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En effet, en 1936, si la plupart des auteurs de ''À la lumière du marxisme'' (1935-1936) ont été vivement pris à parti par un « gentilhomme russe »<ref>Ohayon Annick, « Entre Pavlov, Freud et Janet, itinéraire d'un gentilhomme russe émigré en France : Wladimir Drabovitch (1885-1943) », ''Bulletin de psychologie'', 2012/5 (Numéro 521), p. 479-485. DOI : 10.3917/bupsy.521.0479. URL : <nowiki>https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2012-5-page-479.htm</nowiki>                                                    </ref> qui vit en France, il ne pouvait rien dire sur les textes d'Henri Wallon, ni ceux de [[Paul Langevin]].  
 
En effet, en 1936, si la plupart des auteurs de ''À la lumière du marxisme'' (1935-1936) ont été vivement pris à parti par un « gentilhomme russe »<ref>Ohayon Annick, « Entre Pavlov, Freud et Janet, itinéraire d'un gentilhomme russe émigré en France : Wladimir Drabovitch (1885-1943) », ''Bulletin de psychologie'', 2012/5 (Numéro 521), p. 479-485. DOI : 10.3917/bupsy.521.0479. URL : <nowiki>https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2012-5-page-479.htm</nowiki>                                                    </ref> qui vit en France, il ne pouvait rien dire sur les textes d'Henri Wallon, ni ceux de [[Paul Langevin]].  
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Ils n'usent effectivement pas de la phraséologie soviétique qui génère une caricature du  [[matérialisme dialectique]] par l'emploi à outrance<ref>Cf [[Bibliographie sur le matérialisme dialectique#Origine socio-historique et d.C3.A9passement psycho-sociologique]]</ref>  de l'expression. Cette sur-exploitation est d'autant plus flagrante chez les personnes qui découvrent la dialectique ou qui ne sont pas très habile à représenter par le langage les procès  dialectiques. Le langage complexe de Copernic qui permet de représenter l'héliocentrisme est nébuleux et difficile à comprendre contrairement au langage réaliste et clair du géocentrisme. Et pourtant, la terre tourne autour du soleil. La clareté du langage et de l'expression ne fait pas vérité et encore moins représentation du réel dans sa complexité. Ni le parfait, ni le bien ne font le réel, ni le vrai. Par ailleurs, selon [[Alexandre Zinoviev]] sous cette phraséologie idéologique rebutante pour un occidental se cache la science que l'on ne trouve pas dans les textes des libéraux comme Hayek. Les méthodes dialectiques manquent de sens pratique dans sa forme linguistique purement phonétique. D'où l'importance de la [[Méthode globale|méthode globale]] qui permet par son mode opératoire figuratif d'être plus efficace dans les représentations dialectiques.     
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Ils n'usent effectivement pas de la phraséologie soviétique qui génère une caricature du  [[matérialisme dialectique]] par l'emploi à outrance<ref>Cf [[Bibliographie sur le matérialisme dialectique#Origine socio-historique et d.C3.A9passement psycho-sociologique]]</ref>  de l'expression. Cette sur-exploitation est d'autant plus flagrante chez les personnes qui découvrent la dialectique ou qui ne sont pas très habile à représenter par le langage les procès  dialectiques. Le langage complexe de Copernic qui permet de représenter l'héliocentrisme est nébuleux et difficile à comprendre contrairement au langage réaliste et clair du géocentrisme. Et pourtant, la terre tourne autour du soleil. La clâreté du langage et de l'expression ne fait pas vérité et encore moins [[Théorie et faits|représentation]] du réel dans sa complexité. Ni le parfait, ni le bien ne font le réel, ni le vrai. Par ailleurs, selon [[Alexandre Zinoviev]] sous cette phraséologie idéologique rebutante pour un occidental se cache la science que l'on ne trouve pas dans les textes des libéraux comme Hayek. Les méthodes dialectiques manquent de sens pratique dans sa forme linguistique purement phonétique. D'où l'importance de la [[Méthode globale|méthode globale]] qui permet par son mode opératoire figuratif d'être plus efficace dans les [[Théorie et faits|représentation]]<nowiki/>s dialectiques.     
    
Contrairement aux « savants néo-marxistes », Wladimir Drabovitch (1885-1943) n'a pas compris que les principes dialectiques n'émergeaient pas de la tête de Marx, d'Engels, ni de Lénine mais de la nature elle-même mis en lumière par les études scientifiques comme le rappelle Engels<ref>Cf [[Bibliographie sur le matérialisme dialectique#La fondation]]</ref>.  
 
Contrairement aux « savants néo-marxistes », Wladimir Drabovitch (1885-1943) n'a pas compris que les principes dialectiques n'émergeaient pas de la tête de Marx, d'Engels, ni de Lénine mais de la nature elle-même mis en lumière par les études scientifiques comme le rappelle Engels<ref>Cf [[Bibliographie sur le matérialisme dialectique#La fondation]]</ref>.  
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Ce médecin et journaliste pavlovien, leur reproche cependant de ne pas connaître la situation politique en URSS comme la fermeture de nombreux domaines (dont la pédologie, la psychanalyse...) ou les emprisonnements de scientifiques.  
 
Ce médecin et journaliste pavlovien, leur reproche cependant de ne pas connaître la situation politique en URSS comme la fermeture de nombreux domaines (dont la pédologie, la psychanalyse...) ou les emprisonnements de scientifiques.  
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Cependant, Henri Wallon a été tenu succinctement au courant notamment par [[Alexandre Luria]] à la fin des années 30<ref>Guillain André, « Un psychologue au pays des soviets.  À propos d'une correspondance entre Henri Wallon et Alexandre R. Luria », ''Bulletin de psychologie'', 2013/4 (Numéro 526), p. 341-351. DOI : 10.3917/bupsy.526.0341. URL : https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2013-4-page-341.htm                                                    </ref>, peu après le décés prématuré de [[Lev Vygotski]].   
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Cependant, Henri Wallon a été tenu succinctement au courant notamment par [[Alexandre Luria]] à la fin des années 30<ref>Guillain André, « Un psychologue au pays des soviets.  À propos d'une correspondance entre Henri Wallon et Alexandre R. Luria », ''Bulletin de psychologie'', 2013/4 (Numéro 526), p. 341-351. DOI : 10.3917/bupsy.526.0341. URL : https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2013-4-page-341.htm                                                    </ref>, peu après le décès prématuré de [[Lev Vygotski]].   
    
Dans sa précipitation de vouloir créer une psychologie sociale contre la montée des dictatures, Drabovitch  plaque les conceptions scientifiques de Pavlov et de Janet sur la politique. Ce qui lui a valu des critiques négatives de Janet. Il fait avec Pavlov et Janet ce que Spencer et Galton font avec Darwin, ce que les soviétiques font avec Marx et Lénine sans prendre la peine de les évaluer/juger logiquement avec le concret réel. Il fait ce qu'il reproche aux autres.  
 
Dans sa précipitation de vouloir créer une psychologie sociale contre la montée des dictatures, Drabovitch  plaque les conceptions scientifiques de Pavlov et de Janet sur la politique. Ce qui lui a valu des critiques négatives de Janet. Il fait avec Pavlov et Janet ce que Spencer et Galton font avec Darwin, ce que les soviétiques font avec Marx et Lénine sans prendre la peine de les évaluer/juger logiquement avec le concret réel. Il fait ce qu'il reproche aux autres.  
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'''La nature des émotions''' a été un problème très discuté. Selon Cannon, elles consisteraient dans ''l'accroissement des possibilités énergétiques''.
 
