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S.L.
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En science, l'abstraction n'est pas l'opposition entre l'abstrait et le concret. Abstrait et concret sont [[Dialectique|dialectiquement]] liés. L'abstraction permet de s'éloigner de la réalité concrète, réduite à nos sens (empirisme, observation) ou à nos idées (idéalisme, modélisation) , afin de définir les phénomènes globaux constituant ainsi un cadre théorique. L'abstraction peut se définir comme un processus mental de décomposition/classification<ref>La définition de Abstraction. Une activité de traitement cognitif. URL : https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-abstraction.html</ref> mais de telle manière que chaque « parties du tout » (notions de base ou cellules) soit significatives et représentatives du « tout » (unité ou sphère). L'abstraction est un cheminement entre l'abstrait et le concret.   
 
En science, l'abstraction n'est pas l'opposition entre l'abstrait et le concret. Abstrait et concret sont [[Dialectique|dialectiquement]] liés. L'abstraction permet de s'éloigner de la réalité concrète, réduite à nos sens (empirisme, observation) ou à nos idées (idéalisme, modélisation) , afin de définir les phénomènes globaux constituant ainsi un cadre théorique. L'abstraction peut se définir comme un processus mental de décomposition/classification<ref>La définition de Abstraction. Une activité de traitement cognitif. URL : https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-abstraction.html</ref> mais de telle manière que chaque « parties du tout » (notions de base ou cellules) soit significatives et représentatives du « tout » (unité ou sphère). L'abstraction est un cheminement entre l'abstrait et le concret.   
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Pour l'exprimer simplement, selon [[Paul Langevin]]'', ''<blockquote>
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Pour l'exprimer simplement, selon [[Paul Langevin]]'', ''
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  «&nbsp;le concret est l'abstrait rendu familier par l'usage.&nbsp;»''<ref>P. Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46.</ref>''
 
  «&nbsp;le concret est l'abstrait rendu familier par l'usage.&nbsp;»''<ref>P. Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46.</ref>''
</blockquote>Sachant que notre langue alphasyllabaire et phonétique (issue de notre évolution culturelle figée par l'enseignement traditionnel) génère une pensée et une vision spontanément abstraites (en opposition avec la  [[Syncrétisme_(psychologie)|perception syncrétique]] de l'enfant et de son [[Devenir (principe)|devenir]] complexe), il est nécessaire d'utiliser la méthode d'abstraction afin de retranscrire et de représenter le réel dans son développement complexe : « C1 <A1> C2 » <> « C2' <A2> C3 ».   
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Sachant que notre langue alphasyllabaire et phonétique (issue de notre évolution culturelle figée par l'enseignement traditionnel) génère une pensée et une vision spontanément abstraites (en opposition avec la  [[Syncrétisme_(psychologie)|perception syncrétique]] de l'enfant et de son [[Devenir (principe)|devenir]] complexe), il est nécessaire d'utiliser la méthode d'abstraction afin de retranscrire et de représenter le réel dans son développement complexe : « C1 <A1> C2 » <> « C2' <A2> C3 ».   
    
Dans le cadre de la connaissance, c'est la force d'abstraction (A1), avec [[Contradictions|ses conflits]] entre pratiques et expériences, qui permet de définir le concret réel dans sa globalité incommensurable (C1). Cependant, ce réel concret conceptualisé (C2) a besoin nécessairement d'une mise en forme simplexe particulière (C2') afin de l'étudier à l'échelle des sens ou de la technologie d'une part, de l'enseigner d'autre part. On passe de la sphère de la connaissance du domaine de la contemplation (« C1 <A1> C2 ») aux cellules du savoir du domaine de la mesure (« C2' <A2> C3 »). Ainsi, dans le cadre du savoir un second processus d'abstraction qu'est la modélisation (A2), avec [[Contradiction|ses conflits]] entre expérimentations et applications, conduit à formaliser la connaissance sous la forme de symbole (C3). Cela permet a posteriori de créer une [[Théorie et faits|représentation]] singulière du réel universel (C1').  
 
