Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
aucun résumé des modifications
Ligne 8 : Ligne 8 :  
==La paix==
 
==La paix==
   −
[[File:Dekret o mire.png|thumb|right|256x352px|Dekret o mire.png]]La toute première mesure, prise par le [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]], fut de lancer un appel « ''aux peuples et aux gouvernements de toutes les nations belligérantes'' » en vue d’une « ''paix démocratique juste'' », c’est-à-dire «'' immédiate, sans annexions (…) et sans réparations'' ». Le texte précise que « ''par annexion (…), le gouvernement entend (…) toute incorporation à un État, grand ou puissant, d’une nationalité petite ou faible, sans le consentement et le désir formel, clairement exprimé, de cette dernière'' ». Il rejette tous les prétextes habituellement utilisés pour justifier de telles pratiques : ancienneté de l’annexion, retard économique, archaïsme politique, etc. En effet, «'' le gouvernement estime que continuer cette guerre pour savoir comment partager entre les nations fortes et riches les peuples faibles conquis par elles serait commettre le plus grand crime contre l’humanité'' ». L’appel précise encore la décision du gouvernement soviétique d’abolir la [[Diplomatie_secrète|diplomatie secrète]] et de « ''mener les pourparlers au grand jour, devant le peuple entier ''».
+
[[File:Dekret o mire.png|thumb|right|256x352px|Décret sur la paix]]La toute première mesure, prise par le [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]], fut de lancer un appel « ''aux peuples et aux gouvernements de toutes les nations belligérantes'' » en vue d’une « ''paix démocratique juste'' », c’est-à-dire «'' immédiate, sans annexions (…) et sans réparations'' ». Le texte précise que « ''par annexion (…), le gouvernement entend (…) toute incorporation à un État, grand ou puissant, d’une nationalité petite ou faible, sans le consentement et le désir formel, clairement exprimé, de cette dernière'' ». Il rejette tous les prétextes habituellement utilisés pour justifier de telles pratiques : ancienneté de l’annexion, retard économique, archaïsme politique, etc. En effet, «'' le gouvernement estime que continuer cette guerre pour savoir comment partager entre les nations fortes et riches les peuples faibles conquis par elles serait commettre le plus grand crime contre l’humanité'' ». L’appel précise encore la décision du gouvernement soviétique d’abolir la [[Diplomatie_secrète|diplomatie secrète]] et de « ''mener les pourparlers au grand jour, devant le peuple entier ''».
    
Le texte inclut aussi une proposition d’armistice immédiat, afin de rendre possibles des négociations immédiates. Rédigé par [[Lénine|Lénine]], il est délibérément souple, précisant que le gouvernement accepterait d’ « examiner toutes autres conditions de paix » : en cas de poursuite de la guerre, l’entière responsabilité devait en incomber aux rapaces [[Impérialistes|impérialistes]]. Le gouvernement révolutionnaire comptait ouvertement avant tout sur l’initiative révolutionnaire du prolétariat des principaux pays impérialistes d’Europe (Angleterre, France, Allemagne) pour atteindre ces objectifs. L’expérience russe confirmait en effet que seule la conquête du pouvoir par le prolétariat, c’est-à-dire la transformation de la [[Guerre_impérialiste|guerre impérialiste]] en [[Guerre_civile|guerre civile]] entre le prolétariat et la bourgeoisie, pouvait permettre de mettre un terme à cette guerre. Pour leur part, les [[Mencheviks|mencheviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] au pouvoir avaient continué d’envoyer ouvriers et paysans se faire tuer pour agrandir le territoire russe vers le Sud et sauvegarder les intérêts des impérialistes [[Impérialisme_français|français]] et [[Impérialisme_anglais|anglais]]. En refusant les propositions du gouvernement ouvrier et paysan et en poursuivant la guerre, les gouvernements bourgeois ont montré que leurs discours sur les horreurs de la guerre, les droits de l’homme et la paix ne sont faits que pour tromper le peuple ; la réalité, c’est l’appétit sans limite des patrons et de leurs États.
 
