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Malgré la capitulation de Napoléon III, les troupes allemandes continuent à avancer sur le sol français. L'[[Association internationale des travailleurs]] (AIT) et les socialistes allemands dénoncent alors cette contre-offensive qui prend une nature clairement [[impérialiste]]. Les militants parisiens de l'AIT diffusent une adresse au peuple allemand, l'appelant au retrait des troupes, pour éviter de « verser à flots ton sang et le nôtre ». Le conseil de Londres de l'AIT prend une position anti-guerre.<ref>Première internationale (Karl Marx), [[:fr:Seconde adresse du Conseil Général sur la guerre franco-prussienne|Seconde adresse du Conseil Général sur la guerre franco-prussienne]], 9 septembre 1870</ref>[[File:Affiche rouge, 1871.png|alt=|217x217px|link=|vignette|[[Affiche Rouge (1871)|Affiche rouge]] placardée dans la nuit du 5 au 6 janvier 1871]]Les membres de l’[[Association_Internationale_des_Travailleurs|AIT]] (qu'on appelle les ''Internationalistes''), qui reviennent de prison ou d’exil, sont la force d'impulsion de « comités de vigilance » dans les arrondissements, qui forment un [[Comité central républicain des Vingt arrondissements]] dès le 13 septembre 1870. Celui-ci est méfiant vis-à-vis du  [[w:Gouvernement de la Défense nationale|Gouvernement de la Défense nationale]], et publie une [[Affiche Rouge (1871)|affiche rouge]] appelant à une république sociale et à des mesures énergiques pour la défense de Paris.<ref>Les Amies et Amis de la Commune de Paris, ''[https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/histoire-de-la-commune/chronologie-au-jour-le-jour/466-la-commune-et-la-premiere-internationale La Commune et la Première internationale]'', juillet 2022</ref> Ce Comité est animé conjointement par des révolutionnaires républicains plus ou moins socialistes&nbsp;: [[jacobins]], [[blanquistes]]… La majorité du peuple est cependant encore dans l'expectative.
 
Malgré la capitulation de Napoléon III, les troupes allemandes continuent à avancer sur le sol français. L'[[Association internationale des travailleurs]] (AIT) et les socialistes allemands dénoncent alors cette contre-offensive qui prend une nature clairement [[impérialiste]]. Les militants parisiens de l'AIT diffusent une adresse au peuple allemand, l'appelant au retrait des troupes, pour éviter de « verser à flots ton sang et le nôtre ». Le conseil de Londres de l'AIT prend une position anti-guerre.<ref>Première internationale (Karl Marx), [[:fr:Seconde adresse du Conseil Général sur la guerre franco-prussienne|Seconde adresse du Conseil Général sur la guerre franco-prussienne]], 9 septembre 1870</ref>[[File:Affiche rouge, 1871.png|alt=|217x217px|link=|vignette|[[Affiche Rouge (1871)|Affiche rouge]] placardée dans la nuit du 5 au 6 janvier 1871]]Les membres de l’[[Association_Internationale_des_Travailleurs|AIT]] (qu'on appelle les ''Internationalistes''), qui reviennent de prison ou d’exil, sont la force d'impulsion de « comités de vigilance » dans les arrondissements, qui forment un [[Comité central républicain des Vingt arrondissements]] dès le 13 septembre 1870. Celui-ci est méfiant vis-à-vis du  [[w:Gouvernement de la Défense nationale|Gouvernement de la Défense nationale]], et publie une [[Affiche Rouge (1871)|affiche rouge]] appelant à une république sociale et à des mesures énergiques pour la défense de Paris.<ref>Les Amies et Amis de la Commune de Paris, ''[https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/histoire-de-la-commune/chronologie-au-jour-le-jour/466-la-commune-et-la-premiere-internationale La Commune et la Première internationale]'', juillet 2022</ref> Ce Comité est animé conjointement par des révolutionnaires républicains plus ou moins socialistes&nbsp;: [[jacobins]], [[blanquistes]]… La majorité du peuple est cependant encore dans l'expectative.
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La question de la capitulation devient un des principaux clivages politiques. Cela conduit à deux émeutes insurrectionnelles ratées, le [[w:Soulèvement du 31 octobre 1870|31 octobre]] et le [[w:Soulèvement du 22 janvier 1871|22 janvier]].
    