Dans le cadre de la connaissance, c'est la force d'abstraction (A1), avec [[Contradictions|ses conflits]] entre pratiques et expériences, qui permet de définir le concret réel dans sa globalité incommensurable (C1). Cependant, ce réel concret conceptualisé (C2) a besoin nécessairement d'une mise en forme simplexe particulière (C2') afin de l'étudier à l'échelle des sens ou de la technologie d'une part, de l'enseigner d'autre part. On passe de la sphère de la connaissance du domaine de la contemplation (« C1 <A1> C2 ») aux cellules du savoir du domaine de la mesure (« C2' <A2> C3 »). Ainsi, dans le cadre du savoir un second processus d'abstraction qu'est la modélisation (A2), avec [[Contradiction|ses conflits]] entre expérimentations et applications, conduit à formaliser la connaissance sous la forme de symbole (C3). Cela permet a posteriori de créer une [[Théorie et faits|représentation]] singulière du réel universel (C1').  
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L'abstraction est la base de l'application des démarches dialectiques en science. C'est ''la méthode du passage de l'abstrait au concret''. <blockquote>« La question de l’abstraction est centrale pour les sciences sociales, comme pour les sciences de la nature d’ailleurs. Elle pose le problème de la complétude des descriptions et des explications que ces sciences se proposent d’atteindre, soit encore celui de la légitimité de leurs méthodes et de leurs résultats eu égard à la complexité et à la diversité infinies du monde réel, qui se situent à l’horizon de leurs investigations. »<ref>Demeulenaere Pierre, « Présentation : le problème de l'abstraction en sociologie », ''L'Année sociologique'', 2006/2 (Vol. 56), p. 253-262. DOI : 10.3917/anso.062.0253. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2006-2-page-253.htm                                                    </ref> </blockquote>Elle est mise en pratique par/dans la [[Méthode globale|méthode globale]] en pédagogie afin de sortir l'enfant de [[Syncrétisme (psychologie)|la confusion syncrétique]] générée par une pensée par couple abstraite et chaotique.   
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L'abstraction est la base de l'application des démarches dialectiques en science. C'est ''la méthode du passage de l'abstrait au concret''.  
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« La question de l’abstraction est centrale pour les sciences sociales, comme pour les sciences de la nature d’ailleurs. Elle pose le problème de la complétude des descriptions et des explications que ces sciences se proposent d’atteindre, soit encore celui de la légitimité de leurs méthodes et de leurs résultats eu égard à la complexité et à la diversité infinies du monde réel, qui se situent à l’horizon de leurs investigations. »<ref>Demeulenaere Pierre, « Présentation : le problème de l'abstraction en sociologie », ''L'Année sociologique'', 2006/2 (Vol. 56), p. 253-262. DOI : 10.3917/anso.062.0253. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2006-2-page-253.htm                                                    </ref>  
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Elle est mise en pratique par/dans la [[Méthode globale|méthode globale]] en pédagogie afin de sortir l'enfant de [[Syncrétisme (psychologie)|la confusion syncrétique]] générée par une pensée par couple abstraite et chaotique.   
    
=='''Généralité'''==
 
=='''Généralité'''==
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*''Manuel de philosophie'', [[Armand Cuvillier|A. Cuvillier]], éd. Armand Colin, 1947, t. 1 - Introduction générale - Psychologie,&nbsp;p.&nbsp;481
 
*''Manuel de philosophie'', [[Armand Cuvillier|A. Cuvillier]], éd. Armand Colin, 1947, t. 1 - Introduction générale - Psychologie,&nbsp;p.&nbsp;481
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Dans ce cas, la pensée abstraite est regardée avec méfiance, par son éloignement de la pensée réelle ou concrète (Joseph Joubert)&nbsp;:
 
Dans ce cas, la pensée abstraite est regardée avec méfiance, par son éloignement de la pensée réelle ou concrète (Joseph Joubert)&nbsp;:
<blockquote><div class="citation">Avant que l’abstraction soit devenue pour l’esprit une chose qu’il puisse se représenter, et même concevoir, que de temps il lui faut&nbsp;! Par combien de retouches il faut fortifier cette ombre&nbsp;! Combien de gens se font abstraits pour paraître profonds&nbsp;! La plupart des termes abstraits sont des ombres qui cachent des vides.
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<div class="citation">Avant que l’abstraction soit devenue pour l’esprit une chose qu’il puisse se représenter, et même concevoir, que de temps il lui faut&nbsp;! Par combien de retouches il faut fortifier cette ombre&nbsp;! Combien de gens se font abstraits pour paraître profonds&nbsp;! La plupart des termes abstraits sont des ombres qui cachent des vides.
    