Le texte inclut aussi une proposition d’armistice immédiat, afin de rendre possibles des négociations immédiates. Rédigé par [[Lénine|Lénine]], il est délibérément souple, précisant que le gouvernement accepterait d’ « examiner toutes autres conditions de paix » : en cas de poursuite de la guerre, l’entière responsabilité devait en incomber aux rapaces [[Impérialistes|impérialistes]]. Le gouvernement révolutionnaire comptait ouvertement avant tout sur l’initiative révolutionnaire du prolétariat des principaux pays impérialistes d’Europe (Angleterre, France, Allemagne) pour atteindre ces objectifs. L’expérience russe confirmait en effet que seule la conquête du pouvoir par le prolétariat, c’est-à-dire la transformation de la [[Guerre_impérialiste|guerre impérialiste]] en [[Guerre_civile|guerre civile]] entre le prolétariat et la bourgeoisie, pouvait permettre de mettre un terme à cette guerre. Pour leur part, les [[Mencheviks|mencheviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] au pouvoir avaient continué d’envoyer ouvriers et paysans se faire tuer pour agrandir le territoire russe vers le Sud et sauvegarder les intérêts des impérialistes [[Impérialisme_français|français]] et [[Impérialisme_anglais|anglais]]. En refusant les propositions du gouvernement ouvrier et paysan et en poursuivant la guerre, les gouvernements bourgeois ont montré que leurs discours sur les horreurs de la guerre, les droits de l’homme et la paix ne sont faits que pour tromper le peuple ; la réalité, c’est l’appétit sans limite des patrons et de leurs États.
Ligne 132 : Ligne 132 :     
La Russie révolutionnaire connut une effervescence d’innovations et d’expérimentations dans les domaines de la [[Littérature|littérature]], de la peinture et du [[Cinéma|cinéma]].<ref>« La culture et l'art au lendemain de la révolution d'octobre 1917 », in Les Cahiers du mouvement ouvrier, n° 37, premier trimestre 2008.</ref><ref>Tendance CLAIRE du NPA, [http://tendanceclaire.org/article.php?id=58 ''L’art et la révolution selon Léon Trotski''], 2009</ref> La position de l’artiste dans la société était transformée. Les règles académiques dans l'art sont supprimées. Comme le dit le poète [[Maïakovski|Maïakovski]]&nbsp;: «&nbsp;''Les rues plutôt que des pinceaux nous utiliserons /Nos palettes, les places et leurs espaces grand ouverts''&nbsp;» (Ordre à l’armée des arts, 1918). Les conditions sont très difficiles dans ces premières années, mais les initiatives fleurissent et sont encouragées, quel que soit le style artistique. Selon l'historien de l'art Jean-Michel Palmier&nbsp;:
 
La Russie révolutionnaire connut une effervescence d’innovations et d’expérimentations dans les domaines de la [[Littérature|littérature]], de la peinture et du [[Cinéma|cinéma]].<ref>« La culture et l'art au lendemain de la révolution d'octobre 1917 », in Les Cahiers du mouvement ouvrier, n° 37, premier trimestre 2008.</ref><ref>Tendance CLAIRE du NPA, [http://tendanceclaire.org/article.php?id=58 ''L’art et la révolution selon Léon Trotski''], 2009</ref> La position de l’artiste dans la société était transformée. Les règles académiques dans l'art sont supprimées. Comme le dit le poète [[Maïakovski|Maïakovski]]&nbsp;: «&nbsp;''Les rues plutôt que des pinceaux nous utiliserons /Nos palettes, les places et leurs espaces grand ouverts''&nbsp;» (Ordre à l’armée des arts, 1918). Les conditions sont très difficiles dans ces premières années, mais les initiatives fleurissent et sont encouragées, quel que soit le style artistique. Selon l'historien de l'art Jean-Michel Palmier&nbsp;:
<blockquote><span class="citation">«&nbsp;Il y a peu de pays qui ont consacré autant d'argent aux Beaux-Arts, au théâtre, à la littérature, à la peinture que l'URSS dans la période la plus difficile qu'elle a connue. Alors que la famine régnait, que la contre-révolution levait la tête sur tous les fronts — intérieur et extérieur — la jeune république des soviets dépensait des sommes énormes pour développer l'art — et pas seulement comme instrument de propagande.&nbsp;»<ref>Jean-Michel Palmier, « Histoire de l'art et marxisme », in Esthétique et marxisme, UGE-10/18, 1974.</ref></span></blockquote>  
+
<blockquote>
 +
<span class="citation">«&nbsp;Il y a peu de pays qui ont consacré autant d'argent aux Beaux-Arts, au théâtre, à la littérature, à la peinture que l'URSS dans la période la plus difficile qu'elle a connue. Alors que la famine régnait, que la contre-révolution levait la tête sur tous les fronts — intérieur et extérieur — la jeune république des soviets dépensait des sommes énormes pour développer l'art — et pas seulement comme instrument de propagande.&nbsp;»<ref>Jean-Michel Palmier, « Histoire de l'art et marxisme », in Esthétique et marxisme, UGE-10/18, 1974.</ref></span>
 +
</blockquote>
 +
 
