Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
Aucun changement de taille ,  26 décembre 2020 à 00:14
m
Remplacement de texte — « Trotsky » par « Trotski »
Ligne 33 : Ligne 33 :     
*Le [[Bloc_ouvrier_et_paysan|Bloc ouvrier et paysan]] (BOC) de [[Joaquín_Maurín|Maurin]], scission de droite du PCE.
 
*Le [[Bloc_ouvrier_et_paysan|Bloc ouvrier et paysan]] (BOC) de [[Joaquín_Maurín|Maurin]], scission de droite du PCE.
*La Gauche communiste d’[[Andrès_Nin|Andrès Nin]] qui est liée au début des années 1930 à l’[[Opposition_de_gauche|Opposition de gauche]] et à Trotsky avant de rompre avec ce dernier.
+
*La Gauche communiste d’[[Andrès_Nin|Andrès Nin]] qui est liée au début des années 1930 à l’[[Opposition_de_gauche|Opposition de gauche]] et à Trotski avant de rompre avec ce dernier.
 
*Nin et Maurin forment en 1935 le [[Parti_ouvrier_d’unification_marxiste|Parti ouvrier d’unification marxiste]] (POUM) qui regroupe alors environ 10 000 militants, principalement en Catalogne.
 
*Nin et Maurin forment en 1935 le [[Parti_ouvrier_d’unification_marxiste|Parti ouvrier d’unification marxiste]] (POUM) qui regroupe alors environ 10 000 militants, principalement en Catalogne.
   Ligne 192 : Ligne 192 :  
La CNT a une influence et un milieu militant infiniment plus important que le POUM. Mais c’est une organisation très hétérogène, qui explose littéralement lorsqu’elle est confrontée à ses propres contradictions politiques (notamment au moment des événements de mai 1937). La CNT ne veut pas prendre le pouvoir après juillet mais elle accepte d’avoir des ministres quelques mois après et participe à la reconstruction de l’Etat bourgeois. Il est difficile d’en comprendre toutes les raisons. Il y a bien sûr les pressions en ce sens, la solidarité malgré tout contre le fascisme…<ref>Extrait du journal de la CNT Solidaridad Obrera (4 novembre 1936)fckLRfckLR</ref>
 
La CNT a une influence et un milieu militant infiniment plus important que le POUM. Mais c’est une organisation très hétérogène, qui explose littéralement lorsqu’elle est confrontée à ses propres contradictions politiques (notamment au moment des événements de mai 1937). La CNT ne veut pas prendre le pouvoir après juillet mais elle accepte d’avoir des ministres quelques mois après et participe à la reconstruction de l’Etat bourgeois. Il est difficile d’en comprendre toutes les raisons. Il y a bien sûr les pressions en ce sens, la solidarité malgré tout contre le fascisme…<ref>Extrait du journal de la CNT Solidaridad Obrera (4 novembre 1936)fckLRfckLR</ref>
   −
Le POUM aurait pu jouer un autre rôle, celui d’une direction politique de rechange, en rompant définitivement son alliance avec le FP, en proposant systématiquement cette politique à la CNT, éventuellement contre ses dirigeants attachés à rester ministres. Du moins c’était le [[Point_de_vue_de_Trotsky_sur_le_POUM|point de vue de Trotsky]]. Mais ce n’était pas celui des dirigeants du POUM qui estiment encore aujourd’hui<ref>Lire le témoignage de Wilebaldo Solano cité dans la bibliographie.</ref> qu’il n’y avait pas d’autre politique possible que celle qu’ils ont menée…
+
Le POUM aurait pu jouer un autre rôle, celui d’une direction politique de rechange, en rompant définitivement son alliance avec le FP, en proposant systématiquement cette politique à la CNT, éventuellement contre ses dirigeants attachés à rester ministres. Du moins c’était le [[Point_de_vue_de_Trotski_sur_le_POUM|point de vue de Trotski]]. Mais ce n’était pas celui des dirigeants du POUM qui estiment encore aujourd’hui<ref>Lire le témoignage de Wilebaldo Solano cité dans la bibliographie.</ref> qu’il n’y avait pas d’autre politique possible que celle qu’ils ont menée…
    
A chaque fois, la réponse de Nin est la même&nbsp;: c’est la CNT qui a les moyens, pas nous (et donc sans eux nous n’avons pas les moyens de préparer les masses à la conquête du pouvoir, il faut donc transiger et même revendiquer une place au sein de la République, en attendant que la situation murisse davantage).<br /> Pourtant il y a eu au moins un moment où le POUM aurait pu gagner une réelle influence de masses&nbsp;: c’est en mai 1937. C’est en tout cas ce que tente de démontrer le récit de Felix Morrow (voir bibliographie). Certes, c’est un moment difficile car la révolution a déjà commencé à refluer. Mais l’écart est alors considérable entre une partie importante des militants de la CNT (notamment les jeunes) qui veulent balayer le gouvernement de la Généralité de la Catalogne et leurs chefs. Le POUM n’ose pas.<br /> Il subit immédiatement après la répression des staliniens qui ont désormais les moyens d’appliquer une véritable politique de terreur.
 
