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Parmi les auteurs des Lumières, certains considèrent la propriété privée comme une source d'injustice :  
 
Parmi les auteurs des Lumières, certains considèrent la propriété privée comme une source d'injustice :  
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* [[w:Jean Meslier|Meslier]] : Ce curé de campagne (en réalité [[athée]]) a développé une critique cinglante de la noblesse et du clergé oisif vivant au crochet de la paysannerie. Comme alternative, il propose le travail en commun des terres, et non le [[Réforme agraire|partage]], qu'il voit comme une fausse solution (il prend l'exemple des communautés monastiques qui travaillent la terre en commun, et qui seraient dans la discorde si chaque moine s'appropriait individuellement une parcelle).
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* [[w:Jean Meslier|Meslier]] : Ce curé de campagne (en réalité [[athée]]) a développé une critique cinglante de la [[noblesse]] et du [[clergé]] oisif vivant au crochet de la paysannerie. Comme alternative, il propose le travail en commun des terres, et non le [[Réforme agraire|partage]], qu'il voit comme une fausse solution (il prend l'exemple des communautés monastiques qui travaillent la terre en commun, et qui seraient dans la discorde si chaque moine s'appropriait individuellement une parcelle).
 
* [[Étienne-Gabriel Morelly|Morelly]] : Dans son ''Code de la nature'' qui aura une large influence (mais qui sera à tort attribué à Diderot), Morelly défend l'abolition de la [[propriété privée]] et un [[État-providence]] avant l'heure. Il est aussi un des premiers à avoir une vision optimiste sur la capacité de l'humanité à aboutir à une société d'abondance harmonieuse, dans laquelle [[De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins|chacun contribue selon ses moyens et consomme selon ses besoins]].
 
* [[Étienne-Gabriel Morelly|Morelly]] : Dans son ''Code de la nature'' qui aura une large influence (mais qui sera à tort attribué à Diderot), Morelly défend l'abolition de la [[propriété privée]] et un [[État-providence]] avant l'heure. Il est aussi un des premiers à avoir une vision optimiste sur la capacité de l'humanité à aboutir à une société d'abondance harmonieuse, dans laquelle [[De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins|chacun contribue selon ses moyens et consomme selon ses besoins]].
 
* [[w:Gabriel Bonnot de Mably|Mably]] : Une critique de la propriété semblable à celle de Morelly, mais plus moralisatrice et anti-civilisation. Ce qui l'amène à parler des ouvriers de [[manufactures]] comme des « hommes vils », à vanter Sparte... Mais hormis dans son utopisme, il ne prônait que des mesures réformistes s'accommodant de la propriété privée ([[lois somptuaires]]...).
 
* [[w:Gabriel Bonnot de Mably|Mably]] : Une critique de la propriété semblable à celle de Morelly, mais plus moralisatrice et anti-civilisation. Ce qui l'amène à parler des ouvriers de [[manufactures]] comme des « hommes vils », à vanter Sparte... Mais hormis dans son utopisme, il ne prônait que des mesures réformistes s'accommodant de la propriété privée ([[lois somptuaires]]...).
* Dom Deschamps
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* [[w:Léger Marie Deschamps|Dom Deschamps]] : Ce moine qui était secrètement quasiment [[athée]] (ou [[w:Déisme|déiste]]), critiquait aussi fermement les philosophes des Lumières de son temps. Il  reprochait à leur vision rationaliste d'être impuissante à combattre la religion, si la communauté des biens n'était pas restaurée.
 
* Godwin.  
 
