Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
4 219 octets ajoutés ,  31 décembre 2020 à 19:24
aucun résumé des modifications
Ligne 249 : Ligne 249 :     
==Comité central==
 
==Comité central==
 
+
'''1<sup>er</sup> Comité central (1898–1903)'''
===1<sup>er</sup> Comité central (1898–1903)===
      
*[[Arkadi_Kremer|Alexander Kremer]] (1865–1935) — arrêté en juillet 1898
 
*[[Arkadi_Kremer|Alexander Kremer]] (1865–1935) — arrêté en juillet 1898
Ligne 256 : Ligne 255 :  
*[[Boris_Eidelmann|Boris Eidelmann]] (1867–1939) — arrêté le 8 mars 1898
 
*[[Boris_Eidelmann|Boris Eidelmann]] (1867–1939) — arrêté le 8 mars 1898
   −
===2<sup>e</sup> Comité central (1903-1905)===
+
'''2<sup>e</sup> Comité central (1903-1905)'''
 
   
{| style="margin-right: auto;" cellspacing="1" cellpadding="1" border="0"
 
{| style="margin-right: auto;" cellspacing="1" cellpadding="1" border="0"
 
|- style="vertical-align:top;"
 
|- style="vertical-align:top;"
Ligne 284 : Ligne 282 :     
|}
 
|}
 
+
'''3<sup>e</sup> Comité central (1905-1906)'''
===3<sup>e</sup> Comité central (1905-1906)===
  −
 
   
{| style="margin-right: auto;" cellspacing="1" cellpadding="1" border="0"
 
{| style="margin-right: auto;" cellspacing="1" cellpadding="1" border="0"
 
|- style="vertical-align:top;"
 
|- style="vertical-align:top;"
Ligne 307 : Ligne 303 :     
==Effectifs militants et composition du parti==
 
==Effectifs militants et composition du parti==
 
+
'''Effectifs'''
===Effectifs===
      
*1905&nbsp;: [[Révolution russe (1905)|essor révolutionnaire]], 12000 mencheviks, 8000 bolcheviks
 
*1905&nbsp;: [[Révolution russe (1905)|essor révolutionnaire]], 12000 mencheviks, 8000 bolcheviks
Ligne 323 : Ligne 318 :  
**Octobre&nbsp;: 200 000
 
**Octobre&nbsp;: 200 000
   −
===Composition sociale===
+
'''Composition sociale'''
 +
 
 
Composition sociale des délégué·es aux 4 premiers congrès :<ref name=":1" />
 
Composition sociale des délégué·es aux 4 premiers congrès :<ref name=":1" />
 
{| class="wikitable" style="margin-right: auto; margin-left: auto;" width="431px"
 
{| class="wikitable" style="margin-right: auto; margin-left: auto;" width="431px"
Ligne 446 : Ligne 442 :  
<br />
 
<br />
   −
===Âges===
+
'''Âges'''
 +
 
 
En 1907, la structure par âges de la ''base'' du POSDR était :<ref name=":1" />
 
En 1907, la structure par âges de la ''base'' du POSDR était :<ref name=":1" />
 
{| class="wikitable" style="margin-right: auto; margin-left: auto;" width="340px"
 
{| class="wikitable" style="margin-right: auto; margin-left: auto;" width="340px"
Ligne 538 : Ligne 535 :  
Nicolaï Pavlovitch Schmidt, âgé de 23 ans, neveu de Morozov, propriétaire d’une usine de meubles sur la Presnia à Moscou, fut entièrement gagné à la cause ouvrière en 1905 et devint bolchevik. Il donnait de l’argent à la ''Novaïa Jizn'' ainsi que pour acheter des armes. Il se rapprocha des ouvriers et devint un ami proche pour eux. La police appelait l’usine de Schmidt le « nid du diable ». L’usine joua un rôle immense pendant l’insurrection de Moscou. Nicolaï Pavlovitch fut arrêté. En prison, il fut soumis à toutes sortes de mauvais traitements, on l’amena voir ce qui était arrivé à son usine ; ils lui firent voir les ouvriers abattus puis ils l’assassinèrent en prison. Avant de mourir, il réussit à faire un testament où il laissait ses biens aux bolcheviks.
 
