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En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914 : la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
 
En France comme ailleurs, le mouvement communiste est né de la trahison des socialistes en 1914 : la [[SFIO|SFIO]] et les dirigeants de la [[CGT|CGT]] se joignent à l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]] pour la [[Première guerre mondiale|guerre impérialiste]]. Partout dans l'[[Internationale ouvrière|Internationale ouvrière]], l'aile révolutionnaire et [[Internationaliste|internationaliste]] se regroupe à gauche, et en Russie, elle mène la [[Révolution d'Octobre|Révolution d'Octobre]] sous la direction des [[Bolchéviks|bolchéviks]]. L'Internationale communiste va alors naître en 1919.  
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Le 30&nbsp;décembre&nbsp;1920, une majorité des militants de la SFIO réunis en [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] décident de s'affilier à la nouvelle internationale, ce qui conduit à la scission SFIO / SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIC s'organise selon les principes du [[Centralisme démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des carriéristes et sont dirigés par le parti. Sans surprise, la majorité des élus restent à la SFIO.<br>  
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Le 30&nbsp;décembre&nbsp;1920, une majorité des militants de la SFIO réunis en [[Congrès de Tours|congrès à Tours]] décident de s'affilier à la nouvelle internationale, ce qui conduit à la scission SFIO / SFIC (Section française de l'internationale communiste). La SFIC s'organise selon les principes du [[Centralisme démocratique|centralisme démocratique]], et en particulier les élus doivent cesser d'être des carriéristes et sont dirigés par le parti. La SFIO garde la majorité des élus, et pendant longtemps le crédit électoral. De son côté, la SFIC a pour elle le celèbre journal [[L'humanité|''L'humanité'']] fondé par [[Jaurès|Jaurès]], et a les militants les plus actifs ainsi qu'une meilleure implantation ouvrière.<br>  
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Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Le combat [[anti-militarisme|anti-militariste]] et [[anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est très présent (manifestations contre la guerre du Rif en 1925...), et le parti s'engage aussi dans le combat [[féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique. En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.
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Un clivage similaire grossit dans la [[CGT|CGT]], avec une forte minorité partisane de l'adhésion à l'[[Internationale Syndicale Rouge|Internationale Syndicale Rouge]] et proche de la SFIC. La direction [[réformiste|réformiste]] pousse les minoritaires à scissionner pour former la [[CGTU|CGTU]] en 1921.
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Dans ces premières années, le jeune parti est très activiste, et durement réprimé. Le combat [[Anti-militarisme|anti-militariste]] et [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]] est très présent (manifestations contre la guerre du Rif en 1925...), et le parti s'engage aussi dans le combat [[Féministe|féministe]]. Il n'est pas rare que les communistes fassent des séjours en prison, aussi bien les militants que les dirigeants. Le parti est minoritaire dans la société, mais dynamique. En 1924, aux élections législatives, le Parti obtient 9,82&nbsp;% des suffrages et 26 députés.  
    
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Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. De nombreux membres fondateurs sont exclus (comme [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], [[Alfred Rosmer|Alfred Rosmer]], [[Pierre Monatte|Pierre Monatte]], [[Albert Treint|Albert Treint]]…). Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[internationale_communiste|Internationale communiste]].
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Mais malheureusement, très vite le parti est marqué par la stalinisation. De nombreux membres fondateurs sont exclus (comme [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], [[Alfred Rosmer|Alfred Rosmer]], [[Pierre Monatte|Pierre Monatte]], [[Albert Treint|Albert Treint]]…). Un nouveau personnel dirigeant, plutôt jeune, prend rapidement leur place, formé pour l'essentiel dans les écoles de l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]].  
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[[Henri_Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre_Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[sectaire|sectaire]] qui refuse les [[front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.
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[[Henri Barbé|Henri Barbé]] et [[Pierre Celor|Pierre Celor]], qui accèdent au secrétariat du parti en 1927, sont emblématiques de ce nouveau personnel dirigeant. Suivant les directives staliniennes, ils mènent la politique dite de «&nbsp;[[Classe contre Classe|Classe contre Classe]]&nbsp;», c'est-à-dire un tournant [[Sectaire|sectaire]] qui refuse les [[Front unique|fronts uniques]] avec les socialistes, qu'ils traitent de [[Social-fascisme|social-fascistes]]. Le Parti perd la moitié de ses voix aux élections de 1928.  
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En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction : un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.<br>
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En 1930-1931, Moscou impose un nouveau changement de direction&nbsp;: un jeune secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez, prend la tête en dénonçant la formation d'une fraction au sommet du parti.<br>  
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Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle_communiste_démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue_communiste|Ligue communiste]], l'[[Union_communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne |''La Révolution prolétarienne'' ]]regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.
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Des organisations communistes dissidentes, d'[[Extrême-gauche|extrême gauche]], se créent pour défendre un communisme opposé au [[Stalinisme|stalinisme]]&nbsp;: le [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]], la [[Ligue communiste|Ligue communiste]], l'[[Union communiste|Union communiste]], entre autres. La revue [[La Révolution prolétarienne|''La Révolution prolétarienne'']] regroupe les principaux fondateurs du PC, exclus ou démissionnaires.  
    