'''La nature des émotions''' a été un problème très discuté. Selon Cannon, elles consisteraient dans ''l'accroissement des possibilités énergétiques''.
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MAIS les émotions, objecte Wallon, dépendent, à l'inverse des automatismes utiles qu'elles accompagnent, des seules fonctions neuro-végétatives.
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MAIS les émotions, objecte Wallon, dépendent, à l'inverse des [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s utiles qu'elles accompagnent, des seules fonctions neuro-végétatives.
    
Pour Lapicque, les émotions se réduiraient à de simples 'troubles fonctionnels'.
 
Pour Lapicque, les émotions se réduiraient à de simples 'troubles fonctionnels'.
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*'''L'angoisse''' est à l'opposé de l'axe plaisir-souffrance. Elle consiste dans une généralisation du spasme à tout l'appareil organique, et s'accompagne à la limite d'une sorte d'insensibilité. Car il y a antagonisme entre l'hypertonie et la sensibilité même douloureuse, que suscitent les excitations extérieures. Dans l'algophilie, la douleur est recherchée pour liquider l'angoisse. D'une autre façon, l'orgasme vénérien peut aider à la résolution du tonus anxieux.
 
*'''L'angoisse''' est à l'opposé de l'axe plaisir-souffrance. Elle consiste dans une généralisation du spasme à tout l'appareil organique, et s'accompagne à la limite d'une sorte d'insensibilité. Car il y a antagonisme entre l'hypertonie et la sensibilité même douloureuse, que suscitent les excitations extérieures. Dans l'algophilie, la douleur est recherchée pour liquider l'angoisse. D'une autre façon, l'orgasme vénérien peut aider à la résolution du tonus anxieux.
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*'''La peur''' est parente de l'angoisse lorsqu'elle est liée à l'attente, c'est la peur hypertonique ou anxiété. Elle peut alors se résoudre en plaisir, par exemple dans bien des jeux d'enfant. MAIS la peur peut aussi résulter de l'imprévu. Dans telles occasions, il y a rapport inverse entre l'automatisme utile qui dissout la peur, et l'émotion qui paralyse l'automatisme. Ce type de peur hypotonique se traduit par le désarroi des fonctions posturales, par « l'impuissance de prendre position et de retrouver son équilibre ».
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*'''La peur''' est parente de l'angoisse lorsqu'elle est liée à l'attente, c'est la peur hypertonique ou anxiété. Elle peut alors se résoudre en plaisir, par exemple dans bien des jeux d'enfant. MAIS la peur peut aussi résulter de l'imprévu. Dans telles occasions, il y a rapport inverse entre l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]] utile qui dissout la peur, et l'émotion qui paralyse l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]]. Ce type de peur hypotonique se traduit par le désarroi des fonctions posturales, par « l'impuissance de prendre position et de retrouver son équilibre ».
    
*'''La timidité''' est « la peur vis-à-vis des personnes... un peur relative à son propre " soi " vis-à-vis des autres », elle consiste dans l'effondrement des réactions de prestance. La 'fonction de prestance' concerne les « dispositions réflexes qu'éveille la présence d'un autre... Un état de vigilance d'où résulte le contact des êtres psychiques entre eux (p. 213). Note 60 : Il y a un rapport entre la fonction de prestance et l'instance que Lacan appelle l'Imaginaire et qui tire son origine du stade miroir.
 
*'''La timidité''' est « la peur vis-à-vis des personnes... un peur relative à son propre " soi " vis-à-vis des autres », elle consiste dans l'effondrement des réactions de prestance. La 'fonction de prestance' concerne les « dispositions réflexes qu'éveille la présence d'un autre... Un état de vigilance d'où résulte le contact des êtres psychiques entre eux (p. 213). Note 60 : Il y a un rapport entre la fonction de prestance et l'instance que Lacan appelle l'Imaginaire et qui tire son origine du stade miroir.
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*'''Le rôle des émotions dans la vie psychique''' tient à leur origine tonico-posturale, c'est à dire à leur lien avec la fonction des attitudes.
 
*'''Le rôle des émotions dans la vie psychique''' tient à leur origine tonico-posturale, c'est à dire à leur lien avec la fonction des attitudes.
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*'''Le rôle du tonus''' consiste à « assurer, avec l'équilibre du corps en chacune de ses parties, le point d'appui nécessaire à l'exécution de l'immobilité active : il s'est différencié du mouvement, de manière à s'y opposer en lui substituant une attitude. Mais par le biais de 'l'attitude', l'automatisme cède déjà le pas à la ''représentation''.
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*'''Le rôle du tonus''' consiste à « assurer, avec l'équilibre du corps en chacune de ses parties, le point d'appui nécessaire à l'exécution de l'immobilité active : il s'est différencié du mouvement, de manière à s'y opposer en lui substituant une attitude. Mais par le biais de ''l'attitude'', l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]] cède déjà le pas à la ''[[Théorie et faits|représentation]]''.
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La représentation ne dérive ni de la seule impression sensible, ni de la seule attitude; elle suppose aussi le langage. Mais l'émotion, comme modelage du facteur affectif par l'attitude, par l'expressivité, de ce fait introduit des « motifs de conscience ».  
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La [[Théorie et faits|représentation]] ne dérive ni de la seule impression sensible, ni de la seule attitude; elle suppose aussi le langage. Mais l'émotion, comme modelage du facteur affectif par l'attitude, par l'expressivité, de ce fait introduit des « motifs de conscience ».  
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  -|| La racine de la conscience , donc de la représentation, est à rechercher non dans l'activité extéroceptive, mais dans l'activité proprioceptive. ||-  
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  -|| La racine de la conscience , donc de la [[Théorie et faits|représentation]], est à rechercher non dans l'activité extéroceptive, mais dans l'activité proprioceptive. ||-  
    
Note 61 : On touche ici vraiment du doigt la raison du désaccord insurmontable avec Piaget.
 
Note 61 : On touche ici vraiment du doigt la raison du désaccord insurmontable avec Piaget.
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*'''La valeur fonctionnelle des émotions''' tient à ce qu'elles superposent, au plan des automatismes, la diversité des réactions affectives, comme moyens d'expression.
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*'''La valeur fonctionnelle des émotions''' tient à ce qu'elles superposent, au plan des [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s, la diversité des réactions affectives, comme moyens d'expression.
    
  -|| Les émotions ne relèvent pas du milieu purement physique, mais du milieu des êtres vivants, celui des rapports interindividuels. ||-
 
  -|| Les émotions ne relèvent pas du milieu purement physique, mais du milieu des êtres vivants, celui des rapports interindividuels. ||-
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Mais la parole a aussi rapport avec la fonction tonico-posturale. Cependant, la filiation tonus-émotion-parole n'est peut-être pas unilinéaire.
 
Mais la parole a aussi rapport avec la fonction tonico-posturale. Cependant, la filiation tonus-émotion-parole n'est peut-être pas unilinéaire.
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  -|| En fait, l'émotion est encore loin d'être un langage. En outre, il y a antagonisme entre le caractère démonstratif de l'émotion et le caractère réflexif de la représentation.
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  -|| En fait, l'émotion est encore loin d'être un langage. En outre, il y a antagonisme entre le caractère démonstratif de l'émotion et le caractère réflexif de la [[Théorie et faits|représentation]].
    
