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L''''éducation''' est l'apprentissage et le développement des facultés intellectuelles, morales et physiques. L'éducation humaine inclut des compétences et des éléments culturels caractéristiques du lieu géographique et de la période historique. La part de l'éducation réalisée dans le cadre de la [[famille|famille]] et dans le cadre de la [[société|société]] a également beaucoup varié historiquement (de même que la délimitation entre famille et société). L'éducation est conditionnée par les moyens matériels alloués par la société, et son contenu véhicule nécessairement l'[[idéologie_dominante|idéologie dominante]].
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L''''éducation''' est l'apprentissage et le développement des facultés intellectuelles, morales et physiques. L'éducation humaine inclut des compétences et des éléments culturels caractéristiques du lieu géographique et de la période historique. La part de l'éducation réalisée dans le cadre de la [[famille]] et dans le cadre de la [[société]] a également beaucoup varié historiquement (de même que la délimitation entre famille et société). L'éducation est conditionnée par les moyens matériels alloués par la société, et son contenu véhicule nécessairement l'[[idéologie dominante]].
    
==Historique==
 
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=== Premières tentatives de démocratisation ===
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Sous la [[révolution française]], au plus fort de la dictature [[Montagne (Révolution française)|jacobine]], la loi du 19 décembre 1793  crée des écoles primaires, obligatoires, gratuites et laïques. La [[réaction thermidorienne]] reviendra sur cette avancée, dans une volonté de réaffirmer la morale [[Christianisme|chrétienne]] (en fait, la [[morale]] bien particulière du [[clergé]]  de cette époque)<ref name=":0">Les amies et amis de la Commune, [https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/histoire-de-la-commune/dossier-thematique/democratie-laicite-oeuvre-sociale/589-la-commune-et-la-separation-de-l-eglise-et-de-l-etat ''La Commune et la séparation de l’Église et de l’État''], 4 septembre 2022</ref>.
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Clairement, ce qui intéressait les classes dominantes à ce moment-là, ce n'était pas n'importe quel aspect de la moralité, mais surtout la « qualité » de l'obéissance, opposée à l'esprit de remise en question. Napoléon préconisait ainsi à 1807 à une maison d'éducation de jeunes filles&nbsp;: ''«&nbsp;Elevez-nous des croyantes et non des raisonneuses&nbsp;!&nbsp;»'' <ref>https://academiedecherbourg.wordpress.com/2010/06/07/madame-henriette-campan-1752-1822/</ref>
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Encore en 1849, le conservateur [[w:Adolphe Thiers|Adolphe Thiers]] se déchaîne contre les instituteurs, ces « anti-curés ».
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« ''Qu’on ferme les écoles normales, que le curé de la paroisse se charge de l’instruction primaire. Aussi bien il apprendra toujours au peuple qu’il a plus besoin de moralité que de savoir''. (...) J’aime mieux l’instituteur sonneur de cloches que l’instituteur mathématicien ».<ref name=":0" />
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=== Essor du capitalisme ===
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Dans les [[capitalisme|sociétés capitalistes]], l'éducation a vu son importance fortement augmenter. La raison matérielle de fond est la complexité croissante de l'appareil productif, qui nécessite des travailleur­·ses toujours plus formé·es.
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=== Premières tentatives de démocratisation ===
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A mesure que se constituaient des marchés du travail (plus exactement : marchés de la [[force_de_travail|force de travail]]), la nécessité d'une standardisation relative de la formation s'est faite sentir. Pour cette raison, l'éducation a de plus en plus été encadrée voire prise en charge par les [[Etats_bourgeois|États bourgeois]].
Sous la [[révolution française]], au plus fort de la dictature [[Montagne (Révolution française)|jacobine]], la loi du 19 décembre 1793  crée des écoles primaires, obligatoires, gratuites et laïques. La [[réaction thermidorienne]] reviendra sur cette avancée.
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Les écoles se développement lentement au 19<sup>e</sup> siècle, avant tout pour les élites, avec une forte composante religieuse.
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Toutefois, ce processus a été lent, et pendant longtemps l'instruction n'était accessible que pour les enfants des classes supérieures. Le mouvement ouvrier a dû se battre pour obtenir un système éducatif universel.
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En 1870 à Paris, environ un tiers des enfants (ceux des prolétaires) ne fréquentaient aucune [[Éducation|école]], un tiers étaient dans des écoles communales, et un tiers dans des écoles religieuses. Dans les archives du 17<sup>e</sup> arrondissement, il est noté que « ''la prière doit être dite par l’instituteur au moins une fois par jour''  ». De plus, la condition matérielle des enseignants est très mauvaise. Mal payés, ils quittent l’enseignement dès qu’ils sont libérés de leur engagement décennal. Les cours sont souvent assurés par des adjoints qui en plus de leur travail donnent des leçons ou tiennent des livres de commerce avant ou après l’école afin de survivre.
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==== Sous le Second Empire ====
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En 1870 à Paris, sur les  250 000 enfants d’âge scolaire, environ un tiers (enfants de prolétaires) ne fréquentaient aucune [[Éducation|école]], un tiers étaient dans des écoles communales, et un tiers dans des écoles religieuses. Dans les archives du 17<sup>e</sup> arrondissement, il est noté que « ''la prière doit être dite par l’instituteur au moins une fois par jour''  ». De plus, la condition matérielle des enseignants est très mauvaise. Mal payés, ils quittent l’enseignement dès qu’ils sont libérés de leur engagement décennal. Les cours sont souvent assurés par des adjoints qui en plus de leur travail donnent des leçons ou tiennent des livres de commerce avant ou après l’école afin de survivre.
    
