En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914 : la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
    
Le 30&nbsp;décembre&nbsp;1920, une majorité des militants de la SFIO réunis en [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] décident de s'affilier à la nouvelle internationale, ce qui conduit à la scission SFIO / SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIC s'organise selon les principes du [[Centralisme démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des carriéristes et sont dirigés par le parti. La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière.<br>  
 
Le 30&nbsp;décembre&nbsp;1920, une majorité des militants de la SFIO réunis en [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] décident de s'affilier à la nouvelle internationale, ce qui conduit à la scission SFIO / SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIC s'organise selon les principes du [[Centralisme démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des carriéristes et sont dirigés par le parti. La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière.<br>  
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Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
 
Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
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[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|282x192px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti populaire français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de Moscou, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.<br>  
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En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti populaire français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de Moscou, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO). Le grand prestige de l'[[URSS|URSS]] était utilisé pour souder les militants.<br>  
    
=== Du sectarisme à l'opportunisme&nbsp;  ===
 
=== Du sectarisme à l'opportunisme&nbsp;  ===
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=== Front populaire  ===
 
=== Front populaire  ===
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Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>  
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[[Image:Manif-gauches-juillet-35.jpg|right|310x218px|Manif-gauches-juillet-35.jpg]]Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>  
    
Malgré le contenu bourgeois du programme commun, la victoire de la gauche donne d'immenses espoirs aux travailleurs français et déclenche une [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]], avec occupation d'usines. La direction du PC et de la CGT met alors tout son poids pour... arrêter toute mobilisation. Face à une assemblée de délégués métallo le 11 juin, Thorez est explicite&nbsp;:<br>  
 
Malgré le contenu bourgeois du programme commun, la victoire de la gauche donne d'immenses espoirs aux travailleurs français et déclenche une [[Juin 1936 en France|grève générale spontanée en mai-juin 1936]], avec occupation d'usines. La direction du PC et de la CGT met alors tout son poids pour... arrêter toute mobilisation. Face à une assemblée de délégués métallo le 11 juin, Thorez est explicite&nbsp;:<br>  
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=== Résistance et Libération  ===
 
=== Résistance et Libération  ===
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La clandestinité a permis au PC de s'engager efficacement dans la [[Résistance|Résistance]]. Certains militants ou groupes locaux communistes se sont spontanément engagés dans la résistance, comme Auguste Havez et Marcel Paul dans l'ouest de la France, la grève des mines du Nord en mai 1941... Le 17 juin 1940, c'est avec un jour d'avance sur celui du général de Gaulle que [[Charles Tillon|Charles Tillon]], chargé de réorganiser le PC dans le sud-ouest, lance un appel à la résistance contre «&nbsp;le fascisme hitlérien&nbsp;». Mais c'est à partir de juin 1941, lorsque les troupes d'Hitler envahissent l'URSS, que le PC s'investit vraiment dans la Résistance. Les différentes organisations rattachées de près ou de loin au PC attirent alors beaucoup d'hommes et de femmes désirant lutter contre l'occupant (en particulier les Francs-tireurs et partisans). Les relais du PC deviennent une force prédominante dans le&nbsp;[[Conseil national de la Résistance|Conseil national de la Résistance]] (CNR).  
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[[Image:AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg|right|214x335px|AffichePCF-PartiDesFusillés.jpg]]La clandestinité a permis au PC de s'engager efficacement dans la [[Résistance|Résistance]]. Certains militants ou groupes locaux communistes se sont spontanément engagés dans la résistance, comme Auguste Havez et Marcel Paul dans l'ouest de la France, la grève des mines du Nord en mai 1941... Le 17 juin 1940, c'est avec un jour d'avance sur celui du général de Gaulle que [[Charles Tillon|Charles Tillon]], chargé de réorganiser le PC dans le sud-ouest, lance un appel à la résistance contre «&nbsp;le fascisme hitlérien&nbsp;». Mais c'est à partir de juin 1941, lorsque les troupes d'Hitler envahissent l'URSS, que le PC s'investit vraiment dans la Résistance. Les différentes organisations rattachées de près ou de loin au PC attirent alors beaucoup d'hommes et de femmes désirant lutter contre l'occupant (en particulier les Francs-tireurs et partisans). Les relais du PC deviennent une force prédominante dans le&nbsp;[[Conseil national de la Résistance|Conseil national de la Résistance]] (CNR).  
    
À noter qu'en 1943, Staline dissout le Komintern, et le parti français est désormais appelé PCF.  
 
À noter qu'en 1943, Staline dissout le Komintern, et le parti français est désormais appelé PCF.  
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Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.  
 