=== Armistice et élections de février 1871 ===
 
=== Armistice et élections de février 1871 ===
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===Exacerbation de la lutte de classe===
 
===Exacerbation de la lutte de classe===
 
[[Fichier:Menu-siegedeparis.jpg|vignette|242x242px|Menu dans un café avec des animaux variés]]
 
[[Fichier:Menu-siegedeparis.jpg|vignette|242x242px|Menu dans un café avec des animaux variés]]
Début 1871, la situation se tend rapidement. Le siège de Paris a d'abord pour effet immédiat d'entraîner une crise sociale : on subit une dure [[famine]] en plein hiver, on mange des rats, des chats et même les animaux du zoo. Manquant de soldats, le gouvernement provisoire doit armer le peuple parisien. La bourgeoisie le regrettera très vite, car celui-ci devient vite une menace pour elle. Les classes dominantes regroupées à Versailles songent alors à s'appuyer sur les troupes allemandes contre Paris...
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Début 1871, la situation se tend rapidement. Le siège de Paris a d'abord pour effet immédiat d'entraîner une crise sociale : on subit une dure [[famine]] en plein hiver, on mange des rats, des chats et même les [[w:Castor et Pollux (éléphants)|éléphants]] et [[w:Siège de Paris (1870-1871)#La%20vie%20quotidienne|autres animaux de zoo]]. Manquant de soldats, le gouvernement provisoire doit armer le peuple parisien. La bourgeoisie le regrettera très vite, car celui-ci devient vite une menace pour elle. Les classes dominantes regroupées à Versailles songent alors à s'appuyer sur les troupes allemandes contre Paris...
    
L'Assemblée nationale, via les votes des provinces rurales, exprimait en fait les intérêts de la bourgeoisie conservatrice. Face à elle, le peuple parisien qui se plaçait de plus en plus en opposition, bien que largement isolé, représentait le [[Progrès_social|progrès social]] et la possibilité de la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
 
L'Assemblée nationale, via les votes des provinces rurales, exprimait en fait les intérêts de la bourgeoisie conservatrice. Face à elle, le peuple parisien qui se plaçait de plus en plus en opposition, bien que largement isolé, représentait le [[Progrès_social|progrès social]] et la possibilité de la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
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La Commune de 1871 pouvait-elle gagner ou était-elle historiquement prématurée&nbsp;?
 
La Commune de 1871 pouvait-elle gagner ou était-elle historiquement prématurée&nbsp;?
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Marx considérait que l'éclatement de l'insurrection était prématuré et trop risqué, même s'il a soutenu la Commune dès qu'il appris qu'elle venait d'être déclarée. Il s'est intéressé en détail à ce qui aurait pu faire gagner les communards, et il estimait même que trois mois seulement de libre communication entre Paris et la province auraient suffi à entraîner le soutien des paysans à la révolution.
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Marx considérait que l'éclatement de l'insurrection était prématuré et trop risqué, même s'il a soutenu publiquement (écrivant en tant que porte voix de l'[[Association Internationale des Travailleurs|AIT]]) la Commune dès qu'il appris qu'elle venait d'être déclarée. Il s'est intéressé en détail à ce qui aurait pu faire gagner les communards, et il estimait même que trois mois seulement de libre communication entre Paris et la province auraient suffi à entraîner le soutien des paysans à la révolution. Cependant dix ans plus tard, en privé, il donnait un avis beaucoup plus limité sur les possibilités réelles du moment :
 
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« Outre qu'il ne s'agissait là que d'un soulèvement d'une ville dans des conditions exceptionnelles, la majorité de la Commune n'était nullement socialiste et ne pouvait l'être. Avec un minimum de bon sens, cependant, elle aurait pu arriver à un compromis avec Versailles utile à toute la masse du peuple, la seule chose qui pouvait être atteinte à l'époque. L'appropriation de la Banque de France aurait suffi à elle seule à mettre fin par la terreur à la vantardise des Versaillais, etc. »<ref>Karl Marx, [[:fr:Lettre à Ferdinand Domela Nieuwenhuis, 22 février 1881|Lettre à Ferdinand Domela Nieuwenhuis, 22 février 1881]]</ref>
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Pour [[Trotski|Trotski]] en 1914 : «&nbsp;De même que le Manifeste était une anticipation, de même que la 1ère Internationale était venue trop tôt pour son temps, c'est-à-dire pour pouvoir unir les travailleurs de tous les pays, de même la Commune était un épisode prématuré de la dictature du prolétariat.&nbsp;»<ref>Trotski, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1914/10/lt19141031a.htm ''La guerre et l'Internationale''], 31 octobre 1914</ref>
 
Pour [[Trotski|Trotski]] en 1914 : «&nbsp;De même que le Manifeste était une anticipation, de même que la 1ère Internationale était venue trop tôt pour son temps, c'est-à-dire pour pouvoir unir les travailleurs de tous les pays, de même la Commune était un épisode prématuré de la dictature du prolétariat.&nbsp;»<ref>Trotski, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1914/10/lt19141031a.htm ''La guerre et l'Internationale''], 31 octobre 1914</ref>
  

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