*''Pensées''&nbsp;(~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 1,&nbsp;p.&nbsp;321&nbsp;([[https://fr.wikisource.org/wiki/Pensées|texte intégral sur Wikisource]])
 
*''Pensées''&nbsp;(~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 1,&nbsp;p.&nbsp;321&nbsp;([[https://fr.wikisource.org/wiki/Pensées|texte intégral sur Wikisource]])
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Cependant,
 
Cependant,
<blockquote><div class="citation">L'idée abstraite n'est pas, [...], un simple «&nbsp;extrait&nbsp;» de la représentation concrète, une «&nbsp;idée partielle&nbsp;», un résidu appauvri de la perception. L'abstraction véritable est tout autre chose que cette pseudo-abstraction qui n'est guère qu'une attention toute spontanée, prêtée à certains caractères de l'objet perçu ''tels qu'ils sont donnés dans l'intuition sensible''.
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<div class="citation">L'idée abstraite n'est pas, [...], un simple «&nbsp;extrait&nbsp;» de la représentation concrète, une «&nbsp;idée partielle&nbsp;», un résidu appauvri de la perception. L'abstraction véritable est tout autre chose que cette pseudo-abstraction qui n'est guère qu'une attention toute spontanée, prêtée à certains caractères de l'objet perçu ''tels qu'ils sont donnés dans l'intuition sensible''.
    
*''Manuel de philosophie'', [[Armand Cuvillier|A. Cuvillier]], éd. Armand Colin, 1947, t. 1 - Introduction générale - Psychologie,&nbsp;p.&nbsp;487
 
*''Manuel de philosophie'', [[Armand Cuvillier|A. Cuvillier]], éd. Armand Colin, 1947, t. 1 - Introduction générale - Psychologie,&nbsp;p.&nbsp;487
</div></blockquote> <blockquote><div class="citation">'''L'abstraction proprement dite, celle qui forme les concepts, est INSÉPARABLE DE LA GÉNÉRALISATION.'''
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<div class="citation">'''L'abstraction proprement dite, celle qui forme les concepts, est INSÉPARABLE DE LA GÉNÉRALISATION.'''
 
*''Manuel de philosophie'', [[Armand Cuvillier|A. Cuvillier]], éd. Armand Colin, 1947, t. 1 - Introduction générale - Psychologie,&nbsp;p.&nbsp;487
 
*''Manuel de philosophie'', [[Armand Cuvillier|A. Cuvillier]], éd. Armand Colin, 1947, t. 1 - Introduction générale - Psychologie,&nbsp;p.&nbsp;487
</div></blockquote>/!\ NE PAS OUBLIER :
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/!\ NE PAS OUBLIER :
    
  '''Une généralisation (tout <> partie du tout ») englobe la particularité (ce qui propre et commun aux parties) et la singularité (ce qui est rare dans le tout et infiniment petit dans les parties).'''
 
  '''Une généralisation (tout <> partie du tout ») englobe la particularité (ce qui propre et commun aux parties) et la singularité (ce qui est rare dans le tout et infiniment petit dans les parties).'''
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====Relations dialectiques====
 
====Relations dialectiques====
'''=>  Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317'''<blockquote>Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes.
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'''=>  Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317'''
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Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes.
    
'''On emploie dans cette approche des formes que décrit la logique formelle. Mais on recourt également à d'autres moyens qui nous permettent de nous orienter dans une réalité complexe, changeante et contradictoire.'''
 
'''On emploie dans cette approche des formes que décrit la logique formelle. Mais on recourt également à d'autres moyens qui nous permettent de nous orienter dans une réalité complexe, changeante et contradictoire.'''
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[...]
 