Dès les premiers jours qui suivent [[Révolution_d'octobre_1917|Octobre]], le gouvernement met en œuvre une série de mesures visant à assurer la préservation, l'inventaire et la nationalisation du patrimoine culturel national. La collection privée du commerçant et mécène Sergueï Chtchoukine est réquisitionnée pour ouvrir le «&nbsp;premier musée de l'art occidental&nbsp;». Vassily Kandinsky est nommé directeur du Musée de la culture artistique, créé en 1919, et ouvre une vingtaine de musées en province. Ici encore, la pénurie limite les ambitions du régime. Par manque de crédits pour la reconstruction, la plupart des projets d'architectures novateurs ne peuvent être achevés.<ref>Jean-Michel Palmier in ''Sur l'art et la littérature, recueil de textes de Lénine'', UGE-10/18</ref> Des projets artistiques fourmillent à Petrograd, comme la Maison des arts qui ouvre en décembre 1919 dans une ancienne banque réquisitionnée.<ref>Mediapart, ''[https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/030817/octobre-17-raissa-bloch-de-la-maison-des-arts-de-petrograd-au-camp-dauschwitz Octobre 17. Raïssa Bloch, de la Maison des arts de Pétrograd au camp d'Auschwitz]'', 2017</ref> Le [[Palais_d'Hiver|Palais d'Hiver]] est transformé en palais des Arts.
 
Dès les premiers jours qui suivent [[Révolution_d'octobre_1917|Octobre]], le gouvernement met en œuvre une série de mesures visant à assurer la préservation, l'inventaire et la nationalisation du patrimoine culturel national. La collection privée du commerçant et mécène Sergueï Chtchoukine est réquisitionnée pour ouvrir le «&nbsp;premier musée de l'art occidental&nbsp;». Vassily Kandinsky est nommé directeur du Musée de la culture artistique, créé en 1919, et ouvre une vingtaine de musées en province. Ici encore, la pénurie limite les ambitions du régime. Par manque de crédits pour la reconstruction, la plupart des projets d'architectures novateurs ne peuvent être achevés.<ref>Jean-Michel Palmier in ''Sur l'art et la littérature, recueil de textes de Lénine'', UGE-10/18</ref> Des projets artistiques fourmillent à Petrograd, comme la Maison des arts qui ouvre en décembre 1919 dans une ancienne banque réquisitionnée.<ref>Mediapart, ''[https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/030817/octobre-17-raissa-bloch-de-la-maison-des-arts-de-petrograd-au-camp-dauschwitz Octobre 17. Raïssa Bloch, de la Maison des arts de Pétrograd au camp d'Auschwitz]'', 2017</ref> Le [[Palais_d'Hiver|Palais d'Hiver]] est transformé en palais des Arts.
    
Au même titre que la presse contre-révolutionnaire, les bolcheviques interdisent les œuvres ouvertement hostiles au régime. Mais le nouveau pouvoir ne donne pas de directives en matière d'[[Art|art]]. Certains, les partisans du ''[[Proletkult|Proletkult]]'', pensaient qu'il fallait développer un art intrinsèquement nouveau, un ''«&nbsp;art prolétarien&nbsp;»''. Pour [[Lénine|Lénine]] au contraire, la classe ouvrière devait s'approprier l'ensemble de l'art passé, [[Art_bourgeois|bourgeois]] ou non. [[Trotski|Trotski]] déclarait&nbsp;:
 
