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===Radicalisation===
 
===Radicalisation===
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La réaction est cependant immédiate : dès le lendemain, les [[Mouvement étudiant|étudiants]] organisent des collectes de fonds pour les victimes du massacre et font de porte-à-porte qui se transforme en propagande anti-gouvernementale. Les ouvriers de Saint-Pétersbourg prolongent leur grève. Plusieurs autres centres industriels se mettent en grève par solidarité. Dans tout le pays s’élaborent des revendications, au travers de réunions et de constitutions de syndicats. La liberté de la presse est un fait accompli, la police n’osant plus réagir.
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La réaction est cependant immédiate : dès le lendemain, les [[Mouvement étudiant|étudiants]] organisent des collectes de fonds pour les victimes du massacre et font du [[porte-à-porte]] qui se transforme en propagande anti-gouvernementale. Les ouvriers de Saint-Pétersbourg prolongent leur grève. Plusieurs autres centres industriels se mettent en grève par solidarité. Il y eut trois grandes vagues de grèves en 1905 : janvier-février, mai-juin, et octobre. Si la première vague est spontanée, les deux autres sont largement dirigées par le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|POSDR]] et les [[Soviet|soviets]].
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Le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] produit un effet d’entraînement sur les [[Paysannerie|paysans]] qui s’engagent à leur tour dans la lutte avec un vaste mouvement au printemps 1905, qui durera jusqu'à l'automne 1906. Des paysans refusaient de payer des impôts, des ouvriers agricoles faisaient grève et boycottaient les grands domaines... Fin 1905 dans la province de Saratov, des manoirs de grands propriétaires sont pillés et incendiés, les gendarmes doivent se cacher...<ref>Tony Cliff, ''[http://www.contretemps.eu/cliff-lenine-paysans/ Lénine : 1893-1914. Construire le parti – chapitre 11 — Le moujik se révolte]'', 1975</ref>
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Dans tout le pays s’élaborent des revendications, au travers de réunions et de constitutions de [[Syndicats en Russie|syndicats]]. La liberté de la presse existe de fait, la police n’osant plus réagir. Les [[Parti socialiste révolutionnaire (Russie)|socialistes-révolutionnaires]] reprennent leur politique d'attentats, en assassinant le [[W:Serge Alexandrovitch de Russie|grand-duc Serge]]. Les libéraux s'organisent. Les diverses Unions professionnelles (médecins, avocats, ingénieurs…) se regroupent en mai en Union des Unions, sous la présidence de [[Pavel Milioukov|Milioukov]].
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Les [[Paysannerie|paysans]] s’engagent à leur tour dans la lutte avec un vaste mouvement au printemps 1905, qui durera jusqu'à l'automne 1906. Des paysans refusaient de payer des impôts, des ouvriers agricoles faisaient grève et boycottaient les grands domaines... Fin 1905 dans la province de Saratov, des manoirs de grands propriétaires sont pillés et incendiés, les gendarmes doivent se cacher...<ref>Tony Cliff, ''[http://www.contretemps.eu/cliff-lenine-paysans/ Lénine : 1893-1914. Construire le parti – chapitre 11 — Le moujik se révolte]'', 1975</ref>
 
[[Fichier:PotemkineEisenstein.jpg|vignette|278x278px|[[Révolte du cuirassé Potemkine]]]]
 
[[Fichier:PotemkineEisenstein.jpg|vignette|278x278px|[[Révolte du cuirassé Potemkine]]]]
 
Dans les provinces [[Minorités_nationales_en_Russie|non russes]], des soulèvements réclament l’[[Indépendance|indépendance]]. La combinaison des [[Grèves|grèves]] ouvrières dans les villes et du [[Mouvement_paysan_en_Russie|mouvement paysan]] dans les campagnes ébranle alors le plus ferme et le dernier appui du [[Tsarisme|tsarisme]], déjà contesté pour sa [[Guerre russo-japonaise|sale guerre]]&nbsp;: l’armée. La plus célèbre ces [[Révolte_militaire|révoltes militaires]] est celle de la Flotte de la Mer Noire, dirigée par [[Piotr Schmidt]], et en particulier [[Mutinerie_du_cuirassé_Potemkine|celle du cuirassé Prince Potemkine]] qui démarre au mois de juin.  
 
