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[[File:PyramidCapitalism.jpg|right|300px|La pyramide du capitalisme]]Le '''capitalisme''' est le [[Mode_de_production|mode de production]] que l'humanité subit actuellement, et qui profite à la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] au détriment du [[Prolétariat|prolétariat]]. Il est très récent à l'échelle de l'histoire humaine, et pour nous [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], il peut et doit laisser place à une [[Communisme|société sans classe]].
 
[[File:PyramidCapitalism.jpg|right|300px|La pyramide du capitalisme]]Le '''capitalisme''' est le [[Mode_de_production|mode de production]] que l'humanité subit actuellement, et qui profite à la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] au détriment du [[Prolétariat|prolétariat]]. Il est très récent à l'échelle de l'histoire humaine, et pour nous [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], il peut et doit laisser place à une [[Communisme|société sans classe]].
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== Définition brève ==
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Il favorise la pauvreté et contribue à l'inégalité économique.
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==Définition brève==
    
Né avec la [[Révolution_industrielle|Révolution industrielle]] au 18<sup>e</sup> siècle, le capitalisme est un [[Mode_de_production|mode de production]], un système économique et social concret, caractérisé par la séparation entre détenteurs de [[Capital|capital]] (et donc des [[Moyens_de_production|moyens de production]]) et ceux qui leur vendent leur [[Force_de_travail|force de travail]]. C'est sur cette séparation que repose la division entre [[Classe_bourgeoise|classe bourgeoise]] et [[Classe_travailleuse|classe travailleuse]].
 
Né avec la [[Révolution_industrielle|Révolution industrielle]] au 18<sup>e</sup> siècle, le capitalisme est un [[Mode_de_production|mode de production]], un système économique et social concret, caractérisé par la séparation entre détenteurs de [[Capital|capital]] (et donc des [[Moyens_de_production|moyens de production]]) et ceux qui leur vendent leur [[Force_de_travail|force de travail]]. C'est sur cette séparation que repose la division entre [[Classe_bourgeoise|classe bourgeoise]] et [[Classe_travailleuse|classe travailleuse]].
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Historiquement, le capitalisme a eu tendance à développer dans les pays industrialisés des formes de démocratie représentative, qui assurent par plusieurs mécanismes sociaux et politiques que le pouvoir reste aux mains de la bourgeoisie ([[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]]). Cependant les [[Luttes_de_classes|luttes de classes]] qui traversent la société conduisent régulièrement à délégitimer ces institutions, ce qui conduit à des évolutions autoritaires ([[Bonapartisme|bonapartisme]], [[Fascisme|fascisme]]). Dans les [[Pays_dominés|pays dominés]] par l'impérialisme, moins industrialisés, souvent le capitalisme [[Développement_inégal_et_combiné|se développe en se combinant]] aux anciennes formes de pouvoir.
 
Historiquement, le capitalisme a eu tendance à développer dans les pays industrialisés des formes de démocratie représentative, qui assurent par plusieurs mécanismes sociaux et politiques que le pouvoir reste aux mains de la bourgeoisie ([[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]]). Cependant les [[Luttes_de_classes|luttes de classes]] qui traversent la société conduisent régulièrement à délégitimer ces institutions, ce qui conduit à des évolutions autoritaires ([[Bonapartisme|bonapartisme]], [[Fascisme|fascisme]]). Dans les [[Pays_dominés|pays dominés]] par l'impérialisme, moins industrialisés, souvent le capitalisme [[Développement_inégal_et_combiné|se développe en se combinant]] aux anciennes formes de pouvoir.
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== Analyse économique du capitalisme ==
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==Analyse économique du capitalisme==
    
[[Karl_Marx|Karl Marx]], en particulier dans son ouvrage [[Le_Capital|''Le Capital'']], a développé une analyse fondamentale pour comprendre le capitalisme.
 
[[Karl_Marx|Karl Marx]], en particulier dans son ouvrage [[Le_Capital|''Le Capital'']], a développé une analyse fondamentale pour comprendre le capitalisme.
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=== La marchandise ===
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===La marchandise===
    
Avec l'essor capitaliste, la production de [[Marchandise|marchandises]] se développe de façon fulgurante, et tous les objets et services tendent à [[Marchandisation|devenir des marchandises]]. C'est le point de départ concret qu'utilise Marx pour débuter son étude dans [[Le_Capital|''Le Capital'']]. Une marchandise est un bien (matériel ou immatériel) standardisé pour lequel il existe une [[Valeur_d'usage|valeur d'usage]] (l'utilité concrète qu'en moyenne les consommateurs lui donnent) et une [[Valeur_d'échange|valeur d'échange]]. Marx a montré que la valeur d'échange d'une marchandise correspond au ''temps de travail socialement nécessaire'' à sa production ([[Loi_de_la_valeur|loi de la valeur]]).
 
Avec l'essor capitaliste, la production de [[Marchandise|marchandises]] se développe de façon fulgurante, et tous les objets et services tendent à [[Marchandisation|devenir des marchandises]]. C'est le point de départ concret qu'utilise Marx pour débuter son étude dans [[Le_Capital|''Le Capital'']]. Une marchandise est un bien (matériel ou immatériel) standardisé pour lequel il existe une [[Valeur_d'usage|valeur d'usage]] (l'utilité concrète qu'en moyenne les consommateurs lui donnent) et une [[Valeur_d'échange|valeur d'échange]]. Marx a montré que la valeur d'échange d'une marchandise correspond au ''temps de travail socialement nécessaire'' à sa production ([[Loi_de_la_valeur|loi de la valeur]]).
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=== L'argent, le capital et la plus-value ===
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===L'argent, le capital et la plus-value===
    
Le capitalisme est une économie [[Monnaie|monétaire]] et [[Économie_marchande|marchande]]. Le capital se présente initialement sous forme d'[[Argent|argent]]. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du [[Capital|capital]] (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la [[Plus-value|plus-value]], pour augmenter encore le capital. Le capital au sens de Marx n'est pas une chose, mais un [[Rapport_social|rapport social]].
 
Le capitalisme est une économie [[Monnaie|monétaire]] et [[Économie_marchande|marchande]]. Le capital se présente initialement sous forme d'[[Argent|argent]]. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du [[Capital|capital]] (une personne qui gagne au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire, la [[Plus-value|plus-value]], pour augmenter encore le capital. Le capital au sens de Marx n'est pas une chose, mais un [[Rapport_social|rapport social]].
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=== L'exploitation et le profit ===
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===L'exploitation et le profit===
    
L'[[Exploitation|exploitation]] du travail est la source de plus-value et donc de [[Profit|profit]] des capitalistes. Elle provient du fait que les travailleurs produisent plus qu'ils ne coûtent à leurs employeurs. La [[Force_de_travail|force de travail]] des salarié-e-s est une marchandise, et les biens qu'ils produisent en sont d'autres, et leur valeur ne coïncident pas. La [[Valeur_d'usage|valeur d'usage]] de la force de travail est précisément de produire plus de richesses qu'elle n'en consomme. Comme toute marchandise, la valeur de la force de travail ([[Salaire|salaire]]) est déterminée par le temps de travail nécessaire pour la produire&nbsp;: c'est-à-dire la somme des valeurs des biens de consommation nécessaires au travailleur pour manger, se reposer, et revenir le lendemain dans les mêmes conditions. Bien évidemment, la valeur de la force de travail connaît de nombreuses variations par rapport à cette valeur de marché, en fonction du rapport de force établi par les travailleurs (augmentations acquises par la lutte, mais aussi parfois salaire en dessous du minimum vital si le chômage est très fort et les salaires trop faibles).
 