Nicolaï Pavlovitch Schmidt, âgé de 23 ans, neveu de Morozov, propriétaire d’une usine de meubles sur la Presnia à Moscou, fut entièrement gagné à la cause ouvrière en 1905 et devint bolchevik. Il donnait de l’argent à la ''Novaïa Jizn'' ainsi que pour acheter des armes. Il se rapprocha des ouvriers et devint un ami proche pour eux. La police appelait l’usine de Schmidt le « nid du diable ». L’usine joua un rôle immense pendant l’insurrection de Moscou. Nicolaï Pavlovitch fut arrêté. En prison, il fut soumis à toutes sortes de mauvais traitements, on l’amena voir ce qui était arrivé à son usine ; ils lui firent voir les ouvriers abattus puis ils l’assassinèrent en prison. Avant de mourir, il réussit à faire un testament où il laissait ses biens aux bolcheviks.
   −
Elisaveta Pavlovna Schmidt, la jeune sœur de Nicolaï Pavlovitch, hérita d’une partie de la fortune de son frère et décida de la donner aux bolcheviks. Mais elle n’était pas encore majeure, et afin qu’elle puisse disposer de l’argent selon sa volonté, il fut décidé de procéder à un mariage blanc. Elisaveta Pavlovna contracta un mariage avec le camarade Ignatiev, qui avait travaillé dans l’organisation militaire, mais qui avait réussi à rester dans la légalité, et étant sa femme officiellement, elle pouvait, avec le consentement de son mari, faire ce qu’elle voulait de son héritage. Mais le mariage était fictif. Elisaveta Pavlovna était la femme d’un autre bolchevik, Victor Taratouta. Le mariage fictif lui permit d’obtenir son héritage immédiatement et l’argent fut transmis aux bolcheviks.<ref>Kroupskaïa, ''[https://www.marxists.org/francais/kroupskaia/works/1926/00/index.htm Souvenirs sur Lénine]'', 1926</ref>
+
Elisaveta Pavlovna Schmidt, la jeune sœur de Nicolaï Pavlovitch, hérita d’une partie de la fortune de son frère et décida de la donner aux bolcheviks. Mais elle n’était pas encore majeure, et afin qu’elle puisse disposer de l’argent selon sa volonté, il fut décidé de procéder à un mariage blanc. Elisaveta Pavlovna contracta un mariage avec le camarade Ignatiev, qui avait travaillé dans l’organisation militaire, mais qui avait réussi à rester dans la légalité, et étant sa femme officiellement, elle pouvait, avec le consentement de son mari, faire ce qu’elle voulait de son héritage. Mais le mariage était fictif. Elisaveta Pavlovna était la femme d’un autre bolchevik, Victor Taratouta. Le mariage fictif lui permit d’obtenir son héritage immédiatement et l’argent fut transmis aux bolcheviks.<ref name=":5">Kroupskaïa, ''[https://www.marxists.org/francais/kroupskaia/works/1926/00/index.htm Souvenirs sur Lénine]'', 1926</ref>
 
</blockquote>
 
</blockquote>
 
Après le reflux, les difficultés financières furent très importantes, surtout que les intellectuels furent les premiers à quitter le parti. Ce fut ce qui décida les bolchéviks à lancer des braquages de banques et autres institutions (les « [[Expropriations (braquages)|expropriations]] »).
 
Après le reflux, les difficultés financières furent très importantes, surtout que les intellectuels furent les premiers à quitter le parti. Ce fut ce qui décida les bolchéviks à lancer des braquages de banques et autres institutions (les « [[Expropriations (braquages)|expropriations]] »).
Ligne 546 : Ligne 543 :  
''«&nbsp;Les fonds manquèrent non seulement pour les voyages de retour, mais aussi pour mener à bonne fin le congrès. (...) Un des libéraux anglais consentit à la révolution russe un emprunt, qui, je m'en souviens, fut de trois mille livres sterling. Mais il exigea que la reconnaissance fût signée par tous les délégués au congrès. L'Anglais reçut un document sur lequel figuraient plusieurs centaines de signatures, tracées avec les caractères qui appartiennent à toutes les populations de la Russie. Il eut cependant à attendre longtemps le versement de la somme marquée sur cet effet. Pendant la réaction et la guerre, le parti ne pouvait penser à payer de pareilles sommes. C'est seulement le gouvernement soviétique qui racheta la traite signée par le congrès de Londres. La révolution fait honneur à ses engagements, bien que d'ordinaire avec un certain retard.&nbsp;»''<ref name=":3">Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv18.htm Ma vie - 16. Deuxième émigration - le socialisme allemand]'', 1930</ref>
 
''«&nbsp;Les fonds manquèrent non seulement pour les voyages de retour, mais aussi pour mener à bonne fin le congrès. (...) Un des libéraux anglais consentit à la révolution russe un emprunt, qui, je m'en souviens, fut de trois mille livres sterling. Mais il exigea que la reconnaissance fût signée par tous les délégués au congrès. L'Anglais reçut un document sur lequel figuraient plusieurs centaines de signatures, tracées avec les caractères qui appartiennent à toutes les populations de la Russie. Il eut cependant à attendre longtemps le versement de la somme marquée sur cet effet. Pendant la réaction et la guerre, le parti ne pouvait penser à payer de pareilles sommes. C'est seulement le gouvernement soviétique qui racheta la traite signée par le congrès de Londres. La révolution fait honneur à ses engagements, bien que d'ordinaire avec un certain retard.&nbsp;»''<ref name=":3">Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv18.htm Ma vie - 16. Deuxième émigration - le socialisme allemand]'', 1930</ref>
 