Dans les provinces [[Minorités_nationales_en_Russie|non russes]], des soulèvements réclament l’[[Indépendance|indépendance]]. La combinaison des [[Grèves|grèves]] ouvrières dans les villes et du [[Mouvement_paysan_en_Russie|mouvement paysan]] dans les campagnes ébranle alors le plus ferme et le dernier appui du [[Tsarisme|tsarisme]], déjà contesté pour sa [[Guerre russo-japonaise|sale guerre]]&nbsp;: l’armée. La plus célèbre ces [[Révolte_militaire|révoltes militaires]] est celle de la Flotte de la Mer Noire, dirigée par [[Piotr Schmidt]], et en particulier [[Mutinerie_du_cuirassé_Potemkine|celle du cuirassé Prince Potemkine]] qui démarre au mois de juin.  
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Le premier soviet est apparu à Ivanovo-Voznessensk, le «&nbsp;Manchester russe&nbsp;»&nbsp;&nbsp;: il est né d'un [[Comité_de_grève|comité de grève]] et d'assemblées quotidiennes de grévistes pendant les 72 jours du conflit. Après une manifestation imposante le 15 mai, le gouverneur de la ville demanda aux ouvriers de désigner des délégués afin d’ouvrir des négociations. Dans les jours qui suivirent, les usines d’Ivanovo élurent 110 délégués qui constituèrent un soviet dont le bureau élabora une plate-forme de revendications sociales et politiques. Pendant six semaines, le bureau du soviet d’Ivanovo mena des discussions avec le gouverneur, avant de se résoudre à reprendre le travail et de voter sa dissolution. Malgré ses évidentes limites, l’expérience d’Ivanovo connut un grand retentissement et se diffusa dans la petite cinquantaine de villes industrielles russes qui, durant l’été et surtout l’automne 1905, se dotèrent elles aussi de soviets ouvriers, afin d’élaborer leurs revendications et les discuter avec le patronat et les autorités.<ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/tout-le-pouvoir-aux-soviets ''Tout le pouvoir aux soviets ?''], septembre 2017</ref>
 
Le premier soviet est apparu à Ivanovo-Voznessensk, le «&nbsp;Manchester russe&nbsp;»&nbsp;&nbsp;: il est né d'un [[Comité_de_grève|comité de grève]] et d'assemblées quotidiennes de grévistes pendant les 72 jours du conflit. Après une manifestation imposante le 15 mai, le gouverneur de la ville demanda aux ouvriers de désigner des délégués afin d’ouvrir des négociations. Dans les jours qui suivirent, les usines d’Ivanovo élurent 110 délégués qui constituèrent un soviet dont le bureau élabora une plate-forme de revendications sociales et politiques. Pendant six semaines, le bureau du soviet d’Ivanovo mena des discussions avec le gouverneur, avant de se résoudre à reprendre le travail et de voter sa dissolution. Malgré ses évidentes limites, l’expérience d’Ivanovo connut un grand retentissement et se diffusa dans la petite cinquantaine de villes industrielles russes qui, durant l’été et surtout l’automne 1905, se dotèrent elles aussi de soviets ouvriers, afin d’élaborer leurs revendications et les discuter avec le patronat et les autorités.<ref>NPA, [https://npa2009.org/idees/histoire/tout-le-pouvoir-aux-soviets ''Tout le pouvoir aux soviets ?''], septembre 2017</ref>
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Le [[Soviet_de_Saint-Pétersbourg|soviet de Saint-Pétersbourg]] apparaît en octobre, au moment des grandes grèves dans la capitale. Il est d'abord présidé par un jeune juriste, [[Gueorgui Khroustalev-Nossar|Khroustalev-Nossar]].  
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Le [[Soviet_de_Saint-Pétersbourg|soviet de Saint-Pétersbourg]] apparaît en octobre, au moment des grandes grèves dans la capitale. Il est d'abord présidé par un jeune juriste, [[Gueorgui Khroustalev-Nossar|Khroustalev-Nossar]], bientôt remplacé par [[Léon Trotski|Trotski]].  
    
