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*défense d'un régime parlementaire face aux régimes présidentiels  
 
*défense d'un régime parlementaire face aux régimes présidentiels  
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Selon le schéma historique des marxistes, la révolution bourgeoise devait dans un premier temps survenir, ouvrir la voie à une période de développement du capitalisme, créant les conditions d'une révolution socialiste. Au cours du 19<sup>ème</sup> siècle et particulièrement lors de la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe de 1917]], un débat a agité les marxistes sur le rôle du mouvement ouvrier. Le mouvement ouvrier était déjà fort (bien que plus faible qu'en Europe de l'Ouest) et le mouvement démocratique bourgeois était trop faible et hésitant pour être autonome. Cela a conduit notamment à la scission entre [[Menchéviks|menchéviks]] (voulant se limiter à un soutien aux démocrates bourgeois) et [[Bolchéviks|bolchéviks]] (prônant un rôle moteur du prolétariat). Face au test de la période révolutionnaire, ce clivage s'est avéré être celui entre [[Réformistes|réformistes]] et révolutionnaires. Mais la question du type de gouvernement révolutionnaire à viser n'était pas consensuelle parmi les révolutionnaires. ''«&nbsp;[[Gouvernement_ouvrier_et_paysan|Gouvernement ouvrier et paysan]]&nbsp;»'' ([[Lénine|Lénine]])&nbsp;? ''«&nbsp;Dictature du prolétariat appuyée sur la paysannerie&nbsp;»'' ([[Trotsky|Trotsky]])&nbsp;?
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Selon le schéma historique des marxistes, la révolution bourgeoise devait dans un premier temps survenir, ouvrir la voie à une période de développement du capitalisme, créant les conditions d'une révolution socialiste. Au cours du 19<sup>ème</sup> siècle et particulièrement lors de la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe de 1917]], un débat a agité les marxistes sur le rôle du mouvement ouvrier. Le mouvement ouvrier était déjà fort (bien que plus faible qu'en Europe de l'Ouest) et le mouvement démocratique bourgeois était trop faible et hésitant pour être autonome. Cela a conduit notamment à la scission entre [[Menchéviks|menchéviks]] (voulant se limiter à un soutien aux démocrates bourgeois) et [[Bolchéviks|bolchéviks]] (prônant un rôle moteur du prolétariat). Face au test de la période révolutionnaire, ce clivage s'est avéré être celui entre [[Réformistes|réformistes]] et révolutionnaires. Mais la question du type de gouvernement révolutionnaire à viser n'était pas consensuelle parmi les révolutionnaires. ''«&nbsp;[[Gouvernement_ouvrier_et_paysan|Gouvernement ouvrier et paysan]]&nbsp;»'' ([[Lénine|Lénine]])&nbsp;? ''«&nbsp;Dictature du prolétariat appuyée sur la paysannerie&nbsp;»'' ([[Trotski|Trotski]])&nbsp;?
    
L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] dans ses premières années débattait beaucoup de la stratégie et des tactiques à suivre pour réussir des révolutions dans d'autres pays "sous-développés" (n'ayant pas une classe ouvrière nombreuse comme en occident). Il était alors analysé que ces pays "arriérés" (d'un point de vue économique et politique&nbsp;: "pas encore démocratiques") étaient aussi des pays dominés par l'[[Impérialisme|impérialisme]] des pays "avancés". Suivant l'audace bolchévique, le prolétariat devait jouer un rôle moteur et le plus indépendant possible, mais les conceptions étaient plutôt empiriques. La notion de "[[Front_unique_anti-impérialiste|front unique anti-impérialiste]]" a été développée à cette époque par analogie avec le [[Front_unique_ouvrier|front unique ouvrier]]. Ce type de front devait servir à partir de la lutte nationale anti-féodale et [[Anti-impérialiste|anti-impérialiste]] pour la développer, avec ou sans la bourgeoisie (car celle-ci est faible et hésistante dans ces pays).
 
L'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]] dans ses premières années débattait beaucoup de la stratégie et des tactiques à suivre pour réussir des révolutions dans d'autres pays "sous-développés" (n'ayant pas une classe ouvrière nombreuse comme en occident). Il était alors analysé que ces pays "arriérés" (d'un point de vue économique et politique&nbsp;: "pas encore démocratiques") étaient aussi des pays dominés par l'[[Impérialisme|impérialisme]] des pays "avancés". Suivant l'audace bolchévique, le prolétariat devait jouer un rôle moteur et le plus indépendant possible, mais les conceptions étaient plutôt empiriques. La notion de "[[Front_unique_anti-impérialiste|front unique anti-impérialiste]]" a été développée à cette époque par analogie avec le [[Front_unique_ouvrier|front unique ouvrier]]. Ce type de front devait servir à partir de la lutte nationale anti-féodale et [[Anti-impérialiste|anti-impérialiste]] pour la développer, avec ou sans la bourgeoisie (car celle-ci est faible et hésistante dans ces pays).
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Les révolutions sont des moments d'intense participation des masses à la politique (même les révolutions qui portent finalement au pouvoir une nouvelle [[classe_dominante|classe dominante]]). De ce point de vue, elles sont des moments beaucoup plus démocratiques que la vie politique "normale" dans les [[sociétés_de_classe|sociétés de classe]].  
 