[...]
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Ce débat m'obligea à élaborer ma propre conception de ces aspects de la philosophie. Je décidai de concevoir une discipline qui engloberait comme objet d'étude les problèmes de logique, de gnoséologie, d'ontologie, de méthodologie, et de dialectique ainsi que d'autres matière qui touchent aux problèmes généraux du langage et de la connaissance. je considérais comme secondaire l'appellation de ladite discipline. "Philosophie" ne convenait pas. [...]. Avec le temps, je me mis à utiliser l'expression "logique complexe" pour distinguer ce que je faisais de ce que faisaient les autres.</blockquote>Ainsi
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Ce débat m'obligea à élaborer ma propre conception de ces aspects de la philosophie. Je décidai de concevoir une discipline qui engloberait comme objet d'étude les problèmes de logique, de gnoséologie, d'ontologie, de méthodologie, et de dialectique ainsi que d'autres matière qui touchent aux problèmes généraux du langage et de la connaissance. je considérais comme secondaire l'appellation de ladite discipline. "Philosophie" ne convenait pas. [...]. Avec le temps, je me mis à utiliser l'expression "logique complexe" pour distinguer ce que je faisais de ce que faisaient les autres.
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Ainsi
 
  la méthode dialectique n'est rien d'autre qu'une pensée scientifique dans des conditions où, pour paraphraser Marx, les méthodes d'investigation expérimentale et empirique doivent laisser la place à la force de l'abstraction, à des postulats théoriques et à des déductions appliquées à une interconnexion changeante et complexe de relation et de processus. John Stuart Mill avait déjà tenté de décrire une telle méthode, mais Dieu sait pourquoi on ne l'a jamais rapprochée à la dialectique.
 
  la méthode dialectique n'est rien d'autre qu'une pensée scientifique dans des conditions où, pour paraphraser Marx, les méthodes d'investigation expérimentale et empirique doivent laisser la place à la force de l'abstraction, à des postulats théoriques et à des déductions appliquées à une interconnexion changeante et complexe de relation et de processus. John Stuart Mill avait déjà tenté de décrire une telle méthode, mais Dieu sait pourquoi on ne l'a jamais rapprochée à la dialectique.
 
=='''Démarches dialectiques en science'''==
 
=='''Démarches dialectiques en science'''==
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Dans ce cas, en science moderne, l'abstraction est considérée comme une faculté de compréhension plus riche des phénomènes. Ce processus mental est utilisé par les scientifiques de la lignée scientifique d'[[Hegel|Hegel]] dont [[Marx|Marx]].
 
Dans ce cas, en science moderne, l'abstraction est considérée comme une faculté de compréhension plus riche des phénomènes. Ce processus mental est utilisé par les scientifiques de la lignée scientifique d'[[Hegel|Hegel]] dont [[Marx|Marx]].
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Dans le livre d'Angel Rivière, ''la psychologie de [[Lev Vygotski|Vygotsky]]'' (édition La Dispute) à la page 7&nbsp;:<blockquote>«&nbsp;
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Dans le livre d'Angel Rivière, ''la psychologie de [[Lev Vygotski|Vygotsky]]'' (édition La Dispute) à la page 7&nbsp;:
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[...] sur le plan méthodologie, il convient d'élaborer un type d'analyse en unités non décomposables, c'est-à-dire qui intègre les différents aspects significatifs de la conduite humaine. À ce propos, Vygotsky indique&nbsp;:&nbsp; <blockquote>''« Par '''unité de base''' nous entendons des produits de l'analyse tels qu'à la différence des éléments ils possèdent toutes les propriétés fondamentales du '''tout''' et sont des parties vivantes de cette unité qui ne sont plus décomposables [...] ''» <sup>([[Lev Vygotski|Vygotsky,]] 1985, p. 36)</sup> </blockquote>»</blockquote>Or, chez [[Alexandre_Zinoviev|Alexandre Zinoviev]], on retrouve également la même chose avec ''unité de base'' = ''cellule,'' et ''tout'' = ''sphère''.
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[...] sur le plan méthodologie, il convient d'élaborer un type d'analyse en unités non décomposables, c'est-à-dire qui intègre les différents aspects significatifs de la conduite humaine. À ce propos, Vygotsky indique&nbsp;:&nbsp;  
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''« Par '''unité de base''' nous entendons des produits de l'analyse tels qu'à la différence des éléments ils possèdent toutes les propriétés fondamentales du '''tout''' et sont des parties vivantes de cette unité qui ne sont plus décomposables [...] ''» <sup>([[Lev Vygotski|Vygotsky,]] 1985, p. 36)</sup>  
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Or, chez [[Alexandre_Zinoviev|Alexandre Zinoviev]], on retrouve également la même chose avec ''unité de base'' = ''cellule,'' et ''tout'' = ''sphère''.
    
