Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
6 435 octets enlevés ,  5 juin 2012 à 18:05
m
Contenu remplacé par « Le '''gouvernement ouvrier''' est un terme aujourd'hui ambigü, qui peut renvoyer :<br> *au gouvernement des travailleurs ''par''... »
Ligne 1 : Ligne 1 : −
Le '''gouvernement ouvrier''' est un terme aujourd'hui ambigü. <br>  
+
Le '''gouvernement ouvrier''' est un terme aujourd'hui ambigü, qui peut renvoyer&nbsp;:<br>  
   −
Il peut renvoyer&nbsp;:<br>  
+
*au [[Gouvernement des travailleurs|gouvernement des travailleurs]] ''par'' les travailleurs ("[[Dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]]")
 +
*à un [[Gouvernement des organisations ouvrières|gouvernement des organisations de la classe ouvrière]]<br>
   −
*au gouvernement des travailleurs (''par'' les travailleurs), la [[Dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]]
+
[[Catégorie:Desambiguation]]
*à un gouvernement d'unité des organisations de la classe ouvrière, ce dont traite cette page.<br>
  −
 
  −
== Gouvernement des organisations de la classe ouvrière  ==
  −
 
  −
=== Idée générale  ===
  −
 
  −
L'objectif des [[Communisme|communistes]] révolutionnaires est clair&nbsp;: amener les travailleurs à s'[[Auto-organisation des travailleurs|auto-organiser]] et à exercer directement le pouvoir ([[Dictature du prolétariat|dictature du prolétariat]]). Mais la [[Lutte des classes|lutte des classes]] est un processus complexe qui a soulevé historiquement de nombreux problèmes. En particulier, il peut arriver que les travailleurs aient une [[Conscience de classe|conscience de classe]] suffisamment forte pour vouloir exclure la bourgeoisie du pouvoir, mais ne soient pas assez organisés et donc confiant dans leurs propres capacités pour revendiquer tout le pouvoir.
  −
 
  −
Dans ces situations particulières, le devoir d'un parti révolutionnaire est non pas d'appliquer un schéma figé au mouvement réel, mais d'analyser de façon [[Dialectique|dialectique]] ce qui dans le mouvement actuel peut conduire à renforcer la conscience de classe. Et le gouvernement des organisations ouvrières ([[Parti ouvrier|partis]], [[Syndicats|syndicats]]) unies peut être une revendication transitoire correcte à soutenir.
  −
 
  −
Car le "gouvernement ouvrier" est nécessairement un état transitoire, car la question de la possession des [[Moyens de production|moyens de production]] et donc le fondement du pouvoir est en suspens. Tant qu'ils ne sont pas [[Socialisation|socialisés]], ils peuvent retomber très vite dans les mains des [[Capitalistes|capitalistes]]. Mais dans une période révolutionnaire, soutenir un "gouvernement ouvrier" permet de poser la question du pouvoir en des termes immédiatement saisissables par la majorité des travailleurs, et de forcer toutes les contradictions à apparaître. En particulier, les partis [[Réformisme|socialistes réformistes]] devront nécessairement apparaître [[Réaction|réactionnaires]] si en face se dresse un parti révolutionnaire suffisamment crédible pour montrer une perspective d'auto-organisation. Le gouvernement ouvrier peut alors être une transition vers le [[Dictature du prolétariat|gouvernement des ouvriers]].<br>
  −
 
  −
=== L'exemple allemand  ===
  −
 
  −
La question s'est posée durant la [[Révolution allemande|révolution allemande]]. Après le pustch de Kapp en mars 1920, la direction de la grande centrale syndicale demande des garanties face à la réaction et au risque de perdre sa place privilégiée. Elle lance alors l'idée d'un gouvernement ouvrier, qui regrouperaient toutes les organisations du prolétariat allemand (SPD, USPD, KPD, syndicats).
  −
 