  -|| La nature des émotions met en évidence le rôle des ''conflits dialectiques'' dans l'organisation du psychisme.
 
  -|| La nature des émotions met en évidence le rôle des ''conflits dialectiques'' dans l'organisation du psychisme.
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*L'enseignement court conduit à n'avoir que des occupations subalternes et pour ceux qui y sont engagés, c'est la perte définitive de tout espoir d'accéder à une culture supérieure. Et au dessous de ces médiocrité par nécessité, il y aura encore toute la masse des enfants qui n'ont fréquenté que l'école primaire et devant qui on va jusqu'à former aujourd'hui les centres d'apprentissage. »
 
*L'enseignement court conduit à n'avoir que des occupations subalternes et pour ceux qui y sont engagés, c'est la perte définitive de tout espoir d'accéder à une culture supérieure. Et au dessous de ces médiocrité par nécessité, il y aura encore toute la masse des enfants qui n'ont fréquenté que l'école primaire et devant qui on va jusqu'à former aujourd'hui les centres d'apprentissage. »
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<blockquote>« Vous voyez quelle est la politique malthusianiste du capitalisme. Malthusianisme des intelligences, de la culture, des possibilités que chacun devrait avoir, conformément aux droits reconnus par la Constitution de notre pays, d'acquérir toutes les supériorités dont sa personne est susceptible de s'enrichir. »</blockquote>
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<blockquote>« Vous voyez quelle est la politique malthusianiste du capitalisme. Malthusianisme des [[Intelligence|intelligences]], de la culture, des possibilités que chacun devrait avoir, conformément aux droits reconnus par la Constitution de notre pays, d'acquérir toutes les supériorités dont sa personne est susceptible de s'enrichir. »</blockquote>
    
===B_ Projet de potentialisation de la vie collective et individuelle - Regard/pensée de Gauche===
 
===B_ Projet de potentialisation de la vie collective et individuelle - Regard/pensée de Gauche===
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==''Délire de persécution, le délire chronique à base d'interprétation'', 1909==
 
==''Délire de persécution, le délire chronique à base d'interprétation'', 1909==
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  Entre l'objet réel de la perception et la représentation consécutive il peut n'y avoir que des rapports très loin.
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  Entre l'objet réel de la perception et la [[Théorie et faits|représentation]] consécutive il peut n'y avoir que des rapports très loin.
    
*''Délire de persécution'' (1909). In Henri Wallon (2015). ''Œuvre 1'' (p.167). L'Harmattan.
 
*''Délire de persécution'' (1909). In Henri Wallon (2015). ''Œuvre 1'' (p.167). L'Harmattan.
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===Le stade de développement psychomoteur===
 
===Le stade de développement psychomoteur===
 
   
 
   
  Contrairement à l'opinion courante en effet l'offensive est loin d'être le principe habituel de la colère. [...] soit à l'exaltation émotive il y ait renversement de la fureur combative du sujet contre lui-même.  Mais quand bien même l'orientation de la colère resterait exclusivement offensive, elle semble ne mettre en branle les automatismes appropriés que par l'explosion d'une agitation diffuse, qui s'y mêlant, les rends trébuchants, et finit souvent par les frapper d'asynergie et adynamie, par les résoudre en convulsion ou en syncope. Ils ne paraissent n'être pour elle qu'une conquête progressive, tardive, instable.
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  Contrairement à l'opinion courante en effet l'offensive est loin d'être le principe habituel de la colère. [...] soit à l'exaltation émotive il y ait renversement de la fureur combative du sujet contre lui-même.  Mais quand bien même l'orientation de la colère resterait exclusivement offensive, elle semble ne mettre en branle les [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s appropriés que par l'explosion d'une agitation diffuse, qui s'y mêlant, les rends trébuchants, et finit souvent par les frapper d'asynergie et adynamie, par les résoudre en convulsion ou en syncope. Ils ne paraissent n'être pour elle qu'une conquête progressive, tardive, instable.
    
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984 (1ère éd : 1925), partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 24
 
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984 (1ère éd : 1925), partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 24
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  L'émotion est entre l'automatisme et l'action objective, un moment de la vie psychique
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  L'émotion est entre l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]] et l'action objective, un moment de la vie psychique
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  [L'émotion] fait le trait d'union entre le mouvement, qui lui préexiste, et la conscience, qu'elle inaugure [...]. Mais, inversement, si le cours des représentation l'emporte, l'émotion s'éclipse  [...). Les deux systèmes sont incompatibles, mais sans s'ignorer pourtant. [...] Elle introduit à la notion d'autrui et n'en résulte pas. Ainsi la subjectivité de la conscience se mue en sociabilité, par l'intermédiaire de l'expression émotive.
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  [L'émotion] fait le trait d'union entre le mouvement, qui lui préexiste, et la conscience, qu'elle inaugure [...]. Mais, inversement, si le cours des [[Théorie et faits|représentation]] l'emporte, l'émotion s'éclipse  [...). Les deux systèmes sont incompatibles, mais sans s'ignorer pourtant. [...] Elle introduit à la notion d'autrui et n'en résulte pas. Ainsi la subjectivité de la conscience se mue en sociabilité, par l'intermédiaire de l'expression émotive.
    
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon (cité par Émile Jalley, 1981, p. 272), éd. Alcan, 1925, partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 61
 
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon (cité par Émile Jalley, 1981, p. 272), éd. Alcan, 1925, partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 61
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  Se développant sur un autre plan, l'émotion n'en est pas moins, entre l'automatisme et l'action objective, un moment de l'évolution psychique. Elle fait le trait d'union entre le mouvement, qui lui préexiste, et la conscience, qu'elle inaugure. Des incitations actuellement sans issues développent un éréthisme, dont la charges accumulée doit exploser, fût-ce en se transformant.
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  Se développant sur un autre plan, l'émotion n'en est pas moins, entre l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]] et l'action objective, un moment de l'évolution psychique. Elle fait le trait d'union entre le mouvement, qui lui préexiste, et la conscience, qu'elle inaugure. Des incitations actuellement sans issues développent un éréthisme, dont la charges accumulée doit exploser, fût-ce en se transformant.
    
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984 (1925), partie I_ Les stades du développement psycho-moteur, chap. I_Le stade émotif , p.61
 
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984 (1925), partie I_ Les stades du développement psycho-moteur, chap. I_Le stade émotif , p.61
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  Dans l'avalanche de l'épouvante ou de la colère il arrive de ne pouvoir se rappeler la circonstance qui l'a provoquée. Tout devient confus en dehors des remous organiques, des effluves motrices, du brisement ou des raideurs musculaires, des pulsations qui agitent le cœur ou de la griffe qui semble en suspendre les battements, des impressions de congestion céphalique, de tension crânienne, de plénitudes auriculaire, de vertige... Mais inversement, si le cours des représentations l'emporte, l'émotion s'éclipse.
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  Dans l'avalanche de l'épouvante ou de la colère il arrive de ne pouvoir se rappeler la circonstance qui l'a provoquée. Tout devient confus en dehors des remous organiques, des effluves motrices, du brisement ou des raideurs musculaires, des pulsations qui agitent le cœur ou de la griffe qui semble en suspendre les battements, des impressions de congestion céphalique, de tension crânienne, de plénitudes auriculaire, de vertige... Mais inversement, si le cours des [[Théorie et faits|représentation]]<nowiki/>s l'emporte, l'émotion s'éclipse.
    
