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La question de la capitulation devient un des principaux clivages politiques. Cela conduit à deux [[émeutes]] insurrectionnelles ratées, le [[w:Soulèvement du 31 octobre 1870|31 octobre]] et le [[w:Soulèvement du 22 janvier 1871|22 janvier]], de la part des « outrances » (ainsi que l'on appelait les partisans de la guerre à outrance).<ref name=":4" />
 
La question de la capitulation devient un des principaux clivages politiques. Cela conduit à deux [[émeutes]] insurrectionnelles ratées, le [[w:Soulèvement du 31 octobre 1870|31 octobre]] et le [[w:Soulèvement du 22 janvier 1871|22 janvier]], de la part des « outrances » (ainsi que l'on appelait les partisans de la guerre à outrance).<ref name=":4" />
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=== La Garde nationale ===
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La [[Garde nationale]] va jouer un rôle majeur dans la révolution sociale qu'a été la Commune. Cette institution est une sorte de [[milice populaire]] (principalement dans les villes) dont le but est de regrouper tous les hommes valides pour se battre temporairement contre une menace. Elle est née pendant la [[Révolution française]], dans une logique d'[[armement du peuple]] contre les [[armées permanentes]] instruments des oppresseurs. Mais avec ses tendances républicaines, elle a toujours inquiété les gouvernements réactionnaires, à commencer par le Premier Empire puis les Rois de la Restauration. Son rôle avait donc été minimisé, réduit à celui d'auxiliaire d'armées permanentes. Sous le Second Empire elle était en sommeil, et suscitait peu d'enthousiasme populaire, recrutant surtout parmi les quartiers bourgeois.
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Avec la chute de Napoléon III, le Gouvernement de la Défense nationale la relance, notamment à Paris où ses rangs grossissent très vite (60 bataillons début septembre, 254 bataillons début octobre). Le recrutement massif dans les arrondissements de l'Est (surtout que la petite solde attire les nombreux chômeurs) lui donnent subitement une composition très populaire. La Garde nationale est par ailleurs bien armée avec 227 canons et 500 000 fusils.
    
=== Armistice et élections de février 1871 ===
 
=== Armistice et élections de février 1871 ===
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L'Assemblée nationale, via les votes des provinces rurales, exprimait en fait les intérêts de la bourgeoisie conservatrice. Face à elle, le peuple parisien qui se plaçait de plus en plus en opposition, bien que largement isolé, représentait le [[Progrès_social|progrès social]] et la possibilité de la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
 
L'Assemblée nationale, via les votes des provinces rurales, exprimait en fait les intérêts de la bourgeoisie conservatrice. Face à elle, le peuple parisien qui se plaçait de plus en plus en opposition, bien que largement isolé, représentait le [[Progrès_social|progrès social]] et la possibilité de la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
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Paris dispose aussi de la [[Garde_nationale|Garde nationale]], milice populaire qui regroupe tous les hommes valides. Ses rangs grossissent très vite à Paris (60 bataillons début septembre, 254 bataillons début octobre) et ils sont bien armés, disposent de 227 canons, 500 000 fusils.
      
On y débat vivement, et l'énervement monte contre les généraux et le gouvernement. Au cours des élections de février, les bataillons de la Garde nationale se fédèrent, en envoyant des délégués d'arrondissement qui tiennent des assemblées et prennent de plus en plus d'assurance. Le 24 février, ils proclament qu'ils ne se laisseront pas désarmer par le gouvernement. Une situation de [[double pouvoir]] émerge.
 
On y débat vivement, et l'énervement monte contre les généraux et le gouvernement. Au cours des élections de février, les bataillons de la Garde nationale se fédèrent, en envoyant des délégués d'arrondissement qui tiennent des assemblées et prennent de plus en plus d'assurance. Le 24 février, ils proclament qu'ils ne se laisseront pas désarmer par le gouvernement. Une situation de [[double pouvoir]] émerge.
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Les Versaillais s’en remettent à l'Empire allemand pour venir à bout par la force de la Commune de Paris. On envoya deux émissaires discuter avec Bismarck&nbsp;: la France paierait ses dettes plus rapidement, en échange de quoi Bismarck acceptait de libérer l’armée bonapartiste, c’est-à-dire de donner une armée aux Versaillais pour exterminer Paris. Le 18 mai, ce «&nbsp;traité de paix&nbsp;» avec la Prusse est ratifié par l’Assemblée nationale siégeant à Versailles. Comme le dira Marx&nbsp;: ''«&nbsp;La domination de classe ne peut plus se cacher sous un uniforme national, les gouvernements nationaux ne font qu’un contre le prolétariat&nbsp;!&nbsp;»''
 
Les Versaillais s’en remettent à l'Empire allemand pour venir à bout par la force de la Commune de Paris. On envoya deux émissaires discuter avec Bismarck&nbsp;: la France paierait ses dettes plus rapidement, en échange de quoi Bismarck acceptait de libérer l’armée bonapartiste, c’est-à-dire de donner une armée aux Versaillais pour exterminer Paris. Le 18 mai, ce «&nbsp;traité de paix&nbsp;» avec la Prusse est ratifié par l’Assemblée nationale siégeant à Versailles. Comme le dira Marx&nbsp;: ''«&nbsp;La domination de classe ne peut plus se cacher sous un uniforme national, les gouvernements nationaux ne font qu’un contre le prolétariat&nbsp;!&nbsp;»''
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Alors que la convention d'armistice n'autorise que 40 000 soldats français en région parisienne, Bismarck libère rapidement près de 60 000 prisonniers de guerre qui peuvent s'adjoindre aux 12 000 soldats dont dispose Thiers. Le <abbr>1<sup>er</sup></abbr> avril, celui-ci déclare à l'Assemblée nationale qu'il met sur pied « une des plus belles armées que la France ait possédée ». Les Versaillais seront 130 000 au début de la Semaine sanglante.
    
Les Versaillais passent à l'attaque les premiers. Le 21 mars, ils occupent le fort du Mont-Valérien où les fédérés ont négligé de s'installer&nbsp;: cette position qui domine toute la proche banlieue ouest de Paris leur donne un avantage considérable. La Commune vote, le 5 avril, le ''«&nbsp;décret des otages&nbsp;»'' (trois otages fusillés pour un communard exécuté), qui ne sera mis en application que pendant la [[Semaine sanglante]]. Dans le mois qui suit, les troupes blanches s'amassent autour de Paris.
 
Les Versaillais passent à l'attaque les premiers. Le 21 mars, ils occupent le fort du Mont-Valérien où les fédérés ont négligé de s'installer&nbsp;: cette position qui domine toute la proche banlieue ouest de Paris leur donne un avantage considérable. La Commune vote, le 5 avril, le ''«&nbsp;décret des otages&nbsp;»'' (trois otages fusillés pour un communard exécuté), qui ne sera mis en application que pendant la [[Semaine sanglante]]. Dans le mois qui suit, les troupes blanches s'amassent autour de Paris.

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