</blockquote>
 
</blockquote>
 +
 +
== Clivage réformistes / révolutionnaire ? ==
 +
Certains militants simplifient les évolutions politiques,  en faisant comme si la rupture de 1903 était déjà nettement celle entre [[Réformisme|réformistes]] et [[Révolution|révolutionnaires]]. En réalité, les désaccords sont alors exclusivement sur des questions d'organisation. Sur ces questions, [[Rosa Luxemburg|Luxemburg]] et [[Léon Trotski|Trotski]] étaient opposés à [[Lénine]]. Selon le dirigeant [[Trotskisme|trotskiste]] [[Tony Cliff]], on peut dire du courant de [[Julius Martov|Martov]] en 1903 qu'il était [[Centrisme|centriste]].<ref>Tony Cliff, ''[http://www.contretemps.eu/cliff-lenine-congres-1903/ Lénine : 1893-1914. Construire le parti – chapitre 5]'', 1975</ref> Certes, on peut noter que la fermeté, le sérieux et la détermination de Lénine, en particulier dans la [[Empire russe|Russie tsariste]], étaient des conditions nécessaires pour mener à bien une politique révolutionnaire. Et c'est sans aucun doute pour cette raison qu'à terme, c'est autour de sa fraction que se sont regroupés les militants socialistes réellement déterminés à aller jusqu'au bout. Mais cela a impliqué un décantation qui s'est produite sur plusieurs années, où de nombreux militants sont passés d'une fraction à l'autre, celles-ci étant profondément renouvelées.
 +
 +
Par ailleurs, avant 1914, tous les social-démocrate russes, bolchéviks compris, prennent le courant majoritaire de la [[social-démocratie]] [[Internationale Ouvrière|internationale]] et le [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|SPD]] en particulier pour modèles, et considèrent le [[Révisionnisme (années 1890)|révisionnisme à la Bernstein]] comme une dérive droitière. Lénine se défendait nettement de représenter un courant particulier : ''« Où et quand ai-je prétendu avoir créé un courant particulier quelconque de la social-démocratie internationale, distinct du courant de Bebel et de Kautsky ?''  ''»''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1905/08/vil19050800i.htm Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique]'', 1905</ref>. Au contraire, ils s'appuyaient souvent sur leur autorité pour accuser les menchéviks de dérive opportuniste. Même si Lénine était de fait proche de Luxemburg, les divergences entre eux étaient  nombreuses et ils ne se percevaient pas du tout comme incarnant ensemble une fraction révolutionnaire dans la social-démocratie internationale. Seule l'analyse historique rétrospective permet de les regrouper comme un courant distinct du [[centrisme]].
 +
 +
En plus de cela, dans les conditions russes, la différenciation entre révolutionnaires, centristes et réformistes était neutralisée par le régime autocratique lui-même. Elle ne commence à être visible qu'à partir de 1905, lorsque les concessions du tsar font apparaître des possibilités de militantisme réformiste. Si en 1906, Lénine considérait  que les menchéviks étaient « l’aile opportuniste du parti ouvrier »<ref>Lenin, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/nov/23d.htm Party Discipline and the Fight Against the Pro-Cadet Social-Democrats]'', ''Proletary'', No. 8, November 23, 1906</ref>, il pensait qu'ils « reviendront à la social-démocratie révolutionnaire »<ref>Lenin, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/nov/23e.htm How the Armavir Social-Democrats are Conducting Their Election Campaign]'', ''Proletary'', No. 5, November 23, 1906</ref>. Selon [[Nadejda Kroupskaïa|Kroupskaïa]], en 1910, Lénine se donnait encore pour but de convaincre tout le parti<ref name=":5" />. Etant donné que le courant ouvertement [[Réformisme|réformiste]] (officiellement minoritaire) était toléré dans l'[[Internationale Ouvrière|Internationale]], Lénine considérait qu'il n'y avait pas lieu de se séparer. Il disait que  « jusqu'à la révolution sociale, la social-démocratie présentera inévitablement une aile opportuniste et une aile révolutionnaire »<ref>Lenin, [https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1906/crimensh/index.htm#i ''The Crisis of Menshevism''], ''Proletary'', No. 9, December 7, 1906</ref>.
 
==Notes et références==
 
==Notes et références==
  

Menu de navigation