L'[[Exploitation|exploitation]] du travail est la source de plus-value et donc de [[Profit|profit]] des capitalistes. Elle provient du fait que les travailleurs produisent plus qu'ils ne coûtent à leurs employeurs. La [[Force_de_travail|force de travail]] des salarié-e-s est une marchandise, et les biens qu'ils produisent en sont d'autres, et leur valeur ne coïncident pas. La [[Valeur_d'usage|valeur d'usage]] de la force de travail est précisément de produire plus de richesses qu'elle n'en consomme. Comme toute marchandise, la valeur de la force de travail ([[Salaire|salaire]]) est déterminée par le temps de travail nécessaire pour la produire&nbsp;: c'est-à-dire la somme des valeurs des biens de consommation nécessaires au travailleur pour manger, se reposer, et revenir le lendemain dans les mêmes conditions. Bien évidemment, la valeur de la force de travail connaît de nombreuses variations par rapport à cette valeur de marché, en fonction du rapport de force établi par les travailleurs (augmentations acquises par la lutte, mais aussi parfois salaire en dessous du minimum vital si le chômage est très fort et les salaires trop faibles).
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=== Les crises régulières ===
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===Les crises régulières===
    
{{Article détaillé|Crises économiques}}
 
{{Article détaillé|Crises économiques}}
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[[File:PacManVampirisation.gif|center|PacManVampirisation.gif]]Augmentation de la part des capitalistes au détriment de celle des travailleur-se-s, en particulier dans les périodes de [[Stagnation_économique|stagnation]].<br/> ''Exemple&nbsp;: début 19<sup>e</sup>, [[Période_1970-2010|période 1970-2010]]...''
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[[File:PacManVampirisation.gif|center|PacManVampirisation.gif]]Augmentation de la part des capitalistes au détriment de celle des travailleur-se-s, en particulier dans les périodes de [[Stagnation_économique|stagnation]].<br /> ''Exemple&nbsp;: début 19<sup>e</sup>, [[Période_1970-2010|période 1970-2010]]...''
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[[File:PacManCroissance.gif|center|PacManCroissance.gif]]Situation de [[Croissance|croissance]] de l'économie avec concession (toujours au prix de [[Lutte_de_classe|luttes]]) d'une part constante aux travailleur-se-s.<br/> ''Exemple&nbsp;: [[30_glorieuses|30 glorieuses]], [[Belle-Époque|Belle-Époque]]...''
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[[File:PacManCroissance.gif|center|PacManCroissance.gif]]Situation de [[Croissance|croissance]] de l'économie avec concession (toujours au prix de [[Lutte_de_classe|luttes]]) d'une part constante aux travailleur-se-s.<br /> ''Exemple&nbsp;: [[30_glorieuses|30 glorieuses]], [[Belle-Époque|Belle-Époque]]...''
    
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==Évolutions du capitalisme==
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== Évolutions du capitalisme ==
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===Naissance de la bourgeoisie===
 
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=== Naissance de la bourgeoisie ===
      
Des embryons de bourgeoisie existent au sein du [[Mode_de_production_antique|mode de production antique]], mais régresse dans la période [[Féodalité|féodale]]. C'est aux 9<sup>e</sup> et 11<sup>e</sup> siècles que commence à émerger une [[Bourgeoisie_commerçante|bourgeoisie commerçante]] en Europe, qui s'enrichit d'abord lentement. A partir de la fin du 14<sup>e</sup> siècle, le sud de l'Europe, qui a plus de contacts avec le reste du monde, connaît un développement technique et culturel&nbsp;: redécouverte de la culture de l'Antiquité (via les Arabes), développement de l'imprimerie en 1440 (venue de Chine), manufactures de textile, innovations militaires (poudre), cartographie et caravelles... Les "grandes découvertes" et la progression du commerce européen vont alors s'auto-alimenter et s'accélérer&nbsp;: exploration et comptoirs en Afrique aux 14<sup>e</sup>-15<sup>e</sup>, découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, commerce triangulaire massif au 18<sup>e</sup> siècle...
 
Des embryons de bourgeoisie existent au sein du [[Mode_de_production_antique|mode de production antique]], mais régresse dans la période [[Féodalité|féodale]]. C'est aux 9<sup>e</sup> et 11<sup>e</sup> siècles que commence à émerger une [[Bourgeoisie_commerçante|bourgeoisie commerçante]] en Europe, qui s'enrichit d'abord lentement. A partir de la fin du 14<sup>e</sup> siècle, le sud de l'Europe, qui a plus de contacts avec le reste du monde, connaît un développement technique et culturel&nbsp;: redécouverte de la culture de l'Antiquité (via les Arabes), développement de l'imprimerie en 1440 (venue de Chine), manufactures de textile, innovations militaires (poudre), cartographie et caravelles... Les "grandes découvertes" et la progression du commerce européen vont alors s'auto-alimenter et s'accélérer&nbsp;: exploration et comptoirs en Afrique aux 14<sup>e</sup>-15<sup>e</sup>, découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, commerce triangulaire massif au 18<sup>e</sup> siècle...
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Ce processus va conduire à une accentuation des luttes de classes entre bourgeoisie et noblesse, et déboucher sur des victoires politiques de plus en plus nombreuses et notamment de grandes [[Révolutions_bourgeoises|révolutions bourgeoises]] comme [[Première_révolution_anglaise|en Angleterre au 16<sup>e</sup> siècle]], ou [[Révolution_française_(1789)|en France en 1789]]. La [[Bourgeoisie_industrielle|bourgeoisie industrielle]] ne naît vraiment qu'au début du 19<sup>e</sup> siècle, mais c'est elle qui transforme radicalement le [[Mode_de_production|mode de production]], donnant naissance au capitalisme.
 
Ce processus va conduire à une accentuation des luttes de classes entre bourgeoisie et noblesse, et déboucher sur des victoires politiques de plus en plus nombreuses et notamment de grandes [[Révolutions_bourgeoises|révolutions bourgeoises]] comme [[Première_révolution_anglaise|en Angleterre au 16<sup>e</sup> siècle]], ou [[Révolution_française_(1789)|en France en 1789]]. La [[Bourgeoisie_industrielle|bourgeoisie industrielle]] ne naît vraiment qu'au début du 19<sup>e</sup> siècle, mais c'est elle qui transforme radicalement le [[Mode_de_production|mode de production]], donnant naissance au capitalisme.
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=== Accumulation primitive et reproduction sociale ===
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===Accumulation primitive et reproduction sociale===
    
{{Article détaillé|Accumulation primitive du capital|Reproduction sociale}}
 
{{Article détaillé|Accumulation primitive du capital|Reproduction sociale}}
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Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté ([[Enclosures|enclosures]], expulsion des [[Paysans|paysans]] et [[Prolétarisation|prolétarisation]] souvent brutale des vagabonds, [[Traite_négrière|traite négrière]], [[Commerce_inégal|commerce inégal]]...). C'est ce que Marx appelait l'[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]].
 
Par ailleurs, Marx consacre tout une partie du Capital à étudier les procédés qui ont permis aux premiers capitalistes de constituer leurs fortunes, bien au delà de ce qui est aujourd'hui accepté ([[Enclosures|enclosures]], expulsion des [[Paysans|paysans]] et [[Prolétarisation|prolétarisation]] souvent brutale des vagabonds, [[Traite_négrière|traite négrière]], [[Commerce_inégal|commerce inégal]]...). C'est ce que Marx appelait l'[[Accumulation_primitive_du_capital|accumulation primitive du capital]].
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=== Industrialisation et naissance du prolétariat ===
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===Industrialisation et naissance du prolétariat===
    
{{Article détaillé|Révolution industrielle|Prolétariat}}
 
{{Article détaillé|Révolution industrielle|Prolétariat}}
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L'[[Industrialisation|industrialisation]] a profondément transformé les sociétés capitalistes. La [[Paysannerie|paysannerie]] a drastiquement décliné, et une [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] toujours plus nombreuse s'est développé en parallèle de la bourgoisie industrielle. Les métiers ont évolué et la production industrielle moderne repose de plus en plus sur un secteur tertiaire massif, mais la majorité de la population dans les pays industrialisés correspond toujours au [[Prolétariat|prolétariat]], c'est-à-dire aux travailleurs obligés de vendre leur [[Force_de_travail|force de travail]].
 