  −
Craignant confusément de revenir à la situation de l'après novembre 1918, qui avait vu le [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|Parti social-démocrate (SPD)]] laisser docilement le pouvoir à la bourgeoisie, l'[[USPD|USPD]] refuse. Le [[Kommunistische Partei Deutschlands|Parti communiste (KPD)]] hésite avant d'accepter, mais l'occasion est manquée. D'une part parce que l'USPD avait alors plus de poids que le KPD et que son refus laissait alors le SPD libre à la tête de l'[[État bourgeois|État bourgeois]], d'autre part parce que le KPD n'a pas réellement saisi ce mot d'ordre de gouvernement ouvrier, ne comprenant pas toute son importance transitoire.
  −
 
  −
Un tel objectif politique était pourtant susceptible de mobiliser la majorité des travailleurs contre la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]], et de rendre saillante la contradiction avec la nature bourgeoise de l'appareil d'État et de la tête de la [[Social-démocratie|social-démocratie]].
  −
 
  −
=== Hypothèse en France<br> ===
  −
 
  −
Etudiant les potentialités de la situation en France au début des années 1920, [[Trotsky|Trotsky]] y évoque également la possibilité d'un gouvernement ouvrier dans ce sens de coalition des organisations ouvrières. L'objectif y est toujours de tendre les contradictions au maximum et pousser vers une transition au [[gouvernement des travailleurs|gouvernement direct des travailleurs]].<br>
  −
<blockquote>
  −
« En effet, si l'on suppose qu'un puissant mouvement ouvrier dans le pays, lors d'une violente crise politique, amène <span style="mso-bidi-font-weight:bold">des élections
  −
donnant la majorité aux
  −
dissidents et aux communistes, ainsi qu'aux groupes intermédiaires et
  −
sympathisants, et que l'état des masses ouvrières ne permette pas aux
  −
dissidents de faire bloc avec la bourgeoisie contre nous, il sera possible,
  −
dans ces conditions, de former un gouvernement ouvrier de coalition qui
  −
constituerait une transition nécessaire vers la dictature révolutionnaire du
  −
prolétariat. Il est très
  −
possible, il est même probable, qu'un tel mouvement, se déroulant sous le mot
  −
d'ordre de gouvernement ouvrier, n'aura pas le temps de trouver son expression dans une majorité parlementaire,
  −
soit parce que le temps
  −
fera défaut pour de nouvelles élections, soit parce que le gouvernement
  −
bourgeois tentera d'écarter ce danger en recourant aux méthodes de Mussolini.
  −
Sur le terrain de la résistance à l'attaque fasciste, la partie réformiste de
  −
la classe ouvrière pourra être entrainée par la partie communiste dans la voie
  −
de la formation d'un gouvernement ouvrier par des moyens ''extra-parlementaires. ''Dans cette hypothèse, la situation
  −
révolutionnaire serait encore plus claire que dans la première.</span>
  −
 
  −
Accepterons-nous, dans ce dernier cas, une coalition gouvernementale avec les dissidents ? Nous l'accepterons : il s'avère qu'ils ont encore de l'influence sur une partie considérable de la classe ouvrière qui les forcera à se détacher de la bourgeoisie. Serons-nous alors assurés contre toute trahison de la part de nos alliés au gouvemement ? Pas le moins du monde. Tout en effectuant avec eux, au gouvernement, le travail révolutionnaire initial, nous devrons les surveiller avec autant de vigilance que nous surveillerions un ennemi, nous devrons consolider sans cesse nos positions politiques et ''notre organisation, '' conserver notre liberté de critique à l'égard de nos alliés et les affaiblir en présentant sans cesse de nouvelles propositions qui les désagrègent en détachant d'eux à leur droite des éléments de plus en plus nombreux. »<ref>[http://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1922/11/lt19221130.htm Le gouvernement ouvrier en France], [[Trotsky]], 30 novembre 1920</ref>
  −
</blockquote>
  −
 
  −
 
  −
== Notes et sources  ==
  −
 
  −
<references />
  −
 
  −
[[Category:Politique_révolutionnaire]] [[Category:Bases_théoriques]]
 

Menu de navigation