  Quand un péril, au lieu d'effrayer surexcite l'aptitude à lui faire face et à réagir, l'affectivité s'en trouve bien réduite, que l'action paraît au sujet comme se passer de sa participation directe et personnelle ; le cœur de son moi est comme éliminé du court-circuit, qui s'établit entre sa perception et ses gestes, poussés à leur maximum de lucidité et de précision. Les deux systèmes sont incompatibles, mais sans s'ignorer pourtant.
 
  Quand un péril, au lieu d'effrayer surexcite l'aptitude à lui faire face et à réagir, l'affectivité s'en trouve bien réduite, que l'action paraît au sujet comme se passer de sa participation directe et personnelle ; le cœur de son moi est comme éliminé du court-circuit, qui s'établit entre sa perception et ses gestes, poussés à leur maximum de lucidité et de précision. Les deux systèmes sont incompatibles, mais sans s'ignorer pourtant.
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*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984, partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 68
 
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984, partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 68
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  Mais dans la mesure où l'émotion, est avec ou sans aide étrangère, réaction sur le milieu, l'exemple de la colère montre à quel point la jonction est précaire entre son mécanisme propre et les automatismes qu'elle tend à s'inféoder.
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  Mais dans la mesure où l'émotion, est avec ou sans aide étrangère, réaction sur le milieu, l'exemple de la colère montre à quel point la jonction est précaire entre son mécanisme propre et les [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s qu'elle tend à s'inféoder.
    
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984, partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 69
 
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984, partie I_ Le stade de développement psychomoteur, chap. Le stade émotif, p. 69
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===Les syndromes psycho-moteurs===
 
===Les syndromes psycho-moteurs===
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  '''Émotion et [[Automatisme(psychologie)|automatisme]] sont étroitement associés.'''
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  '''Émotion et [[Automatisme (psychologie)|automatisme]] sont étroitement associés.'''
    
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984, partie II_ Les syndromes psycho-moteurs, chap. III_ Syndromes d'automatisme émotivo-moteur, p. 258
 
*''L'enfant turbulent'', Dr H. Wallon, éd. PUF, 1984, partie II_ Les syndromes psycho-moteurs, chap. III_ Syndromes d'automatisme émotivo-moteur, p. 258
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*''Les origines du caractère chez l'enfant'' (1934 (Boivin), 1949 (PUF)), Henri Wallon, éd. PUF, 1987, partie I_ Le comportement émotionnel, chap. VIII_ Psychisme et tonus (5_ la place des émotions parmi les comportements affectifs), p. 175
 
*''Les origines du caractère chez l'enfant'' (1934 (Boivin), 1949 (PUF)), Henri Wallon, éd. PUF, 1987, partie I_ Le comportement émotionnel, chap. VIII_ Psychisme et tonus (5_ la place des émotions parmi les comportements affectifs), p. 175
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  À l'autre extrémité, les émotions touchent aux représentations, qui peuvent servir à définir leurs motifs ou leur objet.
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  À l'autre extrémité, les émotions touchent aux [[Théorie et faits|représentation]]<nowiki/>s, qui peuvent servir à définir leurs motifs ou leur objet.
    
  Les émotifs et les sentimentaux sont deux sortes d'individus à tempérament nettement distinct. Le sentimental est de ceux qui sont le plus à l'abri de l'orage émotif, parce qu'il est avant tout un idéatif dont l'idéation liquide à tout instant la tension émotive.
 
  Les émotifs et les sentimentaux sont deux sortes d'individus à tempérament nettement distinct. Le sentimental est de ceux qui sont le plus à l'abri de l'orage émotif, parce qu'il est avant tout un idéatif dont l'idéation liquide à tout instant la tension émotive.
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  La représentation peut être aussi celle d'un but ou d'un objectif qui s'impose à l'affectivité et qui règne sur elle. Elle éteint l'émotion dans la mesure où elle la transforme en passion. Le passionné est habituellement très maître de ses réactions affectives. Sur les impulsions émotives il donne le pas au raisonnement. Il sait habituellement utiliser avec ténacité les circonstances. Son activité s'exerce dans le plan des réalités et les fait servir, souvent avec sagacité, à ses fins. Mais ses fins sont en dehors de la réalité du moins actuelle ; elles tendent à y substituer quelque chose qui n'est encore qu'en représentation.
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  La [[Théorie et faits|représentation]] peut être aussi celle d'un but ou d'un objectif qui s'impose à l'affectivité et qui règne sur elle. Elle éteint l'émotion dans la mesure où elle la transforme en passion. Le passionné est habituellement très maître de ses réactions affectives. Sur les impulsions émotives il donne le pas au raisonnement. Il sait habituellement utiliser avec ténacité les circonstances. Son activité s'exerce dans le plan des réalités et les fait servir, souvent avec sagacité, à ses fins. Mais ses fins sont en dehors de la réalité du moins actuelle ; elles tendent à y substituer quelque chose qui n'est encore qu'en [[Théorie et faits|représentation]].
    
*''Les origines du caractère chez l'enfant'' (1934 (Boivin), 1949 (PUF)), Henri Wallon, éd. PUF, 1987, partie I_ Le comportement émotionnel, chap. VIII_ Psychisme et tonus (5_ la place des émotions parmi les comportements affectifs), p. 176
 
*''Les origines du caractère chez l'enfant'' (1934 (Boivin), 1949 (PUF)), Henri Wallon, éd. PUF, 1987, partie I_ Le comportement émotionnel, chap. VIII_ Psychisme et tonus (5_ la place des émotions parmi les comportements affectifs), p. 176
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  La différence du passionné avec le sentimental, c'est son besoin de faire passer ses représentations dans les faits, au lieu de se borner à en éprouver la nuance affective. La différence est plus grande encore avec l'émotif, qui est dominé par son ambiance, qui ne sait pas y échapper, mais dont les réactions sont d'ordre purement subjectif et tendent à noyer la notion des réalités extérieurs sous le flux des sensibilités organiques.
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  La différence du passionné avec le sentimental, c'est son besoin de faire passer ses [[Théorie et faits|représentation]]<nowiki/>s dans les faits, au lieu de se borner à en éprouver la nuance affective. La différence est plus grande encore avec l'émotif, qui est dominé par son ambiance, qui ne sait pas y échapper, mais dont les réactions sont d'ordre purement subjectif et tendent à noyer la notion des réalités extérieurs sous le flux des sensibilités organiques.
    
  Habituellement contenue dans ses manifestations immédiates, l'affectivité du passionné atteint à un degré de haute tension ; il peut en résulter, par accident, de brusque bourrasques émotives ; mais elle a pour résultat essentiel d'exalter les appétits du sujet.
 
  Habituellement contenue dans ses manifestations immédiates, l'affectivité du passionné atteint à un degré de haute tension ; il peut en résulter, par accident, de brusque bourrasques émotives ; mais elle a pour résultat essentiel d'exalter les appétits du sujet.
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  ... les motifs d'une conduite passionnée, quel qu'en soit le but, altruiste ou personnel, obéissent à une logique toute subjective et qui contraste singulièrement avec la logique instrumentale, dont la rigueur objective peut être grande. C'est ainsi que, par les déviations qu'elles font subir à l'emploi du tonus affectif, l'activité de représentation et l'idéation donnent lieu à des manifestations ultra-passionnelles.
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  ... les motifs d'une conduite passionnée, quel qu'en soit le but, altruiste ou personnel, obéissent à une logique toute subjective et qui contraste singulièrement avec la logique instrumentale, dont la rigueur objective peut être grande. C'est ainsi que, par les déviations qu'elles font subir à l'emploi du tonus affectif, l'activité de [[Théorie et faits|représentation]] et l'idéation donnent lieu à des manifestations ultra-passionnelles.
    
