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On parle de '''collaboration de classe''' lorsque les représentants (chefs de syndicats, de partis politiques...) de [[Classes_sociales|classes sociales]] différentes collaborent entre eux. Dans le cas d'une collaboration entre la bourgeoisie et le prolétariat organisée par les représentants de ces derniers, on parle d'[[Opportunisme|opportunisme politique]]. L'opposé est l''''indépendance de classe'''.

Dans le cas d'une collaboration entre la bourgeoisie et le prolétariat organisée par les représentants de ces derniers, on parle d'[[Opportunisme|opportunisme politique]]. L'opposé est l''''indépendance de classe'''.

== Origines ==

== Origines ==

==== Révolution française ====

==== Révolution française ====

Lors de la [[Révolution_française|Révolution française]], c'est sur la [[Sans-culotte|sans-culotterie parisienne]], une base sociale que l'on ne pouvait qualifier de classe à part entière mais qui comptait de nombreux membres que l'on pourrait qualifier de prolétaires, que la bourgeoisie ascendante s'est appuyée pour exiger ses revendications, notamment la mise en place d'une Assemblée démocratique et permanente. Alors qu'elle prétendait défendre les intérêts du peuple entier (le Tiers-Etat), elle utilisait en réalité les ficelles du pouvoir à son avantage&nbsp;: ainsi, l'article 17 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen consacre la propriété privée, posant ici les bases du capitalisme moderne<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789.5076.html Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen]</ref>. Mais les bourgeois s'aliénaient également la fraction extrêmiste des sans-culottes (incarnés notamment par les Enragés), qui voulaient en finir une bonne fois pour toutes avec les accapareurs et la monarchie. C'est pour cette raison qu'au nom du salut public, ces derniers seront exterminés, tout comme les autres opposants et représentants de classes (notamment du clergé).

Lors de la [[Révolution_française|Révolution française]], c'est sur la [[Sans-culotte|sans-culotterie parisienne]], une base sociale que l'on ne pouvait qualifier de classe à part entière mais qui comptait de nombreux membres que l'on pourrait qualifier de prolétaires, que la bourgeoisie ascendante s'est appuyée pour exiger ses revendications, notamment la mise en place d'une Assemblée démocratique et permanente. Alors qu'elle prétendait défendre les intérêts du peuple entier (le Tiers-Etat), elle utilisait en réalité les ficelles du pouvoir à son avantage&nbsp;: ainsi, l'article 17 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen consacre la propriété privée, posant ici les bases du capitalisme moderne<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789.5076.html Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen]</ref>. Mais les bourgeois s'aliénaient également la fraction extrémiste des sans-culottes (incarnés notamment par les Enragés), qui voulaient en finir une bonne fois pour toutes avec les accapareurs et la monarchie. C'est pour cette raison qu'au nom du salut public, ces derniers seront exterminés, tout comme les autres opposants et représentants de classes (notamment du clergé).

 

==== Révolution russe ====

==== Révolution russe ====

Lors de la révolution russe, ce sont les [[Menchéviks|menchéviks]] qui incarnaient cet opportunisme politique, en cherchant à favoriser le développement de la bourgeoisie et ainsi de suivre le schéma "féodalisme-capitalisme-communisme" plutôt que de passer directement d'un mode de production féodal à un mode de production socialiste. Les [[Bolchéviks|bolchéviks]] autour de [[Lénine|Lénine]] combattirent sans cesse cette thèse, ce qui a abouti à une scission en 1903 donnant naissance au [[Parti_bolchévik|Parti bolchévik]].

Lors de la révolution russe, ce sont les [[Menchéviks|menchéviks]] qui incarnaient cet opportunisme politique, en cherchant à favoriser le développement de la bourgeoisie et ainsi de suivre le schéma [[étapiste]] "féodalisme-capitalisme-communisme". Ils insistaient sur la [[Conciliateur|conciliation]] avec les bourgeois libéraux du [[Parti constitutionnel démocratique|parti KD]], la mise en veilleuse des revendications ouvrières par souci de "tact", voire pour une partie d'entre eux pour l'[[Liquidationnisme|abandon d'un parti politique délimité]]. Les [[Bolchéviks|bolchéviks]] autour de [[Lénine|Lénine]] étaient sur une ligne plus combative : même s'ils n'envisageaient pas possible de passer directement d'un mode de production féodal à un mode de production socialiste, ils estimaient que l'indépendance de classe du prolétariat, [[Dictature démocratique des ouvriers et des paysans|entraînant la paysannerie]], était le meilleur de pousser en avant la révolution démocratique (malgré les hésitations bourgeoises).

==== Révolution espagnole ====

==== Révolution espagnole ====

Lors des [[Juin_1936_en_France|grèves de juin 1936 en France]], les communistes (stalinisés), socialistes réformistes et radicaux petits-bourgeois se sont alliés au sein du [[Front_Populaire|Front Populaire]] pour tenir tête aux fascistes. Mais il ne s'agissait pas d'un [[Front_unique|front unique]]&nbsp;: l'Internationale Communiste, stalinisée, considérée qu'il valait mieux mettre en sourdine les revendications du mouvement ouvrier français plutôt que de le soutenir afin de lutter contre le spectre du fascisme, d'autant plus que le gouvernement soviétique était alors en bon terme avec le pays&nbsp;:

Lors des [[Juin_1936_en_France|grèves de juin 1936 en France]], les communistes (stalinisés), socialistes réformistes et radicaux petits-bourgeois se sont alliés au sein du [[Front_Populaire|Front Populaire]] pour tenir tête aux fascistes. Mais il ne s'agissait pas d'un [[Front_unique|front unique]]&nbsp;: l'Internationale Communiste, stalinisée, considérée qu'il valait mieux mettre en sourdine les revendications du mouvement ouvrier français plutôt que de le soutenir afin de lutter contre le spectre du fascisme, d'autant plus que le gouvernement soviétique était alors en bon terme avec le pays&nbsp;:

<blockquote>''«&nbsp;Pour nous, le pacte était moins une fin qu’un commencement. Nous avions posé les bases de l’unité de la classe ouvrière&nbsp;; il fallait élargir notre alliance, l’étendre aux classes moyennes afin d’assurer la défaite du fascisme.&nbsp;»&nbsp;'' [Maurice Thorez, dirigeant du PCF]</blockquote>  

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''«&nbsp;Pour nous, le pacte était moins une fin qu’un commencement. Nous avions posé les bases de l’unité de la classe ouvrière&nbsp;; il fallait élargir notre alliance, l’étendre aux classes moyennes afin d’assurer la défaite du fascisme.&nbsp;»&nbsp;'' [Maurice Thorez, dirigeant du PCF]

</blockquote>

[[File:Manif-gauches-juillet-35.jpg|center|515px|Manifestations de soutient au Front Populaire]]  

[[File:Manif-gauches-juillet-35.jpg|center|515px|Manifestations de soutient au Front Populaire]]  

Abandonnant le mouvement ouvrier à lui-même, le Front Populaire a perdu le soutient de sa base et s'est dissout de ses contradictions internes. Il a laissé place à un gouvernement fantôche de droite, qui fût bien vite renversé par Pétain lors de l'invasion allemande.

Abandonnant le mouvement ouvrier à lui-même, le Front Populaire a perdu le soutient de sa base et s'est dissout de ses contradictions internes. Il a laissé place à un gouvernement fantoche de droite, qui fût bien vite renversé par Pétain lors de l'invasion allemande.

=== Collaboration entre le prolétariat et la paysannerie ===

=== Collaboration entre le prolétariat et la paysannerie ===