L'[[Industrialisation|industrialisation]] a profondément transformé les sociétés capitalistes. La [[Paysannerie|paysannerie]] a drastiquement décliné, et une [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] toujours plus nombreuse s'est développé en parallèle de la bourgoisie industrielle. Les métiers ont évolué et la production industrielle moderne repose de plus en plus sur un secteur tertiaire massif, mais la majorité de la population dans les pays industrialisés correspond toujours au [[Prolétariat|prolétariat]], c'est-à-dire aux travailleurs obligés de vendre leur [[Force_de_travail|force de travail]].
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=== Mondialisation, libre-échange, protectionnisme ===
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===Mondialisation, libre-échange, protectionnisme===
    
{{Article détaillé|Mondialisation|Protectionnisme}}
 
{{Article détaillé|Mondialisation|Protectionnisme}}
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Ils sont à l'origine globalement enthousiastes sur les effets destructeurs de ce processus sur les anciens régimes, vus comme des avancées rapides vers les conditions du socialisme. Mais ils vont ensuite davantage prendre en compte les effets négatifs, notamment la [[division_internationale_du_travail|division internationale du travail]] qui place les pays moins industrialisés dans une situation d'oppression ([[L'impérialisme_vu_par_Marx_et_Engels|impérialisme]]). Cette tendance à la [[mondialisation|mondialisation]] n'a pas cessé de se développer jusqu'à nos jours, même si elle connaît tantôt des accélérations par des politiques de [[Libre-échange|libre-échange]], tantôt des freinages par des politiques [[Protectionnistes|protectionnistes]].
 
Ils sont à l'origine globalement enthousiastes sur les effets destructeurs de ce processus sur les anciens régimes, vus comme des avancées rapides vers les conditions du socialisme. Mais ils vont ensuite davantage prendre en compte les effets négatifs, notamment la [[division_internationale_du_travail|division internationale du travail]] qui place les pays moins industrialisés dans une situation d'oppression ([[L'impérialisme_vu_par_Marx_et_Engels|impérialisme]]). Cette tendance à la [[mondialisation|mondialisation]] n'a pas cessé de se développer jusqu'à nos jours, même si elle connaît tantôt des accélérations par des politiques de [[Libre-échange|libre-échange]], tantôt des freinages par des politiques [[Protectionnistes|protectionnistes]].
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=== Stade impérialiste ===
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===Stade impérialiste===
    
{{Article détaillé|Stade impérialiste}}
 
{{Article détaillé|Stade impérialiste}}
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Les principales caractéristiques de ce stade impérialiste et les conclusions politiques sont&nbsp;:
 
Les principales caractéristiques de ce stade impérialiste et les conclusions politiques sont&nbsp;:
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*La centralisation du capital ([[Trusts|trusts]], [[Cartels|cartels]], [[Monopoles|monopoles]]...) atteint une ampleur nationale et devient très liée à l'Etat (''«&nbsp;capitalisme monopoliste d'Etat&nbsp;»''). La [[Concurrence|concurrence]] est largement déformée au profit de la grande bourgeoisie.  
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*La centralisation du capital ([[Trusts|trusts]], [[Cartels|cartels]], [[Monopoles|monopoles]]...) atteint une ampleur nationale et devient très liée à l'Etat (''«&nbsp;capitalisme monopoliste d'Etat&nbsp;»''). La [[Concurrence|concurrence]] est largement déformée au profit de la grande bourgeoisie.
*Le [[Capital_bancaire|capital bancaire]] (crédit) fusionne avec le [[Capital_industriel|capital industriel]], pour former un seul capital dominant, le [[Capital_financier|capital financier]].  
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*Le [[Capital_bancaire|capital bancaire]] (crédit) fusionne avec le [[Capital_industriel|capital industriel]], pour former un seul capital dominant, le [[Capital_financier|capital financier]].
*Le capital financier cherche des [[Débouchés|débouchés]] et des sources de surprofit à l'étranger, conduisant les Etats à lutter pour se partager le monde.  
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*Le capital financier cherche des [[Débouchés|débouchés]] et des sources de surprofit à l'étranger, conduisant les Etats à lutter pour se partager le monde.
*Les surprofits des bourgeoisies impérialistes leur permettent littéralement d'acheter une partie des représentants des travailleurs (l'[[Aristocratie_ouvrière|aristocratie ouvrière]]), nourrissant l'[[Opportunisme|opportunisme]] et le [[Réformisme|réformisme]] dans les [[Partis_ouvriers|partis ouvriers]].  
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*Les surprofits des bourgeoisies impérialistes leur permettent littéralement d'acheter une partie des représentants des travailleurs (l'[[Aristocratie_ouvrière|aristocratie ouvrière]]), nourrissant l'[[Opportunisme|opportunisme]] et le [[Réformisme|réformisme]] dans les [[Partis_ouvriers|partis ouvriers]].
*Le partage du monde étant achevé, le repartage ne peut se faire que par des [[Guerre_impérialiste|guerres impérialistes]], comme les deux guerres mondiales.  
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*Le partage du monde étant achevé, le repartage ne peut se faire que par des [[Guerre_impérialiste|guerres impérialistes]], comme les deux guerres mondiales.
*Le stade impérialiste est aussi celui d'une tendance à la [[Stagnation_économique|stagnation économique]] et à la [[Réaction|réaction]] politique (''«&nbsp;[[Pourrissement_du_capitalisme|pourrissement du capitalisme]]&nbsp;»'').  
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*Le stade impérialiste est aussi celui d'une tendance à la [[Stagnation_économique|stagnation économique]] et à la [[Réaction|réaction]] politique (''«&nbsp;[[Pourrissement_du_capitalisme|pourrissement du capitalisme]]&nbsp;»'').
    
Les évolutions du 20<sup>e</sup> siècle ont soulevé de nombreux débats sur le stade actuel du capitalisme et les nouvelles analyses qui en sont faites, en particulier concernant la période des ''«&nbsp;[[30_glorieuses|30 glorieuses]]&nbsp;»'' et le [[Tournant_néolibéral|tournant néolibéral]] qui l'a suivie. Différentes visions existent à propos des [[Crises_économiques|crises du capitalisme]], de l'idée de cycles, de ''«&nbsp;[[Pourrissement_du_capitalisme|pourrissement]]&nbsp;»'' ou de crise finale d'effondrement...
 