*''Les origines du caractère chez l'enfant'' (1934 (Boivin), 1949 (PUF)), Henri Wallon, éd. PUF, 1987, partie I_ Le comportement émotionnel, chap. VIII_ Psychisme et tonus (5_ la place des émotions parmi les comportements affectifs), p. 177
 
*''Les origines du caractère chez l'enfant'' (1934 (Boivin), 1949 (PUF)), Henri Wallon, éd. PUF, 1987, partie I_ Le comportement émotionnel, chap. VIII_ Psychisme et tonus (5_ la place des émotions parmi les comportements affectifs), p. 177
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====A1_ Généralité====
 
====A1_ Généralité====
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  Utile ou nocive, l'intervention des fonctions neurovégétatives dans les émotions est reconnue de tous. Pour les uns, elles sont ce qui en alimente l'énergie; pour les autres, ce qui risque d'enrayer le développement des automatismes opportuns en s'y mêlant. par les uns et par les autres les émotions sont identifiées avec l'action sur le monde extérieur. Les réactions viscérales et toniques n'y joueraient qu'un rôle subsidiaire ou perturbateur.  C'est ce postulat commun que résulte la contradiction.
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  Utile ou nocive, l'intervention des fonctions neurovégétatives dans les émotions est reconnue de tous. Pour les uns, elles sont ce qui en alimente l'énergie; pour les autres, ce qui risque d'enrayer le développement des [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s opportuns en s'y mêlant. par les uns et par les autres les émotions sont identifiées avec l'action sur le monde extérieur. Les réactions viscérales et toniques n'y joueraient qu'un rôle subsidiaire ou perturbateur.  C'est ce postulat commun que résulte la contradiction.
    
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, partie III, chap. L'émotion, forme spéciale d'activité, p. 206
 
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, partie III, chap. L'émotion, forme spéciale d'activité, p. 206
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  Les émotions sont une fores nouvelle d'activité qui ne saurait être confondue avec les automatismes à objectif extérieur.
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  Les émotions sont une fores nouvelle d'activité qui ne saurait être confondue avec les [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s à objectif extérieur.
    
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, partie III, chap. L'émotion, forme spéciale d'activité, p. 207
 
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, partie III, chap. L'émotion, forme spéciale d'activité, p. 207
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MAIS, l'agression s'accompagne de réactions qui peuvent en être le prélude et qui en stimulent la vigueur, à conditions toutefois de disparaître à temps et de s'éclipser devant le déclenchement des automatismes de lutte. Avec elles s'éliminent et les manifestations et la conscience de l'émotion proprement dite.
 
MAIS, l'agression s'accompagne de réactions qui peuvent en être le prélude et qui en stimulent la vigueur, à conditions toutefois de disparaître à temps et de s'éclipser devant le déclenchement des automatismes de lutte. Avec elles s'éliminent et les manifestations et la conscience de l'émotion proprement dite.
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Si elles persistent, au contraire, c'est l'émotion qui l'emporte sur l'automatisme.
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Si elles persistent, au contraire, c'est l'émotion qui l'emporte sur l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]].
    
Aux simples invectives et provocations méprisantes s'ajoutent des attitudes d'attestation dramatique; l'exaltation croît et n'a plus pour exutoire que des vocifération et des gesticulations incohérentes, suivies par des raidissements, des spasmes et des sanglots. ||- </blockquote>
 
Aux simples invectives et provocations méprisantes s'ajoutent des attitudes d'attestation dramatique; l'exaltation croît et n'a plus pour exutoire que des vocifération et des gesticulations incohérentes, suivies par des raidissements, des spasmes et des sanglots. ||- </blockquote>
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La surprise peut sans doute, elle aussi, être stimulante, et déclencher des automatismes utiles, telle une fuite soudaine et rapide. MAIS, alors les manifestations et la conscience même de la peur s'abolissent.</blockquote>
 
La surprise peut sans doute, elle aussi, être stimulante, et déclencher des automatismes utiles, telle une fuite soudaine et rapide. MAIS, alors les manifestations et la conscience même de la peur s'abolissent.</blockquote>
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======c1_ Automatisme======
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======c1_ [[Automatisme (psychologie)|Automatisme]]======
    
  C'est une observation souvent faite que la fuite laisse d'autant moins de souvenirs qu'elle a été d'exécution plus sûre et plus parfaite. Entre la course et les obstacles qu'elle doit franchir s'opère une sorte d'appropriation exacte et immédiate qui ne laisse pas de place au sentiment de peur. C'est seulement après qu'il nous arrive de frémir ou de trembler en évoquant l'image des dangers courus. Encore cette image est-elle souvent lacunaire et difficile à reconstituer.
 
  C'est une observation souvent faite que la fuite laisse d'autant moins de souvenirs qu'elle a été d'exécution plus sûre et plus parfaite. Entre la course et les obstacles qu'elle doit franchir s'opère une sorte d'appropriation exacte et immédiate qui ne laisse pas de place au sentiment de peur. C'est seulement après qu'il nous arrive de frémir ou de trembler en évoquant l'image des dangers courus. Encore cette image est-elle souvent lacunaire et difficile à reconstituer.
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======c2_ Émotion, hypotonie======
 
======c2_ Émotion, hypotonie======
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  Quand c'est, au contraire, l'émotion qui l'emporte sur l'automatisme, les mouvements s'altèrent, mais ce n'est plus par hypertonie, comme dans la colère ou l'angoisse, c'est par hypotonie.
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  Quand c'est, au contraire, l'émotion qui l'emporte sur l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]], les mouvements s'altèrent, mais ce n'est plus par hypertonie, comme dans la colère ou l'angoisse, c'est par hypotonie.
    
  Parfois le sujet s'effondre comme une loque (ictus émotif). Ou bien il se sent cloué sur place; ses jambes se dérobent sous lui; la force en est comme brisée. Ses mains ne peuvent retenir ni saisir.
 
  Parfois le sujet s'effondre comme une loque (ictus émotif). Ou bien il se sent cloué sur place; ses jambes se dérobent sous lui; la force en est comme brisée. Ses mains ne peuvent retenir ni saisir.
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Le comportement des animaux est plein de cette sensibilité et de ces réactions réciproques, depuis les faits de fascination jusqu'aux démonstrations que suscite communément la rencontre de deux individus soit de même espèces soit d'espèces différentes </blockquote>
 
Le comportement des animaux est plein de cette sensibilité et de ces réactions réciproques, depuis les faits de fascination jusqu'aux démonstrations que suscite communément la rencontre de deux individus soit de même espèces soit d'espèces différentes </blockquote>
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===B_ Sur l'Automatisme :===
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===B_ Sur l'[[Automatisme (psychologie)|Automatisme]] :===
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  « la perfection de l'automatisme, ce n'est pas d'avoir définitivement fixé un certain enchainement d'actions musculaires, c'est au contraire une liberté croissante dans le choix des actions musculaires à enchainer » (La maladresse, 1975 [1928], p.78).
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  « la perfection de l'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]], ce n'est pas d'avoir définitivement fixé un certain enchainement d'actions musculaires, c'est au contraire une liberté croissante dans le choix des actions musculaires à enchainer » (La maladresse, 1975 [1928], p.78).
    