===Les miettes ne suffisent plus===
 
===Les miettes ne suffisent plus===
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En août, face à la situation, le Tsar annonce la création d’une assemblée représentative, la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma d'Etat]]. Il signe également la paix avec le Japon car il ne peut plus assurer le coût économique et politique de la guerre. Calcul illusoire&nbsp;: le peuple n’est plus disposé à accepter un os à ronger. Comme il en a plus ou moins confusément l’intuition, l’annonce de cette Douma constitue le dernier verrou protégeant l’[[Autocratie|autocratie]]. Qu’il cède, et le régime lui-même se trouverait remis en cause. 
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En août, face à la situation, le Tsar annonce la création d’une assemblée représentative, la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma d'Etat]]. Il signe également la paix avec le Japon car il ne peut plus assurer le coût économique et politique de la guerre. Calcul illusoire&nbsp;: le peuple n’est plus disposé à accepter un os à ronger. Comme il en a plus ou moins confusément l’intuition, l’annonce de cette Douma constitue le dernier verrou protégeant l’[[Autocratie|autocratie]].  
    
L'ensemble des [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]] et des [[Parti socialiste révolutionnaire (Russie)|socialistes-révolutionnaires]] sont alors d'accord à ce moment-là sur le [[boycott]] des élections à la [[Douma d'État de l’Empire russe|Douma]].  
 
L'ensemble des [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]] et des [[Parti socialiste révolutionnaire (Russie)|socialistes-révolutionnaires]] sont alors d'accord à ce moment-là sur le [[boycott]] des élections à la [[Douma d'État de l’Empire russe|Douma]].  
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L’éditorialiste de ''Pravo'', le principal organe de ceux qui devaient bientôt former le [[Parti constitutionnel démocratique|parti KD]], déclarait : « La première grève restera une page lumineuse dans l’histoire du mouvement de libération, un monument au grand mérite de la classe ouvrière dans la lutte pour l’émancipation politique et sociale du peuple. »
 
L’éditorialiste de ''Pravo'', le principal organe de ceux qui devaient bientôt former le [[Parti constitutionnel démocratique|parti KD]], déclarait : « La première grève restera une page lumineuse dans l’histoire du mouvement de libération, un monument au grand mérite de la classe ouvrière dans la lutte pour l’émancipation politique et sociale du peuple. »
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Doté d’une milice et d’une influence de masse, le [[Soviet_de_Saint-Pétersbourg|soviet de Saint-Pétersbourg]] s’engagea dans une confrontation ouverte avec le gouvernement en proclamant le 19 octobre la [[Journée_de_huit_heures|journée de 8  heures]] et la fin de la [[Censure|censure]]. Le 8 décembre, le [[Soviet_de_Moscou|soviet de Moscou]] alla encore plus loin en appelant à l’[[Insurrection|insurrection]], tandis que le soviet de Novorossisk proclamait la [[République|République]] ou que celui de Tchita décidait d’organiser la socialisation de la Poste, des chemins de fer et des terres de l’Etat.
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Doté d’une milice et d’une influence de masse, le [[Soviet_de_Saint-Pétersbourg|soviet de Saint-Pétersbourg]] s’engagea dans une confrontation ouverte avec le gouvernement en proclamant le 19 octobre la [[Journée_de_huit_heures|journée de 8  heures]] et la fin de la [[Censure|censure]]. Lle soviet de [[W:Novorossiïsk|Novorossiïsk]] proclamait la [[République|République]] et celui de [[W:Tchita|Tchita]] décidait d’organiser la socialisation de la Poste, des chemins de fer et des terres de l’Etat.
    