Les évolutions du 20<sup>e</sup> siècle ont soulevé de nombreux débats sur le stade actuel du capitalisme et les nouvelles analyses qui en sont faites, en particulier concernant la période des ''«&nbsp;[[30_glorieuses|30 glorieuses]]&nbsp;»'' et le [[Tournant_néolibéral|tournant néolibéral]] qui l'a suivie. Différentes visions existent à propos des [[Crises_économiques|crises du capitalisme]], de l'idée de cycles, de ''«&nbsp;[[Pourrissement_du_capitalisme|pourrissement]]&nbsp;»'' ou de crise finale d'effondrement...
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=== Financiarisation ===
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===Financiarisation===
    
{{Article détaillé|Financiarisation}}
 
{{Article détaillé|Financiarisation}}
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[[File:FinanceAA.PNG|right|203x203px|FinanceAA.PNG]]Le capitalisme a très tôt connu un développement des grandes [[Banques|banques]] et des [[Bourses|bourses]]. Au début du 20<sup>e</sup> siècle, les grandes entreprises deviennent des [[Sociétés_par_actions|sociétés par actions]] et l'[[Actionnariat|actionnariat]] prend de l'ampleur. Dans les années 1920, en particulier aux Etats-Unis, la financiarisation et les [[Spéculations|spéculations]] se développent largement. Après le [[Crise_de_1929|krach de 1929]] et durant la [[Grande_dépression_(1929-1939)|grande dépression]], des mesures sont prises pour réguler ces activités. Mais ce n'est vraiment que pendant le redécollage de la croissance dans l'après-guerre que la financiarisation recule nettement. En revanche, à partir des années 1980, elle reprend de plus belle. Aujourd'hui les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Cette tendance à la [[Bulle_spéculative|bulle spéculative]] permanente provient de la [[Suraccumulation_de_capital|suraccumulation de capitaux]] qui ne parviennent pas à trouver une rentabilité suffisante dans ''«&nbsp;l'économie réelle&nbsp;»'', malgré toutes les mesures pour pressurer les travailleur-ses. Cependant, si la somme des titres financiers s'écarte trop de ce que l'accumulation réelle de capital permet, le système s'expose de plus en plus à des vagues de paniques, qui entraînent à leur suite des vagues de faillites. La grande [[Crise_de_2008|crise de 2008]] a été contenue par une gigantesque injection d'argent public pour relancer la confiance des spéculateurs et donc la bulle. Mais au prix d'un bond énorme des [[Dettes_publiques|dettes publiques]], donc d'une aggravation des contradictions sociales, et d'une future crise.
 
[[File:FinanceAA.PNG|right|203x203px|FinanceAA.PNG]]Le capitalisme a très tôt connu un développement des grandes [[Banques|banques]] et des [[Bourses|bourses]]. Au début du 20<sup>e</sup> siècle, les grandes entreprises deviennent des [[Sociétés_par_actions|sociétés par actions]] et l'[[Actionnariat|actionnariat]] prend de l'ampleur. Dans les années 1920, en particulier aux Etats-Unis, la financiarisation et les [[Spéculations|spéculations]] se développent largement. Après le [[Crise_de_1929|krach de 1929]] et durant la [[Grande_dépression_(1929-1939)|grande dépression]], des mesures sont prises pour réguler ces activités. Mais ce n'est vraiment que pendant le redécollage de la croissance dans l'après-guerre que la financiarisation recule nettement. En revanche, à partir des années 1980, elle reprend de plus belle. Aujourd'hui les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Cette tendance à la [[Bulle_spéculative|bulle spéculative]] permanente provient de la [[Suraccumulation_de_capital|suraccumulation de capitaux]] qui ne parviennent pas à trouver une rentabilité suffisante dans ''«&nbsp;l'économie réelle&nbsp;»'', malgré toutes les mesures pour pressurer les travailleur-ses. Cependant, si la somme des titres financiers s'écarte trop de ce que l'accumulation réelle de capital permet, le système s'expose de plus en plus à des vagues de paniques, qui entraînent à leur suite des vagues de faillites. La grande [[Crise_de_2008|crise de 2008]] a été contenue par une gigantesque injection d'argent public pour relancer la confiance des spéculateurs et donc la bulle. Mais au prix d'un bond énorme des [[Dettes_publiques|dettes publiques]], donc d'une aggravation des contradictions sociales, et d'une future crise.
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== Le capitalisme domine les institutions ==
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==Le capitalisme domine les institutions==
    
Un acquis majeur du marxisme, c'est d'avoir montré que l'[[Etat|Etat]] n'est pas une institution neutre au dessus de la [[Lutte_des_classes|lutte des classes]], mais est structurellement au service de la classe dominante (''«&nbsp;[[Etat_bourgeois|Etat bourgeois]]&nbsp;»''). Il ne s'agit pas d'un ''«&nbsp;[[Théorie_du_complot|complot]]&nbsp;»'' permanent, mais d'un phénomène structurel, via des mécanismes économiques, sociologiques, culturels... Ce phénomène touche d'autres institutions que l'Etat ([[Médias|médias]], [[École|école]], [[Clergés|clergés]] dominants, institutions supranationales comme l'[[OMC|OMC]], l'[[ONU|ONU]], l'[[Union_européenne|Union européenne]]...).
 
Un acquis majeur du marxisme, c'est d'avoir montré que l'[[Etat|Etat]] n'est pas une institution neutre au dessus de la [[Lutte_des_classes|lutte des classes]], mais est structurellement au service de la classe dominante (''«&nbsp;[[Etat_bourgeois|Etat bourgeois]]&nbsp;»''). Il ne s'agit pas d'un ''«&nbsp;[[Théorie_du_complot|complot]]&nbsp;»'' permanent, mais d'un phénomène structurel, via des mécanismes économiques, sociologiques, culturels... Ce phénomène touche d'autres institutions que l'Etat ([[Médias|médias]], [[École|école]], [[Clergés|clergés]] dominants, institutions supranationales comme l'[[OMC|OMC]], l'[[ONU|ONU]], l'[[Union_européenne|Union européenne]]...).
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=== Parlements et ministères ===
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===Parlements et ministères===
    
Les [[Parlement|parlementaires]] (députés, sénateurs...) sont dans leur grande majorité des bourgeois ou petits-bourgeois idéologiquement soumis au capitalisme. Pour pouvoir remporter les élections, il leur faut le soutien d'un grand parti, et les partis dominants sont généralement ceux qui ont le soutien (financier, médiatique...) de secteurs significatifs de la bourgeoisie. Par ailleurs quelle que soit leur origine sociale, les privilèges matériels octroyés aux parlementaires font qu'ils intègrent vite la classe dominante. Ceci est encore plus vrai au niveau du [[Gouvernement_bourgeois|gouvernement]]. Les [[Hauts_fonctionnaires|hauts fonctionnaires]] au sommet des [[Ministères|ministères]] (nommés par le [[Gouvernement_bourgeois|gouvernement]]) sont également intégrés à la bourgeoisie.
 
Les [[Parlement|parlementaires]] (députés, sénateurs...) sont dans leur grande majorité des bourgeois ou petits-bourgeois idéologiquement soumis au capitalisme. Pour pouvoir remporter les élections, il leur faut le soutien d'un grand parti, et les partis dominants sont généralement ceux qui ont le soutien (financier, médiatique...) de secteurs significatifs de la bourgeoisie. Par ailleurs quelle que soit leur origine sociale, les privilèges matériels octroyés aux parlementaires font qu'ils intègrent vite la classe dominante. Ceci est encore plus vrai au niveau du [[Gouvernement_bourgeois|gouvernement]]. Les [[Hauts_fonctionnaires|hauts fonctionnaires]] au sommet des [[Ministères|ministères]] (nommés par le [[Gouvernement_bourgeois|gouvernement]]) sont également intégrés à la bourgeoisie.
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Si l'on ajoute à cela le pouvoir de [[Lobbying|lobbying]] des grandes entreprises, on comprend que les lois votées et leurs décrets d'application ne remettent jamais réellement en cause l'ordre social. Par exemple la [[Fiscalité|fiscalité]] est toujours globalement avantageuse pour les [[Capitalistes|capitalistes]] et leurs entreprises, même dans le cas où des [[Impôts_progressifs|impôts progressifs]] existent.
 
