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Et plus tard, la peine de mort fut effectivement rétablie pendant la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]]. Trotski, qui dirigeait l'Armée rouge, justifiait sa nécessité :
 
Et plus tard, la peine de mort fut effectivement rétablie pendant la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]]. Trotski, qui dirigeait l'Armée rouge, justifiait sa nécessité :
 
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''«&nbsp;On ne peut dresser une armée sans répression. On ne peut mener à la mort des masses d'hommes si le commandement ne dispose pas, dans son arsenal, de la peine de mort. Tant que les méchants singes sans queue qui s'appellent des hommes, et qui sont fiers de leur technique, formeront des armées et batailleront, le commandement placera les soldats dans l'éventualité d'une mort possible en avant ou d'une mort certaine à l'arrière.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv36.htm Ma vie - 34. Le train]'', 1930</ref>''
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''«&nbsp;On ne peut dresser une armée sans répression. On ne peut mener à la mort des masses d'hommes si le commandement ne dispose pas, dans son arsenal, de la peine de mort. Tant que les méchants singes sans queue qui s'appellent des hommes, et qui sont fiers de leur technique, formeront des armées et batailleront, le commandement placera les soldats dans l'éventualité d'une mort possible en avant ou d'une mort certaine à l'arrière.&nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv36.htm Ma vie - 34. Le train]'', 1930</ref>''
 
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Mais il insistait sur la différence entre l'ancienne armée et la nouvelle armée :
 
Mais il insistait sur la différence entre l'ancienne armée et la nouvelle armée :
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Répondant plus loin à d'autres accusation d'inhumanité, Trotski écrivait :
 
Répondant plus loin à d'autres accusation d'inhumanité, Trotski écrivait :
 
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''«&nbsp;Certains de nos amis humanitaires, de l'espèce qui n'est ni chaude ni froide, nous ont expliqué plus d'une fois qu'ils pouvaient encore comprendre la nécessité fatale de la répression en général ; mais fusiller un ennemi que l'on tient déjà, c'est aller au delà des limites de la légitime défense. Ils nous demandaient de faire preuve de «magnanimité». Clara Zetkin et d'autres communistes européens qui, alors, avaient encore le courage -contre Lénine et contre moi- de dire ce qu'ils pensaient, insistaient pour que la vie des accusés fût épargnée. Ils nous proposèrent de nous borner à des peines d'emprisonnement. Cela semblait le plus simple. Mais la question de la répression individuelle dans une époque révolutionnaire prend un caractère tout à fait particulier, d'où s'écartent, avec impuissance, les lieux communs humanitaires. La bataille est livrée directement pour la possession du pouvoir, il est question, dans cette lutte, de vie ou de mort, c'est en cela que consiste la révolution; en de telles conditions, de quel effet peut être une incarcération pour des gens qui espèrent s'emparer du pouvoir en quelques semaines et emprisonner à leur tour ou exterminer ceux qui sont au gouvernail ? Du point de vue de ce qu'on appelle la valeur absolue de l'existence humaine, la révolution doit être «condamnée», de même que la guerre, de même que toute l'histoire de l'humanité. Cependant, la notion même de la personnalité humaine n'a été élaborée qu'en résultat de nombreuses révolutions, et le processus est encore fort loin de son achèvement. Pour que la notion de la personnalité devienne réelle et que la notion à demi péjorative de «la masse» cesse d'être l'antithèse de la notion de «l'individu» telle qu'on la voit dans une philosophie de privilégiés, il faut que la masse elle-même, aidée du cric de la révolution, ou plus justement, d'une série de révolutions, s'élève à un degré supérieur dans l'histoire. Que cette voie soit bonne ou mauvaise du point de vue de la philosophie normative, je ne sais et j'avoue que cela ne m'intéresse pas. En revanche, je sais bien que c'est là la seule voie que l'humanité ait connue jusqu'à présent.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv41.htm Ma vie - 39. La maladie de Lénine]'', 1930</ref>''
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''«&nbsp;Certains de nos amis humanitaires, de l'espèce qui n'est ni chaude ni froide, nous ont expliqué plus d'une fois qu'ils pouvaient encore comprendre la nécessité fatale de la répression en général ; mais fusiller un ennemi que l'on tient déjà, c'est aller au delà des limites de la légitime défense. Ils nous demandaient de faire preuve de «magnanimité». Clara Zetkin et d'autres communistes européens qui, alors, avaient encore le courage -contre Lénine et contre moi- de dire ce qu'ils pensaient, insistaient pour que la vie des accusés fût épargnée. Ils nous proposèrent de nous borner à des peines d'emprisonnement. Cela semblait le plus simple. Mais la question de la répression individuelle dans une époque révolutionnaire prend un caractère tout à fait particulier, d'où s'écartent, avec impuissance, les lieux communs humanitaires. La bataille est livrée directement pour la possession du pouvoir, il est question, dans cette lutte, de vie ou de mort, c'est en cela que consiste la révolution; en de telles conditions, de quel effet peut être une incarcération pour des gens qui espèrent s'emparer du pouvoir en quelques semaines et emprisonner à leur tour ou exterminer ceux qui sont au gouvernail ? Du point de vue de ce qu'on appelle la valeur absolue de l'existence humaine, la révolution doit être «condamnée», de même que la guerre, de même que toute l'histoire de l'humanité. Cependant, la notion même de la personnalité humaine n'a été élaborée qu'en résultat de nombreuses révolutions, et le processus est encore fort loin de son achèvement. Pour que la notion de la personnalité devienne réelle et que la notion à demi péjorative de «la masse» cesse d'être l'antithèse de la notion de «l'individu» telle qu'on la voit dans une philosophie de privilégiés, il faut que la masse elle-même, aidée du cric de la révolution, ou plus justement, d'une série de révolutions, s'élève à un degré supérieur dans l'histoire. Que cette voie soit bonne ou mauvaise du point de vue de la philosophie normative, je ne sais et j'avoue que cela ne m'intéresse pas. En revanche, je sais bien que c'est là la seule voie que l'humanité ait connue jusqu'à présent.&nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv41.htm Ma vie - 39. La maladie de Lénine]'', 1930</ref>''
 
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== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==

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