*''La maladresse'', Dr H. Wallon, éd. cité par Michel Cariou en 2008 dans Théorie du Détour, 1975 (1928), p. 78
 
*''La maladresse'', Dr H. Wallon, éd. cité par Michel Cariou en 2008 dans Théorie du Détour, 1975 (1928), p. 78
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  L'automatisme est loin d'être la collection d'opérations mécanisées que l'on imagine souvent. Sans plasticité d'adaptation aux circonstances perpétuellement changeantes du réel, un automatisme serait inopérant ou catastrophique.
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  L'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]] est loin d'être la collection d'opérations mécanisées que l'on imagine souvent. Sans plasticité d'adaptation aux circonstances perpétuellement changeantes du réel, un [[Automatisme (psychologie)|automatisme]] serait inopérant ou catastrophique.
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  Acquérir un automatisme, ce n'est pas enchaîner dans un ordre invariable des gestes sélectionnés une fois pour toute. C'est en fait exactement l'inverse.
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  Acquérir un [[Automatisme (psychologie)|automatisme]], ce n'est pas enchaîner dans un ordre invariable des gestes sélectionnés une fois pour toute. C'est en fait exactement l'inverse.
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  L'automatisme, c'est dissoudre des blocs préexistants de mouvements, afin de n'utiliser que les combinaisons requises par l'acte en cours d'exécution. Car, l'appareil musculaire n'est pas une sorte de clavier qui se prêterait d'emblée à tous les accords possibles. Il consiste en système de mouvement, dont les plus primitifs sont les plus massifs. Aux actions les plus primitifs contribue la musculature dans son ensemble.
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  L'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]], c'est dissoudre des blocs préexistants de mouvements, afin de n'utiliser que les combinaisons requises par l'acte en cours d'exécution. Car, l'appareil musculaire n'est pas une sorte de clavier qui se prêterait d'emblée à tous les accords possibles. Il consiste en système de mouvement, dont les plus primitifs sont les plus massifs. Aux actions les plus primitifs contribue la musculature dans son ensemble.
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  Que les automatismes soient naturels, comme la marche et la préhension, ou qu'ils répondent à des techniques apprises, comme la danse, l'écriture, le jeu du pianiste, leur agilité est toujours liée au pouvoir de supprimer toutes les contradictions parasites.
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  Que les [[Automatisme (psychologie)|automatisme]]<nowiki/>s soient naturels, comme la marche et la préhension, ou qu'ils répondent à des techniques apprises, comme la danse, l'écriture, le jeu du pianiste, leur agilité est toujours liée au pouvoir de supprimer toutes les contradictions parasites.
    
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, chap. L'action sur le monde extérieur, p. 235
 
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, chap. L'action sur le monde extérieur, p. 235
   −
  Ainsi il n'y a d'automatisme possible que par élimination des images qui l'imposeraient à l'attention.
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  Ainsi il n'y a d'[[Automatisme (psychologie)|automatisme]] possible que par élimination des images qui l'imposeraient à l'attention.
    
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, chap. L'action sur le monde extérieur, p. 236
 
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, chap. L'action sur le monde extérieur, p. 236
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===C_ Sur la Perception===
 
===C_ Sur la Perception===
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  ... dès ses origine physiologiques, la perception n'est pas le simple reflet des actions extérieurs, mais qu'elle leur impose des structures plus en rapport avec celle de l'organisme et avec les besoins pratiques de l'être qui perçoit qu'avec une représentation littérale et immédiate de l'univers.
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  ... dès ses origine physiologiques, la perception n'est pas le simple reflet des actions extérieurs, mais qu'elle leur impose des structures plus en rapport avec celle de l'organisme et avec les besoins pratiques de l'être qui perçoit qu'avec une [[Théorie et faits|représentation]] littérale et immédiate de l'univers.
    
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, partie Représentation et connaissance : les instruments intellectuels, chap. La réalisation mentale de l'objet, p. 255
 
*''La vie mentale'', Dr H. Wallon, éd. Éditions sociales, 1982, partie Représentation et connaissance : les instruments intellectuels, chap. La réalisation mentale de l'objet, p. 255
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*''L'évolution psychologique de l'enfant'' (1941), Henri Wallon, éd. Armand Colin, 2012, partie III. Les niveaux fonctionnels (p.139-217), chap. XI. La Connaissance (p.179-202), p. 183
 
*''L'évolution psychologique de l'enfant'' (1941), Henri Wallon, éd. Armand Colin, 2012, partie III. Les niveaux fonctionnels (p.139-217), chap. XI. La Connaissance (p.179-202), p. 183
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  Le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] produit des effets assez semblables. Il est une sorte de compromis, à des niveaux divers, entre la représentation qui se cherche et la complexité mouvante de l'expérience. Pour le définir, le mieux est de le comparer aux distinctions essentielles sur lesquelles repose la pensée de l'adulte. En regard de l'analyse-synthèse, il exprime les rapports que l'enfant est capable d'établir entre les parties et le tout.
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  Le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] produit des effets assez semblables. Il est une sorte de compromis, à des niveaux divers, entre la [[Théorie et faits|représentation]] qui se cherche et la complexité mouvante de l'expérience. Pour le définir, le mieux est de le comparer aux distinctions essentielles sur lesquelles repose la pensée de l'adulte. En regard de l'analyse-synthèse, il exprime les rapports que l'enfant est capable d'établir entre les parties et le tout.
    
*''L'évolution psychologique de l'enfant'' (1941), Henri Wallon, éd. Armand Colin, 2012, partie III. Les niveaux fonctionnels (p.139-217), chap. XI. La Connaissance (p.179-202), p. 185
 
*''L'évolution psychologique de l'enfant'' (1941), Henri Wallon, éd. Armand Colin, 2012, partie III. Les niveaux fonctionnels (p.139-217), chap. XI. La Connaissance (p.179-202), p. 185
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*''De l'acte à la pensée'', Henri Wallon, éd. Flammarion, 1942, partie III.  les fondements premiers de la pensée, chap. II. La pensée syncrétique, p. 215
 
