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Le rôle des médias est analysé non pas comme opération de création machiavélique de l'islamophobie mais comme processus de diffusion d'image sur l'islam aux conséquences islamophobes. Dans le même sens, Thomas Deltombe analyse la construction médiatique d'un "islam imaginaire". Prenant pour objet d'analyse les archives de la télévision française de la [[Révolution_iranienne|révolution iranienne de 1979]] aux débats sur le "foulard" en passant par la marche pour l'égalité de 1983 et l'affaire Rushdie, il restitue la construction progressive de l'image d'un islam dangereux, c'est-à-dire d'"une véritable islamophobie".
 
Le rôle des médias est analysé non pas comme opération de création machiavélique de l'islamophobie mais comme processus de diffusion d'image sur l'islam aux conséquences islamophobes. Dans le même sens, Thomas Deltombe analyse la construction médiatique d'un "islam imaginaire". Prenant pour objet d'analyse les archives de la télévision française de la [[Révolution_iranienne|révolution iranienne de 1979]] aux débats sur le "foulard" en passant par la marche pour l'égalité de 1983 et l'affaire Rushdie, il restitue la construction progressive de l'image d'un islam dangereux, c'est-à-dire d'"une véritable islamophobie".
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En France dans les années 1980, le discours contre le « péril musulman » a notamment été initié par le [[Parti socialiste (France)|PS]] au moment-même où il décevait les espoirs ouvriers, et avait besoin de boucs émissaires<ref>Libération, ''[https://www.liberation.fr/france/2017/01/03/l-usine-psa-d-aulnay-sous-influence-islamiste-un-argument-qui-remonte-a-1983_1519221/ L'usine PSA d'Aulnay sous influence islamiste ? Un argument qui remonte à 1983]'', 2017</ref>.
    
L'islamophobie est donc un avatar du racisme dans sa forme culturaliste. Elle se construit à partir d'une vision d'un "monde musulman", perçu à travers le filtre d'un orientalisme renouvelé; mettant exclusivement en avant des dimensions négatives&nbsp;: la peur, la différence, la distance, l'étrangeté, l'extranéité, etc. L'islamophobie est également une xénophobie, puisqu'elle désigne le plus souvent l'islam comme une composante étrangère à la "culture française". Elle procède comme toutes les autres formes du racisme par amalgame, réduction et globalisation: les personnes immigrées ou issues de l'immigration sont "lues" d'abord/uniquement comme musulmanes dans leurs interactions sociales, dans leurs comportements quotidiens et dans leurs prises de positions politiques. Le musulman n'est ainsi que musulman. Il n'est ni locataire, ni parent d'élève, ni travailleurs, etc. L'islamophobie s'inscrit de ce fait dans la grille d'analyse culturaliste de Samuel Huntington d'un "[[Choc_des_civilisations|choc des civilisations]]".&nbsp;
 
L'islamophobie est donc un avatar du racisme dans sa forme culturaliste. Elle se construit à partir d'une vision d'un "monde musulman", perçu à travers le filtre d'un orientalisme renouvelé; mettant exclusivement en avant des dimensions négatives&nbsp;: la peur, la différence, la distance, l'étrangeté, l'extranéité, etc. L'islamophobie est également une xénophobie, puisqu'elle désigne le plus souvent l'islam comme une composante étrangère à la "culture française". Elle procède comme toutes les autres formes du racisme par amalgame, réduction et globalisation: les personnes immigrées ou issues de l'immigration sont "lues" d'abord/uniquement comme musulmanes dans leurs interactions sociales, dans leurs comportements quotidiens et dans leurs prises de positions politiques. Le musulman n'est ainsi que musulman. Il n'est ni locataire, ni parent d'élève, ni travailleurs, etc. L'islamophobie s'inscrit de ce fait dans la grille d'analyse culturaliste de Samuel Huntington d'un "[[Choc_des_civilisations|choc des civilisations]]".&nbsp;

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