Si l'on ajoute à cela le pouvoir de [[Lobbying|lobbying]] des grandes entreprises, on comprend que les lois votées et leurs décrets d'application ne remettent jamais réellement en cause l'ordre social. Par exemple la [[Fiscalité|fiscalité]] est toujours globalement avantageuse pour les [[Capitalistes|capitalistes]] et leurs entreprises, même dans le cas où des [[Impôts_progressifs|impôts progressifs]] existent.
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=== Justice ===
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===Justice===
    
Le principe du droit est d'établir une règle commune, transparente pour tou-tes les citoyen-nes. Ce principe, qui s'est généralisé au cours de la lutte de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] contre l'arbitraire des anciennes [[Aristocratie|aristocraties]], représente un [[Progrès|progrès]] historique. Mais en pratique, les lois prises sous la domination du capitalisme permettent objectivement de favoriser les puissants et leurs entreprises.
 
Le principe du droit est d'établir une règle commune, transparente pour tou-tes les citoyen-nes. Ce principe, qui s'est généralisé au cours de la lutte de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] contre l'arbitraire des anciennes [[Aristocratie|aristocraties]], représente un [[Progrès|progrès]] historique. Mais en pratique, les lois prises sous la domination du capitalisme permettent objectivement de favoriser les puissants et leurs entreprises.
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A l'inverse, les petits délinquants, majoritairement prolétaires, sont victimes d'un violent [[Mépris_de_classe|mépris de classe]] dans les tribunaux. C'est ce qui permet de parler de ''«&nbsp;[[Justice_de_classe|justice de classe]]&nbsp;»''. La justice est également imprégnée du [[Sexisme|sexisme]] et du [[Racisme|racisme]] dominant.
 
A l'inverse, les petits délinquants, majoritairement prolétaires, sont victimes d'un violent [[Mépris_de_classe|mépris de classe]] dans les tribunaux. C'est ce qui permet de parler de ''«&nbsp;[[Justice_de_classe|justice de classe]]&nbsp;»''. La justice est également imprégnée du [[Sexisme|sexisme]] et du [[Racisme|racisme]] dominant.
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=== Armée et police ===
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===Armée et police===
    
[[File:Police.jpeg|right|299x224px|Police.jpeg]]Presque dans tous les grands Etats depuis le 19<sup>e</sup> siècle, des [[Armée_permanente|armées permanentes]] ont été constituées. Les militaires, même s'ils sont très majoritairement recrutés dans les classes populaires, sont sous la domination politique et idéologique de la classe dominante. La couche dirigeante de l'armée fait partie de la bourgeoisie, elle est pénétrée de ses intérêts (défendre l'Etat qui la sert face à toute menace, maintenir l'ordre dans les semi-colonies par des opérations extérieures...), et des justifications morales hypocrites qui les camouflent (''«&nbsp;défendre la patrie, combattre le terrorisme, apporter la démocratie...&nbsp;»''). Par l'esprit de caserne et sous l'effet de la hiérarchie, cette idéologie se répercute jusqu'au simple soldat. En période de crise révolutionnaire, des secteurs de l'armée basculent du côté révolutionnaire. Ce basculement est souvent plus rapide dans le cas des armées de conscrits.
 
[[File:Police.jpeg|right|299x224px|Police.jpeg]]Presque dans tous les grands Etats depuis le 19<sup>e</sup> siècle, des [[Armée_permanente|armées permanentes]] ont été constituées. Les militaires, même s'ils sont très majoritairement recrutés dans les classes populaires, sont sous la domination politique et idéologique de la classe dominante. La couche dirigeante de l'armée fait partie de la bourgeoisie, elle est pénétrée de ses intérêts (défendre l'Etat qui la sert face à toute menace, maintenir l'ordre dans les semi-colonies par des opérations extérieures...), et des justifications morales hypocrites qui les camouflent (''«&nbsp;défendre la patrie, combattre le terrorisme, apporter la démocratie...&nbsp;»''). Par l'esprit de caserne et sous l'effet de la hiérarchie, cette idéologie se répercute jusqu'au simple soldat. En période de crise révolutionnaire, des secteurs de l'armée basculent du côté révolutionnaire. Ce basculement est souvent plus rapide dans le cas des armées de conscrits.
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Un phénomène similaire existe avec la [[Police|police]], avec des spécificités. La police est plus souvent utilisée contre ses propres concitoyens, et généralement, elle se retrouve de plus en plus en conflit avec la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] à mesure que la lutte de classe devient plus aigüe. Cette position fait qu'elle est particulièrement perméable aux forces politiques [[Réactionnaires|réactionnaires]] (qui flattent l'utilisation la plus débridée du pouvoir répressif que l'Etat leur confie).
 
Un phénomène similaire existe avec la [[Police|police]], avec des spécificités. La police est plus souvent utilisée contre ses propres concitoyens, et généralement, elle se retrouve de plus en plus en conflit avec la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] à mesure que la lutte de classe devient plus aigüe. Cette position fait qu'elle est particulièrement perméable aux forces politiques [[Réactionnaires|réactionnaires]] (qui flattent l'utilisation la plus débridée du pouvoir répressif que l'Etat leur confie).
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=== École ===
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===École===
    
L'accès massif à l'[[École|école]] (et relatif pour les études supérieures) est devenue une nécessité au fur et à mesure du développement de métiers plus qualifiés ([[Industrialisation|industrialisation]], [[Tertiarisation|tertiarisation]]...). Les moyens attribués aux différentes filières restent globalement déterminés par les besoins de l'économie capitaliste. Cependant l'enseignement permet toujours potentiellement de développer des outils critiques, réutilisables par la classe ouvrière pour son émancipation&nbsp;: apprendre à lire permet de lire des étiquettes de produits dans une usine, mais cela permet aussi de lire plus attentivement le contrat de travail, apprendre à compter permet d'être plus attentif au bulletin de salaire, apprendre l'anglais peut servir au travail avec des clients internationaux, mais peut aussi servir à créer des liens syndicaux avec des collègues de la même multinationale... Des acquis ont permis l'enseignement de filières non directement utiles pour le patronat (arts, philosophie...), mais celles-ci sont souvent sous-financées. Les effets sont contradictoires&nbsp;: lorsque l'enseignement est relativement diversifié, cela peut favoriser l'émancipation, mais cela peut aussi renforcer l'idéologie dominante qui prétend que l'école est un lieu neutre.
 
L'accès massif à l'[[École|école]] (et relatif pour les études supérieures) est devenue une nécessité au fur et à mesure du développement de métiers plus qualifiés ([[Industrialisation|industrialisation]], [[Tertiarisation|tertiarisation]]...). Les moyens attribués aux différentes filières restent globalement déterminés par les besoins de l'économie capitaliste. Cependant l'enseignement permet toujours potentiellement de développer des outils critiques, réutilisables par la classe ouvrière pour son émancipation&nbsp;: apprendre à lire permet de lire des étiquettes de produits dans une usine, mais cela permet aussi de lire plus attentivement le contrat de travail, apprendre à compter permet d'être plus attentif au bulletin de salaire, apprendre l'anglais peut servir au travail avec des clients internationaux, mais peut aussi servir à créer des liens syndicaux avec des collègues de la même multinationale... Des acquis ont permis l'enseignement de filières non directement utiles pour le patronat (arts, philosophie...), mais celles-ci sont souvent sous-financées. Les effets sont contradictoires&nbsp;: lorsque l'enseignement est relativement diversifié, cela peut favoriser l'émancipation, mais cela peut aussi renforcer l'idéologie dominante qui prétend que l'école est un lieu neutre.
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Le discours de légitimation de la [[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]] s'appuie largement sur l'école, sur le mythe de l'[[Ascenseur_social|ascenseur social]], et sur l'idée de [[Méritocratie|méritocratie]]. En réalité à travers l'école, chaque classe sociale se retrouve triée et affectée à des métiers qui lui correspondent. Bien évidemment des exceptions existent, mais [[Reproduction_sociale|la réalité sociologique est claire]].
 