Mais une telle dynamique pour un parti communiste, qui est en contradiction avec l'[[Idéologie dominante|idéologie dominante]], ne peut être basée que sur un élan révolutionnaire. Le PCF, devenu stalinien et [[Réformiste|réformiste]], s'est sabordé lui-même en se couchant devant la bourgeoisie, et celle-ci l'a écartée dès qu'elle a pu. En 1947, sur fond de [[Guerre froide|guerre froide]] qui commence, les ministres communistes sont exclus du gouvernement.  
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== Années 1950 et 1960<br> ==
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== Années 1950 et 1960  ==
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Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Des désaccords idéologiques s'expriment au sein des militants, et une vague d'exclusions a lieu, menées principalement par Jacques Duclos.  
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[[Image:Humanité-MortStaline.jpg|right|215x310px]]Après 1947, les militants d'horizons différents qui avaient rejoint le PCF dans l'enthousiasme de la Libération s'en éloignent. Des désaccords idéologiques s'expriment au sein des militants, et une vague d'exclusions a lieu, menées principalement par Jacques Duclos.  
    
Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions dans les quartiers et villes populaires.  
 
Le PCF restera néanmoins le premier parti ouvrier (et la première force à gauche) jusqu'aux années 1970, avec de forts bastions dans les quartiers et villes populaires.  
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En 1956, le PCF suit une orientation d'«&nbsp;unité nationale&nbsp;» et vote, avec d'autres partis, les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, qui réprimera durement le mouvement indépendantiste durant la [[Guerre d'Algérie|guerre d'Algérie]].  
 
En 1956, le PCF suit une orientation d'«&nbsp;unité nationale&nbsp;» et vote, avec d'autres partis, les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, qui réprimera durement le mouvement indépendantiste durant la [[Guerre d'Algérie|guerre d'Algérie]].  
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Dans les années 1960, le [[Maoïsme|maoïsme]] commence à séduire différents Français&nbsp;; le PCF est alors marqué par le départ ou l'exclusion d'une partie de ses militants.  
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Dans les années 1960, le [[Maoïsme|maoïsme]] commence à séduire différents Français, le PCF est alors marqué par le départ ou l'exclusion d'une partie de ses militants.  
    
Maurice Thorez décède en 1964, et le nouveau secrétaire [[Waldeck Rochet|Waldeck Rochet]] laissera moins de traces dans les mémoires.<br>  
 
Maurice Thorez décède en 1964, et le nouveau secrétaire [[Waldeck Rochet|Waldeck Rochet]] laissera moins de traces dans les mémoires.<br>  
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]].
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Mais parallèlement le PCF avance toujours plus dans le [[Réformisme|réformisme]] et l'[[Révisionnisme|abandon de toute base marxiste]]. À l'élection présidentielle de 1965, il se désiste directement en faveur du "candidat unique de la gauche" [[François Mitterrand|François Mitterrand]].&nbsp;  
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Au début de [[Mai 68|Mai 68]], le PCF est d'abord hostile au mouvement étudiant qu'il ne contrôle pas. Marchais écrit dans ''L'Humanité'' du 3 mai un article violent intitulé «&nbsp;De faux révolutionnaires à démasquer&nbsp;», où il s'en prend par exemple à «&nbsp;l'anarchiste allemand Cohn-Bendit&nbsp;». En juin 1968, le PCF imprime une affiche en revendiquant d'avoir «&nbsp;été le seul, dès le début, à dénoncer publiquement les agissements, les provocations et les violences des groupes ultra-gauchistes, anarchistes, maoïstes, ou trotskystes, qui font le jeu de la réaction&nbsp;».
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Au début de [[Mai 68|Mai 68]], le PCF est d'abord hostile au mouvement étudiant qu'il ne contrôle pas. Marchais écrit dans ''L'Humanité'' du 3 mai un article violent intitulé «&nbsp;De faux révolutionnaires à démasquer&nbsp;», où il s'en prend par exemple à «&nbsp;l'anarchiste allemand Cohn-Bendit&nbsp;». En juin 1968, le PCF imprime une affiche en revendiquant d'avoir «&nbsp;été le seul, dès le début, à dénoncer publiquement les agissements, les provocations et les violences des groupes ultra-gauchistes, anarchistes, maoïstes, ou trotskystes, qui font le jeu de la réaction&nbsp;»
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Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement dans ''L'Humanité'' du 22 août 1968&nbsp;:  
 
