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==L'éducation physique==
 
==L'éducation physique==
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=== Sport (Coubertin) vs éducation physique (Tissié, Grousset) ===
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===Sport (Coubertin) vs éducation physique (Tissié, Grousset)===
 
Pierre de Coubertin s'inscrit pleinement dans le débat que Georges Hébert cristallise dans un ouvrage-clef en 1925. Bien que rallié à la République, en prônant le sport et l'excellence de la compétition à l'école, il entre bien en conflit avec les tenants de la gymnastique militaire et hygiéniste prônée officiellement par Paul Bert et bien d'autres et ceux de l'éducation physique et sportive égalitaire du plus grand nombre, prônée par Paschal Grousset ancien communard déporté. Ce « Monsieur Paschal Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de rapports », dit le jeune conservateur Coubertin. Cependant, Coubertin souhaite amener l'activité physique et le sport à l'école. C'est à cette fin qu'il fonde le ''Comité de propagande des exercices physiques'' en juin 1888 et le renforce en 1890 avec la ''Revue athlétique''. Les membres du comité sont majoritairement d'une sensibilité de droite (monarchistes, conservateurs et ecclésiastiques), contrairement à ceux de la Ligue nationale de l’éducation physique de Grousset dont les membres, comme [[Georges Clemenceau]] ou [[Alexandre Dumas fils|Alexandre Dumas]], ont une sensibilité [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|radicale]] : socialistes ou non, mais républicains et athées.
 
Pierre de Coubertin s'inscrit pleinement dans le débat que Georges Hébert cristallise dans un ouvrage-clef en 1925. Bien que rallié à la République, en prônant le sport et l'excellence de la compétition à l'école, il entre bien en conflit avec les tenants de la gymnastique militaire et hygiéniste prônée officiellement par Paul Bert et bien d'autres et ceux de l'éducation physique et sportive égalitaire du plus grand nombre, prônée par Paschal Grousset ancien communard déporté. Ce « Monsieur Paschal Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de rapports », dit le jeune conservateur Coubertin. Cependant, Coubertin souhaite amener l'activité physique et le sport à l'école. C'est à cette fin qu'il fonde le ''Comité de propagande des exercices physiques'' en juin 1888 et le renforce en 1890 avec la ''Revue athlétique''. Les membres du comité sont majoritairement d'une sensibilité de droite (monarchistes, conservateurs et ecclésiastiques), contrairement à ceux de la Ligue nationale de l’éducation physique de Grousset dont les membres, comme [[Georges Clemenceau]] ou [[Alexandre Dumas fils|Alexandre Dumas]], ont une sensibilité [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|radicale]] : socialistes ou non, mais républicains et athées.
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De cette situation naissent les conflits idéologiques entre un mouvement libéral d'inspiration anglo-saxonne et un mouvement plus égalitaire et collectif, plus proche aussi de l'aura de la IIIe République, alors qu'une troisième composante se garde à l'écart des deux mouvances : la ''Ligue girondine de l'éducation physique'' de Philippe Tissié. Cependant, médecin et hygiéniste, celui-ci prend position contre la compétition et ses violences, tandis que Coubertin défend le sport et sa {{Citation|liberté d'excès}} pour aller vers l'excellence de l'individu. Coubertin a aussi une vision internationale du sport et veut relier les ligues sportives du monde entier entre elles avec une préférence pour les jeux sportifs anglais (football, athlétisme, aviron et tennis), alors que Tissié et Grousset militent pour une approche éducative du sport par les jeux régionaux (la [[barrette aquitaine]] plutôt que le rugby) et par la Gymnastique suédoise de Pehr Henrik Ling (1776–1839), déjà mieux insérée dans la tradition nationale.
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De cette situation naissent les conflits idéologiques entre un mouvement libéral d'inspiration anglo-saxonne et un mouvement plus égalitaire et collectif, plus proche aussi de l'aura de la IIIe République, alors qu'une troisième composante se garde à l'écart des deux mouvances : la ''Ligue girondine de l'éducation physique'' de Philippe Tissié. Cependant, médecin et hygiéniste, celui-ci prend position contre la compétition et ses violences, tandis que Coubertin défend le sport et sa « liberté d'excès » pour aller vers l'excellence de l'individu. Coubertin a aussi une vision internationale du sport et veut relier les ligues sportives du monde entier entre elles avec une préférence pour les jeux sportifs anglais (football, athlétisme, aviron et tennis), alors que Tissié et Grousset militent pour une approche éducative du sport par les jeux régionaux (la [[barrette aquitaine]] plutôt que le rugby) et par la Gymnastique suédoise de Pehr Henrik Ling (1776–1839), déjà mieux insérée dans la tradition nationale.
    
