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L'émergence du [[Capitalisme|capitalisme]] et la [[Révolution_industrielle|révolution industrielle]] vont engendrer un nouveau saut qualitatif dans l'importance des villes. Le développement de l'[[Industrie|industrie]] et la mécanisation de l'[[Agriculture|agriculture]] va provoquer une [[Prolétarisation_de_la_paysannerie|prolétarisation de la paysannerie]] et un exode rural massif qui est toujours en cours.
 
L'émergence du [[Capitalisme|capitalisme]] et la [[Révolution_industrielle|révolution industrielle]] vont engendrer un nouveau saut qualitatif dans l'importance des villes. Le développement de l'[[Industrie|industrie]] et la mécanisation de l'[[Agriculture|agriculture]] va provoquer une [[Prolétarisation_de_la_paysannerie|prolétarisation de la paysannerie]] et un exode rural massif qui est toujours en cours.
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En Russie, le moujik (paysan) a eu pendant pendant des siècles l'habitude d'utiliser le mot ''«&nbsp;nemetz&nbsp;»'' (signifiant ''«&nbsp;muet&nbsp;»'', ''«&nbsp;celui qui ne parle pas la langue du pays&nbsp;»'') pour ''«&nbsp;allemand&nbsp;»'' mais aussi pour tous les étrangers et même les hommes venant des villes.<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr28.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>
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En Russie, le moujik (paysan) a eu pendant pendant des siècles l'habitude d'utiliser le mot ''«&nbsp;nemetz&nbsp;»'' (signifiant ''«&nbsp;muet&nbsp;»'', ''«&nbsp;celui qui ne parle pas la langue du pays&nbsp;»'') pour ''«&nbsp;allemand&nbsp;»'' mais aussi pour tous les étrangers et même les hommes venant des villes.<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr28.htm Histoire de la révolution russe]'', 1930</ref>
    
== Point de vue marxiste ==
 
== Point de vue marxiste ==
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Dans l’[[Anti-Dühring|''Anti-Dühring'']] (1878) Engels s'en prend à [[Eugen_Dühring|Eugen Dühring]] qui pense que la séparation de la ville et de la campagne est ''«&nbsp;inévitable de par la nature de la chose&nbsp;»''. Engels soutient au contraire que le capitalisme conduit à une mauvaise répartition du machinisme, qui provoque des déséquilibres [[Écologiques|écologiques]] (il n'emploie pas le terme) et sanitaires, et que seule une planification consciente permettra d'y remédier&nbsp;:
 