Ainsi, en géologie, dans l'étude de lames minces (partie d'un tout ou cellule) issues d'un même bassin (le tout ou sphère), si l'on rate en effet un seul minuscule grain de quartz anguleux présent seulement dans une unique lame mince parmi moult autres lames contenant aucun grain quartz anguleux, la détermination de la nature du bassin et de son histoire sera erronée. On en générera de fausses généralités.
 
Ainsi, en géologie, dans l'étude de lames minces (partie d'un tout ou cellule) issues d'un même bassin (le tout ou sphère), si l'on rate en effet un seul minuscule grain de quartz anguleux présent seulement dans une unique lame mince parmi moult autres lames contenant aucun grain quartz anguleux, la détermination de la nature du bassin et de son histoire sera erronée. On en générera de fausses généralités.
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Marx a utilisé cette méthode d'abstraction sur sa société caractérisée par son aspect professionnel dont la sphère professionnelle est encore aliénée au privé (sphère communautaire mère) de la propriété des moyens de productions et de services (sphère professionnelle fille) :
 
Marx a utilisé cette méthode d'abstraction sur sa société caractérisée par son aspect professionnel dont la sphère professionnelle est encore aliénée au privé (sphère communautaire mère) de la propriété des moyens de productions et de services (sphère professionnelle fille) :
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<blockquote>Les économistes du 17<sup>e</sup> siècle, par exemple, commencent toujours par la totalité vivante : la population, la nation, l’État, plusieurs États, etc. ; mais ils finissent toujours par dégager au moyen de l’analyse un certain nombre de relations générales et abstraites déterminantes telles que la division du travail, l’argent, la valeur, etc.   
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Les économistes du 17<sup>e</sup> siècle, par exemple, commencent toujours par la totalité vivante : la population, la nation, l’État, plusieurs États, etc. ; mais ils finissent toujours par dégager au moyen de l’analyse un certain nombre de relations générales et abstraites déterminantes telles que la division du travail, l’argent, la valeur, etc.   
    
Dès que ces moments singuliers furent plus ou moins fixés dans des abstractions, ont commencé les systèmes économiques, qui partent du simple, comme travail, division du travail, besoin, valeur d’échange, pour s’élever jusqu’à l’État, l’échange entre nations et le marché mondial.   
 
Dès que ces moments singuliers furent plus ou moins fixés dans des abstractions, ont commencé les systèmes économiques, qui partent du simple, comme travail, division du travail, besoin, valeur d’échange, pour s’élever jusqu’à l’État, l’échange entre nations et le marché mondial.   
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'''Le concret est concret parce qu’il est le rassemblement de multiples déterminations, donc unité de la diversité.'''   
 
'''Le concret est concret parce qu’il est le rassemblement de multiples déterminations, donc unité de la diversité.'''   
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'''C’est pourquoi il apparaît dans la pensée comme procès de rassemblement, comme résultat, non comme point de départ, bien qu’il soit le point de départ réel et, par suite, aussi le point de départ de l’intuition et de la représentation'''.<ref>K. Marx, « Introduction de 1857 », in ''Manuscrits de 1857-1858 dits « Grundrisse »'', trad. J.-P. Lefebvre et alii, Paris, Éditions sociales, 2011, p. 39-68.</ref> </blockquote>
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'''C’est pourquoi il apparaît dans la pensée comme procès de rassemblement, comme résultat, non comme point de départ, bien qu’il soit le point de départ réel et, par suite, aussi le point de départ de l’intuition et de la représentation'''.<ref>K. Marx, « Introduction de 1857 », in ''Manuscrits de 1857-1858 dits « Grundrisse »'', trad. J.-P. Lefebvre et alii, Paris, Éditions sociales, 2011, p. 39-68.</ref>  
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Afin de construire leurs [[Théorie et faits|théories]], Alexandre Zinoviev et Karl Marx partent tous deux des petits rien de la vie quotidienne et non pas des phénomènes spectaculaires que l'on généralise hâtivement et qui conduisent à des conclusions absurdes reprises le plus souvent politiquement.  
 