Au même titre que la presse contre-révolutionnaire, les bolcheviques interdisent les œuvres ouvertement hostiles au régime. Mais le nouveau pouvoir ne donne pas de directives en matière d'[[Art|art]]. Certains, les partisans du ''[[Proletkult|Proletkult]]'', pensaient qu'il fallait développer un art intrinsèquement nouveau, un ''«&nbsp;art prolétarien&nbsp;»''. Pour [[Lénine|Lénine]] au contraire, la classe ouvrière devait s'approprier l'ensemble de l'art passé, [[Art_bourgeois|bourgeois]] ou non. [[Trotski|Trotski]] déclarait&nbsp;:
<blockquote><span class="reference-text"><span class="citation">«&nbsp;L'art n'est pas un domaine où le Parti est appelé à commander. Il protège, stimule, ne dirige qu'indirectement. Il accorde sa confiance aux groupes qui aspirent sincèrement à se rapprocher de la Révolution et encourage ainsi leur production artistique. Il ne peut pas se placer sur les positions d'un cercle littéraire. Il ne le peut pas, et il ne le doit pas.&nbsp;»</span></span> <ref>Léon Trostky, [http://www.marxistsfr.org/francais/trotsky/livres/litterature/litteraturecp7.htm ''La politique du parti en art''], 1924.</ref></blockquote>  
+
<blockquote>
 +
<span class="reference-text"><span class="citation">«&nbsp;L'art n'est pas un domaine où le Parti est appelé à commander. Il protège, stimule, ne dirige qu'indirectement. Il accorde sa confiance aux groupes qui aspirent sincèrement à se rapprocher de la Révolution et encourage ainsi leur production artistique. Il ne peut pas se placer sur les positions d'un cercle littéraire. Il ne le peut pas, et il ne le doit pas.&nbsp;»</span></span> <ref>Léon Trostky, [http://www.marxistsfr.org/francais/trotsky/livres/litterature/litteraturecp7.htm ''La politique du parti en art''], 1924.</ref>
 +
</blockquote>
 +
 
Le philosophe anglais [[Bertrand_Russel|Bertrand Russel]] écrit après son son voyage en 1920&nbsp;:
 
Le philosophe anglais [[Bertrand_Russel|Bertrand Russel]] écrit après son son voyage en 1920&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Les bolcheviques passent quelquefois pour avoir beaucoup fait pour l’art, mais je ne pus apercevoir qu’ils n’eussent fait rien de plus que de préserver une partie de ce qui existait auparavant. Comme j’en questionnais un à ce sujet, il eut un mouvement d’impatience&nbsp;: «&nbsp;Nous n’avons pas plus le temps de créer un art nouveau qu’une nouvelle religion&nbsp;», s’écria-t-il. Fatalement, et bien que le gouvernement le favorise autant que possible, l’atmosphère n’est pas de celle où l’art puisse fleurir, parce que l’art est anarchique et rebelle à l’organisation.&nbsp;»<ref name="Russel1920">Bertrand Russell, [https://bibdig.biblioteca.unesp.br/bitstream/handle/10/6534/la-pratique-et-la-theorie-du-bolchevisme.pdf ''Pratique et théorie du bolchevisme''], 1920</ref>''</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
''«&nbsp;Les bolcheviques passent quelquefois pour avoir beaucoup fait pour l’art, mais je ne pus apercevoir qu’ils n’eussent fait rien de plus que de préserver une partie de ce qui existait auparavant. Comme j’en questionnais un à ce sujet, il eut un mouvement d’impatience&nbsp;: «&nbsp;Nous n’avons pas plus le temps de créer un art nouveau qu’une nouvelle religion&nbsp;», s’écria-t-il. Fatalement, et bien que le gouvernement le favorise autant que possible, l’atmosphère n’est pas de celle où l’art puisse fleurir, parce que l’art est anarchique et rebelle à l’organisation.&nbsp;»<ref name="Russel1920">Bertrand Russell, [https://bibdig.biblioteca.unesp.br/bitstream/handle/10/6534/la-pratique-et-la-theorie-du-bolchevisme.pdf ''Pratique et théorie du bolchevisme''], 1920</ref>''
 +
</blockquote>
 +
 
L'écrivaine [[Féministe|féministe]] et [[Socialiste|socialiste]] [[Dora_Black|Dora Black]] fit également un compte rendu de ses observations sur l'art et l'éducation dans la Russie de 1920<ref name="Russel1920" />.
 
L'écrivaine [[Féministe|féministe]] et [[Socialiste|socialiste]] [[Dora_Black|Dora Black]] fit également un compte rendu de ses observations sur l'art et l'éducation dans la Russie de 1920<ref name="Russel1920" />.
   Ligne 172 : Ligne 181 :     
En mars 1921, [[Lénine|Lénine]] revient sur les premières années où de grands décrets étaient pris et difficilement appliqués au milieu du tumulte révolutionnaire. Il justifie la nécessité de cette période, tout en soulignant que l'heure est maintenant aux tâches pratiques&nbsp;:
 
