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On n'utilisait quasiment pas d'[[Engrais|engrais]]. Pas d'engrais de synthèse évidemment, mais aussi très peu d'engrais organiques (fumier), car il y avait peu de bétail. Dans les fermes on ne trouvait souvent que le minimum d'animaux de trait pour tirer les charrues et charrettes, quelques cochons (faciles à nourrir) et un peu de volaille. Pour le reste, le gros bétail était considéré par les hommes comme un concurrent nécessitant qu'on lui consacre une partie des terres susceptibles de fournir de la nourriture aux paysans.
 
On n'utilisait quasiment pas d'[[Engrais|engrais]]. Pas d'engrais de synthèse évidemment, mais aussi très peu d'engrais organiques (fumier), car il y avait peu de bétail. Dans les fermes on ne trouvait souvent que le minimum d'animaux de trait pour tirer les charrues et charrettes, quelques cochons (faciles à nourrir) et un peu de volaille. Pour le reste, le gros bétail était considéré par les hommes comme un concurrent nécessitant qu'on lui consacre une partie des terres susceptibles de fournir de la nourriture aux paysans.
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Pendant longtemps, pour permettre aux terres épuisées par les récoltes de se reconstituer, on était obligé de les laisser en jachère, c'est-à-dire au repos. Plus tard, la généralisation des techniques de rotation des cultures, à partir du 8<sup>ème</sup> siècle, ne permit de suppléer que pour une faible part à cette absence d'engrais.
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Pendant longtemps, pour permettre aux terres épuisées par les récoltes de se reconstituer, on était obligé de les laisser en jachère, c'est-à-dire au repos. Plus tard, la généralisation des techniques de rotation des cultures, à partir du 8<sup>e</sup> siècle, ne permit de suppléer que pour une faible part à cette absence d'engrais.
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=== Moyen-Âge japonais ===
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Peu de données sont disponibles, mais la période médiévale a été une période de hausse des rendements agricoles au Japon :<blockquote>
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A l’époque de Kamakura [1185–1333], il est question dans plusieurs domaines de taux de perception de la redevance annuelle de l’ordre de trois ''to'' (trois fois dix-huit litres à peu près) par ''tan'' (environ dix ares) de terre, et ceci correspond à des chiffres de l’ordre de 20 à 30 % de la récolte. Au <small>XIV</small><sup>e</sup> siècle, des taux de cinq ''to'' sont fréquents. Or, d’autres sources attestent l’enrichissement relatif des paysans. Cet accroissement du montant de la rente foncière conjugué à une amélioration globale du niveau de vie dans les campagnes ne peut s’expliquer que par une augmentation de la productivité du travail paysan.<ref>Pierre-François Souyri, Histoire du Japon médiéval, 2013</ref>
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==Agriculture capitaliste==
 
==Agriculture capitaliste==
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Dès la fin du [[Moyen-Âge]] des propriétaires terriens aristocrates, mais qui commençaient à avoir des comportements de [[Bourgeois|bourgeois]], ont estimé qu'il était plus avantageux de vendre la laine de leurs moutons aux filatures et tissages flamands, situés de l'autre côté de la Manche, plutôt que de produire des céréales. Ils se sont mis à «&nbsp;faire du mouton&nbsp;» pour les manufactures flamandes, puis pour les [[Manufactures|manufactures]] anglaises lorsque celles-ci sont apparues à leur tour.
 
