Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
7 236 octets ajoutés ,  18 août 2020 à 02:07
S.L. ajout communisme de marx et marxisme de Marx
Ligne 3 : Ligne 3 :     
==BIOGRAPHIE==
 
==BIOGRAPHIE==
 
+
=== Sa vie ===
 
Karl Marx naît le 5 mai 1818 à Trèves, située en Prusse rhénane, c'est-à-dire à l'extrême-Ouest du Royaume de Prusse. Il est issu d'une famille aisée et cultivée. Il étudie le [[Droit|droit]], l'[[Histoire|histoire]] et la [[Philosophie|philosophie]] à l'Université de Bonn, puis à celle de Berlin. Il achève ses études en 1841, en soutenant une thèse de doctorat intitulée [[Différence_de_la_philosophie_de_la_nature_chez_Démocrite_et_Epicure|''Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure'']]. A l'époque, Marx fait partie des "hégéliens de gauche", ou "[[Jeunes_hégéliens|Jeunes hégéliens]]" : il s'agit d'un groupe de philosophes qui adhèrent aux conceptions idéalistes de [[Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel|Hegel]] mais en en rejetant le caractère [[Réaction|réactionnaire]], et en essayant d'en tirer des conclusions [[Athéisme|athées]] et [[Révolution|révolutionnaires]].
 
Karl Marx naît le 5 mai 1818 à Trèves, située en Prusse rhénane, c'est-à-dire à l'extrême-Ouest du Royaume de Prusse. Il est issu d'une famille aisée et cultivée. Il étudie le [[Droit|droit]], l'[[Histoire|histoire]] et la [[Philosophie|philosophie]] à l'Université de Bonn, puis à celle de Berlin. Il achève ses études en 1841, en soutenant une thèse de doctorat intitulée [[Différence_de_la_philosophie_de_la_nature_chez_Démocrite_et_Epicure|''Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure'']]. A l'époque, Marx fait partie des "hégéliens de gauche", ou "[[Jeunes_hégéliens|Jeunes hégéliens]]" : il s'agit d'un groupe de philosophes qui adhèrent aux conceptions idéalistes de [[Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel|Hegel]] mais en en rejetant le caractère [[Réaction|réactionnaire]], et en essayant d'en tirer des conclusions [[Athéisme|athées]] et [[Révolution|révolutionnaires]].
   Ligne 16 : Ligne 16 :  
La recrudescence des mouvements démocratiques, à partir de la fin des années 1850, conduisent Marx à reprendre une activité politique. Il joue un grand rôle dans la fondation à Londres, en 1864, de l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]]. Marx rédigera pour l'AIT un grand nombre de déclarations et de manifestes. En unissant le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] des divers pays, en cherchant à orienter dans la voie d'une activité commune les différentes formes du [[Socialisme|socialisme]] non prolétarien, prémarxiste ([[Giuseppe_Mazzini|Mazzini]], [[Pierre-Joseph_Proudhon|Proudhon]], [[Michel_Bakounine|Bakounine]], le [[Trade-unionisme|trade-unionisme]] [[Libéralisme|libéral]] anglais, les oscillations vers la droite des [[Ferdinand_Lassalle|lassalliens]] en Allemagne, etc.), en combattant les théories de toutes ces sectes et écoles, Marx forgea une tactique unique pour la lutte prolétarienne de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] dans les divers pays. Après la chute de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]] (1871), dont il donna une appréciation révolutionnaire profonde et brillante dans [[La_Guerre_civile_en_France|''La Guerre civile en France'']] (1871), et à la suite de la scission de l'Internationale provoquée par les bakouninistes, il fut impossible à cette dernière de subsister en Europe. En 1872, Marx fait transférer le siège de l'Internationale à New York. Mais l'activité intense de Marx dans le cadre de l'A.I.T. et ses nombreux travaux théoriques avaient ébranlé sa santé. La maladie empêcha Marx de terminer [[Le_Capital|''Le Capital'']] ; il mourut en 1883 et fut enterré au cimetière de Highgate à Londres, avec sa femme, morte en 1881.
 
