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[[File:Repression.jpg|right|Repression.jpg]]On parle de '''répression '''lorsqu'une action ou un mouvement sont contrés par les [[Police|forces de l'ordre]] et/ou condamnés par la justice. Au sens marxiste, le terme renvoie à la répression des [[Mouvements_ouvriers|mouvements ouvriers]].
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[[File:Repression.jpg|right|Repression.jpg]]On parle de '''répression '''lorsqu'une action ou un mouvement sont contrés par les [[Police|forces de l'ordre]] et/ou condamnés par la justice.  
    
== Causes de la répression ==
 
== Causes de la répression ==
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La répression est un moyen majeur des [[classes dominantes]] pour maintenir l'ordre social dont elles bénéficient.
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Historiquement, cette [[violence]] a pu être exercée directement, par des [[aristocrates]] armés par exemple. Toutefois le développement des États [[Absolutisme|absolutistes]] puis des [[État bourgeois|États bourgeois]] modernes est allé de pair avec une centralisation de la force de répression dans les mains de l'[[État]]. Selon la formule de [[w:Max Weber|Weber]], celui-ci détient le « monopole de la violence légitime ».
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La notion de légitimité est fondamentale : grâce à l'[[idéologie dominante]], la répression de l'État apparaît en général comme justifiée aux yeux d'une majorité de la population. Et c'est précisément ce même effet de l'idéologie dominante qui fait que l'État n'a pas constamment besoin de réprimer, car il y a un certain degré de consentement des dominé·es.
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Évidemment, les [[crises sociales]] et les luttes sociales peuvent faire bouger nettement les lignes, faisant apparaître au grand jour l'illégitimité d'une répression qui sert principalement les possédants.{{...}}
    
== Effets de la répression ==
 
== Effets de la répression ==
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La répression a des effets complexes sur la combativité du mouvement ouvrier, qui dépendent de plusieurs facteurs difficiles à maîtriser.
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La répression a des effets complexes sur la combativité des mouvements qui sont réprimés, effets qui dépendent de plusieurs facteurs difficiles à maîtriser.
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=== Cour terme ===
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Très généralement, on peut dire que la répression tend à freiner le [[militantisme]] de la majorité, et à radicaliser une minorité (ce qui est valable aussi pour l'[[extrême droite]]<ref>Véra Nikolski, ''[https://www.cairn.info/revue-cultures-et-conflits-2013-1-page-13.htm Lorsque la répression est un plaisir : le militantisme au Parti National Bolchévique russe]'', Cultures & Conflits 2013/1 (n° 89)</ref>).
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Par exemple la répression [[policière]] d'une manifestation, peut parfois faire peur et mettre fin à un mouvement, mais elle peut aussi conduire certains groupes ([[Mouvement autonome|autonomes]]...) à développer des méthodes de réponses [[Violence|violentes]] face à la violence policière.
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=== Long terme ===
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La répression peut parfois conduire, sur le plus long terme, à une accentuation de la mobilisation.
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D'une part, elle peut contribuer à faire parler de la cause de celles et ceux qui sont réprimé·es ([[w:Effet Streisand|effet Streisand]]). Si par la suite davantage de personnes se sentant solidaires, elles peuvent se mobiliser à une occasion ultérieure.
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La répression, par exemple la répression policière d'une manifestation, peut parfois faire peur et mettre fin à un mouvement.
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La répression peut donner une sorte de légitimité à celles et ceux qui l'ont subie et qui ont su persévérer dans leurs principes. Par exemple, le [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|parti social-démocrate allemand]], qui a été réprimé par les [[lois antisocialistes]] (1878-1890), a connu une influence croissante pendant de nombreuses années. Le même phénomène a eu lieu avec le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti social-démocrate russe]], et particulièrement son aile [[Parti bolchévik|bolchévique]].
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La répression peut parfois mettre en colère ceux qui en sont victimes ou ceux qui se sentent solidaires d'eux, et accentuer la mobilisation. Elle peut aussi conduire à une politisation du mouvement : ceux qui luttaient au départ pour une revendication simple peuvent en déduire qu'il faut lutter contre l'ensemble du gouvernement. [[Trotski|Trotski]] décrit par exemple cette situation pendant la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]] en Russie :
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Elle peut aussi conduire à une politisation du mouvement : ceux qui luttaient au départ pour une revendication simple peuvent en déduire qu'il faut lutter contre l'ensemble du gouvernement. [[Trotski]] décrit par exemple cette situation pendant la [[Première guerre mondiale]] en Russie :
 
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''«&nbsp;Les industriels se refusaient de plus en plus à faire des concessions aux ouvriers et le gouvernement continuait à répondre à chaque grève par une rigoureuse répression. Tout cela portait la pensée ouvrière du particulier au général, de l'économique à la politique : " Il faut qu'on déclare la grève tous en même temps. " Ainsi renaît l'idée d'une [[grève_générale|grève générale]]. &nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr03.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>''
 
''«&nbsp;Les industriels se refusaient de plus en plus à faire des concessions aux ouvriers et le gouvernement continuait à répondre à chaque grève par une rigoureuse répression. Tout cela portait la pensée ouvrière du particulier au général, de l'économique à la politique : " Il faut qu'on déclare la grève tous en même temps. " Ainsi renaît l'idée d'une [[grève_générale|grève générale]]. &nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr03.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>''
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Parfois des mesures de répression radicales peuvent engendrer des effets radicaux à long terme. De nombreux ouvriers russes arrêtés par le régime tsariste pour avoir fait grève ont été envoyés au front, mais ils ont aussi contribué, à terme, à exporter l'agitation révolutionnaire dans l'armée.
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De nombreux ouvriers russes arrêtés par le [[régime tsariste]] pour avoir fait grève ont été envoyés au front, mais ils ont aussi contribué, à terme, à exporter l'agitation révolutionnaire dans l'armée.
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Les grandes défaites affaiblissent en général durablement le moral de la classe ouvrière. Quand la victoire semble impossible, la logique de débrouille individuelle reprend le dessus, et chaque famille ouvrière est tentée de se replier sur elle-même, de ne plus prendre part à des actions syndicales ou politiques.
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Les grandes défaites affaiblissent en général durablement le moral de la classe ouvrière. Quand la victoire semble impossible, la logique de débrouille individuelle reprend le dessus, et chaque famille ouvrière est tentée de se replier sur elle-même, de ne plus prendre part à des actions [[Syndicalisme|syndicales]] ou politiques.
    
== Notes ==
 
== Notes ==

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