Dès la fin du [[Moyen-Âge]] des propriétaires terriens aristocrates, mais qui commençaient à avoir des comportements de [[Bourgeois|bourgeois]], ont estimé qu'il était plus avantageux de vendre la laine de leurs moutons aux filatures et tissages flamands, situés de l'autre côté de la Manche, plutôt que de produire des céréales. Ils se sont mis à «&nbsp;faire du mouton&nbsp;» pour les manufactures flamandes, puis pour les [[Manufactures|manufactures]] anglaises lorsque celles-ci sont apparues à leur tour.
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Seulement il faut beaucoup moins de paysans à l'hectare pour garder des moutons que pour cultiver la terre. Les nobles propriétaires terriens ont donc chassé leurs paysans en même temps qu'ils clôturaient leurs terres pour empêcher que les moutons aillent se balader n'importe où. Ce fut le mouvement des «&nbsp;[[Enclosures|enclosures]]&nbsp;», qui toucha peut-être 30&nbsp;% des terres cultivées de cette époque, et qui provoqua un appauvrissement brutal dans la population des campagnes, en particulier chez les [[ouvriers agricoles]]. Si bien que des enquêtes montrent qu'au 19e siècle, l'ouvrier agricole est bien plus mal nourri dans l'Angleterre « avancée » que dans l'Irlande « reculée » voisine.<ref name=":0">Karl Marx, ''Le Capital, Livre I, XXIII, V, e) Le prolétariat agricole anglais'', 1867 (traduction de la 4<sup>e</sup> édition allemande, Editions sociales)</ref><blockquote>« En Angleterre l'agriculture moderne date de la moitié du 18<sup>e</sup> siècle, bien que le bouleversement des rapports de propriété foncière, qui est la base du nouveau mode de production, soit bien antérieur à cette date. »<ref name=":0" /></blockquote>Le [[Capitalisme|capitalisme]] se développera ensuite progressivement en Angleterre, notamment en exploitant les [[Économies_d'échelle|économies d'échelle]]. Dans les [[Manuscrits_de_1844|''Manuscrits de 1844'']], Marx raille les défenseurs de la grande propriété terrienne, qui identifient ''«&nbsp;d'une manière sophistique les avantages économiques qu'offre l'agriculture à grande échelle&nbsp;»'' avec cette forme de propriété, alors qu'elle est contingente et que la propriété collective de ces grandes exploitation serait encore plus efficace.
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Seulement il faut beaucoup moins de paysans à l'hectare pour garder des moutons que pour cultiver la terre. Les nobles propriétaires terriens ont donc chassé leurs paysans en même temps qu'ils clôturaient leurs terres pour empêcher que les moutons aillent se balader n'importe où. Ce fut le mouvement des «&nbsp;[[Enclosures|enclosures]]&nbsp;», qui toucha peut-être 30&nbsp;% des terres cultivées de cette époque, et qui provoqua un appauvrissement brutal dans la population des campagnes, en particulier chez les [[ouvriers agricoles]]. Si bien que des enquêtes montrent qu'au 19e siècle, l'ouvrier agricole est bien plus mal nourri dans l'Angleterre « avancée » que dans l'Irlande « reculée » voisine.<ref name=":0">Karl Marx, ''Le Capital, Livre I, XXIII, V, e) Le prolétariat agricole anglais'', 1867 (traduction de la 4<sup>e</sup> édition allemande, Editions sociales)</ref><blockquote>
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« En Angleterre l'agriculture moderne date de la moitié du 18<sup>e</sup> siècle, bien que le bouleversement des rapports de propriété foncière, qui est la base du nouveau mode de production, soit bien antérieur à cette date. »<ref name=":0" />
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</blockquote>Le [[Capitalisme|capitalisme]] se développera ensuite progressivement en Angleterre, notamment en exploitant les [[Économies_d'échelle|économies d'échelle]]. Dans les [[Manuscrits_de_1844|''Manuscrits de 1844'']], Marx raille les défenseurs de la grande propriété terrienne, qui identifient ''«&nbsp;d'une manière sophistique les avantages économiques qu'offre l'agriculture à grande échelle&nbsp;»'' avec cette forme de propriété, alors qu'elle est contingente et que la propriété collective de ces grandes exploitation serait encore plus efficace.
    
Le développement de l'agriculture moderne engendre un double mouvement, une concentration des ouvriers agricoles à la campagne (souvent à plusieurs familles dans de minuscules maisons en bordures des terres agricoles), et un mouvement d'[[exode rural]].
 