Les révolutions sont des moments d'intense participation des masses à la politique (même les révolutions qui portent finalement au pouvoir une nouvelle [[classe_dominante|classe dominante]]). De ce point de vue, elles sont des moments beaucoup plus démocratiques que la vie politique "normale" dans les [[sociétés_de_classe|sociétés de classe]].  
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Et pourtant les révolutions sont des moments où les règles démocratiques formelles sont très souvent bafouées. Il y a nécessairement une rupture avec d'anciennes institutions que les masses ne reconnaissent et ne supportent plus. Il y a nécessairement une initiative prise en un point donné (souvent central), qui entraîne le reste des masses derrière lui (parfois unanimement, mais souvent avec une [[guerre_civile|guerre civile]] à la clé). Par exemple au sujet de la [[Révolution_de_Février_1917|Révolution de Février 1917]], [[Trotsky|Trotsky]] écrivait :
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Et pourtant les révolutions sont des moments où les règles démocratiques formelles sont très souvent bafouées. Il y a nécessairement une rupture avec d'anciennes institutions que les masses ne reconnaissent et ne supportent plus. Il y a nécessairement une initiative prise en un point donné (souvent central), qui entraîne le reste des masses derrière lui (parfois unanimement, mais souvent avec une [[guerre_civile|guerre civile]] à la clé). Par exemple au sujet de la [[Révolution_de_Février_1917|Révolution de Février 1917]], [[Trotski|Trotski]] écrivait :
 
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''«&nbsp;Le renversement du pouvoir eut lieu sur l'initiative et par les forces d'une cité [Pétrograd] qui constituait à peu près la soixante-quinzième partie de la population du pays. Si l'on veut, on peut dire que le plus grand des actes démocratiques fut accompli d'une façon non démocratique. Le pays tout entier se trouva placé devant le fait accompli. Si l'on avait en perspective une Assemblée constituante, cette circonstance ne changeait rien à rien, car les délais et les modalités de la convocation d'une représentation nationale devaient être déterminés par des organes qui émanaient de la victorieuse insurrection de Pétrograd. Cela jette une lumière crue sur la question de la fonction des formes démocratiques en général, et, en particulier, en période révolutionnaire. Au fétichisme juridique de la " volonté populaire " les révolutions ont constamment infligé de rudes coups, d'autant plus implacables, qu'elles étaient plus profondes, plus hardies, plus démocratiques. &nbsp;»''<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr08.htm Histoire de la révolution russe - 8. Qui dirigea l’insurrection de Février?]'', 1930</ref>
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''«&nbsp;Le renversement du pouvoir eut lieu sur l'initiative et par les forces d'une cité [Pétrograd] qui constituait à peu près la soixante-quinzième partie de la population du pays. Si l'on veut, on peut dire que le plus grand des actes démocratiques fut accompli d'une façon non démocratique. Le pays tout entier se trouva placé devant le fait accompli. Si l'on avait en perspective une Assemblée constituante, cette circonstance ne changeait rien à rien, car les délais et les modalités de la convocation d'une représentation nationale devaient être déterminés par des organes qui émanaient de la victorieuse insurrection de Pétrograd. Cela jette une lumière crue sur la question de la fonction des formes démocratiques en général, et, en particulier, en période révolutionnaire. Au fétichisme juridique de la " volonté populaire " les révolutions ont constamment infligé de rudes coups, d'autant plus implacables, qu'elles étaient plus profondes, plus hardies, plus démocratiques. &nbsp;»''<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr08.htm Histoire de la révolution russe - 8. Qui dirigea l’insurrection de Février?]'', 1930</ref>
 
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Le [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] issu de Février gouvernait avant d'avoir convoqué une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] (s'appuyant sur la légitimité implicite des partis majoritaires), et lorsque les bolchéviks sont devenus majoritaires, ils ont dissout la [[Assemblée_constituante_russe_de_1918|Constituante]], s'appuyant sur la légitimité d'organes de [[démocratie_ouvrière|démocratie ouvrière]], les [[soviets|soviets]].
 
Le [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] issu de Février gouvernait avant d'avoir convoqué une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] (s'appuyant sur la légitimité implicite des partis majoritaires), et lorsque les bolchéviks sont devenus majoritaires, ils ont dissout la [[Assemblée_constituante_russe_de_1918|Constituante]], s'appuyant sur la légitimité d'organes de [[démocratie_ouvrière|démocratie ouvrière]], les [[soviets|soviets]].

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