*''De l'acte à la pensée'', Henri Wallon, éd. Flammarion, 1942, partie III.  les fondements premiers de la pensée, chap. II. La pensée syncrétique, p. 215
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  '''La représentation n'a pas été une sorte de luxe vis-à-vis du réel, une simple conscience contemplative du monde'''. Elle a été un prototype volontariste des choses. Les choses, telles qu'il fallait qu'elles existent, telles qu'elles devaient être modifiées pour les besoins collectifs et par la volonté du groupe. Le prototype n'en est donc pas le simple décalque, il en est comme la raison vivante.
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  '''La [[Théorie et faits|représentation]] n'a pas été une sorte de luxe vis-à-vis du réel, une simple conscience contemplative du monde'''. Elle a été un prototype volontariste des choses. Les choses, telles qu'il fallait qu'elles existent, telles qu'elles devaient être modifiées pour les besoins collectifs et par la volonté du groupe. Le prototype n'en est donc pas le simple décalque, il en est comme la raison vivante.
   −
  La question de savoir si nos représentations sont d'abord individuelles ou générales est mal posée. Dans la mesure où elle est d'abord la volonté d'une certaine réalité, elles sont antérieures à l'individuel et le dépassent. Mais, elles ne sont pas plus le général, car elles n'ont rien d'abstrait. Elles sont la volonté d'une chose bien individuelle et concrète, mais une volonté ou un attente susceptible de dépasser chacune de ses réalisations éventuelles.
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  La question de savoir si nos [[Théorie et faits|représentations]] sont d'abord individuelles ou générales est mal posée. Dans la mesure où elle est d'abord la volonté d'une certaine réalité, elles sont antérieures à l'individuel et le dépassent. Mais, elles ne sont pas plus le général, car elles n'ont rien d'abstrait. Elles sont la volonté d'une chose bien individuelle et concrète, mais une volonté ou un attente susceptible de dépasser chacune de ses réalisations éventuelles.
   −
  '''La représentation commence par se référer non pas au général, mais au générique.''' Elle n'est pas une abstraction qui conviendrait à une série d'objets dépouillés de leurs caractères strictement individuels. Elle est une existence en puissance, c'est-à-dire le contraire d'une abstraction.
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  '''La [[Théorie et faits|représentation]] commence par se référer non pas au général, mais au générique.''' Elle n'est pas une abstraction qui conviendrait à une série d'objets dépouillés de leurs caractères strictement individuels. Elle est une existence en puissance, c'est-à-dire le contraire d'une abstraction.
   −
  D'orientation inverse, l'intelligence discursive et l'intelligence des situations, bien qu'opérant l'une sur le plan des représentation et des symboles, l'autre sur le plan sensori-moteur, l'une par moments successifs, l'autre par appréhension et utilisation globales des circonstances, supposent cependant toutes deux l'intuition de rapports qui ont pour terrain nécessaire l'espace.
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  D'orientation inverse, l'[[intelligence]] discursive et l'[[intelligence]] des situations, bien qu'opérant l'une sur le plan des [[Théorie et faits|représentation]] et des symboles, l'autre sur le plan sensori-moteur, l'une par moments successifs, l'autre par appréhension et utilisation globales des circonstances, supposent cependant toutes deux l'intuition de rapports qui ont pour terrain nécessaire l'espace.
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  Mais de l'acte moteur à la représentation il y a eu transposition, sublimation de cette intuition qui, d'incluse dans les relations entre l'organisme et le milieu physique, est devenue schématisation mentale.
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  Mais de l'acte moteur à la [[Théorie et faits|représentation]] il y a eu transposition, sublimation de cette intuition qui, d'incluse dans les relations entre l'organisme et le milieu physique, est devenue schématisation mentale.
 
Entre l'acte et la pensée l'évolution s'explique simultanément par l'opposé et par le même.
 
Entre l'acte et la pensée l'évolution s'explique simultanément par l'opposé et par le même.
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===Les confusions syncrétiques===
 
===Les confusions syncrétiques===
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  « Il est devenu courant de définir l'activité intellectuelle de l'enfant comme globale ou [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétique]]. Cette représentation de l'évolution mentale dans les débuts de l'ontogenèse a, pour sa part, contribué à montrer l'insuffisance et la fausseté des analyses qui mettaient aux origines de la vie psychique des éléments déjà individualisables, démultipliés, périphériques et taillés dans l'étoffe de la connaissance, comme sont les images et leurs soi-disant prototypes, les sensations. Avec le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] l'intelligence commence par émerger de l'activité pratique et de la vie active.
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  « Il est devenu courant de définir l'activité intellectuelle de l'enfant comme globale ou [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétique]]. Cette [[Théorie et faits|représentation]] de l'évolution mentale dans les débuts de l'ontogenèse a, pour sa part, contribué à montrer l'insuffisance et la fausseté des analyses qui mettaient aux origines de la vie psychique des éléments déjà individualisables, démultipliés, périphériques et taillés dans l'étoffe de la connaissance, comme sont les images et leurs soi-disant prototypes, les sensations. Avec le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] l'[[intelligence]] commence par émerger de l'activité pratique et de la vie active.
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<blockquote> Avec le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] l'intelligence commence par émerger de l'activité pratique et de la vie active. Dans la mesure où elle y est plus ou moins confondue, le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] est son étape infantile. Il ne doit d'ailleurs pas être décrit que négativement. Il a ses niveaux et sa signification fonctionnelle. La globalisation peut saisir des ensembles plus ou moins vastes et plus ou moins cohérents.
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<blockquote> Avec le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] l'[[intelligence]] commence par émerger de l'activité pratique et de la vie active. Dans la mesure où elle y est plus ou moins confondue, le [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] est son étape infantile. Il ne doit d'ailleurs pas être décrit que négativement. Il a ses niveaux et sa signification fonctionnelle. La globalisation peut saisir des ensembles plus ou moins vastes et plus ou moins cohérents.
 
   C'est ainsi que se résout la contradiction d'une aperception limitée aux détails, comme elle est constituée chez l'enfant, et d'une vision globale. Les ensembles sont très limités, mais ils ne présentent pas les articulations externes ou internes qui distinguent une pensée ordonnées du [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme </blockquote>.
 
   C'est ainsi que se résout la contradiction d'une aperception limitée aux détails, comme elle est constituée chez l'enfant, et d'une vision globale. Les ensembles sont très limités, mais ils ne présentent pas les articulations externes ou internes qui distinguent une pensée ordonnées du [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme </blockquote>.
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=== La psychologie de groupe, 1949 ===
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===La psychologie de groupe, 1949===
 
'''=> Wallon, H (1949). Intervention sur la psychologie de groupe. ''Pour l'ère nouvelle''. In Henri Wallon (2015), Œuvres 4 - 1938-1950 ( pp. 388-9)'''
 
'''=> Wallon, H (1949). Intervention sur la psychologie de groupe. ''Pour l'ère nouvelle''. In Henri Wallon (2015), Œuvres 4 - 1938-1950 ( pp. 388-9)'''
 
  « ''M. Cousinet ayant fait allusion aux travaux des Américains sur la psychologie de groupe, M. le Professeur Wallon apporte sur ce point quelques indications supplémentaires''  :
 
  « ''M. Cousinet ayant fait allusion aux travaux des Américains sur la psychologie de groupe, M. le Professeur Wallon apporte sur ce point quelques indications supplémentaires''  :
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Pour clarifier la question il faudrait faire la différence entre les occupations et selon les âges :
 
Pour clarifier la question il faudrait faire la différence entre les occupations et selon les âges :
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* Chez les plus jeunes, le lien n'est le plus souvent que l'identité d'activité.
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*Chez les plus jeunes, le lien n'est le plus souvent que l'identité d'activité.
* Chez les pré-adolescents et les adolescents, on trouve des groupes plus fortement constitués : il y règne un sentiment très fort de la responsabilité mutuelle. La répartition des fonctions, la distributions des tâches se font par accords souvent tacites. La cohésion du groupe est fondée sur la nécessité de l'accomplissement des tâches dans le cadre de l'activité que le groupe est assigné. Le sentiment de la responsabilité envers le groupe fait naître entre ses membres le respect mutuel et le sens de la solidarité.
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*Chez les pré-adolescents et les adolescents, on trouve des groupes plus fortement constitués : il y règne un sentiment très fort de la responsabilité mutuelle. La répartition des fonctions, la distributions des tâches se font par accords souvent tacites. La cohésion du groupe est fondée sur la nécessité de l'accomplissement des tâches dans le cadre de l'activité que le groupe est assigné. Le sentiment de la responsabilité envers le groupe fait naître entre ses membres le respect mutuel et le sens de la solidarité.
    