Le développement de l'agriculture moderne engendre un double mouvement, une concentration des ouvriers agricoles à la campagne (souvent à plusieurs familles dans de minuscules maisons en bordures des terres agricoles), et un mouvement d'[[exode rural]].
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Paradoxalement, une conséquence est que puisque la campagne se retrouve structurellement dépeuplée, les grands propriétaires manquent de bras pour les tâches saisonnières. L'agriculture moderne engendre alors le système des « gangs » : des groupes mobiles d'hommes, femmes et enfants qui vont travailler d'exploitations en exploitations et vivent ensemble, dans une vie semi-bohême, que la bonne société (qui profite de ce système) s'empresse de dénoncer.<ref name=":0" />
 
Paradoxalement, une conséquence est que puisque la campagne se retrouve structurellement dépeuplée, les grands propriétaires manquent de bras pour les tâches saisonnières. L'agriculture moderne engendre alors le système des « gangs » : des groupes mobiles d'hommes, femmes et enfants qui vont travailler d'exploitations en exploitations et vivent ensemble, dans une vie semi-bohême, que la bonne société (qui profite de ce système) s'empresse de dénoncer.<ref name=":0" />
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En 1830 eurent lieu de grandes émeutes d'ouvriers agricoles, dites ''[[Swing riots]]'', pour des augmentations de [[salaires]] et contre la concurrence des batteuses mécaniques, qui était souvent incendiées. Mais l'application de méthodes technologiques s'avérait inexorable :<blockquote>« Dans la sphère de l'agriculture, la grande industrie agit plus révolutionnairement que partout ailleurs en ce sens qu'elle fait disparaître le paysan, le rempart de l'ancienne société, et lui substitue le salarié. (...) L'exploitation la plus routinière et la plus irrationnelle est remplacée par l'application technologique de la science. »<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-10.htm Le Capital, Livre I, Quatrième section, XV - X. - Grande industrie et agriculture]'', 1867</ref></blockquote>
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En 1830 eurent lieu de grandes émeutes d'ouvriers agricoles, dites ''[[Swing riots]]'', pour des augmentations de [[salaires]] et contre la concurrence des batteuses mécaniques, qui était souvent incendiées. Mais l'application de méthodes technologiques s'avérait inexorable :<blockquote>
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« Dans la sphère de l'agriculture, la grande industrie agit plus révolutionnairement que partout ailleurs en ce sens qu'elle fait disparaître le paysan, le rempart de l'ancienne société, et lui substitue le salarié. (...) L'exploitation la plus routinière et la plus irrationnelle est remplacée par l'application technologique de la science. »<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-10.htm Le Capital, Livre I, Quatrième section, XV - X. - Grande industrie et agriculture]'', 1867</ref>
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===Mécanisation de l'agriculture américaine===
 
===Mécanisation de l'agriculture américaine===
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Dans la première décennie du 20<sup>e</sup> siècle, une nouvelle invention technologique capitale a été faite&nbsp;: le tracteur avec moteur à essence puis, quelques années plus tard, le moteur diesel. En 1910 il y avait 1 000 tracteurs aux États-Unis. 30 ans plus tard il y en avait 3,5 millions. (Les tracteurs se répandront en Europe continentale avec 50 ans de retard). Cela mit fin à l'utilisation des animaux de trait, et rendit obsolètes de millions de paysans. En 1930 la paysannerie ne représentait plus que 21&nbsp;% de la population aux Etats-Unis.
 
Dans la première décennie du 20<sup>e</sup> siècle, une nouvelle invention technologique capitale a été faite&nbsp;: le tracteur avec moteur à essence puis, quelques années plus tard, le moteur diesel. En 1910 il y avait 1 000 tracteurs aux États-Unis. 30 ans plus tard il y en avait 3,5 millions. (Les tracteurs se répandront en Europe continentale avec 50 ans de retard). Cela mit fin à l'utilisation des animaux de trait, et rendit obsolètes de millions de paysans. En 1930 la paysannerie ne représentait plus que 21&nbsp;% de la population aux Etats-Unis.
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Pour les marxistes contemporains, cela représentait l'avenir non seulement du capitalisme, mais de l'agriculture socialiste également. Ainsi [[Trotski]] écrivait en 1928 :<blockquote>« La société socialiste, elle, ne peut se construire que sur la base des forces productives modernes, sur l'électrification, sur la "chimisation" des processus de production (y compris l'agriculture), sur la combinaison et la généralisation des éléments les plus élevés de la technique contemporaine la plus développée... »<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/ical/ical218.html L'Internationale Communiste après Lenine]'', 1928</ref></blockquote>
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Pour les marxistes contemporains, cela représentait l'avenir non seulement du capitalisme, mais de l'agriculture socialiste également. Ainsi [[Trotski]] écrivait en 1928 :<blockquote>
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« La société socialiste, elle, ne peut se construire que sur la base des forces productives modernes, sur l'électrification, sur la "chimisation" des processus de production (y compris l'agriculture), sur la combinaison et la généralisation des éléments les plus élevés de la technique contemporaine la plus développée... »<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/ical/ical218.html L'Internationale Communiste après Lenine]'', 1928</ref>
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===Agriculture intensive===
 
