Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
167 octets ajoutés ,  23 juin 2021 à 10:38
aucun résumé des modifications
Ligne 19 : Ligne 19 :  
===Les syndicats sont réformistes par nature===
 
===Les syndicats sont réformistes par nature===
   −
Les syndicats sont réformistes par nature car, s’ils veulent unifier largement les travailleurs, ils ne peuvent pas être révolutionnaires. De plus, l’aspect quotidien de leur lutte, la revendication immédiate, réduit, qu’on le veuille ou non, leur possibilité de mettre en place une théorie révolutionnaire partagée par la majorité des militants et adhérents. Enfin, la condition même de leur efficacement est qu'ils parviennent à atteindre un minimum d'intégration dans des instances bourgeoises ( conseils d’entreprises ou d’université, diverses commissions paritaires…), des permanents (ne serait-ce que pour protéger ses militants de la répression), de l’argent qui vient de l’Etat... L’intégration des syndicats à l’appareil d’Etat est plus moins profonde selon les organisations et les périodes, mais elle est inévitable pour tout syndicat un minimum représentatif. Ce lien à l’appareil d’Etat implique forcément le développement de conceptions réformistes et de fonctionnements bureaucratiques (voir Rosa Luxembourg, Grève de masse, parti et syndicat et Réforme sociale ou révolution).
+
Les syndicats sont réformistes par nature car, s’ils veulent unifier largement les travailleur·ses, ils ne peuvent pas être révolutionnaires. De plus, l’aspect quotidien de leur lutte, la revendication immédiate, réduit, qu’on le veuille ou non, leur possibilité de mettre en place une théorie révolutionnaire partagée par la majorité des militants et adhérents. Enfin, la condition même de leur efficacement est qu'ils parviennent à atteindre un minimum d'intégration dans des instances bourgeoises ( conseils d’entreprises ou d’université, diverses commissions paritaires…), des permanents (ne serait-ce que pour protéger ses militants de la répression), de l’argent qui vient de l’Etat... L’intégration des syndicats à l’appareil d’Etat est plus moins profonde selon les organisations et les périodes, mais elle est inévitable pour tout syndicat un minimum représentatif. Ce lien à l’appareil d’Etat implique forcément le développement de conceptions réformistes et de fonctionnements bureaucratiques.
 +
 
 +
L'opposition qui est aujourd'hui faite dans le langage courant entre « [[Syndicalisme de lutte|syndicats de lutte]] et [[syndicats réformistes]] » est de nature à embrouiller les esprits, car ce n'est pas un emploi du terme réformiste dans le même sens.
    
===Syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme===
 
===Syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme===
Ligne 150 : Ligne 152 :  
Dans ''[[Que Faire ?]]'' (1902), [[Lénine]] soutient que les syndicats (ceux-ci sont encore inexistants en Russie) doivent regrouper plus largement que les seuls travailleur·es [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]]. A partir de la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine devra batailler contre les cadres [[bolchéviks]] ayant une attitude [[sectaire]] envers les syndicats, étant habitués à la [[clandestinité]] et non aux organisations larges. A l'inverse, les [[menchéviks]] [[Liquidationnisme|liquidateurs]] avaient tendance à se limiter aux syndicats et à abandonner le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti]] (encore illégal).
 
Dans ''[[Que Faire ?]]'' (1902), [[Lénine]] soutient que les syndicats (ceux-ci sont encore inexistants en Russie) doivent regrouper plus largement que les seuls travailleur·es [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]]. A partir de la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine devra batailler contre les cadres [[bolchéviks]] ayant une attitude [[sectaire]] envers les syndicats, étant habitués à la [[clandestinité]] et non aux organisations larges. A l'inverse, les [[menchéviks]] [[Liquidationnisme|liquidateurs]] avaient tendance à se limiter aux syndicats et à abandonner le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti]] (encore illégal).
   −
=== Internationale communiste ===
+
===Internationale communiste===
 
La jeune [[Internationale Communiste]] (IC) fut amenée très rapidement à structurer son activité au sein du mouvement syndical, contre les bureaucrates qui avaient ouvertement trahi les intérêts des ouvriers en les envoyant se battre les uns contre les autres et en cautionnant l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]]. Parmi les fameuses « [[21 conditions]] » d'adhésion à l'IC, la condition 9 indiquait :  
 
La jeune [[Internationale Communiste]] (IC) fut amenée très rapidement à structurer son activité au sein du mouvement syndical, contre les bureaucrates qui avaient ouvertement trahi les intérêts des ouvriers en les envoyant se battre les uns contre les autres et en cautionnant l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]]. Parmi les fameuses « [[21 conditions]] » d'adhésion à l'IC, la condition 9 indiquait :  
 
<blockquote>
 
<blockquote>
Ligne 157 : Ligne 159 :  
Dans la CGT, un bureaucrate comme [[Léon Jouhaux|Jouhaux]] s'était retrouvé « délégué à la Nation », loin de la sacro-sainte « indépendance syndicale ». Pourtant, beaucoup de bureaucrates comme lui invoquaient la [[Charte d'Amiens]]... contre l'influence communiste dans la CGT. A l'inverse, de nombreux militants de valeur issue du courant syndicaliste révolutionnaire ([[Pierre Monatte|Monatte]]...) rejoignirent le [[Parti Communiste Français|parti communiste]].
 
Dans la CGT, un bureaucrate comme [[Léon Jouhaux|Jouhaux]] s'était retrouvé « délégué à la Nation », loin de la sacro-sainte « indépendance syndicale ». Pourtant, beaucoup de bureaucrates comme lui invoquaient la [[Charte d'Amiens]]... contre l'influence communiste dans la CGT. A l'inverse, de nombreux militants de valeur issue du courant syndicaliste révolutionnaire ([[Pierre Monatte|Monatte]]...) rejoignirent le [[Parti Communiste Français|parti communiste]].
   −
=== Quatrième internationale ===
+
===Quatrième internationale===
 
Dans les premières années de l'[[Opposition de gauche]], [[Léon Trotski|Trotski]] est très diplomate avec [[Pierre Monatte|Monatte]], qu'il espère rallier. Dans une lettre de juillet 1921, [[Trotski|Trotski]] préconisait de se fixer, malgré les réticences des militants français, l'objectif de la ''«&nbsp;fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti&nbsp;»''.<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1921/07/lt19210713.htm Lettre à P. Monatte]'', 13 juillet 1921</ref>
 
Dans les premières années de l'[[Opposition de gauche]], [[Léon Trotski|Trotski]] est très diplomate avec [[Pierre Monatte|Monatte]], qu'il espère rallier. Dans une lettre de juillet 1921, [[Trotski|Trotski]] préconisait de se fixer, malgré les réticences des militants français, l'objectif de la ''«&nbsp;fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti&nbsp;»''.<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1921/07/lt19210713.htm Lettre à P. Monatte]'', 13 juillet 1921</ref>
  

Menu de navigation