* Godwin.  
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Ces égalitaristes mettent en avant le droit à l'existence, et le placent au dessus du droit de propriété, pour justifier une incursion plus ou moins radicale dans les richesses des puissants. Certains ([[w:Gabriel Bonnot de Mably|Mably]]...) se retrouveront à polémiquer avec les [[physiocrates]], qui sont parmi les premiers économistes à justifier  la liberté du commerce des grains, quelles que soient les conséquences sociales (pauvres subissant des famines pendant que des marchands spéculent sur des grains...). Comme ancêtre des sociaux-libéraux, on peut citer le [[w:René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson|marquis d'Argenson]], plein de compassion pour les pauvres et partisans de l'égalité, mais qui n'envisage qu'un essor économique encadré de façon à ce que les pauvres rattrapent les riches.
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Ces égalitaristes mettent en avant le droit à l'existence, et le placent au dessus du droit de propriété, pour justifier une incursion plus ou moins radicale dans les richesses des puissants. Certains ([[w:Gabriel Bonnot de Mably|Mably]]...) se retrouveront à polémiquer avec les [[physiocrates]], qui sont parmi les premiers économistes à justifier  la liberté du commerce des grains, quelles que soient les conséquences sociales (pauvres subissant des famines pendant que des marchands spéculent sur des grains...). Cependant parmi les penseurs convaincus par les physiocrates, on pouvait  trouver des sortes d'ancêtres des [[Social-libéralisme|sociaux-libéraux]] ([[w:René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson|d'Argenson]], [[w:Guillaume-Thomas Raynal|Raynal]]...), préoccupés par la misère mais qui envisageaient surtout un essor économique encadré de façon à ce que les pauvres rattrapent les riches ([[Théorie du ruissellement|ruissellement]]).
    
[[w:Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] influença beaucoup les intellectuels français à la veille de la [[Révolution française (1789)|Révolution]], notamment par son ''Contrat social'' et son ''Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes''. Il peint un tableau très critique des civilisations (« L’esprit universel des lois de tous les pays est de favoriser toujours le fort contre le faible, et celui qui a contre celui qui n’a rien »<ref>Jean-Jacques Rousseau, ''Émile ou De l'éducation'', 1762</ref>), et contrairement à d'autres, il considère que cet état civil est une construction sociale, qui ne découle pas de l'état de nature.  L'idée présente chez Rousseau que l'homme est originellement bon, mais avili par la société, est en fait une idée qui le précède et qui traverse tout le siècle, qui génère beaucoup de discours et d'utopies à base de « bons sauvages » ([[w:Nicolas Guedeville|Guedeville]], [[w:Claude Buffier|Buffier]]...), entre autres basées sur les échos des [[w:Mission jésuite du Paraguay|réductions jésuites du Paraguay]] ou de Tahiti (chez Diderot).<ref>LICHTENBERGER (A.), ''Le socialisme au dix-huitième siècle. Essai sur les idées socialistes dans les écrivains français du dix-huitième siècle, avant la Révolution,'' Paris, 1895.</ref><ref>DUCHET (M.), ''Anthropologie et histoire au siècle des Lumières,'' Paris, 1971.</ref><ref>RIHS (C.), ''Les philosophes utopistes. Le mythe de la cité communautaire en France au dix-huitième siècle,'' Paris, 1970.</ref><ref>VAN WIJNGARDEN, ''Les odyssées philosophiques en France entre 1616 et 1789,'' Amsterdam, 1932.</ref>
 
[[w:Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] influença beaucoup les intellectuels français à la veille de la [[Révolution française (1789)|Révolution]], notamment par son ''Contrat social'' et son ''Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes''. Il peint un tableau très critique des civilisations (« L’esprit universel des lois de tous les pays est de favoriser toujours le fort contre le faible, et celui qui a contre celui qui n’a rien »<ref>Jean-Jacques Rousseau, ''Émile ou De l'éducation'', 1762</ref>), et contrairement à d'autres, il considère que cet état civil est une construction sociale, qui ne découle pas de l'état de nature.  L'idée présente chez Rousseau que l'homme est originellement bon, mais avili par la société, est en fait une idée qui le précède et qui traverse tout le siècle, qui génère beaucoup de discours et d'utopies à base de « bons sauvages » ([[w:Nicolas Guedeville|Guedeville]], [[w:Claude Buffier|Buffier]]...), entre autres basées sur les échos des [[w:Mission jésuite du Paraguay|réductions jésuites du Paraguay]] ou de Tahiti (chez Diderot).<ref>LICHTENBERGER (A.), ''Le socialisme au dix-huitième siècle. Essai sur les idées socialistes dans les écrivains français du dix-huitième siècle, avant la Révolution,'' Paris, 1895.</ref><ref>DUCHET (M.), ''Anthropologie et histoire au siècle des Lumières,'' Paris, 1971.</ref><ref>RIHS (C.), ''Les philosophes utopistes. Le mythe de la cité communautaire en France au dix-huitième siècle,'' Paris, 1970.</ref><ref>VAN WIJNGARDEN, ''Les odyssées philosophiques en France entre 1616 et 1789,'' Amsterdam, 1932.</ref>

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