A chaque fois, la réponse de Nin est la même&nbsp;: c’est la CNT qui a les moyens, pas nous (et donc sans eux nous n’avons pas les moyens de préparer les masses à la conquête du pouvoir, il faut donc transiger et même revendiquer une place au sein de la République, en attendant que la situation murisse davantage).<br /> Pourtant il y a eu au moins un moment où le POUM aurait pu gagner une réelle influence de masses&nbsp;: c’est en mai 1937. C’est en tout cas ce que tente de démontrer le récit de Felix Morrow (voir bibliographie). Certes, c’est un moment difficile car la révolution a déjà commencé à refluer. Mais l’écart est alors considérable entre une partie importante des militants de la CNT (notamment les jeunes) qui veulent balayer le gouvernement de la Généralité de la Catalogne et leurs chefs. Le POUM n’ose pas.<br /> Il subit immédiatement après la répression des staliniens qui ont désormais les moyens d’appliquer une véritable politique de terreur.
   −
La discussion autour du POUM a été un enjeu considérable pour tous ceux qui se posaient alors le problème de construire une IV° internationale.<br /> Deux courants plus ou moins constitués sont alors en discussion&nbsp;: les GBL (Groupes bolcheviques-léninistes) sur la même ligne politique que Trotsky&nbsp;; et ceux que les trotskystes appellent les “&nbsp;centristes&nbsp;” (pour aller vite&nbsp;: des «&nbsp;organisations révolutionnaires en paroles mais réformistes dans les faits&nbsp;»).
+
La discussion autour du POUM a été un enjeu considérable pour tous ceux qui se posaient alors le problème de construire une IV° internationale.<br /> Deux courants plus ou moins constitués sont alors en discussion&nbsp;: les GBL (Groupes bolcheviques-léninistes) sur la même ligne politique que Trotski&nbsp;; et ceux que les trotskystes appellent les “&nbsp;centristes&nbsp;” (pour aller vite&nbsp;: des «&nbsp;organisations révolutionnaires en paroles mais réformistes dans les faits&nbsp;»).
    
C’est le cas notamment de l’ILP (Independant Labour Party) par l’intermédiaire duquel George Orwell est venu s’engager dans les milices du POUM. Et du PSOP crée par Marceau Pivert en 1938, issu de la gauche de la SFIO, avec l’apport de militants trotskystes.
 
C’est le cas notamment de l’ILP (Independant Labour Party) par l’intermédiaire duquel George Orwell est venu s’engager dans les milices du POUM. Et du PSOP crée par Marceau Pivert en 1938, issu de la gauche de la SFIO, avec l’apport de militants trotskystes.
   −
Pour Trotsky, l’enjeu est d’éviter deux écueils&nbsp;: un regroupement ultra-minoritaire qui n’a pas les moyens de peser sur les événements&nbsp;; un regroupement informe qui a plus de militants mais pas de politique et qui du coup ne pèsera pas plus sur les événements.<br /> C’est une discussion très abstraite jusque en 1936. Mais avec l’Espagne, c’est la possibilité d’une vérification grandeur nature.<br /> Pourtant chacun tire une conclusion opposée. Pour Trotsky, l’absence d’une politique et d’une direction révolutionnaire ne pouvait amener le POUM qu’à la catastrophe. Pour les autres, la politique jugée “&nbsp;sectaire&nbsp;” de Trotsky n’est pas plus probante puisqu’elle conduit à l’impuissance (il n’y a pas eu de parti trotskyste en Espagne).
+
Pour Trotski, l’enjeu est d’éviter deux écueils&nbsp;: un regroupement ultra-minoritaire qui n’a pas les moyens de peser sur les événements&nbsp;; un regroupement informe qui a plus de militants mais pas de politique et qui du coup ne pèsera pas plus sur les événements.<br /> C’est une discussion très abstraite jusque en 1936. Mais avec l’Espagne, c’est la possibilité d’une vérification grandeur nature.<br /> Pourtant chacun tire une conclusion opposée. Pour Trotski, l’absence d’une politique et d’une direction révolutionnaire ne pouvait amener le POUM qu’à la catastrophe. Pour les autres, la politique jugée “&nbsp;sectaire&nbsp;” de Trotski n’est pas plus probante puisqu’elle conduit à l’impuissance (il n’y a pas eu de parti trotskyste en Espagne).
    