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<blockquote>«&nbsp;Le Bureau politique du Parti communiste français […] exprime sa surprise et sa réprobation à la suite de l'intervention militaire en Tchécoslovaquie. […] Le Parti communiste français n'a cessé de lutter dans ce sens en faisant connaître son opposition à toute intervention militaire venant de l'extérieur.&nbsp;»</blockquote>  
Lors de la répression du [[Printemps de Prague|Printemps de Prague]] en 1968, le PCF commence à se démarquer de la politique soviétique en désapprouvant timidement&lt;span class="reference-text" /&gt; dans <span class="reference-text"> ''L'Humanité'' du 22 août 1968&nbsp;:  
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<blockquote><span class="reference-text">«&nbsp;Le Bureau politique du Parti communiste  
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français […] exprime sa surprise et sa réprobation à la suite de  
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l'intervention militaire en Tchécoslovaquie. […] Le Parti communiste  
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français n'a cessé de lutter dans ce sens en faisant connaître son  
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opposition à toute intervention militaire venant de l'extérieur.&nbsp;»</span> &lt;span class="reference-text" /&gt;</blockquote>  
   
== Années 1970  ==
 
== Années 1970  ==
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Aux cantonales de 1976, pour la première fois depuis 1945, le PCF est devancé par le PS. Aux municipales de 1977, PS et PCF obtiennent le meilleur résultat de leur histoire, le PCF devient le parti qui dirige le plus grand nombre de mairie à travers la France.  
 
Aux cantonales de 1976, pour la première fois depuis 1945, le PCF est devancé par le PS. Aux municipales de 1977, PS et PCF obtiennent le meilleur résultat de leur histoire, le PCF devient le parti qui dirige le plus grand nombre de mairie à travers la France.  
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En 1976, lors de son <abbr class="abbr" title="Vingt-deuxième">XXII<sup>e</sup></abbr> congrès,&nbsp;le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la [[Dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]].  
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En 1976, lors de son XXII<sup>ème</sup> congrès, le PCF commence à s'orienter vers une ligne de type [[Eurocommuniste|eurocommuniste]] à l'image du [[Parti communiste italien|Parti communiste italien]]. Il abandonne la référence à la [[Dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]].  
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En 1979, lors du<abbr class="abbr" title="Vingt-troisième">XXIII<sup>e</sup></abbr> congrès, malgré la phrase de Georges Marchais sur le bilan jugé <span class="citation">«&nbsp;globalement positif&nbsp;»</span> des pays staliniens, le PCF abandonne la référence au "Marxisme-Léninisme".  
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En 1979, lors du XXIII<sup>ème</sup> congrès, malgré la phrase de Georges Marchais sur le bilan jugé «&nbsp;globalement positif&nbsp;» des pays staliniens, le PCF abandonne la référence au "marxisme-léninisme".  
    
== Années 1980  ==
 
== Années 1980  ==
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Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline.  
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[[Image:PCF-Mitterrand.png|right|164x224px]]Dans les années 1980, la restructuration capitaliste mondiale érode rapidement les bastions ouvriers du PCF. Comme la direction communiste ne se montre pas utile pour résister et au contraire est associée aux reculs, le PCF ne recrute quasiment plus et décline.  
    
A la présidentielle de 1981, Georges Marchais n'a que 15,35%, alors que Mitterrand obtient 25,85%, et parvient à se faire élire président. Mitterrand n'avait pas besoin du PCF pour gouverner, mais il a préféré l'associer pour s'éviter toute opposition de gauche. Le PCF a donc de nouveau des ministres&nbsp;: Charles Fiterman (Transports), Anicet Le Pors (Fonction publique), Jack Ralite (Santé) et Marcel Rigout (Formation professionnelle).  
 
A la présidentielle de 1981, Georges Marchais n'a que 15,35%, alors que Mitterrand obtient 25,85%, et parvient à se faire élire président. Mitterrand n'avait pas besoin du PCF pour gouverner, mais il a préféré l'associer pour s'éviter toute opposition de gauche. Le PCF a donc de nouveau des ministres&nbsp;: Charles Fiterman (Transports), Anicet Le Pors (Fonction publique), Jack Ralite (Santé) et Marcel Rigout (Formation professionnelle).  
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Après le tournant de la rigueur en 1982-1983, le PCF sent qu'il est menacé de perdre sa base populaire. En 1984, il quitte le gouvernement pour protester contre la nouvelle orientation libérale du Parti socialiste.  
 
Après le tournant de la rigueur en 1982-1983, le PCF sent qu'il est menacé de perdre sa base populaire. En 1984, il quitte le gouvernement pour protester contre la nouvelle orientation libérale du Parti socialiste.  
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Aux élections européennes de 1984 et aux régionales de 1986, le PCF chute tandis que le Front National monte en flèche et le talonne. Aux présidentielles de 1988, le candidat du PCF, André Lajoinie, n'obtient que 6,78, derrière Jean-Marie Le Pen (FN) à 14,38%.  
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Aux élections européennes de 1984 et aux régionales de 1986, le PCF chute tandis que le [[Front National|Front National]] monte en flèche et le talonne. Aux présidentielles de 1988, le candidat du PCF, André Lajoinie, n'obtient que 6,78, derrière Jean-Marie Le Pen (FN) à 14,38%.  
    