La recrudescence des mouvements démocratiques, à partir de la fin des années 1850, conduisent Marx à reprendre une activité politique. Il joue un grand rôle dans la fondation à Londres, en 1864, de l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]]. Marx rédigera pour l'AIT un grand nombre de déclarations et de manifestes. En unissant le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] des divers pays, en cherchant à orienter dans la voie d'une activité commune les différentes formes du [[Socialisme|socialisme]] non prolétarien, prémarxiste ([[Giuseppe_Mazzini|Mazzini]], [[Pierre-Joseph_Proudhon|Proudhon]], [[Michel_Bakounine|Bakounine]], le [[Trade-unionisme|trade-unionisme]] [[Libéralisme|libéral]] anglais, les oscillations vers la droite des [[Ferdinand_Lassalle|lassalliens]] en Allemagne, etc.), en combattant les théories de toutes ces sectes et écoles, Marx forgea une tactique unique pour la lutte prolétarienne de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] dans les divers pays. Après la chute de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]] (1871), dont il donna une appréciation révolutionnaire profonde et brillante dans [[La_Guerre_civile_en_France|''La Guerre civile en France'']] (1871), et à la suite de la scission de l'Internationale provoquée par les bakouninistes, il fut impossible à cette dernière de subsister en Europe. En 1872, Marx fait transférer le siège de l'Internationale à New York. Mais l'activité intense de Marx dans le cadre de l'A.I.T. et ses nombreux travaux théoriques avaient ébranlé sa santé. La maladie empêcha Marx de terminer [[Le_Capital|''Le Capital'']] ; il mourut en 1883 et fut enterré au cimetière de Highgate à Londres, avec sa femme, morte en 1881.
   −
==Le marxisme==
+
=== Le communisme de Marx ===
 +
 
 +
Karl Marx a abordé à la fois la philosophie, la sociologie, l’analyse économique du capitalisme dans le cadre du matérialisme et de la science. Il a appliqué, toujours dans le cadre matérialiste, une analyse critique des pensées de Pierre-Joseph Proudhon, Hegel, Ludwig Feuerbach, etc. Il a donc construit une nouvelle conception d'étude des sociétés que l'on nomme conception matérialiste de l'histoire.  Dans le cadre éthique, il milite pour le projet révolutionnaire communiste, c'est-à-dire une société débarrassée du salariat, du capitalisme, des classes sociales, des États, et des frontières.  Dans le cadre de la Ligue des communistes, Engels, Wilhelm Wolff, Marx et quelques autres y visaient à soumettre
 +
 +
« à une critique impitoyable le mélange de socialisme ou de communisme anglo-français et de philosophie allemande, qui formait alors la doctrine secrète de la Ligue » ; ils y établissaient que « seule l'étude scientifique de la structure de la société bourgeoise pouvait fournir une solide base théorique »<ref>[[Herr Vogt]], Costes, 1928, p. 105.</ref>.
 +
 
 +
Ils y exposaient enfin « sous une forme populaire qu'il ne s'agissait pas de mettre en vigueur un système utopique, mais d'intervenir, en connaissance de cause, dans le procès de bouleversement historique qui s'opérait dans la société ».
 +
 +
Ainsi dans les Manuscrits de 1844, Marx écrit :
 +
« Le communisme est la forme nécessaire et le principe dynamique de l'avenir immédiat, mais le communisme n'est pas en tant que tel ni le but du développement humain ni la forme de la société humaine. »<ref>Critique de l'économie politique (1844), (trad. Kostas Papaïoannou), éd. Allia, 2007, partie 3. Communisme et socialisme, chap. XVII. Communisme et socialisme 2. Athéisme, communisme, socialisme, p. 167.</ref>
 +
 
 +
En 1845, dans L'Idéologie allemande, pour Marx et Engels,
 +
« le communisme n'est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer ». Ils appellent « communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement »<ref>[[L'idéologie allemande]], éd. La Pléiade, Œuvres, 1845, t. 3, p. 1 067. </ref>.
 +
 
 +
En 1847, Engels définit ce mouvement réel dans le premier des Principes du communisme, « Qu'est ce que le communisme ? » :
 +
 
 +
  « le communisme est l'enseignement des conditions de la libération du prolétariat ». 
 +
 
 +
Dans le Manifeste du parti communiste en 1848, Marx et Engels remarquent que
 +
 
 +
« le communisme, ce n'est pas l'abolition de la propriété en général, mais l'abolition de la propriété bourgeoise », condition de la libération du prolétariat. Par conséquent : « Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux ; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui. »<ref>Karl Marx (trad. de l'allemand par Laura Marx), Manifeste du Parti communiste, Champ libre, 1983 (1re éd. 1848) (ISBN 2-85184-138-6), « partie II (« Prolétaires et communistes ») », p. 47-48.</ref> 
 +
 
 +
 
 +
En 1875, Marx indique dans un de ses derniers textes (la critique du Programme de Gotha) sa vision du communisme :   
 +
 
 +
« Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital; quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l'horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! » »<ref>«Karl Marx (1875). gloses marginales au programme du Parti Ouvrier allemand ».</ref> 
 +
 