Les soviets s’imposaient comme la direction révolutionnaire du mouvement ouvrier, mais ils n'envisageaient pas de devenir un nouveau pouvoir, et se limitaient à réclamer l’élection d’une [[Assemblée_constituante|Assemblée constituante]] et la mise en place d’une république parlementaire. Aucun parti socialiste ne revendiquait d'ailleurs cela.
 
Les soviets s’imposaient comme la direction révolutionnaire du mouvement ouvrier, mais ils n'envisageaient pas de devenir un nouveau pouvoir, et se limitaient à réclamer l’élection d’une [[Assemblée_constituante|Assemblée constituante]] et la mise en place d’une république parlementaire. Aucun parti socialiste ne revendiquait d'ailleurs cela.
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Le 17 octobre, le Tsar publie un «&nbsp;[[Manifeste d'octobre|manifeste des libertés]]&nbsp;» dans lequel il déclare les [[Libertés_individuelles|libertés individuelles]] et publiques, le [[Suffrage_universel|suffrage universel]] et l’association du pays au pouvoir législatif. Le lendemain, à Saint-Pétersbourg, c’est un déferlement de drapeaux rouges dans les rues de la ville qui accueillent la nouvelle. Mais ce manifeste s’accompagne également d’une volonté plus ferme de rétablir l’ordre. Ainsi commence une vague de négociations et de promesses pour calmer le jeu, accompagnée de la [[Répression|répression]] quand cela ne suffit pas&nbsp;: dans plusieurs endroits, les insurrections sont écrasées et les dirigeants systématiquement fusillés&nbsp;; des expéditions punitives sont organisées: destructions de villages, scènes collectives de fouet, exécutions sommaires… Il s’agit pour la classe dirigeante de semer la division et la terreur dans un mouvement qu’elle a d’abord espéré voir s’essouffler.
 
Le 17 octobre, le Tsar publie un «&nbsp;[[Manifeste d'octobre|manifeste des libertés]]&nbsp;» dans lequel il déclare les [[Libertés_individuelles|libertés individuelles]] et publiques, le [[Suffrage_universel|suffrage universel]] et l’association du pays au pouvoir législatif. Le lendemain, à Saint-Pétersbourg, c’est un déferlement de drapeaux rouges dans les rues de la ville qui accueillent la nouvelle. Mais ce manifeste s’accompagne également d’une volonté plus ferme de rétablir l’ordre. Ainsi commence une vague de négociations et de promesses pour calmer le jeu, accompagnée de la [[Répression|répression]] quand cela ne suffit pas&nbsp;: dans plusieurs endroits, les insurrections sont écrasées et les dirigeants systématiquement fusillés&nbsp;; des expéditions punitives sont organisées: destructions de villages, scènes collectives de fouet, exécutions sommaires… Il s’agit pour la classe dirigeante de semer la division et la terreur dans un mouvement qu’elle a d’abord espéré voir s’essouffler.
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Les forces les plus conservatrices relèvent la tête et organisent des contre-manifestations patriotiques qui déploient icônes religieuses et drapeaux tricolores. Les Juifs constituent leur cible favorite, comme sous le Tsar quelques mois auparavant pour essayer de détourner le mécontentement populaire. Les [[Pogrom|pogroms]] se multiplient, faisant des dizaines de milliers de morts, sous la complicité, au moins passive, du gouvernement. Ce climat donne une justification au Tsar pour restaurer la loi martiale. Début décembre, les 267 délégués du [[Soviet_de_Saint-Pétersbourg|soviet de Saint-Pétersbourg]] sont arrêtés et le soviet dissous. Une insurrection a lieu à Moscou&nbsp;: 8 000 ouvriers armés résistent pendant 9 jours au gouvernement du Tsar. Mais les forces de l’ordre reprennent le dessus. La révolution est faite de courants trop disparates pour tenir tête au gouvernement tsariste.
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Les forces les plus conservatrices relèvent la tête et organisent des contre-manifestations patriotiques qui déploient icônes religieuses et drapeaux tricolores. Les Juifs constituent leur cible favorite, comme sous le Tsar quelques mois auparavant pour essayer de détourner le mécontentement populaire. Les [[Pogrom|pogroms]] se multiplient, faisant des dizaines de milliers de morts, sous la complicité, au moins passive, du gouvernement. Ce climat donne une justification au Tsar pour restaurer la loi martiale. Début décembre, les 267 délégués du [[Soviet_de_Saint-Pétersbourg|soviet de Saint-Pétersbourg]] sont arrêtés et le soviet dissous.  
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=== L'insurrection de Moscou ===
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{{See also|Insurrection de Moscou de décembre 1905}}
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Le 8 décembre, le [[Soviet_de_Moscou|soviet de Moscou]], dirigé par les bolchéviks, lança une insurrection. 8 000 ouvriers armés résistent pendant 9 jours au gouvernement du Tsar. Mais les forces de l’ordre reprennent le dessus. La révolution est faite de courants trop disparates pour tenir tête au gouvernement tsariste.
    
