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Hilferding ajoute que le papier-monnaie n'est pas, comme l'a dit Marx, un simple signe de l'or. Mieux, pour l'auteur du ''Capital financier'', « la valeur de la monnaie fiduciaire doit pouvoir être déterminée sans référence à la monnaie métallique ».
 
Hilferding ajoute que le papier-monnaie n'est pas, comme l'a dit Marx, un simple signe de l'or. Mieux, pour l'auteur du ''Capital financier'', « la valeur de la monnaie fiduciaire doit pouvoir être déterminée sans référence à la monnaie métallique ».
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Cela ne signifie pas, comme on l'a parfois cru, que le cours de l'argent soit une convention arbitraire : « Personne n'expliquera jamais », écrit Hilferding, « comment l'Etat peut donner, ne serait-ce que pour un centime, à un billet ou à un gramme d'argent un plus grand pouvoir d'achat par rapport aux vins, aux bottines, aux boîtes de cirage, etc., sans compter que, chaque fois qu'il a essayé, il n'a pas réussi. »
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Cela ne signifie pas, comme on l'a parfois cru, que le cours de l'argent soit une convention arbitraire : « Personne n'expliquera jamais », écrit Hilferding, « comment l'État peut donner, ne serait-ce que pour un centime, à un billet ou à un gramme d'argent un plus grand pouvoir d'achat par rapport aux vins, aux bottines, aux boîtes de cirage, etc., sans compter que, chaque fois qu'il a essayé, il n'a pas réussi. »
    
=== Les sociétés par actions ===
 
=== Les sociétés par actions ===
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Dans un article de 1907, il avait déjà écrit que :
 
Dans un article de 1907, il avait déjà écrit que :
<blockquote>«&nbsp;Ce sont en premier lieu des moyens de production qui sont envoyés dans les colonies, particulièrement les chemins de fer et autres moyens de transport modernes dont la production demande de forts capitaux. La cause du colonialisme moderne est le surplus de capital.&nbsp;» «&nbsp;Il faut que ce soit des colonies parce que la technique rend la production d’aujourd’hui plus ou moins semblable dans les pays développés, et ce ne sont donc plus les différences de prix mais le pouvoir d’Etat qui détermine quel pays aura l’opportunité d’investir son capital à l’étranger, et donc d’investir à un taux de profit plus élevé qu’en Europe.&nbsp;»<ref>Rudolf Hilferding, L’impérialisme allemand et la politique nationale, 1907</ref></blockquote>
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<blockquote>«&nbsp;Ce sont en premier lieu des moyens de production qui sont envoyés dans les colonies, particulièrement les chemins de fer et autres moyens de transport modernes dont la production demande de forts capitaux. La cause du colonialisme moderne est le surplus de capital.&nbsp;» «&nbsp;Il faut que ce soit des colonies parce que la technique rend la production d’aujourd’hui plus ou moins semblable dans les pays développés, et ce ne sont donc plus les différences de prix mais le pouvoir d’État qui détermine quel pays aura l’opportunité d’investir son capital à l’étranger, et donc d’investir à un taux de profit plus élevé qu’en Europe.&nbsp;»<ref>Rudolf Hilferding, L’impérialisme allemand et la politique nationale, 1907</ref></blockquote>
 
==== Le nationalisme et le racisme ====
 
==== Le nationalisme et le racisme ====
    
A l'époque de l'essor des entreprises concurrentielles, Marx observait que le capitalisme avait détruit toutes les valeurs «&nbsp;sacrées&nbsp;» pour ne laisser subsister que le froid calcul et le «&nbsp;paiement comptant&nbsp;». Si les prolétaires, ne possédant rien d'autre que leur force de travail, n'avaient pas de patrie, les capitalistes avaient leur patrie partout où ils avaient des intérêts&nbsp;; à «&nbsp;l'internationalisme prolétarien&nbsp;» faisait pendant «&nbsp;le capitalisme apatride&nbsp;».
 
A l'époque de l'essor des entreprises concurrentielles, Marx observait que le capitalisme avait détruit toutes les valeurs «&nbsp;sacrées&nbsp;» pour ne laisser subsister que le froid calcul et le «&nbsp;paiement comptant&nbsp;». Si les prolétaires, ne possédant rien d'autre que leur force de travail, n'avaient pas de patrie, les capitalistes avaient leur patrie partout où ils avaient des intérêts&nbsp;; à «&nbsp;l'internationalisme prolétarien&nbsp;» faisait pendant «&nbsp;le capitalisme apatride&nbsp;».
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Hilferding expliquait que la formation des cartels appuyés sur l'Etat face à leurs concurrents développaient à présent le [[Nationalisme|nationalisme]], jusqu'au [[Racisme|racisme]] envers les autres peuples et particulièrement les peuples colonisés.
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Hilferding expliquait que la formation des cartels appuyés sur l'État face à leurs concurrents développaient à présent le [[Nationalisme|nationalisme]], jusqu'au [[Racisme|racisme]] envers les autres peuples et particulièrement les peuples colonisés.
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==== Le socialisme d'Etat ====
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==== Le socialisme d'État ====
    
Pour Hilferding, la tendance à la suppression-dépassement (aufhebung) de la libre-concurrence et à l'organisation de l'économie créé toujours plus les conditions du socialisme et de l'entente entre les nations. Les socialistes n'ont qu'à parachever cette oeuvre. Pour Hilferding, c'est au travers de l'État que cela peut et doit être fait.
 
Pour Hilferding, la tendance à la suppression-dépassement (aufhebung) de la libre-concurrence et à l'organisation de l'économie créé toujours plus les conditions du socialisme et de l'entente entre les nations. Les socialistes n'ont qu'à parachever cette oeuvre. Pour Hilferding, c'est au travers de l'État que cela peut et doit être fait.
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Contrairement à la nécessité de la destruction de l'État bourgeois que Marx établit vers la fin de sa vie, Hilferding considère que l'Etat tend à être une structuration rationnelle et consciente du corps social qui permettra une détermination dans l'intérêt général. Le socialisme de Hilferding est donc un socialisme d'État ([[Capitalisme_d'Etat|capitalisme d'Etat]]).
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Contrairement à la nécessité de la destruction de l'État bourgeois que Marx établit vers la fin de sa vie, Hilferding considère que l'État tend à être une structuration rationnelle et consciente du corps social qui permettra une détermination dans l'intérêt général. Le socialisme de Hilferding est donc un socialisme d'État ([[Capitalisme_d'Etat|capitalisme d'Etat]]).
    
Ainsi, ce qui se rapproche le plus chez lui d'une réaffirmation de l'orthodoxie révolutionnaire face au gradualisme réformiste est aussi ce qui revient à dire que la révolution ne passe pas par l'auto-organisation des travailleurs&nbsp;: ''«&nbsp;La lutte pour l'abolition complète de l'exploitation est ainsi en dehors du cadre des tâches proprement syndicales&nbsp;»''
 
Ainsi, ce qui se rapproche le plus chez lui d'une réaffirmation de l'orthodoxie révolutionnaire face au gradualisme réformiste est aussi ce qui revient à dire que la révolution ne passe pas par l'auto-organisation des travailleurs&nbsp;: ''«&nbsp;La lutte pour l'abolition complète de l'exploitation est ainsi en dehors du cadre des tâches proprement syndicales&nbsp;»''

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