===Agriculture intensive===
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[[Marx|Marx]] était intéressé par les travaux des premiers scientifiques comme Justus von Liebig qui s'interrogeaient sur la soutenabilité de l'agriculture intensive créée par le capitalisme. Notamment, une citation fréquemment mise en avant est celle-ci&nbsp;:
 
[[Marx|Marx]] était intéressé par les travaux des premiers scientifiques comme Justus von Liebig qui s'interrogeaient sur la soutenabilité de l'agriculture intensive créée par le capitalisme. Notamment, une citation fréquemment mise en avant est celle-ci&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Chaque progrès de l'agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l'art d'exploiter le travailleur, mais encore dans l'art de dépouiller le sol; chaque progrès dans l'art d'accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les Etats-Unis du nord de l'Amérique, par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s'accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu'en épuisant en même temps les deux sources d'où jaillit toute richesse&nbsp;: la terre et le travailleur.&nbsp;»<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-10.htm Le Capital - Livre premier]'', 1867</ref>''</blockquote>  
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''«&nbsp;Chaque progrès de l'agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l'art d'exploiter le travailleur, mais encore dans l'art de dépouiller le sol; chaque progrès dans l'art d'accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les Etats-Unis du nord de l'Amérique, par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s'accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu'en épuisant en même temps les deux sources d'où jaillit toute richesse&nbsp;: la terre et le travailleur.&nbsp;»<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-10.htm Le Capital - Livre premier]'', 1867</ref>''
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Le problème principal qui était identifié était celui de la perte de fertilité des sols en raison de la rupture de l'extraction massive de nutriment non compensée par un retour de ces nutriments sous forme d'engrais organiques.
 
Le problème principal qui était identifié était celui de la perte de fertilité des sols en raison de la rupture de l'extraction massive de nutriment non compensée par un retour de ces nutriments sous forme d'engrais organiques.
<blockquote>''«&nbsp;La production capitaliste (...) trouble encore la circulation matérielle entre l’homme et la terre, et la condition naturelle éternelle de la fertilité durable du sol, en rendant de plus en plus difficile la restitution au sol des ingrédients qui lui sont enlevés et usés sous forme d’aliments, de vêtements, etc. '<nowiki/>'''»'''''</blockquote>  
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''«&nbsp;La production capitaliste (...) trouble encore la circulation matérielle entre l’homme et la terre, et la condition naturelle éternelle de la fertilité durable du sol, en rendant de plus en plus difficile la restitution au sol des ingrédients qui lui sont enlevés et usés sous forme d’aliments, de vêtements, etc. '<nowiki/>'''»'''''
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Marx est cependant confiant dans la capacité de l'humanité à restaurer cette "circultation" des nutriments qui auparavant avait lieu ''«&nbsp;presque spontanément&nbsp;» et à «&nbsp;la rétablir d’une manière systématique, sous une forme adéquate au développement humain intégral et comme loi régulatrice de la production sociale.&nbsp;»''
 
Marx est cependant confiant dans la capacité de l'humanité à restaurer cette "circultation" des nutriments qui auparavant avait lieu ''«&nbsp;presque spontanément&nbsp;» et à «&nbsp;la rétablir d’une manière systématique, sous une forme adéquate au développement humain intégral et comme loi régulatrice de la production sociale.&nbsp;»''
    