Afin de construire leurs [[Théorie et faits|théories]], Alexandre Zinoviev et Karl Marx partent tous deux des petits rien de la vie quotidienne et non pas des phénomènes spectaculaires que l'on généralise hâtivement et qui conduisent à des conclusions absurdes reprises le plus souvent politiquement.  
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!Lev Vygotski
 
!Lev Vygotski
 
!Alexandre Zinoviev
 
!Alexandre Zinoviev
!exemple pratique
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! colspan="2" |Exemples pratiques
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!
 
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|Sujet
+
|'''Sujet'''
 
|Population
 
|Population
 
|Tout
 
|Tout
 
|Sphère
 
|Sphère
 
|Bassin géologique
 
|Bassin géologique
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|In vivo
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|'''Nature'''
 
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|Objet
+
|'''Objet'''
 
|Déterminations la plus simple
 
|Déterminations la plus simple
 
|unités de base
 
|unités de base
 
|Cellules
 
|Cellules
 
|lames minces du bassin
 
|lames minces du bassin
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|In vitro
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|'''Culture'''
 
|}
 
|}
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  '''[[Émile Jalley]] et [[Henri Wallon]] :''' « « la connaissance procède de l'action sur les choses avant de la guider ». Et la science en tant que « ''conscience des rapports entre le réel et la pensée'' », est adaptation active des cadres de la connaissance à l'objet, « ''réaction'' » des forces humaines en réponse aux forces de la nature, selon un cycle d'interactions. C'est « '''''une création''''' », non pas une continuité [E. J. : théorie de Descartes], mais perpétuelle et progressive qui rend compte à la fois du monde et de la science. Entre les deux, il y a continuité, « ''foncière identité'' ». C'est pourquoi, les lois de la pensée sont en homologie essentielle, en conformité avec celles de l'univers : '''« sans dialectique dans le monde, il n'y aurait pas de dialectique dans la pensée. Il faut bien que la pensée du monde soit inscrite par le monde dans la pensée ».'''»
 
  '''[[Émile Jalley]] et [[Henri Wallon]] :''' « « la connaissance procède de l'action sur les choses avant de la guider ». Et la science en tant que « ''conscience des rapports entre le réel et la pensée'' », est adaptation active des cadres de la connaissance à l'objet, « ''réaction'' » des forces humaines en réponse aux forces de la nature, selon un cycle d'interactions. C'est « '''''une création''''' », non pas une continuité [E. J. : théorie de Descartes], mais perpétuelle et progressive qui rend compte à la fois du monde et de la science. Entre les deux, il y a continuité, « ''foncière identité'' ». C'est pourquoi, les lois de la pensée sont en homologie essentielle, en conformité avec celles de l'univers : '''« sans dialectique dans le monde, il n'y aurait pas de dialectique dans la pensée. Il faut bien que la pensée du monde soit inscrite par le monde dans la pensée ».'''»
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<blockquote>C1 : Sphère (concret réel) = Regardé globale/Expérience ↔ Réflexions/Pratique     
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C1 : Sphère (concret réel) = Regardé globale/Expérience ↔ Réflexions/Pratique     
    
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  C2 : [[Théorie et faits|Théorie]] (concret pensé)  </blockquote><br />
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  C2 : [[Théorie et faits|Théorie]] (concret pensé)   
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*Saut 1 :
 
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C2  
    
 
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C2'</blockquote>
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C2'
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====Mouvement de la sphère de la mesure====
 
====Mouvement de la sphère de la mesure====
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*Domaine du savoir acquis (Ingénierie - Objet)
 
*Domaine du savoir acquis (Ingénierie - Objet)
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<blockquote>C2' : Cellules (concret réel) => Observation fine/Expérimentation ↔ Applications/Raisonnement
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C2' : Cellules (concret réel) => Observation fine/Expérimentation ↔ Applications/Raisonnement
    
'''↓'''
 
'''↓'''
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C3 : Symbole (concret pensé)</blockquote>
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C3 : Symbole (concret pensé)
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*Saut 2 :
 
*Saut 2 :
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====Modèle de la circularité dialectique des savoirs====
 
====Modèle de la circularité dialectique des savoirs====
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