=== Années 30 et Front populaire  ===
 
=== Années 30 et Front populaire  ===
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En 1934, Thorez évince [[Jacques Doriot|Jacques Doriot]] - qui crée le [[Parti_populaire_français|Parti populaire français]] - et il dirige alors librement le parti, avec [[Jacques_Duclos|Jacques Duclos]], [[Benoît_Frachon|Benoît Frachon]] et le délégué du Komintern, [[Eugen_Fried|Eugen Fried]]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera pratiquement le parti français pendant une trentaine d'années. Les ordres sont directement reçus de l'IC stalinienne, et toute contestation entraîne l’exclusion (c’est le cas d’[[André_Ferrat|André Ferrat]], ancien rédacteur en chef de ''L'Humanité'' qui rejoindra la SFIO).
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mais cette subordination pose peu de problèmes à l'intérieur du parti français, tant est grand le prestige de l'URSS, et du fait que le libre débat y est empêché. Toute
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Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, et les manifestations d'extrême droite de 1934 en France, la clique stalinienne se sent militairement menacée. Elle va alors opérer un revirement stratégique total, passant du sectarisme à l'opportunisme, afin de se concilier la bourgeoisie démocrate. En France, le PC va prôner l'unité contre le [[fascisme|fascisme]], ce qui répond dans un premier temps à une forte aspiration de la base militante, à la fois dans la SFIC et dans la SFIO. Mais ce ne sera pas un&nbsp;[[front unique|front unique]]. Non seulement le PC va remettre à plus tard sa visée révolutionnaire, mais il va jusqu'à brouiller les lignes de [[Classe_sociale|classe]] en cherchant l'alliance des communistes jusqu'au [[Parti radical|Parti radical]], qui est un parti bourgeois. Cette politique trouve son aboutissement dans le [[Front_populaire_(France)|Front populaire]]. Le 10 janvier 1936, socialistes, communistes et radicaux se mettent d'accord sur un «&nbsp;programme commun&nbsp;», aligné sur les positions des radicaux. Au printemps, le Front populaire gagne les élections et le PC remporte 72 sièges avec 15&nbsp;% des voix. Le PC soutient le gouvernement Blum sans y participer. La CGTU et la CGT se réunissent en 1936.<br>
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Malgré le contenu bourgeois du programme commun, la victoire de la gauche donne d'immenses espoirs aux travailleurs français et déclenche une [[Juin_1936_en_France|grève générale spontanée en juin 1936]], avec occupation d'usines. La direction du PC et de la CGT met alors tout son poids pour... arrêter toute mobilisation. Les travailleurs sont calmés par la concession d'une importante réforme : les [[congés payés|congés payés]].&nbsp;
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De 1936 à 1939, le dévouement des militants communistes s'exprime dans un fort soutien aux républicains espagnols : de nombreux volontaires partent se battre dans les [[Brigades_internationales|Brigades internationales]] et le soutien matériel est très fort.<br>
    
=== Résistance et Libération  ===
 
=== Résistance et Libération  ===

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