Il arrive fréquemment que le groupe entre en concurrence avec d'autres groupes. On a cité tout à l'heure la concurrence, telle qu'elle fut organisée dans les collèges des Jésuites, et qui provoque entre groupes une émulation factice, une rivalité démoralisante.
 
Il arrive fréquemment que le groupe entre en concurrence avec d'autres groupes. On a cité tout à l'heure la concurrence, telle qu'elle fut organisée dans les collèges des Jésuites, et qui provoque entre groupes une émulation factice, une rivalité démoralisante.
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===« Pédagogie nouvelle », discours de 1950-1951===
 
===« Pédagogie nouvelle », discours de 1950-1951===
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  DECROLY ne pense pas que par la perception débute par des discriminations en rapport avec les différentes sensations. Cette discrimination des qualités tactiles des objets sur lesquelles Mme MONTESSORI avant tant insisté dans ses exercices est, comme d'ailleurs toute une autre discrimination sensorielle, une opération tardive. L'enfant commence par avoir une représentation globale ; il ne fait pas une analyse de l'objet et reconstitution d'après ses qualités. PIAGET parlera de [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] de la perception et de la représentation chez l'enfant. L'enfant saisit l'objet selon les manipulations et l'usage qu'il peut en faire.
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  [[Ovide Decroly|DECROLY]] ne pense pas que par la perception débute par des discriminations en rapport avec les différentes sensations. Cette discrimination des qualités tactiles des objets sur lesquelles Mme [[Maria Montessori|MONTESSORI]] avant tant insisté dans ses exercices est, comme d'ailleurs toute une autre discrimination sensorielle, une opération tardive. L'enfant commence par avoir une [[Théorie et faits|représentation]] globale ; il ne fait pas une analyse de l'objet et reconstitution d'après ses qualités. [[Jean Piaget|PIAGET]] parlera de [[Syncrétisme (psychologie)|syncrétisme]] de la perception et de la [[Théorie et faits|représentation]] chez l'enfant. L'enfant saisit l'objet selon les manipulations et l'usage qu'il peut en faire.
    
*''In Œuvre 4 (1938-1950)'' (1950-1951), Henri Wallon, Émile Jalley (préface), éd. L'Harmattan, 2015, chap. 154_ L'éducation nouvelle, Bull. Psychol, 1950, 7, 424-427 - Conférence de l'INOP du 14 déc 1950 et 4 janv 1951, p. 405
 
*''In Œuvre 4 (1938-1950)'' (1950-1951), Henri Wallon, Émile Jalley (préface), éd. L'Harmattan, 2015, chap. 154_ L'éducation nouvelle, Bull. Psychol, 1950, 7, 424-427 - Conférence de l'INOP du 14 déc 1950 et 4 janv 1951, p. 405
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==Cité par d'autres auteurs==
 
==Cité par d'autres auteurs==
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  Au lieu d'appliquer indistinctement à tous la même mesure étalon comme s'il n'y avait pour l'intelligence d'autre alternative que d'être ou de ne pas être ne conviendrait-il pas de chercher pour chacun de ''quelle manière'' ces actes peuvent être imputables à une déficience déterminée de ses opérations intellectuelles.
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  Au lieu d'appliquer indistinctement à tous la même mesure étalon comme s'il n'y avait pour l'[[intelligence]] d'autre alternative que d'être ou de ne pas être ne conviendrait-il pas de chercher pour chacun de ''quelle manière'' ces actes peuvent être imputables à une déficience déterminée de ses opérations intellectuelles.
    
*''In: Le devenir de l'intelligence.'', Henri Wallon cité par René Zazzo, éd. PUF, 1945, p. 142
 
*''In: Le devenir de l'intelligence.'', Henri Wallon cité par René Zazzo, éd. PUF, 1945, p. 142
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  L'émotion  se  meut  entre  deux  sortes  de  centres  nerveux.  Elle  peut,  suivant  les  circonstances,  se  rapprocher  de  l'un  ou  l'autre  pôle,  mais  leur  antagonisme  peut  lui  donner  aussi  un  caractère  équivoque.  »
 
  L'émotion  se  meut  entre  deux  sortes  de  centres  nerveux.  Elle  peut,  suivant  les  circonstances,  se  rapprocher  de  l'un  ou  l'autre  pôle,  mais  leur  antagonisme  peut  lui  donner  aussi  un  caractère  équivoque.  »
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*''in  In: L'année psychologique.'', Henri Wallon cité par René Zazzo, éd. PUF, 1989, partie De Binet à Wallon : la psychologie de l'enfant par René Zazzo, p. 193
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*''In: L'année psychologique.'', Henri Wallon cité par René Zazzo, éd. PUF, 1989, partie De Binet à Wallon : la psychologie de l'enfant par René Zazzo, p. 193
    
  la société est pour l'homme une nécessité, une réalité organique. Non pas qu'elle soit déjà tout organisé dans son organisme; [...]. L'action se fait en sens inverse. C'est de la société que l'individu reçoit ses déterminations; elles sont pour lui un complément nécessaire; il tend vers la vie sociale comme vers son état d'équilibre.
 
  la société est pour l'homme une nécessité, une réalité organique. Non pas qu'elle soit déjà tout organisé dans son organisme; [...]. L'action se fait en sens inverse. C'est de la société que l'individu reçoit ses déterminations; elles sont pour lui un complément nécessaire; il tend vers la vie sociale comme vers son état d'équilibre.
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  <nowiki>chimérique de chercher une opération intellectuelle sans objet [Note : thèse des mécanismes de la mémoire], et un objet intellectuel sans lien avec une société particulière.</nowiki>
 
  <nowiki>chimérique de chercher une opération intellectuelle sans objet [Note : thèse des mécanismes de la mémoire], et un objet intellectuel sans lien avec une société particulière.</nowiki>
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  '''On ne saurait distinguer l’intelligence de ses opérations.'''
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  '''On ne saurait distinguer l’[[intelligence]] de ses opérations.'''
    
*''D'après Principes de la psychologie appliquée in Louis Althusser et quelques autres (Notes de cours 1958-1959)'', Henri Wallon reformulé par Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2014, partie 4.2, chap. L’encyclopédisme dialectique dans la psychologie d’Henri Wallon, p. 336
 
*''D'après Principes de la psychologie appliquée in Louis Althusser et quelques autres (Notes de cours 1958-1959)'', Henri Wallon reformulé par Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2014, partie 4.2, chap. L’encyclopédisme dialectique dans la psychologie d’Henri Wallon, p. 336
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==D'autres auteurs concernant son œuvre==
 
==D'autres auteurs concernant son œuvre==
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  Henri Wallon a montré que l' '''agoraphobie''' n'était, au fond, qu'une variété de la peur de tomber. Elle n'est pas une peur de rencontrer des hommes, mais '''une peur de ne pas rencontrer d'appui'''.
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  Henri Wallon a montré que l''''agoraphobie''' n'était, au fond, qu'une variété de la peur de tomber. Elle n'est pas une peur de rencontrer des hommes, mais '''une peur de ne pas rencontrer d'appui'''.
    
*''L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement'', Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992  <small>(<nowiki>ISBN 978-2-253-06100-7</nowiki>)</small>, partie VI, chap. III. « La chute imaginaire », p. 117
 
*''L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement'', Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992  <small>(<nowiki>ISBN 978-2-253-06100-7</nowiki>)</small>, partie VI, chap. III. « La chute imaginaire », p. 117
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