En mars 1921, [[Lénine|Lénine]] revient sur les premières années où de grands décrets étaient pris et difficilement appliqués au milieu du tumulte révolutionnaire. Il justifie la nécessité de cette période, tout en soulignant que l'heure est maintenant aux tâches pratiques&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Nous avons connu une période où les décrets étaient une forme de propagande. On se moquait de nous, on disait&nbsp;: les bolcheviks ne comprennent pas qu'on n'applique pas leurs décrets&nbsp;; toute la presse des gardes blancs abonde en railleries à ce sujet. Mais cette phase était légitime quand les bolcheviks ont pris le pouvoir et ont dit au simple paysan, au simple ouvrier&nbsp;: voici comment nous voudrions que l'Etat fût gouverné&nbsp;; voici un décret&nbsp;; essayez-le. Au simple ouvrier ou paysan, nous exposions d'emblée nos conceptions politiques, sous forme de décrets. Résultat&nbsp;: nous avons conquis cette énorme confiance, dont nous avons joui et dont nous continuons de jouir parmi les masses populaires. Se fut une période, une phase nécessaire au début de la révolution&nbsp;; autrement nous n'aurions pas été à la tête de la vague révolutionnaire, mais nous nous serions traînés à la remorque. Autrement, nous n'aurions pas eu la confiance de tous les ouvriers et paysans qui voulaient bâtir la vie sur une base nouvelle.&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1922/04/d11c/vil19220400-03c11.htm XIe congrès du PCR(b)]'', 27 mars 1922</ref></blockquote>  
+
<blockquote>
 +
''«&nbsp;Nous avons connu une période où les décrets étaient une forme de propagande. On se moquait de nous, on disait&nbsp;: les bolcheviks ne comprennent pas qu'on n'applique pas leurs décrets&nbsp;; toute la presse des gardes blancs abonde en railleries à ce sujet. Mais cette phase était légitime quand les bolcheviks ont pris le pouvoir et ont dit au simple paysan, au simple ouvrier&nbsp;: voici comment nous voudrions que l'Etat fût gouverné&nbsp;; voici un décret&nbsp;; essayez-le. Au simple ouvrier ou paysan, nous exposions d'emblée nos conceptions politiques, sous forme de décrets. Résultat&nbsp;: nous avons conquis cette énorme confiance, dont nous avons joui et dont nous continuons de jouir parmi les masses populaires. Se fut une période, une phase nécessaire au début de la révolution&nbsp;; autrement nous n'aurions pas été à la tête de la vague révolutionnaire, mais nous nous serions traînés à la remorque. Autrement, nous n'aurions pas eu la confiance de tous les ouvriers et paysans qui voulaient bâtir la vie sur une base nouvelle.&nbsp;»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1922/04/d11c/vil19220400-03c11.htm XIe congrès du PCR(b)]'', 27 mars 1922</ref>
 +
</blockquote>
 +
 
La [[Révolution_d’Octobre_1917|révolution d’Octobre]] a&nbsp;été l’événement marquant du XXe siècle. Elle a changé la face du monde, et a eu un impact international&nbsp;énorme. La victoire bolchévique a inspiré des soulèvements révolutionnaires dans toute l’Europe, notamment en Allemagne, en Italie, en Finlande et en Hongrie. Son formidable message d’émancipation nationale et sociale a inspiré aussi les ouvriers et les travailleurs ruraux du monde colonial. Les bolchéviks ont fondé l’[[Internationale_communiste|Internationale_communiste]] (IC, Comintern) qui, en 1921, avait attiré sous son drapeau six millions d’ouvriers. Et pendant ses quatre premiers congrès, le Comintern a&nbsp;éduqué et formé les ouvriers du monde entier au programme et à la stratégie de la lutte révolutionnaire.&nbsp;
 
La [[Révolution_d’Octobre_1917|révolution d’Octobre]] a&nbsp;été l’événement marquant du XXe siècle. Elle a changé la face du monde, et a eu un impact international&nbsp;énorme. La victoire bolchévique a inspiré des soulèvements révolutionnaires dans toute l’Europe, notamment en Allemagne, en Italie, en Finlande et en Hongrie. Son formidable message d’émancipation nationale et sociale a inspiré aussi les ouvriers et les travailleurs ruraux du monde colonial. Les bolchéviks ont fondé l’[[Internationale_communiste|Internationale_communiste]] (IC, Comintern) qui, en 1921, avait attiré sous son drapeau six millions d’ouvriers. Et pendant ses quatre premiers congrès, le Comintern a&nbsp;éduqué et formé les ouvriers du monde entier au programme et à la stratégie de la lutte révolutionnaire.&nbsp;
  

Menu de navigation