Dans [[Le_Capital|''Le Capital'']], [[Marx|Marx]] se plaint qu'au lieu d'utiliser les déjections humaines comme engrais, on les jette à l'eau&nbsp;:
 
Dans [[Le_Capital|''Le Capital'']], [[Marx|Marx]] se plaint qu'au lieu d'utiliser les déjections humaines comme engrais, on les jette à l'eau&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;A Londres, on n’a rien trouvé de mieux à faire de l’engrais provenant de quatre millions et demi d’hommes que de s’en servir pour empester, à frais énormes, la Tamise&nbsp;»''</blockquote>  
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''«&nbsp;A Londres, on n’a rien trouvé de mieux à faire de l’engrais provenant de quatre millions et demi d’hommes que de s’en servir pour empester, à frais énormes, la Tamise&nbsp;»''
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Le développement des engrais chimiques a fait dire à certains bourgeois que la critique de Marx sur le déséquilibre des nutriments était périmée. Dans ''La question agraire et les critiques de Marx'', [[Lénine|Lénine]] leur répond que ''«&nbsp;la possibilité de substituer des fertilisants artificiels aux engrais naturels (…) ne réfute en rien l’irrationalité qui consiste à gaspiller des engrais naturels en polluant ainsi les rivières et l’air dans les districts industriels&nbsp;». ''Il y avait donc une critique de la fuite en avant capitaliste et de ses effets polluants.&nbsp;
 
Le développement des engrais chimiques a fait dire à certains bourgeois que la critique de Marx sur le déséquilibre des nutriments était périmée. Dans ''La question agraire et les critiques de Marx'', [[Lénine|Lénine]] leur répond que ''«&nbsp;la possibilité de substituer des fertilisants artificiels aux engrais naturels (…) ne réfute en rien l’irrationalité qui consiste à gaspiller des engrais naturels en polluant ainsi les rivières et l’air dans les districts industriels&nbsp;». ''Il y avait donc une critique de la fuite en avant capitaliste et de ses effets polluants.&nbsp;
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[[Friedrich_Engels|Friedrich Engels]] évoquait les dégâts que pouvait réaliser l'agriculture dès son origine&nbsp;:
 
[[Friedrich_Engels|Friedrich Engels]] évoquait les dégâts que pouvait réaliser l'agriculture dès son origine&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature. Elle se venge sur nous de chacune d’elles. Chaque victoire a certes en premier lieu les conséquences que nous avons escomptées, mais, en second et en troisième lieu, elle a des effets tout différents, imprévus, qui ne détruisent que trop souvent ces premières conséquences. Les gens qui, en Mésopotamie, en Grèce, en Asie Mineure et autres lieux essartaient les forêts pour gagner de la terre arable, étaient loin de s’attendre à jeter par là les bases de l’actuelle désolation de ces pays, en détruisant avec les forêts les centres d’accumulation et de conservation de l’humidité.&nbsp;» Dialectique de la nature, 1883''</blockquote>  
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''«&nbsp;Ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature. Elle se venge sur nous de chacune d’elles. Chaque victoire a certes en premier lieu les conséquences que nous avons escomptées, mais, en second et en troisième lieu, elle a des effets tout différents, imprévus, qui ne détruisent que trop souvent ces premières conséquences. Les gens qui, en Mésopotamie, en Grèce, en Asie Mineure et autres lieux essartaient les forêts pour gagner de la terre arable, étaient loin de s’attendre à jeter par là les bases de l’actuelle désolation de ces pays, en détruisant avec les forêts les centres d’accumulation et de conservation de l’humidité.&nbsp;» Dialectique de la nature, 1883''
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[[Karl_Marx|Karl Marx]] disait&nbsp;: «&nbsp;''l'agriculture, dès lors qu'elle progresse'' (...) ''sans être dominée consciemment, laisse des déserts derrière elle''&nbsp;».
 
[[Karl_Marx|Karl Marx]] disait&nbsp;: «&nbsp;''l'agriculture, dès lors qu'elle progresse'' (...) ''sans être dominée consciemment, laisse des déserts derrière elle''&nbsp;».
  

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