Dans l’[[Anti-Dühring|''Anti-Dühring'']] (1878) Engels s'en prend à [[Eugen_Dühring|Eugen Dühring]] qui pense que la séparation de la ville et de la campagne est ''«&nbsp;inévitable de par la nature de la chose&nbsp;»''. Engels soutient au contraire que le capitalisme conduit à une mauvaise répartition du machinisme, qui provoque des déséquilibres [[Écologiques|écologiques]] (il n'emploie pas le terme) et sanitaires, et que seule une planification consciente permettra d'y remédier&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;La suppression de l'opposition de la ville et de la campagne n'est donc pas seulement possible. Elle est devenue une nécessité directe de la production industrielle elle-même, comme elle est également devenue une nécessité de la production agricole et, par-dessus le marché, de l'hygiène publique. Ce n'est que par la fusion de la ville et de la campagne que l'on peut éliminer l'intoxication actuelle de l'air, de l'eau et du sol; elle seule peut amener les masses qui aujourd'hui languissent dans les villes au point où leur fumier servira à produire des plantes, au lieu de produire des maladies. &nbsp;»''<br/> <br/> ''«&nbsp;La suppression de la séparation de la ville et de la campagne n'est donc pas une utopie, même en tant qu'elle a pour condition la répartition la plus égale possible de la grande industrie à travers tout le pays. Certes, la civilisation nous a laissé, avec les grandes villes, un héritage qu'il faudra beaucoup de temps et de peine pour éliminer. Mais il faudra les éliminer et elles le seront, même si c'est un processus de longue durée. &nbsp;»<ref>F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/engels/works/1878/06/fe18780611ac.htm Anti-Dühring]'', 1878</ref>''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;La suppression de l'opposition de la ville et de la campagne n'est donc pas seulement possible. Elle est devenue une nécessité directe de la production industrielle elle-même, comme elle est également devenue une nécessité de la production agricole et, par-dessus le marché, de l'hygiène publique. Ce n'est que par la fusion de la ville et de la campagne que l'on peut éliminer l'intoxication actuelle de l'air, de l'eau et du sol; elle seule peut amener les masses qui aujourd'hui languissent dans les villes au point où leur fumier servira à produire des plantes, au lieu de produire des maladies. &nbsp;»''<br/> <br/> ''«&nbsp;La suppression de la séparation de la ville et de la campagne n'est donc pas une utopie, même en tant qu'elle a pour condition la répartition la plus égale possible de la grande industrie à travers tout le pays. Certes, la civilisation nous a laissé, avec les grandes villes, un héritage qu'il faudra beaucoup de temps et de peine pour éliminer. Mais il faudra les éliminer et elles le seront, même si c'est un processus de longue durée. &nbsp;»<ref>F. Engels, ''[https://www.marxists.org/francais/engels/works/1878/06/fe18780611ac.htm Anti-Dühring]'', 1878</ref>''</blockquote>  
En pleine [[Guerre_civile_russe|guerre civile]], dans une Russie en déclin socio-économique, [[Trotsky|Trotsky]] écrit&nbsp;:
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En pleine [[Guerre_civile_russe|guerre civile]], dans une Russie en déclin socio-économique, [[Trotski|Trotski]] écrit&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Avant tout, il est nécessaire d'assurer à la classe ouvrière la possibilité de vivre, fût-ce dans les conditions les plus pénibles, et de conserver de ce fait les centres industriels, de sauver les villes. C'est là le point de départ. Si nous ne voulons pas dissoudre la ville dans la campagne, l'industrie dans l'agriculture, si nous ne voulons pas ruraliser tout le pays, nous devons maintenir, ne fût-ce qu'à un niveau minimum, notre transport, et assurer le pain aux villes, le combustible et les matières premières à l'industrie, le fourrage au bétail. Sans cela, nous ne ferons pas un pas en avant. &nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_10.htm Terrorisme et communisme]'', 1920</ref>''</blockquote>  
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<blockquote>''«&nbsp;Avant tout, il est nécessaire d'assurer à la classe ouvrière la possibilité de vivre, fût-ce dans les conditions les plus pénibles, et de conserver de ce fait les centres industriels, de sauver les villes. C'est là le point de départ. Si nous ne voulons pas dissoudre la ville dans la campagne, l'industrie dans l'agriculture, si nous ne voulons pas ruraliser tout le pays, nous devons maintenir, ne fût-ce qu'à un niveau minimum, notre transport, et assurer le pain aux villes, le combustible et les matières premières à l'industrie, le fourrage au bétail. Sans cela, nous ne ferons pas un pas en avant. &nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_10.htm Terrorisme et communisme]'', 1920</ref>''</blockquote>  
Trotsky, comme l'immense majorité des cadres bolchéviks, considèrent surtout l'abolition du clivage villes-campagne comme un rattrapage de la campagne. Cela consiste surtout en plus d’espaces verts dans les villes, et en l’industrialisation de la production agricole dans le cadre d’exploitations géantes<ref>Daniel Tanuro, [http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_sectionnav&view=article&Itemid=53&id=1739 ''Écologie : le lourd héritage de Léon Trotsky''], Août 2010 </ref>.
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Trotski, comme l'immense majorité des cadres bolchéviks, considèrent surtout l'abolition du clivage villes-campagne comme un rattrapage de la campagne. Cela consiste surtout en plus d’espaces verts dans les villes, et en l’industrialisation de la production agricole dans le cadre d’exploitations géantes<ref>Daniel Tanuro, [http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_sectionnav&view=article&Itemid=53&id=1739 ''Écologie : le lourd héritage de Léon Trotski''], Août 2010 </ref>.
    
En 1972,&nbsp;[[Henri_Lefebvre|Henri Lefebvre]] écrit ''La pensée marxiste de la ville''. Il reprend les idées de Marx et Engels, mais apporte ses propres interprétations. Selon lui, l’opposition entre ''ville'' et ''campagne'' (entre centre et périphérie) ne saurait être assimilée à celle de la ''ruralité ''(culture rurale) et de l’''urbanité'' (culture urbaine) qui, loin de s’atténuer, s’accentue au contraire jusqu’à complet recouvrement de la première par la seconde à terme. Mais il ne précise pas quelle forme prendrait la nouvelle société&nbsp;qui en serait issue, qu'il qualifie de ''société urbaine'' par opposition à la ''société industrielle'' et à la ''société rurale''.
 
En 1972,&nbsp;[[Henri_Lefebvre|Henri Lefebvre]] écrit ''La pensée marxiste de la ville''. Il reprend les idées de Marx et Engels, mais apporte ses propres interprétations. Selon lui, l’opposition entre ''ville'' et ''campagne'' (entre centre et périphérie) ne saurait être assimilée à celle de la ''ruralité ''(culture rurale) et de l’''urbanité'' (culture urbaine) qui, loin de s’atténuer, s’accentue au contraire jusqu’à complet recouvrement de la première par la seconde à terme. Mais il ne précise pas quelle forme prendrait la nouvelle société&nbsp;qui en serait issue, qu'il qualifie de ''société urbaine'' par opposition à la ''société industrielle'' et à la ''société rurale''.

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