C’est un point de rupture. La IV° est crée en novembre 1938 sans les partis “&nbsp;centristes&nbsp;”. Mais depuis la discussion ne s’est pas non plus arrêtée&nbsp;: comment créer un parti révolutionnaire, en évitant deux écueils, une construction ultra-minoritaire ou un regroupement politiquement informe…
 
C’est un point de rupture. La IV° est crée en novembre 1938 sans les partis “&nbsp;centristes&nbsp;”. Mais depuis la discussion ne s’est pas non plus arrêtée&nbsp;: comment créer un parti révolutionnaire, en évitant deux écueils, une construction ultra-minoritaire ou un regroupement politiquement informe…
Ligne 210 : Ligne 210 :  
==Bibliographie==
 
==Bibliographie==
   −
'''Analyse politique et ouvrages d’historiens'''<br /> Felix Morrow&nbsp;: Révolution et contre révolution en Espagne<br /> Pierre Broué&nbsp;: La révolution espagnole<br /> Pierre Broué et Emile Témine&nbsp;: La révolution et la guerre en Espagne<br /> Léon Trotsky&nbsp;: La révolution espagnole<br /> César M. Lorenzo, Le Mouvement anarchiste en Espagne. Pouvoir et révolution sociale
+
'''Analyse politique et ouvrages d’historiens'''<br /> Felix Morrow&nbsp;: Révolution et contre révolution en Espagne<br /> Pierre Broué&nbsp;: La révolution espagnole<br /> Pierre Broué et Emile Témine&nbsp;: La révolution et la guerre en Espagne<br /> Léon Trotski&nbsp;: La révolution espagnole<br /> César M. Lorenzo, Le Mouvement anarchiste en Espagne. Pouvoir et révolution sociale
   −
'''Témoignages'''<br /> George Orwell&nbsp;: Hommage à la Catalogne. L’ouvrage le plus simple à faire lire, vivant et très politique…<br /> Wilebaldo Solano&nbsp;: Le POUM, révolution dans la guerre d’Espagne. Le témoignage et le point de vue du principal dirigeant des jeunesses du POUM&nbsp;: Trotsky avait tort et le POUM ne pouvait pas mener une autre politique que celle qu’il a menée… .<br /> Hans Magnus Enzenberger&nbsp;: Le bref été de l’anarchie&nbsp;: la vie et la mort de B. Durutti. Des témoignages qui donnent un excellent aperçu sur la CNT.<br /> Arthur Koestler&nbsp;: La lie de la terre. Les républicains internés en France après la défaite.
+
'''Témoignages'''<br /> George Orwell&nbsp;: Hommage à la Catalogne. L’ouvrage le plus simple à faire lire, vivant et très politique…<br /> Wilebaldo Solano&nbsp;: Le POUM, révolution dans la guerre d’Espagne. Le témoignage et le point de vue du principal dirigeant des jeunesses du POUM&nbsp;: Trotski avait tort et le POUM ne pouvait pas mener une autre politique que celle qu’il a menée… .<br /> Hans Magnus Enzenberger&nbsp;: Le bref été de l’anarchie&nbsp;: la vie et la mort de B. Durutti. Des témoignages qui donnent un excellent aperçu sur la CNT.<br /> Arthur Koestler&nbsp;: La lie de la terre. Les républicains internés en France après la défaite.
    
'''Roman d’hier et d’aujourd’hui'''<br /> Ernest Hemingway&nbsp;: Pour qui sonne le glas. Un classique plutôt réussi. Même si l’auteur ne laisse qu’entrevoir les problèmes politiques de l’époque.<br /> André Malraux&nbsp;: L’espoir. Une histoire «&nbsp;républicaine&nbsp;» de la guerre d’Espagne…<br /> Javier Cercas&nbsp;: Les soldats de Salamine. Pour se faire une idée sur la manière dont on raconte ces événements aujourd’hui en Espagne. Un gros succès d’édition.<br /> Dulce Chacon&nbsp;: Voix endormies. Un roman émouvant sur les premières années en Espagne après la victoire de Franco.
 
'''Roman d’hier et d’aujourd’hui'''<br /> Ernest Hemingway&nbsp;: Pour qui sonne le glas. Un classique plutôt réussi. Même si l’auteur ne laisse qu’entrevoir les problèmes politiques de l’époque.<br /> André Malraux&nbsp;: L’espoir. Une histoire «&nbsp;républicaine&nbsp;» de la guerre d’Espagne…<br /> Javier Cercas&nbsp;: Les soldats de Salamine. Pour se faire une idée sur la manière dont on raconte ces événements aujourd’hui en Espagne. Un gros succès d’édition.<br /> Dulce Chacon&nbsp;: Voix endormies. Un roman émouvant sur les premières années en Espagne après la victoire de Franco.

Menu de navigation