Le discours de légitimation de la [[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]] s'appuie largement sur l'école, sur le mythe de l'[[Ascenseur_social|ascenseur social]], et sur l'idée de [[Méritocratie|méritocratie]]. En réalité à travers l'école, chaque classe sociale se retrouve triée et affectée à des métiers qui lui correspondent. Bien évidemment des exceptions existent, mais [[Reproduction_sociale|la réalité sociologique est claire]].
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=== Médias ===
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===Médias===
    
Certains [[Médias_bourgeois|médias]] sont directement dirigés par des gouvernements, ce qui en fait des organes directs de leur [[Propagande|propagande]]. Au regard des standards de la [[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]], la [[Presse|presse]] est donc plus ''«&nbsp;libre&nbsp;»'' si elle est privée. Certes, quand il existe une concurrence, la diffusions d'informations purement fabriquées est beaucoup plus rare que lorsqu'il y a un monopole détenu par un gouvernement. Mais les médias n'ont sont pas moins des médias bourgeois, voire de façon encore plus pure parce qu'ils ne reflètent pas qu'une force politique mais la pression des capitalistes. Ainsi dans les grands groupes de presse détenus par des capitalistes des pressions sont parfois exercées sur des journalistes, pour empêcher une critique d'un politicien ami, pour empêcher une critique d'une entreprise appartenant au même groupe... Et si globalement les médias ''«&nbsp;n'inventent&nbsp;»'' pas de faits, ils focalisent sur leurs priorités, interprètent à leur façon... le tout en fonction de l'idéologie dominante.
 
Certains [[Médias_bourgeois|médias]] sont directement dirigés par des gouvernements, ce qui en fait des organes directs de leur [[Propagande|propagande]]. Au regard des standards de la [[Démocratie_bourgeoise|démocratie bourgeoise]], la [[Presse|presse]] est donc plus ''«&nbsp;libre&nbsp;»'' si elle est privée. Certes, quand il existe une concurrence, la diffusions d'informations purement fabriquées est beaucoup plus rare que lorsqu'il y a un monopole détenu par un gouvernement. Mais les médias n'ont sont pas moins des médias bourgeois, voire de façon encore plus pure parce qu'ils ne reflètent pas qu'une force politique mais la pression des capitalistes. Ainsi dans les grands groupes de presse détenus par des capitalistes des pressions sont parfois exercées sur des journalistes, pour empêcher une critique d'un politicien ami, pour empêcher une critique d'une entreprise appartenant au même groupe... Et si globalement les médias ''«&nbsp;n'inventent&nbsp;»'' pas de faits, ils focalisent sur leurs priorités, interprètent à leur façon... le tout en fonction de l'idéologie dominante.
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== Les idéologies bourgeoises ==
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==Les idéologies bourgeoises==
 
<blockquote>«&nbsp;Partout où existe une classe dominante, c’est de ses intérêts de classe et de ses sentiments de supériorité de classe qu'émane une large part de la moralité publique.»&nbsp;''John Stuart Mill''</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Partout où existe une classe dominante, c’est de ses intérêts de classe et de ses sentiments de supériorité de classe qu'émane une large part de la moralité publique.»&nbsp;''John Stuart Mill''</blockquote>  
=== Les doctrines économiques ===
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===Les doctrines économiques===
    
Différentes [[Économie|doctrines économiques]] cohabitent, des économistes de courants différents débattent, tentent de convaincre, etc. Mais malgré ce pluralisme relatif, le capitalisme exerce une influence matérielle qui agit de plusieurs façons&nbsp;:
 
Différentes [[Économie|doctrines économiques]] cohabitent, des économistes de courants différents débattent, tentent de convaincre, etc. Mais malgré ce pluralisme relatif, le capitalisme exerce une influence matérielle qui agit de plusieurs façons&nbsp;:
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*Le [[Marché|marché]] capitaliste a ses propres lois, même si ce sont des lois tendancielles et qu'elles ne sont pas évidentes à mettre en lumière. Les courants qui prônent des réformes qui nuisent à l'accumulation du capital tendent à se discréditer. Le courant dominant reste ainsi nettement en faveur de la [[Libre_entreprise|libre entreprise]] et du marché ([[Libéralisme_économique|libéralisme économique]]).  
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*Le [[Marché|marché]] capitaliste a ses propres lois, même si ce sont des lois tendancielles et qu'elles ne sont pas évidentes à mettre en lumière. Les courants qui prônent des réformes qui nuisent à l'accumulation du capital tendent à se discréditer. Le courant dominant reste ainsi nettement en faveur de la [[Libre_entreprise|libre entreprise]] et du marché ([[Libéralisme_économique|libéralisme économique]]).
*Cela créé une tendance à ''«&nbsp;[[Naturalisation|naturaliser]]&nbsp;»'' ces lois, comme le font la plupart des libéraux. Le point de vue marxiste reconnaît ces lois, mais montrent qu'elles dépendent en réalité du cadre des [[Rapports_sociaux_de_production|rapports sociaux]] capitalistes, et qu'il est tout à fait à la portée des sociétés humains de dépasser ce cadre.  
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*Cela créé une tendance à ''«&nbsp;[[Naturalisation|naturaliser]]&nbsp;»'' ces lois, comme le font la plupart des libéraux. Le point de vue marxiste reconnaît ces lois, mais montrent qu'elles dépendent en réalité du cadre des [[Rapports_sociaux_de_production|rapports sociaux]] capitalistes, et qu'il est tout à fait à la portée des sociétés humains de dépasser ce cadre.
*Les capitalistes favorisent aussi directement les économistes qui défendent le point de vue qui leur est le plus favorable en leur donnant des avantages matériels et médiatiques.  
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*Les capitalistes favorisent aussi directement les économistes qui défendent le point de vue qui leur est le plus favorable en leur donnant des avantages matériels et médiatiques.
    
[[File:KeynesMoment.jpg|right|295x186px|KeynesMoment.jpg]]Mis à part cette tendance structurelle, il y a aussi des variations en fonction de l'évolution du capitalisme. Ainsi les paradigmes dominants peuvent connaître des évolutions notables. On peut citer principalement&nbsp;:
 