== Années 1990  ==
 
== Années 1990  ==
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=== Vers l'antilibéralisme  ===
 
=== Vers l'antilibéralisme  ===
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En 2000, le <abbr class="abbr" title="Trentième">XXX<sup>e</sup></abbr> congrès poursuit l'abandon de la conception marxiste-léniniste. Un certain nombre de militants quittent le PCF à l'appel de Rolande Perlican, pour fonder en 2002 «&nbsp;Communistes&nbsp;», un petit parti stalinien orthodoxe.  
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En 2000, le XXX<sup>ème</sup> congrès poursuit l'abandon de la conception marxiste-léniniste. Un certain nombre de militants quittent le PCF à l'appel de Rolande Perlican, pour fonder en 2002 «&nbsp;Communistes&nbsp;», un petit parti stalinien orthodoxe.  
    
En 2001, Robert Hue est remplacé au secrétariat national par Marie-George Buffet. Aux municipales la même année, beaucoup de communes communistes basculent à droite, comme Argenteuil, Colombes, Montluçon, Sète, Nîmes et La Seyne-sur-Mer. <br>  
 
En 2001, Robert Hue est remplacé au secrétariat national par Marie-George Buffet. Aux municipales la même année, beaucoup de communes communistes basculent à droite, comme Argenteuil, Colombes, Montluçon, Sète, Nîmes et La Seyne-sur-Mer. <br>  
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En 2007, Marie-George Buffet ne fait que 1,93%, le pire résultat de l'histoire du parti.<br>  
 
En 2007, Marie-George Buffet ne fait que 1,93%, le pire résultat de l'histoire du parti.<br>  
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=== Depuis 2008, le Front de Gauche  ===
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=== Le Front de Gauche  ===
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[[Image:Mélenchon.jpg|right|243x161px|Mélenchon.jpg]]En 2009, [[Jean-Luc Mélenchon|Jean-Luc Mélenchon]], un ex du PS, fonde le [[Parti de Gauche|Parti de Gauche]] et veut renouer avec un réformisme de gauche plus assumé. Sur la dynamique de sa personne, le PCF et le PG s'allient dans le [[Front de Gauche|Front de Gauche]], qui remobilise les militants PCF et attire quelques jeunes.
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Si bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélénchon utiliser leur parti comme marchepied... ils n'ont pour la plupart pas d'autre perspectives qu'électorale, et sur ce seul terrain, l'opération Mélenchon peut leur sembler payante à court terme...<br>
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Bon nombre de militants du PC rechignent à voir Mélenchon utiliser leur parti comme marchepied, mais n'ayant qu'une perspective électorale, l'opération Mélenchon leur semble payante. Lors de sa conférence nationale du 5 juin, la direction a décidé par 63,6&nbsp;% des voix le soutien à la candidature de Mélenchon. Ensuite, les militants votent les 16,17 et 18 juin&nbsp;: 59,12% pour Mélenchon. Il faut noter que le candidat PCF André Chassaigne obtient 36% des votes et qu'il est majoritaire dans la plupart des bastions militants historiques, où la composition sociale reste la plus populaire (Centre et sud ouest de la France, Nord Pas de Calais, Seine Maritime, Ardennes, Val de Marne).  
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Il a eu lieu en deux temps, d'abord le vote de la direction lors de sa conférence nationale du 5 juin&nbsp;: elle a décidé par 63,6&nbsp;% des voix le soutien à la candidature de Mélenchon... puis le vote des militants sur 3 jours les 16,17 et 18 juin dans toute la France.<br>Du coup, le vote des militants n'a donné qu'une faible majorité pour la candidature Mélenchon&nbsp;: 59,12%, André Chassaigne remportant plus de 36% des votes... mais surtout dans la plupart des bastions militants historiques du PC qui recoupent aussi les endroits où la composition sociale reste la plus populaire, le vote en faveur de Chassaigne a été majoritaire&nbsp;: dans le Centre et sud ouest de la France, Nord Pas de Calais, Seine Maritime, Ardennes, Val de Marne.<br>
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Mélenchon parvient à rassembler les voix qui s'étaient portées sur l'[[Extrême gauche|extrême gauche]] et capitalise 11% en 2012.  
    
La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....  
 
La préparation des élections sénatoriales cause bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC a négocié directement avec le PS et les Verts pour sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'estime lésé et qui menace de présenter des listes à part, «&nbsp;quitte à faire perdre la gauche&nbsp;»....  

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