 +
=== Les marxismes ===
 +
 
 +
====Le marxisme de Marx ====
 +
 
 +
Karl Marx et Friedrich Engels voulaient que l'on ne parle pas de marxisme, mais de « socialisme rationaliste critique »<ref>Georges Haupt, « De Marx au marxisme », L'Historien et le Mouvement social, La Découverte, 1980, p. 93.</ref> ou de « socialisme matérialiste critique »<ref>Noëlle Castagnez-Ruggiu, Histoire des idées socialistes, La Découverte, coll. Repères no 223, 1997, p. 47.</ref> ou encore de « socialisme scientifique » pour la doctrine de la science pour éviter qu'on attribue à sa personne ce qui est le patrimoine théorique du prolétariat<ref>Karl Marx et Friedrich Engels, LA COMMUNE DE 1871, Lettres et déclarations pour la plupart inédite [archive] - traduction et présentation de Roger Dangeville, Union générale d'Éditions, Paris, 1971, 322 p., p. 4 (format pdf)</ref>. 
 +
 
 +
Marx lui-même à plusieurs reprises, dans les dernières années de sa vie, dit à Paul Lafargue : « Si c'est cela le marxisme, ce qui est sûr c'est que moi, je ne suis pas marxiste », marquant sa volonté de se démarquer du « marxisme » proclamé par le Parti ouvrier français naissant.
 +
 
 +
En effet, [[Jules Guesde]] et « les guesdistes se livrent à une vulgarisation de Karl Marx et Engels… mieux adaptée au public français ». C'est dans ce contexte que « Karl Marx, qui a rédigé les « considérants » du programme des guesdistes »<ref>René Bidouze, Lissagaray, la plume et l'épée, Les Éditions ouvrières, coll. La Part des hommes, 1991, aux pages 144-145.</ref>, aurait prononcé cette expression.
 +
 
 +
Le terme est inventé à la fin des années 1870, par des adversaires des proches de Marx (les guesdistes, la social-démocratie allemande) au sein de l'Association internationale des travailleurs<ref>Margaret Manale, « Aux origines du concept de « marxisme » » [archive], Études de marxologie, octobre 1974, p. (en ligne sur le site du collectif d'édition Smolny depuis le 8 mars 2011)</ref>. L'expression apparaît textuellement pour la première fois en 1882 avec la brochure de Paul Brousse le Marxisme dans l'internationale<ref>Noëlle Castagnez-Ruggiu, Histoire des idées socialistes, La Découverte, coll. Repères no 223, 1997, p. 49.</ref><ref>Margaret Manale, « L’édification d’une doctrine marxiste » [archive], Études de marxologie, janvier-février 1978, p. 165-215 (en ligne sur le site du collectif d'édition Smolny depuis le 3 avril 2011).</ref>. 
 +
 
 +
Toutefois, il ne faut pas entendre par cette affirmation de Marx qu'il s'opposait à toutes formes de vulgarisation. Sa déclaration est avant tout une opposition à toute théorie hagiographique.
 +
 
 +
Pour le reste, Marx affirme que « les essais scientifiques, destinés à révolutionner une science, ne peuvent jamais être véritablement populaires. Mais une fois que la base scientifique est posée, la vulgarisation est possible… »<ref>Lettre de Marx à Ludwig Kugelmann, 28 décembre 1862</ref>.
 +
 
 +
====La diversification du marxisme====
    
{{Voir|Marxisme}}
 
{{Voir|Marxisme}}
Ligne 28 : Ligne 71 :  
Mais à la différence de l'immense majorité des philosophes, Marx concevait l'élaboration théorique comme ayant vocation à servir directement à la transformation du monde. C'est pourquoi le corpus théorique que l'on a ensuite appelé "[[Marxisme|marxisme]]" a pour principal objet le [[Socialisme_scientifique|socialisme scientifique]], la plus grande tâche de l'époque contemporaine.
 
Mais à la différence de l'immense majorité des philosophes, Marx concevait l'élaboration théorique comme ayant vocation à servir directement à la transformation du monde. C'est pourquoi le corpus théorique que l'on a ensuite appelé "[[Marxisme|marxisme]]" a pour principal objet le [[Socialisme_scientifique|socialisme scientifique]], la plus grande tâche de l'époque contemporaine.
   −
==Bibliographie==
+
==BIBLIOGRAPHIE==
 +
===Œuvres principales===
    
Voici une liste des principaux ouvrages (les plus importants et/ou ou les plus connus) de Marx, écrits seuls ou avec [[Friedrich_Engels|Engels]]&nbsp;:
 
Voici une liste des principaux ouvrages (les plus importants et/ou ou les plus connus) de Marx, écrits seuls ou avec [[Friedrich_Engels|Engels]]&nbsp;:
Ligne 49 : Ligne 93 :  
*[[Critique_du_programme_de_Gotha|''Critique du programme de Gotha'']] (1875, publication posthume)
 
*[[Critique_du_programme_de_Gotha|''Critique du programme de Gotha'']] (1875, publication posthume)
   −
==Notes et sources==
+
===Notes et sources===
    
[http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1914/karlmarx/km01.htm Voir aussi la biographie de Marx réalisée par Lénine]
 
[http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1914/karlmarx/km01.htm Voir aussi la biographie de Marx réalisée par Lénine]
Utilisateur anonyme

Menu de navigation