[[File:KeynesMoment.jpg|right|295x186px|KeynesMoment.jpg]]Mis à part cette tendance structurelle, il y a aussi des variations en fonction de l'évolution du capitalisme. Ainsi les paradigmes dominants peuvent connaître des évolutions notables. On peut citer principalement&nbsp;:
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*[[Mercantilisme|Mercantilisme]]&nbsp;: interventions et protectionnisme d'Etat pour défendre les intérêts des bourgeoisies commerçantes naissantes.  
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*[[Mercantilisme|Mercantilisme]]&nbsp;: interventions et protectionnisme d'Etat pour défendre les intérêts des bourgeoisies commerçantes naissantes.
*[[Libre-échangisme|Libre-échangisme]], [[Manchestérisme|manchestérisme]]&nbsp;: L'Angleterre a été le premier pays à connaître un développement capitaliste à grande échelle, et donc le premier à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de prôner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.  
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*[[Libre-échangisme|Libre-échangisme]], [[Manchestérisme|manchestérisme]]&nbsp;: L'Angleterre a été le premier pays à connaître un développement capitaliste à grande échelle, et donc le premier à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de prôner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.
*[[Fordisme|Fordisme]], [[Keynésianisme|keynésianisme]]&nbsp;: Pendant la [[Grande_dépression_(1929-1939)|grande dépression]] des années 1930, la légitimité du libéralisme est affaiblie, devant le [[Communisme|communisme]] mais aussi devant des formes de [[Dirigisme|dirigisme]] plus ([[Fascisme|fascisme]]) ou moins (planisme social-démocrate...) fortes. Après les destructions de la [[2e_guerre_mondiale|2<sup>e</sup> guerre mondiale]], le [[Taux_de_profit|taux de profit]] repart à la hausse, et sous la pression du [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] qui est alors puissant, un ''«&nbsp;compromis fordiste&nbsp;»'' s'instaure. La doctrine dominante est keynésienne, et la forte croissance pendant environ [[30_Glorieuses|30 ans]] bénéficient à de larges secteurs du prolétariat.  
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*[[Fordisme|Fordisme]], [[Keynésianisme|keynésianisme]]&nbsp;: Pendant la [[Grande_dépression_(1929-1939)|grande dépression]] des années 1930, la légitimité du libéralisme est affaiblie, devant le [[Communisme|communisme]] mais aussi devant des formes de [[Dirigisme|dirigisme]] plus ([[Fascisme|fascisme]]) ou moins (planisme social-démocrate...) fortes. Après les destructions de la [[2e_guerre_mondiale|2<sup>e</sup> guerre mondiale]], le [[Taux_de_profit|taux de profit]] repart à la hausse, et sous la pression du [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] qui est alors puissant, un ''«&nbsp;compromis fordiste&nbsp;»'' s'instaure. La doctrine dominante est keynésienne, et la forte croissance pendant environ [[30_Glorieuses|30 ans]] bénéficient à de larges secteurs du prolétariat.
*[[Néolibéralisme|Néolibéralisme]], [[Monétarisme|monétarisme]]&nbsp;: Les taux de profits ont baissé progressivement jusqu'à se retrouver assez bas au début des années 1970. Des chocs comme la [[Crise_de_1973|crise de 1973]] ont révélé à quel point l'économie capitaliste des les vieux [[Pays_impérialistes|pays impérialistes]] était fragilisée. Les années 1970 sont marquées par une instabilité monétaire, une forte [[Inflation|inflation]], et une impuissance des recettes keynésiennes. Cela ébranle les accords établis (fin de l'[[Étalon-or|étalon-or]] et de [[Bretton-Woods|Bretton-Woods]]...) et provoque une montée en puissance du discours ''«&nbsp;néolibéral&nbsp;»'', qui correspond aux intérêts immédiats des capitalistes&nbsp;: une offensive pour augmenter le [[Taux_d'exploitation|taux d'exploitation]] des travailleur-ses est menée sur tous les fronts ([[Salaire|salaire]] direct, [[Salaire_socialisé|salaire socialisé]] sous forme de sécurité sociale, dégradation des services publics sous l'effet de l'austérité...). Les gouvernements s'entendent pour [[Privatiser|privatiser]], [[Dérégulation|déréguler]], augmenter la concurrence ([[Marché_commun_européen|marché commun européen]], accords de [[Libre-échange|libre-échange]]...) pour stimuler la course à la rentabilité, au nom de l'efficacité supérieure du marché. Les Etats se lancent également dans une course au [[Dumping|dumping]] fiscal, social, environnemental... A l'échelle mondiale le néolibéralisme sert de paradigme officiel, même si les Etats maintiennent des mesures [[Protectionnisme|protectionnistes]] pour protéger leurs intérêts vitaux. Il sert aussi à mettre la pression sur les pays du Sud pour qu'ils s'ouvrent et se laissent exploiter par le Nord.  
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*[[Néolibéralisme|Néolibéralisme]], [[Monétarisme|monétarisme]]&nbsp;: Les taux de profits ont baissé progressivement jusqu'à se retrouver assez bas au début des années 1970. Des chocs comme la [[Crise_de_1973|crise de 1973]] ont révélé à quel point l'économie capitaliste des les vieux [[Pays_impérialistes|pays impérialistes]] était fragilisée. Les années 1970 sont marquées par une instabilité monétaire, une forte [[Inflation|inflation]], et une impuissance des recettes keynésiennes. Cela ébranle les accords établis (fin de l'[[Étalon-or|étalon-or]] et de [[Bretton-Woods|Bretton-Woods]]...) et provoque une montée en puissance du discours ''«&nbsp;néolibéral&nbsp;»'', qui correspond aux intérêts immédiats des capitalistes&nbsp;: une offensive pour augmenter le [[Taux_d'exploitation|taux d'exploitation]] des travailleur-ses est menée sur tous les fronts ([[Salaire|salaire]] direct, [[Salaire_socialisé|salaire socialisé]] sous forme de sécurité sociale, dégradation des services publics sous l'effet de l'austérité...). Les gouvernements s'entendent pour [[Privatiser|privatiser]], [[Dérégulation|déréguler]], augmenter la concurrence ([[Marché_commun_européen|marché commun européen]], accords de [[Libre-échange|libre-échange]]...) pour stimuler la course à la rentabilité, au nom de l'efficacité supérieure du marché. Les Etats se lancent également dans une course au [[Dumping|dumping]] fiscal, social, environnemental... A l'échelle mondiale le néolibéralisme sert de paradigme officiel, même si les Etats maintiennent des mesures [[Protectionnisme|protectionnistes]] pour protéger leurs intérêts vitaux. Il sert aussi à mettre la pression sur les pays du Sud pour qu'ils s'ouvrent et se laissent exploiter par le Nord.
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=== Les religions ===
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===Les religions===
    
Les [[Religion|religions]] existaient avant le capitalisme, et leurs différents courants ont joué des rôles différents selon les contextes et les époques. [[Marx|Marx]] a notamment souligné le fait qu'à la fin du [[Moyen-Âge|Moyen-Âge]], de nombreux secteurs de la bourgeoisie se sont saisis de la [[Réforme_protestante|Réforme protestante]] pour mener leur combat politique contre les conservateurs généralement catholiques. Mais le protestantisme ne peut pas pour autant être essentialisé comme "religion bourgeoise"&nbsp;: là où il ne s'est pas implanté, le capitalisme s'est développé sous d'autres idéologies, et des courants évangélistes du protestantisme ont pu exprimer des aspirations de travailleur-ses. Trotsky disait en bref&nbsp;: ''«&nbsp;Le baptisme d’un Noir est quelque chose de totalement différent du baptisme d’un Rockfeller. Ce sont deux religions différentes.&nbsp;»''&nbsp;
 
Les [[Religion|religions]] existaient avant le capitalisme, et leurs différents courants ont joué des rôles différents selon les contextes et les époques. [[Marx|Marx]] a notamment souligné le fait qu'à la fin du [[Moyen-Âge|Moyen-Âge]], de nombreux secteurs de la bourgeoisie se sont saisis de la [[Réforme_protestante|Réforme protestante]] pour mener leur combat politique contre les conservateurs généralement catholiques. Mais le protestantisme ne peut pas pour autant être essentialisé comme "religion bourgeoise"&nbsp;: là où il ne s'est pas implanté, le capitalisme s'est développé sous d'autres idéologies, et des courants évangélistes du protestantisme ont pu exprimer des aspirations de travailleur-ses. Trotsky disait en bref&nbsp;: ''«&nbsp;Le baptisme d’un Noir est quelque chose de totalement différent du baptisme d’un Rockfeller. Ce sont deux religions différentes.&nbsp;»''&nbsp;
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Mais à d'autres époques et encore aujourd'hui, des courants religieux divers ([[Théologie_de_la_libération|théologie de la libération]], [[Prêtres_ouvriers|prêtres ouvriers]]...) peuvent être porteurs d'aspirations [[Progressistes|progressistes]] contre le capitalisme ou l'[[Impérialisme|impérialisme]]. L'analyse [[Matérialiste|matérialiste]] des religions, et les politiques pratiques à mener face aux différents courants religieux, est un point qui fait toujours l'objet de nombreux débats parmi les marxistes.
 