Quelques enseignants abandonnent le service public par [[républicanisme]] (il fallait prêter serment à l’Empereur pour avoir le droit d’exercer). C’est le cas notamment de [[Louise Michel]], de [[w:Maria Verdure|Maria Verdure]] et de [[w:Raoul Urbain|Raoul Urbain]] qui tentent d’ouvrir des écoles libres.
 
Quelques enseignants abandonnent le service public par [[républicanisme]] (il fallait prêter serment à l’Empereur pour avoir le droit d’exercer). C’est le cas notamment de [[Louise Michel]], de [[w:Maria Verdure|Maria Verdure]] et de [[w:Raoul Urbain|Raoul Urbain]] qui tentent d’ouvrir des écoles libres.
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==== Sous la Commune ====
 
La [[Commune de Paris (1871)|Commune]] met en place une éducation gratuite, laïque et obligatoire, avec intégration de l'[[instruction professionnelle]]. A la tête de la commission à l'enseignement, [[Édouard Vaillant|Edouard Vaillant]] déclara :
 
La [[Commune de Paris (1871)|Commune]] met en place une éducation gratuite, laïque et obligatoire, avec intégration de l'[[instruction professionnelle]]. A la tête de la commission à l'enseignement, [[Édouard Vaillant|Edouard Vaillant]] déclara :
 
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C'est encore une fois la réaction (sous le régime de la III<sup>e</sup> République) qui revient là dessus. Ce n'est que 10 ans plus tard que le républicain bourgeois [[W:Jules Ferry|Jules Ferry]] instaurera  l'éducation gratuite et obligatoire...
 