Aussi Tissié se désintéresse-t-il de la création des Jeux olympiques et des problèmes afférents : « Les questions d'amateurs et de professionnels ainsi que le rétablissement des Jeux olympiques n'intéressent pas directement la Ligue girondine qui ne s'occupe que des jeunes gens ou des enfants en cours de scolarité « mais, en tant que délégué du ministre de l'Instruction publique, il participe activement en 1897 au congrès du Havre, fraternel comme les valeurs que veulent incarner les Jeux olympiques, et y défend ses points de vue. En raison de sa prestance, ceux-ci sont fortement écoutés et entendus, en dépit des réserves de Pierre de Coubertin qui reste cependant en contact avec Tissié « pour travailler sur cette même cause […] » qu'est l'éducation de l'activité physique car «[…] même si nous ne la servons pas de la même manière, nous l'aimons pareillement ». En dépit de toutes leurs divergences, on relève, de 1889 à 1915, une importante correspondance entre Coubertin et Tissié que le premier nommé ménage prudemment eu égard à ses fonctions publiques.
 
Aussi Tissié se désintéresse-t-il de la création des Jeux olympiques et des problèmes afférents : « Les questions d'amateurs et de professionnels ainsi que le rétablissement des Jeux olympiques n'intéressent pas directement la Ligue girondine qui ne s'occupe que des jeunes gens ou des enfants en cours de scolarité « mais, en tant que délégué du ministre de l'Instruction publique, il participe activement en 1897 au congrès du Havre, fraternel comme les valeurs que veulent incarner les Jeux olympiques, et y défend ses points de vue. En raison de sa prestance, ceux-ci sont fortement écoutés et entendus, en dépit des réserves de Pierre de Coubertin qui reste cependant en contact avec Tissié « pour travailler sur cette même cause […] » qu'est l'éducation de l'activité physique car «[…] même si nous ne la servons pas de la même manière, nous l'aimons pareillement ». En dépit de toutes leurs divergences, on relève, de 1889 à 1915, une importante correspondance entre Coubertin et Tissié que le premier nommé ménage prudemment eu égard à ses fonctions publiques.
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==Publications==
 
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=== Collaboration aux journaux et aux revues ===
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===Collaboration aux journaux et aux revues===
    
*1867, ''La Gazette de Paris''
 
*1867, ''La Gazette de Paris''
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==Bibliographie==
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===Essais===
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=== Essais ===
   
*Pierre-Alban Lebecq, ''Paschal Grousset. Sport et Éducation Physique a la Française. 1888-1909'', Riveneuve, 2013
 
*Pierre-Alban Lebecq, ''Paschal Grousset. Sport et Éducation Physique a la Française. 1888-1909'', Riveneuve, 2013
 
*Xavier Noël, ''Philippe Daryl (André Laurie)'', Revue Jules Verne n°37, Centre international Jules Verne, 2013, p. 85-105.
 
*Xavier Noël, ''Philippe Daryl (André Laurie)'', Revue Jules Verne n°37, Centre international Jules Verne, 2013, p. 85-105.
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*H.Le Targat - UEREPS Lille, ''[http://visio.univ-littoral.fr/revue-staps/pdf/23.pdf Premiers éléments d'une biographie de Paschal Grousset(1844-1909)]'', pdf, 2p., septembre 2008
 
*H.Le Targat - UEREPS Lille, ''[http://visio.univ-littoral.fr/revue-staps/pdf/23.pdf Premiers éléments d'une biographie de Paschal Grousset(1844-1909)]'', pdf, 2p., septembre 2008
 
*Université Segalen, Bordeaux 2, [http://www.u-bordeaux2.fr/1193741236340/0/fiche___article/ une biographie rapide], 30 octobre 2007
 
*Université Segalen, Bordeaux 2, [http://www.u-bordeaux2.fr/1193741236340/0/fiche___article/ une biographie rapide], 30 octobre 2007
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*Lebecq Pierre-Alban, « Une œuvre politique éclairée par la science. Paschal Grousset (1844-1909) et l'éducation physique », Sciences sociales et sport, 2012/1 (N° 5), p. 87-117. DOI : 10.3917/rsss.005.0087. URL : [https://www.cairn.info/revue-sciences-sociales-et-sport-2012-1-page-87.htm https://www.cairn.info/revue-sciences-sociales-et-sport-2012-1-page-87.ht]
    
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[[Catégorie:Éducation]] [[Catégorie:France]] [[Catégorie:Commune de Paris de 1871]]
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