Mais à d'autres époques et encore aujourd'hui, des courants religieux divers ([[Théologie_de_la_libération|théologie de la libération]], [[Prêtres_ouvriers|prêtres ouvriers]]...) peuvent être porteurs d'aspirations [[Progressistes|progressistes]] contre le capitalisme ou l'[[Impérialisme|impérialisme]]. L'analyse [[Matérialiste|matérialiste]] des religions, et les politiques pratiques à mener face aux différents courants religieux, est un point qui fait toujours l'objet de nombreux débats parmi les marxistes.
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== Contradictions du capitalisme ==
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==Contradictions du capitalisme==
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=== Contradictions sociales ===
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===Contradictions sociales===
    
{{Article détaillé|Contradictions du capitalisme}}
 
{{Article détaillé|Contradictions du capitalisme}}
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La contradiction entre les classes, qui n'est pas un trait nouveau, n'est pas la seule que Marx met en lumière. Il insiste aussi sur la contradiction entre la socialisation de la production et l'appropriation des richesses qui reste privée. C'est-à-dire que la production devenue industrielle rend tous les travailleurs (d'une région, d'un pays, du monde...) toujours plus interdépendants, les fait travailler ensemble dans de grandes structures (usines, plateformes logicielles...), mais elle est toujours dominée par la concurrence au lieu d'être [[Planification|administrée par la collectivité]].
 
La contradiction entre les classes, qui n'est pas un trait nouveau, n'est pas la seule que Marx met en lumière. Il insiste aussi sur la contradiction entre la socialisation de la production et l'appropriation des richesses qui reste privée. C'est-à-dire que la production devenue industrielle rend tous les travailleurs (d'une région, d'un pays, du monde...) toujours plus interdépendants, les fait travailler ensemble dans de grandes structures (usines, plateformes logicielles...), mais elle est toujours dominée par la concurrence au lieu d'être [[Planification|administrée par la collectivité]].
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=== Déséquilibres écologiques ===
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===Déséquilibres écologiques===
    
{{voir|Capitalisme et écologie}}
 
{{voir|Capitalisme et écologie}}
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On assiste également à des [[Crises_écologiques|déséquilibres écologiques]] de plus en plus graves, qui menacent l'humanité et les autres espèces&nbsp;: [[Réchauffement_climatique|changement climatique]], [[Pollution_de_l'eau|pollution des eaux]], [[Pollution_de_l'air|de l'air]] et [[Pollution_des_sols|des sols]], [[Déforestation|déforestation]]... Pour les marxistes, ce n'est pas "l'humanité" ou la "modernité" en soi qui en est la cause, mais le mode de production capitaliste. En effet même si des limitations de certaines pollutions sont possibles par des réformes, le fonctionnement intrinsèque du capitalisme (concurrence pour le profit) accentue les dégâts environnementaux et empêche la [[Planification|planification]] rationnelle qui serait nécessaire.
 
On assiste également à des [[Crises_écologiques|déséquilibres écologiques]] de plus en plus graves, qui menacent l'humanité et les autres espèces&nbsp;: [[Réchauffement_climatique|changement climatique]], [[Pollution_de_l'eau|pollution des eaux]], [[Pollution_de_l'air|de l'air]] et [[Pollution_des_sols|des sols]], [[Déforestation|déforestation]]... Pour les marxistes, ce n'est pas "l'humanité" ou la "modernité" en soi qui en est la cause, mais le mode de production capitaliste. En effet même si des limitations de certaines pollutions sont possibles par des réformes, le fonctionnement intrinsèque du capitalisme (concurrence pour le profit) accentue les dégâts environnementaux et empêche la [[Planification|planification]] rationnelle qui serait nécessaire.
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== Anticapitalisme et révolution socialiste ==
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==Anticapitalisme et révolution socialiste==
    
Le capitalisme est un système qui nous fait vivre une [[Injustice_sociale|injustice sociale]] permanente&nbsp;: alors que globalement l'humanité n'a jamais eu autant de [[Moyens_de_production|moyens de production]] qu'aujourd'hui, alors qu'une élite dorée vit dans une bulle de luxe extravagante, beaucoup meurent de faim et de soif, beaucoup sont marginalisé-e-s parce qu'ils/elles se sont fait [[Licenciements|licencier]], et beaucoup vivent dans la [[Précarité|précarité]] ou le stress au travail. Le capitalisme nous fait aussi courir des risques majeurs, que ce soit par la [[Crises_écologiques|destruction de notre environnement]] ou par les risques de [[Guerre|guerre]] et de [[Fascisme|fascisme]]. Des hommes et femmes luttent contre tel ou tel aspect de ce système, et divers courants politiques tentent de canaliser ces luttes dans des éternelles promesses de ''«&nbsp;[[Réformisme|réformes]]&nbsp;»'', alors que ce système n'obéit qu'au [[Profit|profit]].
 
Le capitalisme est un système qui nous fait vivre une [[Injustice_sociale|injustice sociale]] permanente&nbsp;: alors que globalement l'humanité n'a jamais eu autant de [[Moyens_de_production|moyens de production]] qu'aujourd'hui, alors qu'une élite dorée vit dans une bulle de luxe extravagante, beaucoup meurent de faim et de soif, beaucoup sont marginalisé-e-s parce qu'ils/elles se sont fait [[Licenciements|licencier]], et beaucoup vivent dans la [[Précarité|précarité]] ou le stress au travail. Le capitalisme nous fait aussi courir des risques majeurs, que ce soit par la [[Crises_écologiques|destruction de notre environnement]] ou par les risques de [[Guerre|guerre]] et de [[Fascisme|fascisme]]. Des hommes et femmes luttent contre tel ou tel aspect de ce système, et divers courants politiques tentent de canaliser ces luttes dans des éternelles promesses de ''«&nbsp;[[Réformisme|réformes]]&nbsp;»'', alors que ce système n'obéit qu'au [[Profit|profit]].
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Enfin, dans les cas où la [[Lutte_de_classe|lutte de classe]] est particulièrement exarcerbée, avec de nombreux conflits entre travailleur-se-s et patrons (ou forces réactionnaires défendant l'ordre capitaliste), il est fréquent que des réformistes jouent un rôle néfaste en canalisant la colère ouvrière et populaire dans les institutions, en appelant au calme et en promettant un changement radical mais pacifique. Or lorsqu'elle panique, la classe dominante est prête à jouer toutes ses cartes pour écraser le mouvement potentiellement révolutionnaire des travailleur-se-s (financement de milices [[Fascistes|fascistes]], de [[Coup_d'Etat|coups d'Etat]]...). Dans ces conditions, l'autodéfense ouvrière est primordiale. Et pour enfin sortir du capitalisme, il faut parvenir à ce que la classe travailleuse généralise l'auto-organisation, en créant ses propres organes de pouvoir à tous les niveaux (entreprises, quartiers...), et en balayant les institutions faussement démocratiques des capitalistes.
 
Enfin, dans les cas où la [[Lutte_de_classe|lutte de classe]] est particulièrement exarcerbée, avec de nombreux conflits entre travailleur-se-s et patrons (ou forces réactionnaires défendant l'ordre capitaliste), il est fréquent que des réformistes jouent un rôle néfaste en canalisant la colère ouvrière et populaire dans les institutions, en appelant au calme et en promettant un changement radical mais pacifique. Or lorsqu'elle panique, la classe dominante est prête à jouer toutes ses cartes pour écraser le mouvement potentiellement révolutionnaire des travailleur-se-s (financement de milices [[Fascistes|fascistes]], de [[Coup_d'Etat|coups d'Etat]]...). Dans ces conditions, l'autodéfense ouvrière est primordiale. Et pour enfin sortir du capitalisme, il faut parvenir à ce que la classe travailleuse généralise l'auto-organisation, en créant ses propres organes de pouvoir à tous les niveaux (entreprises, quartiers...), et en balayant les institutions faussement démocratiques des capitalistes.
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