==Les leçons de 1905 pour les révolutionnaires==
 
==Les leçons de 1905 pour les révolutionnaires==
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===Les socialistes et les soviets===
 
===Les socialistes et les soviets===
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Ce sont les menchéviks qui ont le plus soutenu la création des soviets à l'origine. Mais la plupart y voyaient seulement un moyen de créer un parti de masse ou des syndicats à l'allemande, et en aucun cas des organes de pouvoir durables. Les mencheviks de Saint-Pétersbourg sous l'influence de [[Trotski|Trotski]], agissent en contradiction avec la ligne des dirigeants de l'émigration.
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Ce sont les menchéviks qui ont le plus soutenu la création des soviets à l'origine. Mais la plupart y voyaient seulement un moyen de créer un parti de masse ou des syndicats à l'allemande, et en aucun cas des organes de pouvoir durables. Les mencheviks de Saint-Pétersbourg sous l'influence de [[Trotski|Trotski]] et [[Alexandre Parvus|Parvus]], agissent en contradiction avec la ligne des dirigeants de l'émigration.
    
Les bolcheviks ont été beaucoup plus réticents à l'égard des soviets&nbsp;&nbsp;: certains y voient une tentative de dresser un organisme informe et irresponsable en rival de l'autorité du parti. En témoigne un article paru le 7&nbsp;novembre 1905 dans la ''Novaïa Jizn'', le quotidien officiel du parti, qui expliquait leur défiance envers les soviets en arguant que ''«&nbsp; seul un parti rigoureusement de classe est à même de diriger le mouvement politique du prolétariat et de veiller à la pureté de ses mots d’ordre et non ce fatras politique, cette organisation politique confuse et hésitante. »'' Les bolcheviks de Saint-Pétersbourg commencent par refuser de participer en tant que tels au soviet des délégués ouvriers et il faudra, pour les y décider, toute l'insistance de [[Trotski|Trotski]] auprès de [[Krassine|Krassine]], représentant du comité central. De manière générale, ceux qui sont les plus favorables aux soviets ne consentent à y voir, dans le meilleur des cas, que des auxiliaires du parti.
 
Les bolcheviks ont été beaucoup plus réticents à l'égard des soviets&nbsp;&nbsp;: certains y voient une tentative de dresser un organisme informe et irresponsable en rival de l'autorité du parti. En témoigne un article paru le 7&nbsp;novembre 1905 dans la ''Novaïa Jizn'', le quotidien officiel du parti, qui expliquait leur défiance envers les soviets en arguant que ''«&nbsp; seul un parti rigoureusement de classe est à même de diriger le mouvement politique du prolétariat et de veiller à la pureté de ses mots d’ordre et non ce fatras politique, cette organisation politique confuse et hésitante. »'' Les bolcheviks de Saint-Pétersbourg commencent par refuser de participer en tant que tels au soviet des délégués ouvriers et il faudra, pour les y décider, toute l'insistance de [[Trotski|Trotski]] auprès de [[Krassine|Krassine]], représentant du comité central. De manière générale, ceux qui sont les plus favorables aux soviets ne consentent à y voir, dans le meilleur des cas, que des auxiliaires du parti.

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