C'est encore une fois la réaction (sous le régime de la III<sup>e</sup> République) qui revient là dessus. Ce n'est que 10 ans plus tard que le républicain bourgeois [[W:Jules Ferry|Jules Ferry]] instaurera  l'éducation gratuite et obligatoire...
=== Essor du capitalisme ===
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Dans les [[capitalisme|sociétés capitalistes]], l'éducation a vu son importance fortement augmenter. La raison matérielle de fond est la complexité croissante de l'appareil productif, qui nécessite des travailleur­·ses toujours plus formé·es.
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A mesure que se constituaient des marchés du travail (plus exactement : marchés de la [[force_de_travail|force de travail]]), la nécessité d'une standardisation relative de la formation s'est faite sentir. Pour cette raison, l'éducation a de plus en plus été encadrée voire prise en charge par les [[Etats_bourgeois|États bourgeois]].
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==== Révolution d'Octobre ====
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La [[Révolution bolchévique]] a dû faire face à un immense travail d'instruction publique. En 1917, l’écrasante majorité de la population russe ne sait ni lire ni écrire. Le gouvernement décide dès le début 1918 la mise en place d’un enseignement général, obligatoire et gratuit<ref>Samuel Joshua, [https://www.contretemps.eu/ils-ont-ose-ecole-sovietique-1920/ ''L’expérience de l’école soviétique des années 1920''], Contretemps, juin 2017</ref>. Il supprime toutes les barrières légales à l’accès des enfants d’ouvriers et de paysans à l’enseignement supérieur général et technique, et affaiblit les barrières sociales&nbsp;: abolition des frais universitaires, réduction drastique des examens et l’apprentissage basé sur la mémorisation pure... Des ''chtcharachkas'' (communautés) furent mises en place pour prendre en charge l'éducation des dizaines de milliers d'orphelins. Dès décembre 1917, les écoles religieuses sont nationales, et malgré quelques difficultés, au cours de l'année 1918, tous les signes religieux sont retirés des écoles.
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En France en 1871, les 250 000 enfants d’âge scolaire se répartissaient en parties sensiblement égales entre les inscrits dans les écoles communales, ceux qui l’étaient dans des écoles congréganistes et les élèves non-inscrits ne fréquentant aucune école.
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Sous la direction de [[Lounatcharski]], le commissariat du peuple à l'instruction publie un décret déclarant l'ouverture d'un «&nbsp;front contre l'analphabétisme&nbsp;» le 10 décembre 1919, consistant en des campagnes massives d'alphabétisation, et sur des réformes&nbsp;:
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*Introduction du système métrique, remplaçant les vieilles unités comme la verste <span class="reference-text">(Décret du 14 septembre 1918</span>)
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*Introduction du calendrier grégorien,&nbsp;remplaçant le calendrier julien (Décret du 8 février 1918)
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*Réforme de [[Langue#R.C3.A9forme_de_la_langue_russe_en_1917|simplification de l'alphabet russe]] (Décret de décembre 1917)
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*Des alphabets furent créés pour les nationalités privées d'écriture.
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En un an le nombre d’école augmenta de plus de 50%, et le budget de l'éducation passe de 195 millions de roubles en 1916 à 2&nbsp;914 millions en 1918. L’étude scolaire fut combinée au travail manuel, et des mesures de contrôle démocratique furent apportées, impliquant tous les travailleurs scolaires et les élèves âgés de plus de 12 ans. [[Lénine]] attachait personnellement une grande attention à l’expansion des bibliothèques.
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=== Colonialisme ===
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Dans le compte rendu critique qu'il donne alors de son voyage en Union soviétique, le maire de Boulogne [[w:André Morizet|André Morizet]] affirme qu'''«&nbsp;on peut penser tout ce qu'on voudra des chefs du bolchevisme. On peut critiquer leurs méthodes, condamner leurs actes en gros ou en détail [...]. Mais il y a un point sur lequel il me paraît impossible qu'on n'approuve pas unanimement leurs efforts, qu'on n'apprécie pas sans réserve les résultats déjà obtenus&nbsp;: c'est en matière d'instruction publique&nbsp;»''.<ref>André Morizet, ''Chez Lénine et Trotski'', Édition La Renaissance du Livre, 1919. Voir aussi reproduction du témoignage dans Les Cahiers du CERMTRI, n° 92.</ref>
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==== Colonialisme ====
 
Au Maroc en 1925, les écoles et les lycées réservés aux Européens (seulement 4% des élèves) recevaient 79% de la dépense éducative.
 
Au Maroc en 1925, les écoles et les lycées réservés aux Européens (seulement 4% des élèves) recevaient 79% de la dépense éducative.
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=== Dégradation des conditions d'enseignement ===
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==== Dégradation des conditions d'enseignement ====
 
Ces dernières années, les conditions d'enseignement se sont dégradées dans beaucoup de pays. En France, le nombre d'élèves par classe est un des plus élevés du monde, le plus élevé d'Union européenne.
 
Ces dernières années, les conditions d'enseignement se sont dégradées dans beaucoup de pays. En France, le nombre d'élèves par classe est un des plus élevés du monde, le plus élevé d'Union européenne.
 
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