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Aux Etats-Unis les syndicats et partis ouvriers ont toujours connu une relative indépendance. En France, le problème des rapports entre partis et syndicats est particulièrement à vif avant 1914 (autour de la [[Charte_d'Amiens|Charte d'Amiens]]) et après 1968. La CGT nie, contre toute évidence, sa subordination au [[PCF|PCF]]. À l’inverse, certains syndicats, telle la [[CFDT|CFDT]], refusent de voir leurs droits définis par les partis.
 
Aux Etats-Unis les syndicats et partis ouvriers ont toujours connu une relative indépendance. En France, le problème des rapports entre partis et syndicats est particulièrement à vif avant 1914 (autour de la [[Charte_d'Amiens|Charte d'Amiens]]) et après 1968. La CGT nie, contre toute évidence, sa subordination au [[PCF|PCF]]. À l’inverse, certains syndicats, telle la [[CFDT|CFDT]], refusent de voir leurs droits définis par les partis.
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Dans une lettre à [[Pierre_Monatte|Pierre Monatte]] de juillet 1921, [[Trotski|Trotski]] préconisait de se fixer, malgré les réticences des militants français, l'objectif de la ''«&nbsp;fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti&nbsp;»''.<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1921/07/lt19210713.htm Lettre à P. Monatte]'', 13 juillet 1921</ref>
      
==Les marxistes et le syndicalisme==
 
==Les marxistes et le syndicalisme==
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{{See also|Syndicats en Russie}}
 
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Dans ''[[Que Faire ?]]'' (1902), [[Lénine]] soutient que les syndicats (ceux-ci sont encore inexistants en Russie) doivent regrouper plus largement que les seuls travailleur·es [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]]. A partir de la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine devra batailler contre les cadres [[bolchéviks]] ayant une attitude [[sectaire]] envers les syndicats, étant habitués à la [[clandestinité]] et non aux organisations larges. A l'inverse, les [[menchéviks]] [[Liquidationnisme|liquidateurs]] avaient tendance à se limiter aux syndicats et à abandonner le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti]] (encore illégal).
 
Dans ''[[Que Faire ?]]'' (1902), [[Lénine]] soutient que les syndicats (ceux-ci sont encore inexistants en Russie) doivent regrouper plus largement que les seuls travailleur·es [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]]. A partir de la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine devra batailler contre les cadres [[bolchéviks]] ayant une attitude [[sectaire]] envers les syndicats, étant habitués à la [[clandestinité]] et non aux organisations larges. A l'inverse, les [[menchéviks]] [[Liquidationnisme|liquidateurs]] avaient tendance à se limiter aux syndicats et à abandonner le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti]] (encore illégal).
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=== Internationale communiste ===
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La jeune [[Internationale Communiste]] (IC) fut amenée très rapidement à structurer son activité au sein du mouvement syndical, contre les bureaucrates qui avaient ouvertement trahi les intérêts des ouvriers en les envoyant se battre les uns contre les autres et en cautionnant l'[[Union sacrée (1914)|Union sacrée]]. Parmi les fameuses « [[21 conditions]] » d'adhésion à l'IC, la condition 9 indiquait :
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« Tout Parti désireux d’appartenir à l’Internationale Communiste doit poursuivre une propagande persévérante et systématique au sein des syndicats, coopératives et autres organisations des masses ouvrières. Des noyaux communistes doivent être formés, dont le travail opiniâtre et constant conquerra les syndicats au communisme. Leur devoir sera de révéler à tout instant la trahison des social-patriotes et les hésitations du « centre ». Ces noyaux communistes doivent être complètement subordonnés à l’ensemble du Parti. »
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Dans la CGT, un bureaucrate comme [[Léon Jouhaux|Jouhaux]] s'était retrouvé « délégué à la Nation », loin de la sacro-sainte « indépendance syndicale ». Pourtant, beaucoup de bureaucrates comme lui invoquaient la [[Charte d'Amiens]]... contre l'influence communiste dans la CGT. A l'inverse, de nombreux militants de valeur issue du courant syndicaliste révolutionnaire ([[Pierre Monatte|Monatte]]...) rejoignirent le [[Parti Communiste Français|parti communiste]].
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=== Quatrième internationale ===
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Dans les premières années de l'[[Opposition de gauche]], [[Léon Trotski|Trotski]] est très diplomate avec [[Pierre Monatte|Monatte]], qu'il espère rallier. Dans une lettre de juillet 1921, [[Trotski|Trotski]] préconisait de se fixer, malgré les réticences des militants français, l'objectif de la ''«&nbsp;fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti&nbsp;»''.<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1921/07/lt19210713.htm Lettre à P. Monatte]'', 13 juillet 1921</ref>
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Mais au fur et à mesure, celui-ci rompt avec le [[communisme]] et se replie sur sa position [[Syndicalisme révolutionnaire|syndicaliste révolutionnaire]] d'origine.
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En 1929, Trotski résume les désaccords avec les syndicalistes révolutionnaires :
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« Les faits démontrent que des syndicats politiquement “indépendants” n’existent nulle part. Il n’y en a jamais eu. L’expérience et la théorie indiquent qu’il n’y en aura jamais. Aux Etats-Unis, les syndicats sont directement liés par leur appareil au patronat industriel et aux partis bourgeois. En Angleterre, les syndicats, qui dans le passé ont principalement soutenu les libéraux, constituent maintenant la base du parti travailliste. (...)
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La véritable autonomie, pratique et non métaphysique, de l’organisation syndicale n’est ni perturbée ni diminuée par la lutte d’influence du parti communiste. Chaque syndiqué a le droit de voter comme il le juge utile et d’élire celui qui lui semble le plus digne. Les communistes possèdent ce droit comme les autres. La conquête de la majorité par les communistes dans les organes directeurs se fait dans le respect des principes de l’autonomie, à savoir la libre autogestion des syndicats. D’autre part, aucun statut de syndicat ne peut empêcher ou interdire le parti d’élire le secrétaire général de la Confédération du travail à son comité central, puisque ici nous sommes entièrement dans le registre de l’autonomie du parti. »<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1929/10/lt19291014a.htm Syndicalisme et communisme]'', 1929</ref>
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Ultérieurement, dans son texte inachevé ''Les syndicats à l’époque de la décadence impérialiste'', Trotsky écrit :
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« Le mot d’ordre essentiel dans cette lutte est : indépendance complète et inconditionnelle des syndicats vis-à-vis de l’Etat capitaliste. (...) Il est un fait certain que l’indépendance des syndicats, dans un sens de classe, dans leur rapport avec l’État bourgeois, ne peut être assurée, dans les conditions actuelles, que par une direction complètement révolutionnaire qui est la direction de la IV° Internationale. Cette direction, naturellement, peut et doit être rationnelle et assurer aux syndicats le maximum de démocratie concevable dans les conditions concrètes actuelles. Mais sans la direction politique de la IV° Internationale, l’indépendance des syndicats est impossible. »<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1940/08/19400800.html Les syndicats à l'époque de la décadence impérialiste]'', août 1940</ref>
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De fait, après 1945, les processus de rapprochement/intégration syndicat-État ont connu un essor sans précédant.
    
==Voir aussi==
 
==Voir aussi==

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